Pour l’UMR ASTRE du Cirad : Claire Garros, Thomas Balenghien
Pour l’OFB : Stéphanie Desvaux
Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Eric Cardinale, Sophie Carles, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Célia Locquet, Sophie Molia, Carlène Trévennec, Sylvain Villaudy.
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
Le genre Culicoides rassemble des espèces de petits moucherons, cosmopolites en région tempérée et responsables de la transmission d’orbiviroses aux ruminants sauvages et domestiques, dont la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie épizootique hémorragique (MHE ou EHD en anglais).
Le cycle de développement des espèces implique des stades immatures (de l’œuf à la nymphe) se développant dans des substrats humides riches en matière organique d’origine végétale ou animale et un stade adulte évoluant dans le milieu aérien. Les larves des Culicoides peuvent être retrouvées dans une grande variété d’habitats : principalement dans la vase ou les boues qui entourent les collections d’eau (de la flaque au lac), les bords de rivières, ruisseaux ou tourbières, mais aussi les bouses ou les litières humides des grands vertébrés ou encore les trous d’arbre et les végétaux en décomposition. Si les habitats larvaires hébergent généralement des communautés d’espèces, les caractéristiques du milieu (salinité, pH, quantité de matière organique d’origine animale ou végétale, etc.) déterminent leurs compositions.
Dans les élevages de la région paléarctique, les larges zones boueuses, chargées en matière organique d’origine animale (urine, fèces) et piétinées par les animaux, sont identifiées comme des habitats larvaires préférentiels pour les espèces associées aux ruminants d’élevage. Parmi ces espèces, certaines sont cependant ubiquistes. Ainsi, les larves de C. obsoletus, espèce abondante et largement distribuée en région paléarctique (carte vectornet), sont capables de se développer dans les litières de forêt, dans des trous d’arbre, dans des résidus d’ensilage de maïs ou dans du fumier en voie de compostage. Cette grande plasticité permet à cette espèce d’être présente dans presque tous les milieux de son aire de distribution, quel que soit le type de sol, du niveau de la mer à plus de 2 000 m d’altitude, en pleine forêt ou dans des habitats anthropisés comme les élevages. A l’inverse, d’autres espèces peuvent être inféodées à un certain type d’hôte et d’habitat larvaire. Par exemple, C. chiopterus est associé aux bovins et les bouses sont les habitats larvaires de cette espèce. Les espèces de Culicoides classiquement reconnues comme vectrices de virus d’intérêt pour les ruminants domestiques en région paléarctique tempérée non-méditerranéenne (virus de la FCO, virus de Schmallenberg) sont : C. obsoletus, C. scoticus, C. chiopterus, C. dewulfi, C. pulicaris, C. punctatus, C. lupicaris, et C. newsteadi. D’autres espèces sont décrites comme ornithophiles.
Les données sur les communautés d’espèces de Culicoides paléarctiques associées à la faune sauvage sont rares. Une revue non exhaustive de la littérature la plus récente a été réalisée en ciblant les régions européennes partageant les mêmes communautés d’espèces que celles décrites en France. Ces suivis entomologiques ont été réalisés dans des environnements naturels permettant de caractériser la diversité et les abondances spécifiques, parfois les dynamiques des populations. Certains suivis ont permis d’analyser moléculairement les repas de sang des femelles capturées gorgées.
- Article 1 : Communautés d’espèces dans les écosystèmes aquatiques en Espagne (González et al. 2022)
Un suivi entomologique a été réalisé dans deux réserves naturelles (Urdaibai et Salburua) dans la région du Pays Basque, au nord de l’Espagne. Ces réserves sont connues comme zones d’hivernage ou d’arrêt pour les oiseaux migrateurs. Dans chaque réserve, cinq sites ont été suivis entre le 01/07 et le 31/10/2018 (2 sites) et le 01/05 et le 31/10/2019 (3 sites). Les piégeages ont été réalisés avec des pièges lumineux de type CDC appâtés avec de la carboglace, posé 24 h, toutes les deux semaines.
Un total de 4 945 Culicoides a été collecté sur les dix sites représentant 28 espèces. La diversité était dominée par cinq espèces ornithophiles, C. alazanicus (n = 1 238, 24,9 %), C. griseidorsum (n = 1 012, 20,3 %), C. poperinghensis (n = 808, 16,2 %), C. kibunensis (n = 531, 10,7 %) et C. clastrieri (n = 479, 9,6 %). Les espèces C. obsoletus, C. scoticus et C. dewulfi étaient également présentes dans les deux réserves mais plus rares (pour les 3 espèces, n = 66, 1,3 %). La dynamique était univoltine, avec un pic au début de l’été.
L’analyse des repas de sang (53 individus pour 8 espèces) a montré que des espèces ornithophiles (C. griseidorsum et C. poperinghensi) peuvent se gorger sur des mammifères sauvages et inversement, que des espèces mammophiles (C. obsoletus) peuvent prendre un repas de sang sur des oiseaux. Les repas pris sur mammifères sauvages étaient dominés par Cervus elaphus puis Sus scrofa.
- Articles 2 et 3 : Communautés d’espèces chez les ruminants domestiques et sauvages en Espagne (Talavera et al. 2018 ; Talavera et al. 2015)
Un suivi entomologique dans sept sites avec des communautés de ruminants sauvages importantes a été réalisé entre 2009 et 2010 (juillet à novembre) en Espagne. A chaque site de piégeage (localisé à plus d’1 km d’un élevage de ruminants domestiques), trois pièges à lumière noire ont été installés et mis en action pour trois nuits consécutives de capture, une fois par mois. Les données de diversité et d’abondance dans les élevages domestiques les plus proches étaient issues des données du réseau de surveillance des populations de Culicoides espagnol.
Un total de 102 693 spécimens ont été capturés représentant 40 espèces. Le nombre moyen d’espèces est supérieur dans les sites de ruminants sauvages (18) comparés aux sites de ruminants domestiques (13). Au moins une espèce d’intérêt vétérinaire (C. imicola, ou espèces des « groupes » Obsoletus ou Pulicaris) était présente à chaque site de capture.
Les communautés d’espèces aux sites avec des ruminants sauvages et domestiques étaient similaires (analyses de similarités (ANOSIM), global R = 0,175, p = 0,250), indiquant que la présence d’hôtes n’affecte pas la composition d’espèces des communautés.
Un total de 264 femelles gorgées, issues du suivi entomologique décrit ci-dessus, a été analysé afin d’identifier l’origine des repas de sang. Un total de 114 repas de sang a pu être identifié pour quatorze espèces de Culicoides dont C. obsoletus, C. scoticus, C. punctatus et C. imicola. Douze hôtes ont été identifiés (6 espèces de mammifères et 6 espèces d’oiseaux). Pour les repas de sang pris sur mammifères, les hôtes les plus fréquents étaient le cerf élaphe (C. elaphus, 66,7 %), l’espèce humaine (Homo sapiens, 13,0 %) et le daim européen (Dama dama, 6,1 %).
- Article 4 : piégeages en zone forestière en Lituanie (Bernotienė et al. 2021)
Un suivi entomologique a été réalisé dans le parc régional de Verkiai dans le nord de Vilnius, Lituanie. Ce parc est largement forestier, sans présence de ruminant domestique mais avec des communautés riches d’oiseaux et de mammifères sauvages. Des pièges à lumière noire de type OVI ont été posés en hauteur, une nuit/semaine de fin avril à mi-octobre en 2016 et 2018, et d’avril à juin en 2019, pour un total de 52 nuits de captures.
Un total de 7 332 femelles représentant 22 espèces a été capturé. Les espèces les plus abondantes, quelle que soit l’année, étaient C. obsoletus et les autres espèces du Groupe Obsoletus, puis C. kibunensis et C. impunctatus. Culicoides punctatus et C. chiopterus présentaient des abondances fortes certaines années. Le pic d’abondance a été observé en juin.
- Article 5: Communautés d’espèces en France (Rossi et al. 2019)
En France, un suivi entomologique a été réalisé entre juin et fin août 2008 dans cinq régions connues pour la présence importante de faune sauvage (Alsace, Bourgogne, Pyrénées, Alpes et Haut-Languedoc). Dans chaque département, un à dix sites ont été échantillonnés avec un piège à lumière noire de type OVI (1 à 4 nuits de capture consécutives). Les données de diversité et d’abondance des fermes les plus proches étaient issues du réseau de surveillance des populations de Culicoides français.
Un total of 51 380 Culicoides représentant au moins 30 espèces a été capturé. Les espèces les plus abondantes dans les sites naturels étaient C. obsoletus s.l./C. scoticus (59,1 %), C. furcillatus (17,7 %), C. achrayi (7,8 %), C. punctatus (6,1 %), C. pallidicornis (3,2 %), C. kibunensis (1,5 %), et C. festivipennis (1,5 %). Dans les cinq fermes sélectionnées, les espèces les plus abondantes étaient C. obsoletus s.l./C. scoticus (76,3 %), C. chiopterus (4,9 %), C. achrayi (2,9 %), C. pulicaris (2,6 %), C. lupicaris (1,9 %), C. dewulfi (1,4 %), et C. vexans (1,4 %).
Un total de 70 femelles gorgées a été identifié : dix sur bovins Bos taurus, six sur ovins Ovis aries ou mouflon Ovis musimon, cinq sur chevaux Equus caballus, neuf sur cerf élaphe Cervus elaphus, deux sur chevreuil Capreolus capreolus, un sur chamois Rupicapra rupicapra, et deux sur oiseau (genre Sylvia). Deux espèces, C. obsoletus et C. achrayi, ont été retrouvées gorgées à C. elaphus.
Conclusion
Ces travaux menés dans des milieux de forte présence de faune sauvage montrent que :
- La composition des communautés d’espèces de Culicoides ne dépend pas du type de ruminant présent. La diversité et la richesse spécifique peuvent varier entre des environnements d’élevage et des environnements naturels mais les espèces associées aux élevages de ruminants domestiques et épidémiologiquement d’intérêt peuvent être présentes et dominantes en milieu naturel.
- Il existe une plasticité des comportements trophiques pour les espèces dominantes dans les deux types d’environnement. Les espèces ornithophiles et mammophiles peuvent respectivement et de façon opportuniste se gorger sur un hôte d’un groupe différent. Le choix d’hôtes pourrait dépendre fortement de la disponibilité en hôte dans des préférences trophiques non strictes.
- La dispersion des femelles culicoïdes entre des milieux naturels et domestiques est observée.
Ainsi, les analyses de diversité et des comportements trophiques des espèces présentes en milieu naturel soutiennent l’hypothèse qu’elles peuvent servir de pont (bridge vector) entre les hôtes sauvages et les hôtes domestiques et jouer un rôle dans la transmission de virus entre les deux compartiments.
En ce qui concerne les implications de ces résultats pour la transmission des orbiviroses aux ruminants, très peu de données internationales sont disponibles sur l’infection des ruminants sauvages par le virus de la maladie hémorragique épizootique (EHD), en dehors des données nord-américaines. En Europe, à ce jour, un seul cas sauvage d’EHD a été détecté, sur un cerf élaphe (Cervus elaphus) (plus d’information dans le BHVSI-SA). L’expérience la fièvre catarrhale ovine a montré que les populations d’ongulés sauvages ne jouaient pas de rôle majeur dans la transmission du virus aux ruminants domestiques.
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Références
Bernotienė, Rasa, Galina Bartkevičienė, et Dovilė Bukauskaitė. 2021. « The Flying Activity of Biting Midges (Ceratopogonidae: Culicoides) in Verkiai Regional Park, Southeastern Lithuania ». Parasitology Research 120 (7): 2323‑32. https://doi.org/10.1007/s00436-021-07147-2.
González, Mikel A., Fátima Goiri, Sean W. J. Prosser, Aitor Cevidanes, Luis M. Hernández-Triana, Jesús F. Barandika, Paul D. N. Hebert, et Ana L. García-Pérez. 2022. « Culicoides species community composition and feeding preferences in two aquatic ecosystems in northern Spain ». Parasites & Vectors 15 (1): 199. https://doi.org/10.1186/s13071-022-05297-5.
Rossi, Sophie, Thomas Balenghien, Cyril Viarouge, Eva Faure, Gina Zanella, Corinne Sailleau, Bruno Mathieu, et al. 2019. « Red Deer (Cervus Elaphus) Did Not Play the Role of Maintenance Host for Bluetongue Virus in France: The Burden of Proof by Long-Term Wildlife Monitoring and Culicoides Snapshots ». Viruses 11 (10): 903. https://doi.org/10.3390/v11100903.
Talavera, S., F. Muñoz-Muñoz, M. Verdún, N. Pujol, et N. Pagès. 2018. « Revealing Potential Bridge Vectors for BTV and SBV: A Study on Culicoides Blood Feeding Preferences in Natural Ecosystems in Spain ». Medical and Veterinary Entomology 32 (1): 35‑40. https://doi.org/10.1111/mve.12263.
Talavera, Sandra, Francesc Muñoz-Muñoz, Mauricio Durán, Marta Verdún, Anna Soler-Membrives, Álvaro Oleaga, Antonio Arenas, Francisco Ruiz-Fons, Rosa Estrada, et Nitu Pagès. 2015. « Culicoides Species Communities Associated with Wild Ruminant Ecosystems in Spain: Tracking the Way to Determine Potential Bridge Vectors for Arboviruses ». PLOS ONE 10 (10): e0141667. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0141667.
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jeudi 21 septembre 2023
Résumé : le virus de la maladie hémorragique épizootique a été détecté pour la première fois en France le 18/09/2023, dans trois élevages bovins situés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.
Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Sophie Carles, Julien Cauchard, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Carlène Trévennec, Sylvain Villaudy
Pour le LNR : Emmanuel Bréard, Corinne Sailleau, Damien Vitour, Stéphan Zientara
Pour l’unité Astre du Cirad : Claire Garros, Thomas Balenghien
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
Trois premiers foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE – Epizootic haemorragic disease EHD en anglais), ont été détectés le 18/09/23 en France, dans des élevages de bovins situés dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées (source : communiqué de presse le 21/09/2023).
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Pour le laboratoire national de référence : Gaëlle Gonzalez, Camille Migné, Stephan Zientara
Pour l’OFB : Anouk Decors, Stephanie Desvaux
Pour Santé publique France : Harold Noël, Marie-Claire Paty
Pour le Cirad : Sérafin Gutierrez
Pour le comité de rédaction VSI de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Sophie Carles, Eric Cardinale, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Renaud Lancelot, Célia Locquet, Carlène Trévennec, Sylvain Villaudy
Auteurs correspondants : plateforme-esa@anses.fr
Essentiels
Sources
Sources de données :
Les sources de données et le traitement des informations issues des sources ADIS et WAHIS-OMSA sont décrites ici. Les modalités de traitement des données par l’ECDC sont décrites ici.
Pour la surveillance faune sauvage en France, source OFB réseau Sagir au 15/03/2023.
[1] pays ayant notifié des cas humains à TESSY en 2022
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mardi 19 septembre 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
Le BHVSI-SA rapporte et met en perspective des signaux et des alertes en santé animale au niveau national et international. Il est publié chaque mardi et concerne les événements de la semaine précédente.
Ce bulletin n’engage que son comité de rédaction et non les organismes membres de la Plateforme. Pour toutes questions: plateforme-esa@anses.fr
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mardi 12 septembre 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
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Gaëlle Gonzalez, Clément Bigeard, Camille Migné, Thierry Touzet, Albin Fontaine, Grégory L’Ambert, Xavier de Lamballerie, Stéphan Zientara, Alexandre Duvignaud et Denis Malvy.
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
Le virus West Nile (WNV, ou virus du Nil Occidental) est un arbovirus transmis par les moustiques communs du genre Culex spp. La plupart des infections à WNV chez l’humain sont asymptomatiques ou d’expression bénigne (fièvre, courbatures, douleurs articulaires, éruption). Des formes neurologiques surviennent dans environ 1% des cas et entraînent parfois des séquelles ou le décès. Les personnes immunodéprimées sont plus à risque de développer une forme grave.
La circulation du WNV est connue depuis les années 1960 en France (Camargue), époque à laquelle ont été détectés les premiers cas d’infection symptomatique chez l’humain et le cheval. Depuis, des épizooties sont régulièrement rapportées sur la façade méditerranéenne, plus particulièrement dans les départements du Gard, des Bouches-du-Rhône et du Var (région PACA).
En 2022 :
- De façon inattendue, trois cas équins d’infections symptomatiques à WNV ont été diagnostiqués en Gironde (région Nouvelle-Aquitaine) 1.
- Dans un programme de recherche « One Health », un consortium scientifique interdisciplinaire et inter-institutionnel1 mobilisant un réseau d’acteurs régionaux et nationaux en santé vétérinaire, humaine et environnementale, a étudié la circulation du WNV et ses déterminants en Nouvelle-Aquitaine.
- Ce consortium a mené chez les chevaux une étude de séroprévalence qui a objectivé la circulation du WNV dans les territoires du Blayais et de la confluence Garonne-Dordogne.
En 2023 :
- Des cas humains d’infection à WNV ont été diagnostiqués au sein de la métropole bordelaise, incluant la ville de Bordeaux, à partir de la deuxième quinzaine de juillet.
- Un cas équin d’infection à WNV a été diagnostiqué au Nord de Bordeaux, sur la rive gauche de l'estuaire de la Gironde, début août.
- Le même consortium de recherche, complété d'autres nouveaux acteurs nationaux2, a réalisé une étude entomologique qui a confirmé la circulation en 2023 du WNV dans la
moitié nord de la Gironde, au-delà de la métropole bordelaise3.
Le dispositif de recherche opérationnelle One Health a montré son intérêt. Il demande à être soutenu pour continuer à produire des données pertinentes pour la santé publique qui ont vocation à être mises au service d’une surveillance intégrée. L’extension de la zone d’investigation entomologique permettrait de préciser la zone de circulation du virus et d’informer les décisions de surveillance renforcée, s’agissant en particulier de la prévention du risque transfusionnel et lié à la transplantation d’organes, tissus et cellules.
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Le réseau d’épidémiosurveillance des maladies équines (RESPE) a lancé un appel à vigilance le 25/07/2023 pour sensibiliser l’ensemble des vétérinaires sentinelles.
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vendredi 8 septembre 2023
Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Célia Locquet, Nolwenn Le Moal, Sophie Molia, Carlène Trévennec, Sylvain Villaudy
Pour le LNR Anses laboratoire de Ploufragan : Marie-Frédérique Le Potier
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
La Suède a déclaré à l’OMSA et à l’Europe, le 07/09/2023 avoir confirmé la détection du virus de la peste porcine africaine sur un cadavre de sanglier trouvé le 27/08/2023 dans la zone de Fagersta au centre du pays. Au 07/09/2023, sept animaux ont été trouvés sur le même site, six morts et un animal malade a été euthanasié (Source : OMSA le 07/09/2023, Commission Européenne ADIS le 07/09/2023).
Il s’agit de la première détection de la maladie en Scandinavie. Les autorités sanitaires suédoises travaillent avec les organisations de chasseurs pour renforcer l’effort de dépistage et préciser l’extension de la zone infectée. L’accès à la zone réglementée est interdit à toute personne non autorisée. Les activités de collecte de baies ou de champignons, de chasse, de sylviculture et de loisirs plein-air sont suspendues. Les détenteurs de porcs sont invités à renforcer leurs mesures de biosécurité.
La commune de Fagersta est située à 145 km au nord-ouest de Stockholm, en zone forestière, avec des densités de populations de sangliers estimées similaires à celles des pays baltes (source : ENET wild juillet 2018).La population de sangliers en Suède est la plus importante de Scandinavie. Elle était estimée à 300 000 individus en 2021 (source : rapport du Comité pour la recherche agricole et alimentaire, Suède, 2021).
La situation géographique au centre du pays pose question sur l’origine de l’infection. À l'heure actuelle, les autorités sanitaires suédoises n’ont pas encore identifié l’origine de la contamination. Cependant, compte tenu des distances depuis les zones infectées les plus proches en Europe (pays baltes, Allemagne, Pologne), l’hypothèse d’une introduction par l'activité humaine est privilégiée (source : SVA le 07/09/2023).
Figure 1. Densité des foyers domestiques (haut) et des cas en faune sauvage (bas) de PPA en Europe ayant été détectés entre le 01/01/2023 et le 07/09/2023 (source : Commission européenne ADIS le 08/09/2023 et WAHIS-OMSA le 01/09/2023).
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Assistez au webinaire « La qualité de données : un facteur clé de l’efficience des dispositifs de surveillance » proposé par le groupe de suivi Qualité des données inter-plateformes. Ce webinaire vous permettra de découvrir les principales recommandations et éléments clés du Guide pratique sur la qualité des données de surveillance via des cas concrets issus des trois domaines : santé animale, santé végétale et surveillance de la chaîne alimentaire. Ce guide est synthétisé dans des fiches synthétiques.
Informations sur l'événement :
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jeudi 7 septembre 2023
Résumé : En janvier 2023, le sérotype SAT-2 topotype XIV a été détecté pour la première fois dans les pays du Proche Orient, notamment en Irak et en Jordanie, où les sérotypes O et A étaient déjà présents. Les premiers résultats avaient permis d’identifier une souche étroitement apparentée aux souches SAT-2 ETH/3/2022 et ETH/2/2022, qui circulent en Éthiopie. D’après les déclarations officielles, 60 foyers ont été détectés entre les 03/01 et 13/06/2023 en Irak, un foyer en Jordanie le 26/01/2023 et 105 foyers en Turquie entre les 03/03 et 28/07/2023. Cette note repend le suivi de situation, initié par la note Émergence de la fièvre aphteuse SAT-2 au Proche-Orient et dont la dernière actualisation figure dans le BHVSI du 29/08/2023.
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Pour le LNR : Labib Bakkali-Kassimi, Stephan Zientara
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mardi 5 septembre 2023
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mardi 29 août 2023
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jeudi 3 août 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
Le BHVSI-SA rapporte et met en perspective des signaux et des alertes en santé animale au niveau national et international. Il est publié chaque mardi et concerne les événements de la semaine précédente.
Ce bulletin n’engage que son comité de rédaction et non les organismes membres de la Plateforme. Pour toutes questions: plateforme-esa@anses.fr
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55 visites ont été réalisées au 2ème trimestre 2023 dans 6 régions. Un peu moins de la moitié (45,5%) de ces visites sont positives. La grande majorité de ces prélèvements (plus de 80%) ont été réalisés en Bretagne.
Le lignage H1avN2 a été détecté dans 32% des cas lors de ce trimestre, tous les cas ont été répertoriés en région Bretagne. Si le nombre de détection de ce lignage reste majoritaire, il y a eu un nombre important de prélèvements positifs H1avN1 ce trimestre (6 cas détectés en Bretagne, dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhônes-Alpes soit 24% des prélèvements positifs ).
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Ce document créé dans le cadre de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) peut être utilisé et diffusé par tout média à condition de citer la source comme suit et de ne pas apporter de modification au contenu « © https://www.plateforme-esa.fr/ »
mardi 25 juillet 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
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lundi 24 juillet 2023
Cette année la Plateforme ESA a été invitée aux Rencontres de Santé publique France (SpF) qui ont eu lieu en format hybride le 20 et 21 juin à Paris au Beffroi de Montrouge. Pendant deux jours Santé publique France a proposé des conférences plénières, sessions parallèles, ateliers et séminaires afin de partager diverses expériences en matière de veille sanitaire, d’actions de prévention et d’intervention en santé. Le mardi 20 juin, une session a été consacrée à l’interaction biodiversité et santé dans le cadre du changement global. A cette occasion, Céline Dupuy (Anses), coordinatrice de la Plateforme ESA, a présenté cette dernière et a mis l’accent, au travers d’exemples concrets, sur le rôle d’appui aux politiques publiques de la Plateforme ESA. Des exemples issus des travaux menés dans le cadre des GS Sylvatub, FCO et VSI en lien avec l’équipe en appui transversal ont pu être mis en avant. L’approche One Health était également un fil rouge de cette session où des présentations dans le domaine de la santé humaine, l’entomologie, la santé animale et l’écologie ont été réalisées suivies d’une table ronde dédiée à une réflexion sur la mise en œuvre d’un Observatoire One Health pour appuyer les politiques nationales et territoriales.
REPLAY
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mardi 18 juillet 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
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Groupe de suivi ENMHA de la Plateforme ESA (par ordre alphabétique) : Quentin Bicego (GDS France), Samuel Boucher (SNGTV), Sophie Carles (INRAE), Jacques Chaume (GNTSA), Carole Forfait (INRAE), Florentine Giraud (FNOSAD), Marion Laurent (Anses), Fayçal Meziani (DGAl), Emma Nozières (ADA France), Muriel Orlowski (DDecPP), Cédric Sourdeau (DGAl), Julien Vallon (ITSAP), Sébastien Wendling (DGAl)
Auteur correspondante : marion.laurent@anses.fr, enquete-nationale-abeilles@anses.fr
L’Enquête Nationale de Mortalité Hivernale des colonies d’Abeilles (ENMHA) de l’hexagone durant l’hiver 2022-2023 a été lancée le 6 mars et s’est clôturée le 15 mai. Au total, 57 817 apiculteurs parmi ceux ayant déclaré leurs colonies l’automne précédent ont été invités à participer à l’enquête et 18 070 ont répondu.
PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE 2022-2023
Accédez aux résultats
Le groupe de travail remercie tous les apiculteurs qui ont participé à l'enquête et aux organisations apicoles qui ont contribué à sensibiliser la filière à l’importance de la démarche.
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mardi 11 juillet 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
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lundi 10 juillet 2023
En janvier 2023, le sérotype SAT-2 a été détecté pour la première fois dans les pays du Proche Orient, notamment en Irak et en Jordanie, où les sérotypes O et A étaient déjà présents. Les premiers résultats avaient permis d’identifier une souche étroitement apparentée aux souches SAT-2 ETH/3/2022 et ETH/2/2022, qui circulent en Éthiopie. D’après les déclarations officielles, 40 foyers ont été détectés en Turquie entre les 03/03 et 30/05/2023, un foyer en Jordanie le 03/06/2023 et 60 foyers en Irak entre les 12/02 et 13/06/2023. Cette note reprend le suivi de situation, initié par la Note Émergence de la fièvre aphteuse SAT-2 au Proche-Orient et dont la dernière actualisation figure dans le BHVSI du 03/07/2023.
Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Eric Cardinale, Sophie Carles, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Sylvain Villaudy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Célia Locquet, Carlène Trévennec, Renaud Lancelot
Pour le LNR : Labib Bakkali-Kassimi, Stephan Zientara
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
En janvier 2023, le sérotype SAT-2 a été détecté pour la première fois dans les pays du Proche Orient, notamment en Irak et en Jordanie, où les sérotypes O et A étaient déjà présents. Les premiers résultats avaient permis d’identifier une souche étroitement apparentée aux souches SAT-2 ETH/3/2022 et ETH/2/2022, qui circulent en Éthiopie (Note Émergence de la fièvre aphteuse SAT-2 au Proche-Orient). Cette souche a été identifiée comme appartenant au topotype XIV du sérotype SAT-2 (source : January-March 2023 Quarterly report).
Turquie
Un premier foyer de fièvre aphteuse de sérotype SAT-2 a été détecté le 03/03/2023 dans l’est du pays à Igdir dans un élevage de bovins. Quatre animaux (sur un troupeau de 1 849 bovins) ont présenté des signes cliniques (lésions buccales). Ces animaux auraient été récemment introduits (circonstances et origine non précisées) (source : Commission européenne ADIS le 13/03/2023). Deux autres foyers ont été détectés jusqu’à 90 km à l’ouest du premier foyer, dont un le 08/03 incluant deux bovins ( 2 948 présents) du village de Yayikli dans la région administrative de Kars et un le 13/03 sur un bovin (147 présents) du village de Sargitas dans la région administrative d’Agir (source : WAHIS-OMSA rapport de suivi n°1).
Trois foyers de SAT-2 avaient été notifiés à l’OMSA. Ils avaient été détectés entre les 16 et 20/03/2023 dans deux élevages de bovins (32 sur 1 200 bovins et 14 cas sur 6 423 bovins) et un élevage d’ovins (cinq cas sur 12 500 ovins ; 3 500 vaccinés). Ces foyers ont marqué une extension d’environ 100 km à l’ouest et 100 km au sud par rapport aux précédents foyers confirmés SAT-2 (source WAHIS-OMSA rapport de suivi n°3 le 31/03/2023).
Au 03/07/2023, la Turquie compte 40 foyers de SAT-2. La majorité des foyers (n=25) concerne des élevages de bovins, et un concerne un élevage d’ovins (Tableau 1 et Figure 1). Les quatorze derniers foyers de SAT-2 déclarés ont été détectés entre les 02 et 30/05/2023 sur des bovins, dans les zones déjà infectées du sud et de l’est du pays (source : Commission européenne ADIS le 03/07/2023). Les foyers sont répartis dans toute l’Anatolie, témoignant d’une large diffusion du sérotype SAT-2 dans l’est, le centre et le sud du pays, au cours du mois de mars 2023. Le virus a été détecté dans le centre du pays dans les régions de Çankiri et d’Ankara dès le 09/03/2023 (source : Commission européenne ADIS le 17/04/2023).
La vaccination contre le sérotype SAT-2 est mise en place dans la province de Thrace turque (800 000 ovins et bovins), située à l’ouest du détroit du Bosphore et limitrophe avec la Grèce et la Bulgarie. Cette province est indemne de fièvre aphteuse depuis treize ans (source : Promed le 29/03/2023).
Le sérotype O est enzootique en Turquie depuis plusieurs années (figure 1). Plus d’informations sur l’historique des épizooties de fièvre aphteuse en Turquie sont disponibles sur le site des autorités sanitaires turques (lien).
La Turquie a un cheptel de 45,2 millions d’ovins, 18 millions de bovins, et 12,3 millions de caprins (source : Commission européenne Eurostat consulté le 13/03/2023).
La production de vaccin contre le sérotype SAT-2 a démarré dans le pays début mars. Au total, 2,5 millions de doses d'un vaccin tétravalent (sérotypes O, A, Asia1 et SAT-2) ont été expédiées sur le terrain (source : Promed le 18/03/2023).
Jordanie
Le premier et unique foyer dans le pays a été clôturé le 06/03/2023. L’épisode avait débuté le 26/01/2023 dans le village de Dhlail, dans les élevages de vaches laitières. La population sensible est estimée à 13 400 bovins, parmi lesquels 10 963 (81,8 %) ont présenté des signes cliniques et 379 sont morts (2,8 %) (source : WAHIS-OMSA rapport final le 09/03/2023).
Au total 73 000 bovins ont été vaccinés dans un rayon de 10 km autour du village infecté pour contrôler l’épizootie. Aucun autre foyer n’a été signalé. Les dépistages sérologiques (ELISA NSP) réalisés dans la zone de surveillance ont tous été négatifs (source : WAHIS-OMSA rapport final le 09/03/2023).
Irak
Au total, 60 foyers confirmés SAT-2 ont été détectés depuis la première détection le 12/02/2023, dix autres n’ont pas été typés. Les détections de foyers SAT-2 se poursuivent dans toute la partie est du pays. Les derniers foyers ont été détectés le 13/06/2023 au centre et à l’est (source : WAHIS-OMSA rapport de suivi n°10 le 25/06/2023).
Le pays ne dispose toujours pas de vaccin contre le sérotype SAT-2. Les autorités irakiennes suspectent également la co-circulation du virus de la fièvre éphémère bovine chez les populations de buffles dans la partie sud du pays. Cette maladie, induisant notamment fièvre, anorexie et hypersalivation, peut être confondue avec la fièvre aphteuse, elle peut interférer avec son diagnostic clinique (source : Promed le 06/05/2023).
En janvier 2023, le sérotype SAT-2 a été détecté pour la première fois dans les pays du Proche Orient, notamment en Irak et en Jordanie, où les sérotypes O et A étaient déjà présents. Les premiers résultats avaient permis d’identifier une souche étroitement apparentée aux souches SAT-2 ETH/3/2022 et ETH/2/2022, qui circulent en Éthiopie (Note Émergence de la fièvre aphteuse SAT-2 au Proche-Orient). Cette souche a été identifiée comme appartenant au topotype XIV du sérotype SAT-2 (source : January-March 2023 Quarterly report).
Figure 1. Localisation des foyers de fièvre aphteuse au Proche-Orient depuis le 01/01/2023 (source : Commission européenne ADIS le 03/07/2023 et WAHIS-OMSA le 30/06/2023).
Tableau 1. Nombre de foyers domestiques de fièvre aphteuse SAT-2 au Proche-Orient par pays depuis le 01/01/2023 (source : Commission Européenne ADIS le 03/07/2023 et WAHIS-OMSA le 30/06/2023).
Pays
Date de détection du premier évènement
Total foyers SAT 2
Irak
12/02/23
43*
Jordanie
26/01/23
1
Turquie
02/03/23
40
Total Proche Orient
26/01/23
84
*en Irak, le nombre de foyers déclarés sur le tableau de bord WAHIS peut être supérieur à celui affiché ici. Dans WAHIS, le même foyer est compté autant de fois qu’il y a d’espèces différentes infectées. Dans ce tableau en revanche, les foyers contenant plusieurs espèces sont considérés comme une même unité épidémiologique (même identifiant de foyer dans la déclaration WAHIS).
C'est la première fois que cette souche virale est identifiée dans la région. Le risque de propagation dans la région est élevé du fait de l'absence de campagnes de vaccination préventive contre une souche de ce sérotype, et compte tenu de l’absence d’immunité croisée entre les sérotypes de fièvre aphteuse. Il y a plus de 170 millions d'animaux sensibles en Irak, Jordanie et dans les pays voisins qui n'ont jamais été vaccinés contre le sérotype SAT 2.
Une intensification des mouvements d'animaux était attendue au cours du ramadan, qui s’est déroulé du 22/03 au 20/04/2023.
Pour en savoir plus
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mardi 4 juillet 2023
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mardi 27 juin 2023
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mercredi 21 juin 2023
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vendredi 16 juin 2023
La Direction Générale de l’Alimentation(DGAl) dépendant du ministère de l’agriculture dispose d’une base de données nationale d'identification des bovins (BDNI) dont les données pourraient être profitable aux travaux menés par la plateforme.
Vous serez ainsi chargés d’élaborer et mettre en place les flux de données permettant de récupérer de manière régulière et fiable les informations issues de la BDNI. Trois systèmes d’Information (Ministère, ESA et Anses) avec chacun leurs propres contraintes devront pouvoir être inter-connecté lors de cette opération.
Dans un second temps, il vous sera demandé de mettre à disposition des acteurs de la plateforme les données ainsi récupérées. Le développement d’une interface web facilitant le requetage sur la base de données sera ainsi envisagé.
Certains jeux de données de surveillance nécessitent une approche Big Data pour leur exploitation.
Deux applications concrètes de vos travaux permettront de tester les solutions proposées : un usage à des fins d'appui à l'investigation de foyers de tuberculose bovine et un usage dans le cadre de la surveillance de la mortalité bovine.
Pour ce poste nous recherchons donc principalement une personne ayant des compétences en management de SGBD relationnel en particulier MySQL. Des connaissances en développement de procédures Pl-SQL et entrepôt de données sont également demandées. Enfin, pour la seconde partie du projet des compétences en développement web (php, python, javascript) pourront utilement être mise à profit. Vos missions pourront comporter occasionnellement, l'administration des serveurs linux hébergeant les Bases de données. Une connaissance en environnement linux et en script bash pourra alors s'avérer utile.
Postulez
Si vous avez des questions, vous pouvez contacter :
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La Direction Générale de l’Alimentation(DGAl) dépendant du ministère de l’agriculture dispose d’une base de données nationale d'identification des bovins (BDNI) dont les données pourraient être profitable aux travaux menés par la plateforme.
Vous serez ainsi chargés d’élaborer et mettre en place les flux de données permettant de récupérer de manière régulière et fiable les informations issues de la BDNI. Trois systèmes d’Information (Ministère, ESA et Anses) avec chacun leurs propres contraintes devront pouvoir être inter-connecté lors de cette opération.
Dans un second temps, il vous sera demandé de mettre à disposition des acteurs de la plateforme les données ainsi récupérées. Le développement d’une interface web facilitant le requetage sur la base de données sera ainsi envisagé.
Certains jeux de données de surveillance nécessitent une approche Big Data pour leur exploitation.
Deux applications concrètes de vos travaux permettront de tester les solutions proposées : un usage à des fins d'appui à l'investigation de foyers de tuberculose bovine et un usage dans le cadre de la surveillance de la mortalité bovine.
Pour ce poste nous recherchons donc principalement une personne ayant des compétences en management de SGBD relationnel en particulier MySQL. Des connaissances en développement de procédures Pl-SQL et entrepôt de données sont également demandées. Enfin, pour la seconde partie du projet des compétences en développement web (php, python, javascript) pourront utilement être mise à profit. Vos missions pourront comporter occasionnellement, l'administration des serveurs linux hébergeant les Bases de données. Une connaissance en environnement linux et en script bash pourra alors s'avérer utile.
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mercredi 14 juin 2023
Le groupe de suivi Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l'Abeille mellifère (OMAA) de la Plateforme ESA, avec l’appui du service de communication de la Direction générale de l'alimentation (DGAl), a actualisé ses supports de communication (affiches et flyer). Le but : mettre à disposition un numéro régional unique aux apiculteurs et apicultrices constatant une mortalité ou un affaiblissement de ses colonies sur un de ses ruchers.
Retrouvez les affiches régionaux dans la page OMAA
Affiche national A3
Affiche A4
Flyer A5
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mardi 13 juin 2023
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vendredi 9 juin 2023
Le groupe de suivi Dangers sanitaires exotiques de la Plateforme ESA dont les objectifs sont principalement d’améliorer le dispositif de surveillance : afin de prévenir l’introduction sur le territoire métropolitain et assurer une détection précoce de deux dangers sanitaires : le parasite Aethina tumida et de l’acarien du genre Tropilaelaps. Le groupe de suivi vise également à proposer des modalités de surveillance complémentaires et à définir les indicateurs de suivi.
Les participants du groupe ont travaillé dans la mise à jour des dépliants d’information des deux dangers (Aethina tumida et Tropilaelaps). Ces supports de communication sont disponibles au téléchargement dans le site internet du Ministère :
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mardi 6 juin 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
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lundi 5 juin 2023
Pour l’UMR ASTRE du Cirad : Claire Garros, Thomas Balenghien
Pour l’OFB : Stéphanie Desvaux
Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Eric Cardinale, Sophie Carles, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Célia Locquet, Sophie Molia, Carlène Trévennec, Sylvain Villaudy.
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
Le genre Culicoides rassemble des espèces de petits moucherons, cosmopolites en région tempérée et responsables de la transmission d’orbiviroses aux ruminants sauvages et domestiques, dont la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie épizootique hémorragique (MHE ou EHD en anglais).
Le cycle de développement des espèces implique des stades immatures (de l’œuf à la nymphe) se développant dans des substrats humides riches en matière organique d’origine végétale ou animale et un stade adulte évoluant dans le milieu aérien. Les larves des Culicoides peuvent être retrouvées dans une grande variété d’habitats : principalement dans la vase ou les boues qui entourent les collections d’eau (de la flaque au lac), les bords de rivières, ruisseaux ou tourbières, mais aussi les bouses ou les litières humides des grands vertébrés ou encore les trous d’arbre et les végétaux en décomposition. Si les habitats larvaires hébergent généralement des communautés d’espèces, les caractéristiques du milieu (salinité, pH, quantité de matière organique d’origine animale ou végétale, etc.) déterminent leurs compositions.
Dans les élevages de la région paléarctique, les larges zones boueuses, chargées en matière organique d’origine animale (urine, fèces) et piétinées par les animaux, sont identifiées comme des habitats larvaires préférentiels pour les espèces associées aux ruminants d’élevage. Parmi ces espèces, certaines sont cependant ubiquistes. Ainsi, les larves de C. obsoletus, espèce abondante et largement distribuée en région paléarctique (carte vectornet), sont capables de se développer dans les litières de forêt, dans des trous d’arbre, dans des résidus d’ensilage de maïs ou dans du fumier en voie de compostage. Cette grande plasticité permet à cette espèce d’être présente dans presque tous les milieux de son aire de distribution, quel que soit le type de sol, du niveau de la mer à plus de 2 000 m d’altitude, en pleine forêt ou dans des habitats anthropisés comme les élevages. A l’inverse, d’autres espèces peuvent être inféodées à un certain type d’hôte et d’habitat larvaire. Par exemple, C. chiopterus est associé aux bovins et les bouses sont les habitats larvaires de cette espèce. Les espèces de Culicoides classiquement reconnues comme vectrices de virus d’intérêt pour les ruminants domestiques en région paléarctique tempérée non-méditerranéenne (virus de la FCO, virus de Schmallenberg) sont : C. obsoletus, C. scoticus, C. chiopterus, C. dewulfi, C. pulicaris, C. punctatus, C. lupicaris, et C. newsteadi. D’autres espèces sont décrites comme ornithophiles.
Les données sur les communautés d’espèces de Culicoides paléarctiques associées à la faune sauvage sont rares. Une revue non exhaustive de la littérature la plus récente a été réalisée en ciblant les régions européennes partageant les mêmes communautés d’espèces que celles décrites en France. Ces suivis entomologiques ont été réalisés dans des environnements naturels permettant de caractériser la diversité et les abondances spécifiques, parfois les dynamiques des populations. Certains suivis ont permis d’analyser moléculairement les repas de sang des femelles capturées gorgées.
Un suivi entomologique a été réalisé dans deux réserves naturelles (Urdaibai et Salburua) dans la région du Pays Basque, au nord de l’Espagne. Ces réserves sont connues comme zones d’hivernage ou d’arrêt pour les oiseaux migrateurs. Dans chaque réserve, cinq sites ont été suivis entre le 01/07 et le 31/10/2018 (2 sites) et le 01/05 et le 31/10/2019 (3 sites). Les piégeages ont été réalisés avec des pièges lumineux de type CDC appâtés avec de la carboglace, posé 24 h, toutes les deux semaines.
Un total de 4 945 Culicoides a été collecté sur les dix sites représentant 28 espèces. La diversité était dominée par cinq espèces ornithophiles, C. alazanicus (n = 1 238, 24,9 %), C. griseidorsum (n = 1 012, 20,3 %), C. poperinghensis (n = 808, 16,2 %), C. kibunensis (n = 531, 10,7 %) et C. clastrieri (n = 479, 9,6 %). Les espèces C. obsoletus, C. scoticus et C. dewulfi étaient également présentes dans les deux réserves mais plus rares (pour les 3 espèces, n = 66, 1,3 %). La dynamique était univoltine, avec un pic au début de l’été.
L’analyse des repas de sang (53 individus pour 8 espèces) a montré que des espèces ornithophiles (C. griseidorsum et C. poperinghensi) peuvent se gorger sur des mammifères sauvages et inversement, que des espèces mammophiles (C. obsoletus) peuvent prendre un repas de sang sur des oiseaux. Les repas pris sur mammifères sauvages étaient dominés par Cervus elaphus puis Sus scrofa.
Un suivi entomologique dans sept sites avec des communautés de ruminants sauvages importantes a été réalisé entre 2009 et 2010 (juillet à novembre) en Espagne. A chaque site de piégeage (localisé à plus d’1 km d’un élevage de ruminants domestiques), trois pièges à lumière noire ont été installés et mis en action pour trois nuits consécutives de capture, une fois par mois. Les données de diversité et d’abondance dans les élevages domestiques les plus proches étaient issues des données du réseau de surveillance des populations de Culicoides espagnol.
Un total de 102 693 spécimens ont été capturés représentant 40 espèces. Le nombre moyen d’espèces est supérieur dans les sites de ruminants sauvages (18) comparés aux sites de ruminants domestiques (13). Au moins une espèce d’intérêt vétérinaire (C. imicola, ou espèces des « groupes » Obsoletus ou Pulicaris) était présente à chaque site de capture.
Les communautés d’espèces aux sites avec des ruminants sauvages et domestiques étaient similaires (analyses de similarités (ANOSIM), global R = 0,175, p = 0,250), indiquant que la présence d’hôtes n’affecte pas la composition d’espèces des communautés.
Un total de 264 femelles gorgées, issues du suivi entomologique décrit ci-dessus, a été analysé afin d’identifier l’origine des repas de sang. Un total de 114 repas de sang a pu être identifié pour quatorze espèces de Culicoides dont C. obsoletus, C. scoticus, C. punctatus et C. imicola. Douze hôtes ont été identifiés (6 espèces de mammifères et 6 espèces d’oiseaux). Pour les repas de sang pris sur mammifères, les hôtes les plus fréquents étaient le cerf élaphe (C. elaphus, 66,7 %), l’espèce humaine (Homo sapiens, 13,0 %) et le daim européen (Dama dama, 6,1 %).
Un suivi entomologique a été réalisé dans le parc régional de Verkiai dans le nord de Vilnius, Lituanie. Ce parc est largement forestier, sans présence de ruminant domestique mais avec des communautés riches d’oiseaux et de mammifères sauvages. Des pièges à lumière noire de type OVI ont été posés en hauteur, une nuit/semaine de fin avril à mi-octobre en 2016 et 2018, et d’avril à juin en 2019, pour un total de 52 nuits de captures.
Un total de 7 332 femelles représentant 22 espèces a été capturé. Les espèces les plus abondantes, quelle que soit l’année, étaient C. obsoletus et les autres espèces du Groupe Obsoletus, puis C. kibunensis et C. impunctatus. Culicoides punctatus et C. chiopterus présentaient des abondances fortes certaines années. Le pic d’abondance a été observé en juin.
En France, un suivi entomologique a été réalisé entre juin et fin août 2008 dans cinq régions connues pour la présence importante de faune sauvage (Alsace, Bourgogne, Pyrénées, Alpes et Haut-Languedoc). Dans chaque département, un à dix sites ont été échantillonnés avec un piège à lumière noire de type OVI (1 à 4 nuits de capture consécutives). Les données de diversité et d’abondance des fermes les plus proches étaient issues du réseau de surveillance des populations de Culicoides français.
Un total of 51 380 Culicoides représentant au moins 30 espèces a été capturé. Les espèces les plus abondantes dans les sites naturels étaient C. obsoletus s.l./C. scoticus (59,1 %), C. furcillatus (17,7 %), C. achrayi (7,8 %), C. punctatus (6,1 %), C. pallidicornis (3,2 %), C. kibunensis (1,5 %), et C. festivipennis (1,5 %). Dans les cinq fermes sélectionnées, les espèces les plus abondantes étaient C. obsoletus s.l./C. scoticus (76,3 %), C. chiopterus (4,9 %), C. achrayi (2,9 %), C. pulicaris (2,6 %), C. lupicaris (1,9 %), C. dewulfi (1,4 %), et C. vexans (1,4 %).
Un total de 70 femelles gorgées a été identifié : dix sur bovins Bos taurus, six sur ovins Ovis aries ou mouflon Ovis musimon, cinq sur chevaux Equus caballus, neuf sur cerf élaphe Cervus elaphus, deux sur chevreuil Capreolus capreolus, un sur chamois Rupicapra rupicapra, et deux sur oiseau (genre Sylvia). Deux espèces, C. obsoletus et C. achrayi, ont été retrouvées gorgées à C. elaphus.
Conclusion
Ces travaux menés dans des milieux de forte présence de faune sauvage montrent que :
Ainsi, les analyses de diversité et des comportements trophiques des espèces présentes en milieu naturel soutiennent l’hypothèse qu’elles peuvent servir de pont (bridge vector) entre les hôtes sauvages et les hôtes domestiques et jouer un rôle dans la transmission de virus entre les deux compartiments.
En ce qui concerne les implications de ces résultats pour la transmission des orbiviroses aux ruminants, très peu de données internationales sont disponibles sur l’infection des ruminants sauvages par le virus de la maladie hémorragique épizootique (EHD), en dehors des données nord-américaines. En Europe, à ce jour, un seul cas sauvage d’EHD a été détecté, sur un cerf élaphe (Cervus elaphus) (plus d’information dans le BHVSI-SA). L’expérience la fièvre catarrhale ovine a montré que les populations d’ongulés sauvages ne jouaient pas de rôle majeur dans la transmission du virus aux ruminants domestiques.
Références
Bernotienė, Rasa, Galina Bartkevičienė, et Dovilė Bukauskaitė. 2021. « The Flying Activity of Biting Midges (Ceratopogonidae: Culicoides) in Verkiai Regional Park, Southeastern Lithuania ». Parasitology Research 120 (7): 2323‑32. https://doi.org/10.1007/s00436-021-07147-2.
González, Mikel A., Fátima Goiri, Sean W. J. Prosser, Aitor Cevidanes, Luis M. Hernández-Triana, Jesús F. Barandika, Paul D. N. Hebert, et Ana L. García-Pérez. 2022. « Culicoides species community composition and feeding preferences in two aquatic ecosystems in northern Spain ». Parasites & Vectors 15 (1): 199. https://doi.org/10.1186/s13071-022-05297-5.
Rossi, Sophie, Thomas Balenghien, Cyril Viarouge, Eva Faure, Gina Zanella, Corinne Sailleau, Bruno Mathieu, et al. 2019. « Red Deer (Cervus Elaphus) Did Not Play the Role of Maintenance Host for Bluetongue Virus in France: The Burden of Proof by Long-Term Wildlife Monitoring and Culicoides Snapshots ». Viruses 11 (10): 903. https://doi.org/10.3390/v11100903.
Talavera, S., F. Muñoz-Muñoz, M. Verdún, N. Pujol, et N. Pagès. 2018. « Revealing Potential Bridge Vectors for BTV and SBV: A Study on Culicoides Blood Feeding Preferences in Natural Ecosystems in Spain ». Medical and Veterinary Entomology 32 (1): 35‑40. https://doi.org/10.1111/mve.12263.
Talavera, Sandra, Francesc Muñoz-Muñoz, Mauricio Durán, Marta Verdún, Anna Soler-Membrives, Álvaro Oleaga, Antonio Arenas, Francisco Ruiz-Fons, Rosa Estrada, et Nitu Pagès. 2015. « Culicoides Species Communities Associated with Wild Ruminant Ecosystems in Spain: Tracking the Way to Determine Potential Bridge Vectors for Arboviruses ». PLOS ONE 10 (10): e0141667. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0141667.
Ce document créé dans le cadre de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) peut être utilisé et diffusé par tout média à condition de citer la source comme suit et de ne pas apporter de modification au contenu « © https://www.plateforme-esa.fr/ »
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mercredi 31 mai 2023
Le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire internationale en santé animale (BHVSI-SA) est élaboré dans le cadre de la thématique Veille Sanitaire Internationale (VSI) de la Plateforme. Il est produit par un comité de rédaction regroupant des personnes de l’Anses, du Cirad, de la DGAl et de INRAE. Les informations, systématiquement sourcées, sont issues des notifications officielles des Etats, de sources non officielles (presse, internet) ainsi que d’un réseau national et international d’experts.
Le BHVSI-SA rapporte et met en perspective des signaux et des alertes en santé animale au niveau national et international. Il est publié chaque mardi et concerne les événements de la semaine précédente.
Ce bulletin n’engage que son comité de rédaction et non les organismes membres de la Plateforme. Pour toutes questions: plateforme-esa@anses.fr
Accédez à tous les BHVSI-SA
mercredi 24 mai 2023
Pour l’OFB : Loïc Palumbo, Anouk Decors, Anne Van De Wiele
Pour le laboratoire national de référence : Béatrice Grasland, Eric Niqueux, Audrey Schmitz, François-Xavier Briand
Pour le comité de rédaction VSI de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Sophie Carles, Eric Cardinale, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Renaud Lancelot, Célia Locquet, Carlène Trévennec, Sylvain Villaudy
Auteurs correspondants : plateforme-esa@anses.fr
Essentiels
L’année 2022 aura été une année sans précédent vis-à-vis de l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) dans les populations sauvages. Cette situation est liée à des changements épidémiologiques apparus dès le premier semestre, avec trois éléments majeurs :
- De nombreux cas d’infection ont été détectés, regroupés en plusieurs clusters spatio-temporels associés à des épisodes de mortalité d’un niveau exceptionnellement élevé.
- La circulation virale s’est maintenue au printemps et à l’été malgré la montée des températures, avec une circulation active et massive en continu sur toute l’année, sans que de nouvelles introductions en Europe de virus d’IAHP aient été mises en évidence au cours des migrations post-nuptiales (août-novembre 2022).
- Le spectre observé d’espèces fortement touchées était différent de ce qui a été connu jusqu’alors et incluait des espèces à enjeu de conservation.
Enfin, 2022 aura été marquée par une importante augmentation des cas de maladie et de mortalité liés à l’IAHP chez des mammifères dans le monde (pinnipèdes, mustélidés, renards, ours, …) dont un chat domestique vivant à proximité d’un élevage avicole infecté en France en décembre 2022.
Sources
Données extraites le 01/03/2023 : base de données (Access) de surveillance événementielle influenza aviaire en faune sauvage, OFB- SAGIR.
Nous remercions tous les partenaires qui ont permis les analyses, services territoriaux de l’OFB, fédérations départementales des chasseurs, laboratoires vétérinaires d’analyse, ainsi que la DGAL.
Une année avec deux pics majeurs inhabituels en faune sauvage
Description
En France métropolitaine, 3 150 oiseaux morts ont été collectés et analysés pour la recherche d’IA du 01/01 au 31/12/2022 (ce qui représente 3 fois plus d’oiseaux que sur l’année 2021) (figure 1), pour une prévalence apparente l’IAHP parmi les oiseaux sauvages de 24,5 % (soit 2,5 fois supérieur aux taux des années précédentes).
La distribution spatiale et les espèces touchées ont évolué au fil des mois avec des zones fortement touchées telles que la façade maritime des Pays de la Loire, les côtes de la Manche et la voie de migration Meuse-Rhin-Rhône mais avec également des cas épars répartis sur tout le territoire métropolitain.
Tous les cas d’IAHP détectés en 2022 en France étaient liés à des infections par des virus de sous-type H5N1 de clade 2.3.4.4b de la lignée A/goose/Guangdong/1/96, mais au sein de ce sous-type plusieurs génotypes ont été identifiés :
sans que les virus identifiés chez ces oiseaux sauvages aient de lien avec les virus ayant circulé massivement en élevages de volailles les mois auparavant.
Dans les territoires d’Outre-mer, suite à la détection d’un foyer en élevage sur l’île de la Réunion en octobre 2022, un protocole de surveillance renforcée en faune sauvage adapté aux espèces locales a été mis en place, mais aucun cas sauvage n’a été détecté (deux mortalités suspectes ont été observées et analysées).
Analyse et interprétation
L’apparition de mortalités groupées et massives est une expression symptomatique exceptionnelle pour l’IAHP en faune sauvage, qui avait été déjà observée en 2020-2021 sur des cas particuliers (bécasseaux du Mont St-Michel, et autres cas ponctuels dans le monde) mais qui s’est confirmée et amplifiée en 2022, de pair avec la circulation de génotypes viraux particulièrement meurtriers pour les populations d’oiseaux spécifiquement touchées.
Figure 1. Distribution des analyses de recherche IAHP dans l’avifaune sauvage (3 150 oiseaux collectés) en France métropolitaine entre le 01/01/22 et le 31/12/22. Les zones à risque particulier (ZRP) sont représentées en bleu sur le fond de carte.
Les vautours fauves
Description
Analyse et interprétation
Première description mondiale de mortalité groupée de vautours fauves en lien avec l’IAHP. La perte à l’envol a par ailleurs été accentuée par les conditions climatiques peu favorables (canicule). A noter, qu’un lien avec les placettes de nourrissage, potentiellement approvisionnée par des sous-produits animaux de volailles (réglementairement interdit) a été investigué un temps mais n’a pas pu donner de résultats concluants.
Goélands (et autres laridés) - estival
Description
Analyse et interprétation
Le génotype H5N1-A/Herring gull/France/22P015977/2022-like est issu d’un réassortiment entre un virus H5N1 et très probablement un virus H13 (sous-type habituellement inféodé aux laridés) ; il était majoritairement associé aux cas d’IAHP détectés chez les laridés, ce qui suggère qu’il puisse être particulièrement adapté aux oiseaux de cette famille.
Fous de Bassan
Description
Analyse et interprétation
Cette vague épizootique soulève des inquiétudes quant à la pérennité des populations française et internationale de fous de Bassan, d’autant plus si un tel épisode devait se reproduire en France et sachant que des situations similaires ont été constatées en 2022 dans d’autres colonies de fous de Bassan (Ecosse, mer des Wadden et Canada).
Mouettes rieuses (et autre laridés) - hivernal
Description
Analyse et interprétation
La question se pose d’une réintroduction de ce génotype par des oiseaux hivernant en Europe du Nord et ayant été rabattus en France consécutivement à une vague de froid majeure qui est survenue en décembre 2022.
Figure 2. Incidence hebdomadaire (nombre de déclarations par semaine) des cas d’infection par des virus IAHP H5 détectés entre le 01/01 et le 31/12/2022 en France dans l’avifaune sauvage, par groupe d’espèces d’oiseaux sauvages (source : Commission européenne ADIS le 17/04/2023).
Conclusion
Le changement de dynamique épidémiologique de l’IAHP dans l’avifaune sauvage et la multiplication de cas chez des mammifères survenue en 2022 en France et plus largement en Europe et dans le monde, a fait émerger des problématiques majeures en termes de santé de la faune sauvage et de conservation d’espèce. Un suivi des espèces fortement touchées (fous de Bassan, vautours fauves, laridés) sera nécessaire dans les prochaines années pour déterminer l’impact démographique de cette crise sanitaire, qui risque de se répéter dans les années à venir.
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[1] Données de recensement des mortalités signalées en Bretagne, mis en place début juillet 2022. Ces observations sous-estiment a réalité des mortalités car elles représentent seulement une fraction des mortalités, dont un grand nombre ne sont pas observées (morts en mer, en zone reculée, dégradation et prédation rapide des cadavres, …).
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mardi 23 mai 2023
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mardi 16 mai 2023
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mercredi 10 mai 2023
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jeudi 4 mai 2023
La population porcine surveillée en 2022 avait des caractéristiques similaires aux populations surveillées depuis 2013. Des syndromes grippaux ont été observés dans tous les types d’élevages et tout au long de l’année. Ils ont atteint toutes les catégories d’animaux quel que soit leur stade physiologique.
L’infection par un virus grippal a été détectée dans 46% des cas investigués tout au long de l’année. Comme en 2021, le sous-type H1avN2 a été plus souvent détecté (56,8% des virus identifiés) que le sous-type H1avN1 (37% des virus identifiés), mais l’écart entre leurs proportions s’est réduit. Toutes les souches H1avN2 caractérisées en 2022 appartenaient au génotype #E ayant émergé en 2020.
Téléchargez le rapport ↓
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83 visites d’élevages ont été réalisées au 1er trimestre 2022 dans 6 régions. Un peu moins de la moitié des visites (43,4%) étaient positives.
Le lignage H1avN2 a été détecté 10 fois ce trimestre par Résavip en région Bretagne, 1 fois en Normandie et 4 fois en Pays-de-la-Loire, et reste le virus le plus fréquemment identifié au niveau du réseau.
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mercredi 3 mai 2023
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mardi 25 avril 2023
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Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Eric Cardinale, Sophie Carles, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Sylvain Villaudy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Célia Locquet, Carlène Trévennec, Renaud Lancelot
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
Un épisode de mortalité sur des sternes royales dans les environs de Saint-Louis au Sénégal a débuté dans le 08/03/2023 dans le parc national de barbarie, où la population d’oiseaux est estimée à 8 020 individus. L’infection par le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène H5N1 est confirmée. Au total, 637 oiseaux ont été trouvés morts, dont des sternes royales, sternes sandwich, sternes caspiennes, mouettes à têtes grises et des cormorans (source : Cirad le 12/03/2023, WAHIS-OMSA notification immédiate le 13/03/2023).
Les investigations épidémiologiques menées par les autorités locales ont mis en évidence des cas sur des nouvelles espèces, dont des sternes caugek, guifette (laridé) et pélican blanc. La mortalité intra-spécifique estimée montre un taux de détection plus important chez les sternes royales, les sternes caugek et les sternes caspiennes (sources : autorités locales, rapport n°3 le 14/03/2023). Un premier foyer domestique a été détecté le 18/03/2023 dans un élevage mixte (4 600 poussins, 2 600 poulets de chair et 4 200 poules pondeuses) à environ 40 km au sud du parc de Barbarie. Le rapport mentionne un lien épidémiologique probable avec les cas sauvages (source : WAHIS-OMSA notification immédiate le 29/03/2023).
Les autorités gambiennes ont détecté des cas confirmés H5N1, sur plusieurs cadavres d’oiseaux collectés dans la réserve d'oiseaux sauvages de Tanji, au sud de la capitale. La Gambie est un pays enclavé, entouré par le Sénégal. Cet épisode est à mettre en lien avec les cas reportés au Sénégal (source : Promed le 06/04/2023). Cet évènement a été notifié à l’OMSA le 08/04/2023. Plusieurs espèces sont concernées dont majoritairement des sternes royales, mais aussi des sternes caspiennes et mouettes à tête grise (source : WAHIS-OMSA notification immédiate le 08/04/2023).
Pour rappel, le virus H5N1 clade 2.3.4.4b a circulé en Afrique de l’ouest à partir de décembre 2020 (voir Note Situation de l’IAHP en Afrique du Nord et de l’Ouest du 23/12/2020 au 27/06/2021) et a circulé dans plusieurs pays en 2021 (voir encadré BHVSI du 18/01/2022). En décembre 2022, des détections de virus H5N1 ont été signalées au Niger et Nigéria (source : FAO Sub-Saharan Africa HPAI situation update le 09/03/2023). Les souches identifiées au Niger étaient apparentées à des souches de virus détectées en 2021 dans ces deux mêmes pays (proches des souches européennes ayant circulant en 2020-2021). Ceci suggérait que le virus IAHP H5N1 clade 2.3.4.4b circulait toujours dans les pays d’Afrique de l’Ouest, de façon largement inapparente, sans nécessairement avoir été nouvellement introduit par les migrations post-nuptiales venant d’Europe (même si ces introductions ont bel et bien eu lieu, au moins pour les saisons précédentes). Les données de séquençage des souches isolées sur les sternes détectées au Sénégal permettront de préciser leur origine (source : LNR le 13/03/2023).
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Résultats et indicateurs de fonctionnement de la campagne de surveillance 2019-2020
La parution de l’article «Surveillance de la tuberculose due à Mycobacterium bovis en France métropolitaine pour la campagne 2019-2020 : résultats et indicateurs de fonctionnement» dans le BE (Bulletin Épidémiologique) de l’Anses est le résultat des travaux menés par les groupes de travail «Tuberculose bovine» et «Sylvatub (tuberculose en faune sauvage)» de la Plateforme ESA. Même si la France est officiellement indemne de tuberculose due à mycobacterium bovis, chaque année des foyers sont détectés chez les bovins et en faune sauvage. En 2020 la surveillance de la tuberculose à Mycobacterium bovis a permis de repérer 104 foyers des bovins confirmés infectés ainsi que 99 blaireaux dans des zones géographiquement proches. Cela confirme l’importance d’analyser conjointement les résultats des dispositifs de surveillance de la tuberculose à Mycobacterium bovis en élevage, en abattoir et sur la faune sauvage (Sylvatub).
Accédez à l’article complet
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lundi 24 avril 2023
L’Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants (Oscar) est un dispositif qui vise à recueillir et valoriser les résultats de diagnostics différentiels des avortements entrepris selon une démarche nationale harmonisée. Sa finalité est d’améliorer les connaissances des causes infectieuses des avortements, pour orienter au mieux la prévention et la lutte contre celles-ci. En 2022, 26 départements étaient engagés dans le dispositif Oscar. Pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2022, l’analyse des données a porté sur 849, 271 et 122 séries abortives respectivement en élevages bovins, ovins et caprins.
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mardi 18 avril 2023
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jeudi 13 avril 2023
Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Eric Cardinale, Sophie Carles, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Sylvain Villaudy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Célia Locquet, Carlène Trévennec, Renaud Lancelot
Pour le LNR : Labib Bakkali-Kassimi, Stephan Zientara
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
Un premier foyer de fièvre aphteuse de sérotype SAT-2 avait été déclaré par la Turquie au système ADIS de la Commission européenne le 09/03/2023. La déclaration portait sur un foyer détecté le 03/03/2023 dans l’est du pays à Igdir dans un élevage de bovins (source : Commission européenne ADIS le 09/03/2023).
En date du 13/04/2023, 40 nouveaux foyers, détectés entre le 02 et 31/03/2023, ont été déclarés à ADIS, soit un total de 41 foyers depuis l’émergence du SAT-2 dans le pays (source : Commission européenne ADIS le 13/04/2023).
Les foyers sont répartis dans toute l’Anatolie, témoignant d’une large diffusion du sérotype SAT-2 dans le centre, le nord, l’ouest et le sud du pays, au cours du mois de mars 2023. Le virus a été détecté dans l’ouest du pays (région de Burdur) dès le 03/03/2023 et dans la région d’Ankara dès le 09/03/2023. La majorité des foyers (n=39) concerne des élevages de bovins, et deux concernent des élevages d’ovins (Tableau 1 et Figure 1) (source : commission européenne ADIS le 13/04/2023).
L’extension de l’épizootie dans le centre du pays et des mesures de contrôle strictes dans plusieurs régions administratives, incluant la fermeture de marchés et les restrictions de mouvements d’animaux, avaient déjà été rapportées par les médias locaux, sans pour autant que les foyers SAT-2 aient été confirmés officiellement (source : Promed le 29/03/2023).
Tableau 1. Nombre de foyers de fièvre aphteuse de sérotype SAT-2 par région administrative, classé par date de première détection, détectés en Turquie depuis le 01/03/2023 (source : Commission européenne ADIS le 13/04/2023).
Pour le comité de rédaction de la Plateforme ESA : Jean-Philippe Amat, Eric Cardinale, Sophie Carles, Julien Cauchard, Céline Dupuy, Sylvain Villaudy, Guillaume Gerbier, Viviane Hénaux, Célia Locquet, Carlène Trévennec, Renaud Lancelot
Pour le LNR : Labib Bakkali-Kassimi, Stephan Zientara
Auteur correspondant : plateforme-esa@anses.fr
CORRECTION suite aux modifications de notifications par la Turquie le 17/04/2023
Un premier foyer de fièvre aphteuse de sérotype SAT-2 avait été déclaré par la Turquie au système ADIS de la Commission européenne le 09/03/2023. La déclaration portait sur un foyer détecté le 03/03/2023 dans l’est du pays à Igdir dans un élevage de bovins (source : Commission européenne ADIS le 09/03/2023).
En date du 13/04/2023, 40 nouveaux foyers, détectés entre le 02 et 31/03/2023, ont été déclarés à ADIS, soit un total de 41 foyers depuis l’émergence du SAT-2 dans le pays (source : Commission européenne ADIS le 13/04/2023).En date du 17/04/2023, 22 nouveaux foyers, détectés entre le 02 et 31/03/2023, ont été déclarés à ADIS, soit un total de 23 foyers depuis l’émergence du SAT-2 dans le pays (source : Commission européenne ADIS le 17/04/2023).
Les foyers sont répartis dans toute l’Anatolie, témoignant d’une large diffusion du sérotype SAT-2 dans le centre,
le nord, l’ouestet le sud du pays, au cours du mois de mars 2023. Le virus a été détecté dansl’ouest du pays (région de Burdur) dès le 03/03/2023 etdans la région d’Ankara dès le 09/03/2023. La majorité des foyers (n=3922) concerne des élevages de bovins, etdeuxun concerne un élevage d’ovins (Tableau 1 et Figure 1) (source : commission européenne ADIS le 17/04/2023).L’extension de l’épizootie dans le centre du pays et des mesures de contrôle strictes dans plusieurs régions administratives, incluant la fermeture de marchés et les restrictions de mouvements d’animaux, avaient déjà été rapportées par les médias locaux, sans pour autant que les foyers SAT-2 aient été confirmés officiellement (source : Promed le 29/03/2023).
Tableau 1. Nombre de foyers de fièvre aphteuse de sérotype SAT-2 par région administrative, classé par date de première détection, détectés en Turquie depuis le 01/03/2023 (source : Commission européenne ADIS le 17/04/2023).
Région administrative
Date de première détection
(par ordre chronologique)
Nombre total de foyers
Kars
02/03/2023
32Burdur03/03/20233Erzurum