La petite tache sombre à côté de la tache orbiculaire m’oriente vers les Agrotis. J’utilise le critère de la forme de l’antenne pour cerner l’espèce. L’antenne de ce mâle est pectinée su les 3/4 de sa longueur, ce serait donc Agrotis clavis. De plus les ailes antérieures sont très contrastées et plus larges que chez l’espèce voisine plus commune Agrotis segetum. Pour conforter la détermination, il serait utile d’apprécier les autres critères, notamment la couleur de l’aile postérieure que l’on entrevoit entre les antérieures.
Les chenilles d’Agrotis clavis vivent sur les Polygonaceae et d’autres plantes basses.
En Ile-de-France, ce papillon est présent mais semble rare.
J’aime bien la nuit secouer les branches des saules, il en tombe parfois de jolis cadeaux. Ce Tortricidae resplendit dans mon bac blanc. Ses bandes et taches argentées le rendent aisément reconnaissable. Olethreutes arcuella n’est pas rare mais sa chenille est très rarement observée car elle consomme des feuilles mortes, de bouleaux notamment et sans doute d’autres espèces d’arbres.
Je gratte délicatement un de ces amas et je découvre cette larve. Elle produit des filaments de cire par les côtés de son abdomen et finit par disparaître sous les volutes de cette matière. Il s’agit sans doute d’une protection contre les attaques de prédateurs.
L’adulte, observé sur le même arbre, est inféodé aux aulnes. Les longues ailes de Psylla alni présentent la nervation caractéristique que l’on retrouve chez les autres Psyllidae.
Merci à l’OPIE qui organisait ce soir-là pour ses adhérents franciliens une séance d’observation des papillons de nuit.
A la tombée de la nuit, nous marchons vers l’étang de la Vielle ferme. Le voile blanc éclairé dans la prairie n’attend plus que les premiers visiteurs.
22h30, c’est l’heure de la Louvette ! Cette hépiale très commune est connue des jardiniers car ses chenilles souterraines mangent parfois les racines de leurs légumes.
Attirés par les effluves d’une femelle captive apportée par Hervé, plusieurs mâles du Grand paon de nuit sont venus faire leur numéro. On en voit un ici en compagnie d’un bombyx de la ronce (en bas à gauche sur la photo) qui est déjà un gros papillon de nuit. Saturnia pyri atteint une envergure de 15 cm, ce qui en fait le plus grand lépidoptère d’Europe.
Jaune avec des dessins marrons, ce Totricidae est facile à reconnaître. Les chenilles d’Agapeta hamana consomment les racines de diverses plantes basses, dont celles des chardons.
Un petit blanc vient nous rendre visite. Il s’agit d’Idaea subsericeata, une des acidalies les plus communes dans les friches et les prairies. Elle vole d’avril à septembre.
Dans son beau manteau blanc à pois noirs, Spilosoma lubricipeda, l’écaille tigrée, fait toujours sensation ! Cet Erebidae qu’il ne faut pas confondre avec la femelle de l’écaille mendiante, est commune partout, même en milieu urbain.
Retrouvez une autre soirée de l’OPIE au parc du peuple de l’herbe :
Dans les herbes sèches, ce papillon de nuit au profil extravagant passe facilement inaperçu. Ses palpes poilus lui valent son surnom de Museau. Celui-ci est une femelle.
Voici le mâle de cette espèce, ses appendices dépassent des ailes. On peut le reconnaître aussi à ses antennes pectinées, mais sur cette photo il les cache sous ses ailes.
Pterosoma palpina est un Notodontidae très commun, il vole de début avril à fin août. Ses chenilles vivent sur les saules et les peupliers, notamment les trembles.
La scène se passe dans une haie champêtre, le long d’une jachère sur le plateau agricole de Crespières. Ce que je prends pour un moucheron sur une feuille de prunellier est en fait un hyménoptère minuscule.
Tout est bizarre chez cet insecte : les flagelles des antennes garnis d’un duvet gris, l’ornementation du thorax surdimensionné et surtout la tête, comme fendue en deux ! Cette large dépression frontale lui permet de loger au repos ses antennes repliées.
Cette vue ventrale me montre d’impressionnantes mandibules acérées. Quelque chose me dit que celui-là ne suce pas que du nectar.
Après quelques recherches et l’aide bienvenue d’experts bien affûtés, j’arrive à cerner son identité. Il s’agit d’un mâle Perilampus ruficornis (de la famille des Perilampidae). Chez cette espèce, la femelle a les antennes orange.
Cet hyménoptère serait un hyperparasite de larves de diptères Tachinidae, et d’hyménoptères Braconidae et Ichneumonidae, eux-mêmes parasitoïdes de chenilles.
Peut-être que ses mandibules lui servent lors de l’émergence pour découper la dépouille de la chenille ?
De belles touffes de Centranthus ont été plantées au bord de la nouvelle rue qui traverse le centre d’entrainement du PSG. J’y recherche ces petits Canthophorus qui parfois fréquentent cette plante. Au bout d’un moment, je finis par trouver une de ces petites punaises noires qui grimpe sur une tige. Mais elle se laisse tomber à mon approche. Je la rattrape et lui propose une feuille de lierre.
Elle explore aussi mon bocal de transport, dans cette position j’aperçois son rostre sous sa tête. Tous les critères sont réunis pour l’espèce Canthophorus maculipes, notamment la bordure blanche bien nette et la tache claire sur les tibias. En consultant l’INPN, j’apprends que l’espèce a changé de nom, on doit maintenant l’appeler Adomerus maculipes.
Adomerus maculipes est inféodé à l’espèce Centranthus ruber, la valériane rouge. Comme sa plante hôte, c’est une méditerranéenne. Elle voyage sans doute avec les livraisons de pépinières et gagne ainsi de nouvelles contrées.
J’ai le plaisir de vous présenter Phyllobius betulinus, Curculionidae souvent présent au mois de mai sur les aubépines, les merisiers, les prunelliers. Les courtes écailles vertes mêlées de longs poils blonds et les antennes robustes sont caractéristiques de l’espèce. La zone de la suture des élytres est parfois dénudée en raison de la perte des écailles, laissant alors apparaître le fond noir.
Cet adorable petit coléoptère gambade sur la boiserie du velux, en compagnie d’une coccinelle à deux points. J’aère la pièce, ainsi s’il veulent sortir, ils pourront le faire.
Ce bigarré appartient à la famille des Dermestidae. D’après son nom, je devine que l’adulte butine volontiers les bouillons blancs (Verbascum en latin). Il a un deuxième nom : l’anthrène des tapis. Je crois comprendre ce que mange sa larve. Pas si adorable que ça, finalement !
Je vous ai déjà présenté deux cercopes : Cercopis intermedia et Cercopis vulnerata. Voici Haematoloma dorsata, une espèce très proche de la même famille (les Cercopidae), trouvée dans une prairie sous un pin sylvestre. On la reconnaît notamment au bord externe de son aile antérieure presque entièrement rouge.
Les larves de cette espèce vivent sur les racines des graminées, et les adultes sur les pins.
Cette magnifique chenille de noctuelle, observée sur une branche de prunier, n’est pas celle d’une cucullie. Il s’agit de celle de Diloba caeruleocephala, seule espèce en France de la sous-famille des Dilobinae.
Son nom vernaculaire, Double-Oméga, fait référence au dessin particulier des ailes du papillon. C’est une noctuelle très tardive qui vole en octobre et novembre. Les chenilles sont visibles en mai dans les prunelliers et les arbres fruitiers.
Cette belle orchidée au casque clair pourrait-elle être le résultat d’une hybridation entre deux espèces proches, Orchis purpurea et Orchis militaris ? Voyons ci-dessous les parents présumés, présents en nombre sur place :
Les hybridations entre espèces d’Orchis sont fréquentes mais elles sont difficiles à distinguer de simples variations. Si c’est un Orchis pourpre, c’est une forme particulièrement séduisante.
Cercopis vulnerata, facile à trouver dans les jardins et les prairies, est le plus commun des cercopes de France. Il peut être facilement distingué d’une espèce proche, Cercopis sanguinolenta en observant la forme de ses taches rouges ou orange. Chez Cercopis vulnerata, celles qui sont à l’épaule se rejoignent presque à la suture des élytres, tandis que les taches près de l’apex forment sur chaque élytre une sorte de V large aux courbes généreuses.
J’aime bien amuser les enfants avec cet homoptère dont le dessin m’évoque le masque d’un guerrier venu d’une autre planète. En progressant très lentement, on peut approcher son doigt assez près de l’animal, mais au moment où l’on ne s’y attend pas, il disparaît par surprise d’un bond si puissant que l’œil ne peut le suivre !
Retrouvez un autre cercope dont la biologie est semblable :
Un hyménoptère s’est posé sur une feuille d’alliaire à l’orée d’un petit bois. Je m’approche doucement, l’insecte est très actif et difficile à photographier. Il s’agit d’une tenthrède, un hyménoptère du sous-ordre des symphytes et de la famille des Tenthredinidae, pour être précis. Les symphytes ressemblent à des guêpes qui auraient oublié d’avoir la taille de guêpe.
Le grand ptérostigma noir et jaune sur l’aile et la bande claire sur le côté de l’abdomen rouge et noir m’orientent vers l’espèce Aglaostigma fulvipes.
Cette vue de face permet d’apprécier la localisation des taches jaunes et de préciser qu’il s’agit d’un mâle, la femelle n’ayant pas de jaune sur le front au-dessus de l’implantation des antennes.
Les fausses chenilles d’Aglaostigma fulvipes se nourrissent de gaillets. Le gaillet gratteron (Gallium aparine), une de ses plantes hôtes préférées, est très présent dans cette lisière.
En bordure de la forêt de Saint-Germain-en-Laye ce gros hanneton somnole dans le feuillage d’une branche basse de chêne. Les feuillets constituant la massue de ses antennes ne sont pas très développés : c’est une femelle.
Le dessus du thorax rouge et la pointe terminale de son abdomen courte et fine sont des critères déterminants pour l’espèce Melolontha hippocastani, l’un des deux gros hannetons communs que l’on peut rencontrer en Ile-de-France.
Melolontha hippocastani s’active au crépuscule et se nourrit de feuilles d’arbres. La larve vit trois ans dans le sol où elle mange des racines.
L’orchis militaire est rare en Ile-de-France. Dans les Yvelines, elle est essentiellement cantonnée dans le secteur nord-ouest du département. Sa présence à Saint-Martin-la-Garenne n’est donc pas une surprise.
Elle se distingue de l’orchis pourpre, beaucoup plus commune, par ses tons plus clairs, son casque rose pâle et son labelle plus élancé et plus échancré. Chez l’orchis singe, qui lui ressemble aussi, les quatre lobes du labelle sont de largeur égale.
Orchis militaris apprécie les situations ensoleillées et les sols calcaires.
Harpocera thoracica vit sur les chênes et on ne voit les adultes que de fin avril à fin mai lorsque ces arbres sont en fleurs. Elle se nourrirait de la sève des boutons floraux et aussi de pucerons.
J’ai obtenu celle-ci au battage de branches basses d’un chêne au parc de la Charmille, en lisière de forêt, dans une situation bien ensoleillée. L’espèce passe presque toute l’année au stade de l’œuf, le développement larvaire ne durant que deux semaines. Sa présence fugace et son comportement alimentaire expliquent sans doute le faible nombre d’observations pour cette espèce.
Un petit papillon brun traverse la clairière et se pose sur un buisson. Mon amie Chantal prend cette photo au téléobjectif. Ce sera la seule, car il s’envole et disparaît, ne me laissant pas tenter mon approche.
Enfin, une Lucine !
Je traque cette espèce sur les coteaux calcaires de Crespières depuis plusieurs années. J’avais bien trouvé sa ponte au revers de feuilles de primevères mais, à ma grande déception, point de chenilles ni de papillons !
Hamearis lucina, seul représentant en Europe de la famille des Riodinidae, est rare en Ile-de-France et cantonnée à quelques milieux favorables, essentiellement des coteaux calcaires. Afin de suivre sa population, et dans l’espoir d’identifier de nouvelles stations, l’OPIE, l’ARB Ile-de-France et l’ensemble de leurs partenaires ont lancé un programme de sciences participatives, intitulé J’allucine, une lucine, invitant tous les naturalistes à rechercher et photographier cette espèce et à saisir leurs données via le portail GéoNat’IdF.
Je débusque ce moucheron sur un arbre près de la Seine. Sa ressemblance avec un moustique est trompeuse puisqu’il n’est pas de la famille des Culicidae, mais de celle des Chironomidae. Les couleurs de l’abdomen et l’ornementation particulière des ailes m’orientent vers le genre Stenochironomus.
Sur les 110 espèces de ce genre qui peuplent le Monde, deux sont documentées en France, Stenochironomu gibbus et Stenochironomus fascipennis. Les photos de cette dernière espèce montrent une deuxième bande grise bien marquée à l’apex des ailes. Serions-nous donc en présence de Stenochironomus gibbus ? En fait, rien ne prouve qu’il n’existe pas d’autres espèces de Stenochironomus en France.
En cherchant de la documentation pour confirmer ma détermination, j’apprends avec intérêt que les chercheurs en chironomes (c’est un métier !) ont établi une bibliothèque de codes barres d’ADN, moyen le plus pratique et plus sûr selon eux pour identifier ces bestioles. Il paraît même que le fragment 658-bp du gène mitochondrial cytochrome c oxydase I est d’un grand secours dans cet exercice. Mais ce n’est pas à la portée de l’amateur que je suis.
Les larves des Stenochironomus vivent dans le bois pourri, les feuilles mortes, et parfois dans les feuilles flottantes de plantes aquatiques.
En longeant une haie champêtre sur le plateau agricole de Crespières, je rencontre ce coléoptère. Ses reflets bleu sombre et son pronotum rouge m’intriguent, elle me rappelle Chilotomina nigritarsis mais n’a pas les pieds noirs. Il s’agit de Smaragdina salicina, une autre chrysomèle, assez commune sur les saules et les aubépines. Elle fréquente aussi les trèfles et les prunelliers.
Celle-ci est posée sur une feuille de troène, mais il est vrai que les prunelliers dominent dans cette haie. L’espèce consomme les feuilles et les fleurs de ses plantes hôtes.
Les cardères sont connues pour retenir l’eau de pluie à la base de leurs longues feuilles engainantes. J’aime bien les inspecter après une ondée pour voir si quelque bestiole ne s’y serait pas noyée. Je suis tenté de m’attarder sur les nombreuses cardères qui borde le chemin, mais mes compagnons de sortie sont déjà repartis. Je me contente d’un coup d’œil rapide sur le premier pied.
Coup gagnant, je trouve une jolie mouche de la famille des Tephritidae, ces diptères aux ailes ornées ! Avec ce dessin caractéristique sur les ailes et le dessus du thorax sombre contrastant avec le côté clair, c’est Euleia heraclei, la mouche du céleri, bien connue des maraîchers. Ses larves minent les feuilles des céleris et aussi celles d’autres Apiaceae comme les berces et les angéliques.
Je débusque quelques gourmands dans les inflorescences d’un érable champêtre. Parmi eux, je remarque ce beau charançon cuivré. Reconnaissable à son scutellum blanc, c’est Phyllobius pyri, l’une des huit espèces de ce genre visibles en Ile-de-France.
Les adultes de ce Curculionidae commun, de couleur assez variable, sont connus pour fréquenter les bouleaux, les pruniers, les chênes, les charmes, les aubépines… Ils grignotent les feuilles et les fleurs de ces arbres. Les larves se nourrissent de racines de graminées ou de diverses plantes herbacées.
Je cherche dans les aubépines du chemin de halage la chenille verte à bandes brunes du Geometridae Acrobasis advenella, inféodée à cet arbre. Elle est facile à reconnaître, et cela me ferait à bon compte une nouvelle espèce pour l’inventaire du parc du peuple de l’herbe.
L’aubépine m’offrira une autre nouveauté, cette superbe punaise Miridae. Son nom à rallonge Dryophilocoris flavoquadrimaculatus pourrait se traduire par « punaise qui vit dans la forêt et dont les ailes sont ornées de quatre taches jaunes ». Finalement, c’est plus court en latin. On la prétend inféodée aux chênes mais je n’en vois aucun aux alentours. Cette espèce cependant vole très bien. Celle-ci était peut-être venue d’assez loin se régaler du pollen de ces fleurs d’aubépine.
Cercopis intermedia est une espèce d’affinité méditerranéenne mais on la rencontre jusqu’en Picardie. Depuis 2019, elle semble dans une dynamique de forte progression. On ne s’en plaindra pas, car c’est un très bel insecte.
Cercopis intermedia se nourrit de la sève de nombreuses espèces de végétaux qu’elle pique avec son rostre. Ses larves ont le même régime alimentaire mais s’établissent sur des racines. Cette espèce n’est pas connue pour occasionner des dégâts sensibles aux cultures.
Les cercopes s’accouplent par rapprochement latéral. Dans cette position, ils se tiennent tranquilles et on peut alors les photographier aisément. Les cercopes sont en effet d’excellents sauteurs qui ont tendance à s’éclipser vivement à la moindre alerte.
La plante est partie à l’assaut de la clôture, elle en dépasse allègrement le sommet et ses vrilles se dressent vers le ciel. J’aperçois les premières fleurs. Si c’est une pied femelle, je vais peut-être trouver la si jolie petite mouche qui pond dans ses fleurs fécondées.
Elle n’y est pas, mais une dizaine de coccinelles s’affairent sur ses jeunes feuilles.
Chouette, j’ai trouvé des Lixus, ces charançons allongés comme des suppositoires ! Celui-ci se cache à l’aisselle d’une feuille d’un chardon penché (Carduus nutans), trouvé au bord d’une route de campagne.
En voici un autre, obtenu en secouant un de ces chardons. je lui propose une petite excursion sur une feuille pour mieux le détailler. La clé d’identification demande une vue détaillée des antennes, ce sera plus aisé dans le bac d’observation.
Je constate que les deux premiers articles du funicule sont à peu près égaux entre eux et que le scape n’est pas distinctement plus long que ces deux articles réunis. La clé propose alors trois espèces : cardui, ulcerosus et filiformis. Les deux premiers sont rares et vivent sur les Onopordon. Lixus filiformis est très commun, les adultes s’alimentent sur de nombreux chardons et les larves minent le bas des des tiges de Carduus nutans.
Nous rentrons d’une ballade en forêt avec notre petit panier bien garni de délicieux mousserons de printemps (Calocybe gambosa). Un papillon de nuit décolle devant moi, je le suis des yeux, manque de le perdre et puis je l’aperçois en train de se poser sur une fleur de jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta). J’ai le temps de prendre cette photo avant qu’il redécolle et disparaisse.
Il a une bonne tête de Tortricidae. Une espèce dans cette famille serait-elle inféodée à la jacinthe des bois ? La réponse est oui : Hysterophora maculosana ! Mon petit papillon ne s’est pas posé là par hasard, sa chenille vit dans les fruits de la plante. L’espèce est réputée rare, ou alors seulement discrète car elle est très peu signalée. Mon observation est la deuxième pour la base de données d’Ile-de-France.
Retrouvez un autre Tortricidae mangeur de graines :
Une jardinière abandonnée au bord de la Seine offre le charmant spectacle de cette floraison de lamiers. Cette espèce plus grêle que les autres lamiers est Lamium amplexicaule, reconnaissable à la bractée embrassante sous chaque couronne de fleurs.
En bouton, les fleurs ont une forme curieuse. Le pompon rose vif se déploiera pour former le casque.
Lamium amplexicaule est une adventice annuelle très commune dans les champs et les jardins. Elle affectionne les terrains plutôt secs et ensoleillés. Ses graines sont attractives pour les fourmis. En les emportant avec elles, elles participent à la dispersion de la plante.
Elle est assez usée et a perdu pas mal d’écailles mais je peux repérer les critères de l’espèce Orthosia gracilis : les taches réniforme et orbiculaire sont grises et assez séparées, elles sont accompagnées vers l’apex de l’aile d’une ligne postmédiane en pointillés noirs puis d’une ligne submarginale claire. Les ailes de ce papillon sont finement mouchetées et la toison de son thorax paraît poivre et sel.
Orthosia gracilis affectionne les prairies, les clairières, les bords de rivières. Sa chenille est polyphage sur les plantes herbacées mais se nourrit aussi sur des arbustes et des arbres.
Il se déplaçait lentement sur le bord de la route, je le place sur une feuille de lierre pour l’observer plus commodément. Ce gros charançon (1cm) est Minyops carinatus, et je suis bien en peine de vous parler de sa biologie car elle est inconnue !
L’espèce est trouvée généralement au bord des chemins dans des endroits pierreux. On sait aussi qu’il peut être une proie pour la chouette chevêche car on a retrouvé ses restes dans des pelotes de réjection de cet oiseau. L’insecte serait donc de mœurs plutôt nocturnes. Le jour, quand il ne divague pas au bord de la route, il se cacherait sous des pierres ou enfoui sous des débris végétaux.
Un grand chardon domine la jachère sur ce plateau calcaire. Ses grosses fleurs penchées ne laissent pas de doute, il s’agit de Carduus nutans, le plus commun des quatre espèces franciliennes du genre Carduus.
Ce bouton floral présente un involucre très aranéeux. Il s’agit bien d’une production de la plante et non du travail d’une araignée.
Carduus nutans a été introduite accidentellement aux Etats-Unis en 1852. Elle s’y comporte en plante invasive et c’est également le cas en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les autorités de ces pays ont testé, avec plus ou moins de succès, de nombreux agents de biocontrôle pour tenter de limiter sa prolifération. Deux charançons européens (Rhinocyllus conicus et Trichosirocalus horridus) qui pondent dans ses capitules ont démontré une relative efficacité lorsqu’ils sont introduits conjointement.
Cette curieuse chenille verte a la même teinte que la feuille d’aubépine sur laquelle elle se déplace sans hâte. Mais ses deux raies brunes la trahissent. Les spécialistes reconnaissent à ce détail Acrobasis advenella, la Phycide de l’aubépine.
J’ai rencontré l’adulte dans le même secteur en août, attiré par mon piège lumineux.
La femelle pond sur les fruits des aubépines ou des sorbiers (Sorbus aucuparia) et la jeune chenille y creuse une galerie. Au printemps, elle en sort et se nourrit des fleurs en boutons, protégée par une toile de fils de soie. Ce Pyralidae peut compromettre, en culture intensive, la production de l’aronia noir (Aronia melanocarpa), un arbuste nord-américain à petits fruits noirs comestibles.
Cet insecte primitif est pourvu au bout de son abdomen d’un long filament terminal flanqué de deux cerques plus courts. Il fait partie de la famille des Machilidae, dans l’ordre des Archaeognathes.
Les yeux nettement bicolores et le dessin « en y » constitué d’écailles blanches sur le dessus du thorax permettent de reconnaître Lepismachlilis y-signata. Bravo à Jahvazzo Fototrafik qui a su percer le mystère !
Actionnant son filament terminal comme un fouet, cet insecte est capable de sauter, il a d’ailleurs tenté de m’échapper de cette façon. C’est un décomposeur qui vit ordinairement dans la litière. J’ai obtenu celui-ci en secouant les feuilles d’un lierre le long d’un tronc d’arbre.
Je cherche des coccinelles dans les fleurs d’un érable de Montpellier (Acer monspessulanum) Je trouve de beaux spécimens d’Adalia decempunctata et aussi ce curieux charançon à barre blanche. Il ressemble fort à Bradybatus fallax, trouvé au parc du peuple de l’herbe, mais la pointe de ses antennes n’est pas noire. Cette subtile différence m’oriente vers l’espèce Bradybatus elongatulus dont les plantes hôtes seraient l’érable de Montpellier et l’érable champêtre, alors que Bradybatus fallax vivrait sur l’érable plane et le sycomore.
Quel ravissement ! Vert pâle avec de fins dessins noirs et les genoux couleur caramel, voilà une punaise bien originale ! Il s’agit de Mermitelocerus schmidtii, une Miridae qui se nourrit sur l’ortie dioïque, les frênes, les érables, les noisetiers, les aubépines. Il est ici posé sur une ombelle de cerfeuil des bois, Anthriscus sylvestris. On peut observer ce bel insecte d’avril à juin.
Les cabanes flottantes de l’étang de la Galiotte ont toutes sur la berge leur petit jardinet bien soigné et clos de haies. Des cyprès de Leyland, des cotonéasters et des pyracanthas, on aurait pu rêver plus inventif et plus gracieux… Je secoue discrètement les branches basses de quelques cyprès de Leyland dans l’espoir de retrouver la si jolie punaise Cyphostethus tristriatus. Surprise, c’est un charançon que je récolte !
A son gros nez, je reconnais le bien nommé Pachyrhinus lethierryi. Cette espèce est réputée vivre sur les Thuya, les Cupressus et les Juniperus. Il apprécie donc aussi les Cupressocyparis.
En caressant du lierre sur la face verticale d’un vieux mur, je recueille cette toute jeune larve de cicadelle qui n’a pas encore ses ébauches d’ailes. Elle est d’un vert vraiment fluo et ces macules noires m’intriguent !
Son museau pointu et sa queue en goupillon me rappellent la larve de Fieberiella florii, mais ce n’est pas elle. Je l’identifie en cherchant dans la tribu des Fieberiellini. Il s’agit de Synophropsis lauri, la cicadelle du laurier-sauce (Laurus nobilis). Les larves plus âgées ont des taches noires moins grosses.
J’avais observé l’adulte à quelques centaines de mètres de là, au mois d’août, il était venu la nuit à la lumière.
Synophropsis lauri vit sur des arbustes à feuilles persistantes, avec une préférence pour le laurier-sauce et le lierre, mais on trouve aussi cette cicadelle sur l’olivier. Cette espèce originaire du sud-est de l’Europe a gagné récemment vers le nord. Elle a été observée dès 2007 en Angleterre, en 2008 à Paris, en 2009 en Allemagne.
Le rostre roux, l’écusson court et arrondi et l’absence d’une crinière dressée sur la suture des élytres permettent ensuite d’arriver à l’espèce Curculio glandium. Ce charançon, strictement inféodée aux chênes, est commun partout où poussent ses plantes hôtes.
Retrouvez un autre Curculio qui pond parfois dans les glands :
Qui se permet de faire des trous dans ma ciboulette ?
Ce coléoptère serait-il en train de se fabriquer une flûte ? Son rostre allongé et sa forme globuleuse m’emmènent chez les Curculionidae. Selon la clé de Hoffmann, deux espèces seulement vivent sur les Allium, Oprohinus suturalis et Oprohinus consputus. Le premier est reconnaissable à la raie blanche bien marquée qu’il présente sur toute la suture des élytres.
Pas de raie sur la suture des élytres, juste une marque blanche au scutellum, il s’agit donc de l’espèce Oprohinus consputus.
La génération de printemps pond dans les feuilles tubulaires des Allium, près de l’extrémité, en mai et juin. La seconde génération est observée en août et septembre. Les trous que j’observe sont peut-être des orifices de ponte que l’animal est en train de préparer avec son rostre.
Un petit papillon gris volète au-dessus des stellaires au pied de la haie champêtre. Cette espèce qui semble peu commune est inféodée à Stellaria holostea. Le couple de Coleophora lutarea se forme sur une fleur puis la femelle se contorsionne pour pondre un œuf unique sur un sépale. La chenille se développe dans la capsule de cette plante.
La famille des Coleophoridae à laquelle appartient Coleophora lutarea compte 297 espèces visibles en France. Les chenilles sont généralement mineuses puis vivent dans un fourreau qu’elles déplacent au gré de leurs besoins. La plupart de ces papillons ne vivent que sur une seule espèce ou un seul genre de plante (joncs, aubépines, hélianthèmes, saules, chênes, achillées, armoises, chénopodes, luzernes, lotiers, saponaires…). Les trouver sur leur plante hôte facilite grandement leur identification.
Je me promène dans un chemin creux bordé de haies d’essences variées. Mon oeil est arrêté par un insecte contrasté posé sur un tronc mort, peut-être ce qui reste d’un orme terrassé par la graphiose, les galéruques et les scolytes. L’animal est assez vif, je l’attrape difficilement et je le perds avant même de pouvoir saisir une boîte d’observation dans ma sacoche.
Voilà une espèce bien typée et facile à déterminer. Il s’agit de Thanasimus formicarius, le Clairon des fourmis. Pourquoi ce nom ? Il ne mange pas de fourmis, ni ne vit dans des fourmilières. Son appellation est seulement à chercher dans la vague ressemblance avec cet animal. Quant à son régime alimentaire, il est très spécialisé : le clairon des fourmis consomme des scolytes, dont les larves se développent sous les écorces. La larve comme l’adulte sont prédateurs de ces petits coléoptères, ils en dévorent leur vie durant une bonne cinquantaine. Thanasimus formicarius est un précieux auxiliaire naturel dans la lutte contre les scolytes qui font des ravagent dans les forêts de conifères. Une étude (voir dans les sources) a montré qu’ils sont d’autant plus efficaces que les essences d’arbres sont variées.
En excursion dans le Marais poitevin, nous visitons le charmant village de Saint-Georges de Rex. A proximité du port, de beaux alignements de platanes me tentent. Quelles bestioles vais-je trouver sous leurs écorces décollées ? Bien sûr quelques tigres y sommeillent. Et ce joli cloporte bariolé m’intrigue, je ne crois pas connaître cette espèce ! Il ressemble à Porcellionides cingendus mais n’en a pas les impressions transverses sur les segments dorsaux. Il s’agit d’une espèce voisine, Acaeroplastes melanurus, de distribution atlantique et méditerranéenne, fréquemment rencontrée sous les écorces de platanes. Dans la clé des cloportes de Nord-Ouest de la France, elle n’est pas citée pour les Deux-Sèvres, mais du Maine-et-Loire, département voisin, et des départements de Mayenne, Loire-Atlantique et Morbihan. Une étude plus récente a permis de découvrir d’autres stations, dans le nord des Deux-Sèvres, ainsi qu’en Vendée et en Charente-Maritime. Les spécialistes observent que cette espèce gagne vers l’intérieur des terres. La verra-t-on un jour en Ile-de-France ? Pour l’instant, je la guette en vain.
Les érables champêtres sont en fleurs, c’est le moment de chercher les charançons des samares. Les femelles Bradybatus kellneri pondent dans les fleurs fécondées et leurs larves se développeront dans les samares. Je reconnais cette espèce aux touffes de poils blonds dessinant une croix à cheval sur les élytres. Mais cette espèce est variable et parfois ces poils sont absents, la détermination est alors plus problématique !
C’est dans les branches basses d’un cyprès de Leyland que je fais la connaissance de Cyphostethus tristriatus, une grande punaise qui vit ordinairement sur les genévriers. Depuis le début des années 2000, cette espèce progresse vers le nord et on l’observe de plus en plus souvent dans les jardins sur des Cupressaceae ornementales comme les thuyas, les cyprès ou les Chamaecyparis.
Je la prends en main quelques instants, le temps de vérifier les critères de détermination. Elle a l’air de se demander ce qu’elle fait là. A regret, je la remets dans sa haie taillée d’une très grande laideur.
Cet Attelabidae vit sur les Rosaceae arborescentes, comme les pommiers, les pruniers ou les aubépines. Ses larves se développent dans les fruits de ces arbres. J’ai trouvé cet adulte sur un rameau fleuri d’aubépine, dans une haie champêtre.
Tatianaerhynchites aequatus est une espèce commune répandue un peu partout en France.
Retrouvez un autre Attelabidae des arbres fruitiers :
J’ai cueilli cette araignée au sommet d’un très jeune bouleau qui dépassait à peine d’une touffe de bruyères. Elle avait bien emballé sa proie dans un cocon de soie et n’a pas lâché son fardeau lors de son transfert dans mon bocaloscope. Après cette photo, l’ai délicatement replacée dans son buisson. Son abdomen présente deux cornes latérales dont les sommets sont reliés par une accolade claire. Il s’agit de Gibbaranea bituberculata, de la grande famille des Araneidae. Les adultes, présents d’avril à juin, tissent leurs toiles dans la végétation basse des lieux ensoleillés.
Gibbaranea bituberculata, ici en promenade sur le rebord de ma table de jardin, présente parfois cette ornementation particulière avec deux grandes taches sombres sur le dessus de l’abdomen.
Un tas de bois pourrissant au bord d’une allée forestière m’invite à la pause. En soulevant une vieille buche de pin, je découvre ce coléoptère assez gros (1 cm). Ses antennes régulièrement épaissies, ses élytres striées et son pronotum ponctué m’orientent vers le genre Uloma chez les Tenebrionidae. Quatre espèces existent en Europe.
Le rebord postérieur du pronotum est nettement rebordé sur toute sa longueur, comme le montre la flèche rouge ci-dessus. C’est donc l’espèce Uloma culinaris. Elle vit dans les bois cariés de feuillus et de résineux. En Ile-de-France, elle a surtout été trouvée dans les grands massifs forestiers.
Sources :
Coléoptères du Bassin parisien, de Brunot Mériguet et Pierre Zagatti
Platnickina tincta (plus facile à écrire qu’à prononcer) est reconnaissable à son céphalothorax pâle orné d’un motif triangulaire noir. Ses pattes claires sont finement annelées. L’écharpe blanche et les deux taches noires à l’avant de l’abdomen confirment l’identification. Ici, il s’agit d’une femelle immature, on ne fait que deviner le triangle sombre en arrière des yeux.
Cette araignée Theridiidae construit des toiles irrégulières dans les arbustes et les branches basses des arbres. Je l’ai trouvée dans un buis au parc du château de Menucourt.
dimanche 4 juin 2023
La petite tache sombre à côté de la tache orbiculaire m’oriente vers les Agrotis. J’utilise le critère de la forme de l’antenne pour cerner l’espèce. L’antenne de ce mâle est pectinée su les 3/4 de sa longueur, ce serait donc Agrotis clavis. De plus les ailes antérieures sont très contrastées et plus larges que chez l’espèce voisine plus commune Agrotis segetum. Pour conforter la détermination, il serait utile d’apprécier les autres critères, notamment la couleur de l’aile postérieure que l’on entrevoit entre les antérieures.
Les chenilles d’Agrotis clavis vivent sur les Polygonaceae et d’autres plantes basses.
En Ile-de-France, ce papillon est présent mais semble rare.
Retrouvez d’autres Agrotis :
Trois Agrotis
Sources :
Agrotis clavis, par Lepiforum
samedi 3 juin 2023
J’aime bien la nuit secouer les branches des saules, il en tombe parfois de jolis cadeaux. Ce Tortricidae resplendit dans mon bac blanc. Ses bandes et taches argentées le rendent aisément reconnaissable. Olethreutes arcuella n’est pas rare mais sa chenille est très rarement observée car elle consomme des feuilles mortes, de bouleaux notamment et sans doute d’autres espèces d’arbres.
Retrouvez d’autres Tortricidae :
Pseudargyrotosa conwagana
Pandemis corylana
Source :
Olethreutes arcuella, par Lepiforum
vendredi 2 juin 2023
Je remarque à l’aisselle des feuilles de cet aulne des amas blanchâtres d’apparence cotonneuse.
Je gratte délicatement un de ces amas et je découvre cette larve. Elle produit des filaments de cire par les côtés de son abdomen et finit par disparaître sous les volutes de cette matière. Il s’agit sans doute d’une protection contre les attaques de prédateurs.
L’adulte, observé sur le même arbre, est inféodé aux aulnes. Les longues ailes de Psylla alni présentent la nervation caractéristique que l’on retrouve chez les autres Psyllidae.
Retrouvez d’autres Psyllidae :
Spanioneura fonscolombii
Livilla variegata
Source :
Les insectes des aulnes, par Rémi Coutin
jeudi 1er juin 2023
Une boule de coton dans un arbre ? Qu’est-ce donc ?
A demain pour la réponse !
mercredi 31 mai 2023
Merci à l’OPIE qui organisait ce soir-là pour ses adhérents franciliens une séance d’observation des papillons de nuit.
A la tombée de la nuit, nous marchons vers l’étang de la Vielle ferme. Le voile blanc éclairé dans la prairie n’attend plus que les premiers visiteurs.
22h30, c’est l’heure de la Louvette ! Cette hépiale très commune est connue des jardiniers car ses chenilles souterraines mangent parfois les racines de leurs légumes.
Attirés par les effluves d’une femelle captive apportée par Hervé, plusieurs mâles du Grand paon de nuit sont venus faire leur numéro. On en voit un ici en compagnie d’un bombyx de la ronce (en bas à gauche sur la photo) qui est déjà un gros papillon de nuit. Saturnia pyri atteint une envergure de 15 cm, ce qui en fait le plus grand lépidoptère d’Europe.
Jaune avec des dessins marrons, ce Totricidae est facile à reconnaître. Les chenilles d’Agapeta hamana consomment les racines de diverses plantes basses, dont celles des chardons.
Un petit blanc vient nous rendre visite. Il s’agit d’Idaea subsericeata, une des acidalies les plus communes dans les friches et les prairies. Elle vole d’avril à septembre.
Dans son beau manteau blanc à pois noirs, Spilosoma lubricipeda, l’écaille tigrée, fait toujours sensation ! Cet Erebidae qu’il ne faut pas confondre avec la femelle de l’écaille mendiante, est commune partout, même en milieu urbain.
Retrouvez une autre soirée de l’OPIE au parc du peuple de l’herbe :
Soirée papillons au parc du peuple de l’herbe
mardi 30 mai 2023
Quel museau !
Dans les herbes sèches, ce papillon de nuit au profil extravagant passe facilement inaperçu. Ses palpes poilus lui valent son surnom de Museau. Celui-ci est une femelle.
Voici le mâle de cette espèce, ses appendices dépassent des ailes. On peut le reconnaître aussi à ses antennes pectinées, mais sur cette photo il les cache sous ses ailes.
La vue de dessus n’est pas mal non plus !
Pterosoma palpina est un Notodontidae très commun, il vole de début avril à fin août. Ses chenilles vivent sur les saules et les peupliers, notamment les trembles.
Retrouvez d’autres Notodontidae :
Le Capuchon
Le Bucéphale
lundi 29 mai 2023
La scène se passe dans une haie champêtre, le long d’une jachère sur le plateau agricole de Crespières. Ce que je prends pour un moucheron sur une feuille de prunellier est en fait un hyménoptère minuscule.
Tout est bizarre chez cet insecte : les flagelles des antennes garnis d’un duvet gris, l’ornementation du thorax surdimensionné et surtout la tête, comme fendue en deux ! Cette large dépression frontale lui permet de loger au repos ses antennes repliées.
Cette vue ventrale me montre d’impressionnantes mandibules acérées. Quelque chose me dit que celui-là ne suce pas que du nectar.
Après quelques recherches et l’aide bienvenue d’experts bien affûtés, j’arrive à cerner son identité. Il s’agit d’un mâle Perilampus ruficornis (de la famille des Perilampidae). Chez cette espèce, la femelle a les antennes orange.
Cet hyménoptère serait un hyperparasite de larves de diptères Tachinidae, et d’hyménoptères Braconidae et Ichneumonidae, eux-mêmes parasitoïdes de chenilles.
Peut-être que ses mandibules lui servent lors de l’émergence pour découper la dépouille de la chenille ?
Retrouvez un autre hyperparasite :
Hemipenthes morio
Sources :
Les espèces françaises de Perilampus, de J. R. Steffan
Perilampus neglectus et autres espèces négligées: nouvelles mentions de Perilampidae paléarctiques (Hymenoptera, Chalcidoidea), avec une clé pour les espèces européennes de Perilampus – Mircea-Dan Mitroiu, Evangelos Koutsoukos
dimanche 28 mai 2023
De belles touffes de Centranthus ont été plantées au bord de la nouvelle rue qui traverse le centre d’entrainement du PSG. J’y recherche ces petits Canthophorus qui parfois fréquentent cette plante. Au bout d’un moment, je finis par trouver une de ces petites punaises noires qui grimpe sur une tige. Mais elle se laisse tomber à mon approche. Je la rattrape et lui propose une feuille de lierre.
La voici un peu plus tranquille et je peux la photographier.
Elle explore aussi mon bocal de transport, dans cette position j’aperçois son rostre sous sa tête. Tous les critères sont réunis pour l’espèce Canthophorus maculipes, notamment la bordure blanche bien nette et la tache claire sur les tibias. En consultant l’INPN, j’apprends que l’espèce a changé de nom, on doit maintenant l’appeler Adomerus maculipes.
Adomerus maculipes est inféodé à l’espèce Centranthus ruber, la valériane rouge. Comme sa plante hôte, c’est une méditerranéenne. Elle voyage sans doute avec les livraisons de pépinières et gagne ainsi de nouvelles contrées.
Retrouvez une autre Cydnidae :
Cydnus aterrimus
Source :
Les punaises Pentatomoidea de France, de Roland Lupoli et François Dusoulier
samedi 27 mai 2023
J’ai le plaisir de vous présenter Phyllobius betulinus, Curculionidae souvent présent au mois de mai sur les aubépines, les merisiers, les prunelliers. Les courtes écailles vertes mêlées de longs poils blonds et les antennes robustes sont caractéristiques de l’espèce. La zone de la suture des élytres est parfois dénudée en raison de la perte des écailles, laissant alors apparaître le fond noir.
Retrouvez un autre Phyllobius :
Phyllobius pyri
Source :
vendredi 26 mai 2023
Cet adorable petit coléoptère gambade sur la boiserie du velux, en compagnie d’une coccinelle à deux points. J’aère la pièce, ainsi s’il veulent sortir, ils pourront le faire.
Ce bigarré appartient à la famille des Dermestidae. D’après son nom, je devine que l’adulte butine volontiers les bouillons blancs (Verbascum en latin). Il a un deuxième nom : l’anthrène des tapis. Je crois comprendre ce que mange sa larve. Pas si adorable que ça, finalement !
Ce sont bien des écailles, comme chez les papillons, qui sont colorées et dessinent ses motifs.
Retrouvez d’autres Dermestidae :
Ctesias serra
Dermestes lardarius
jeudi 25 mai 2023
Je vous ai déjà présenté deux cercopes : Cercopis intermedia et Cercopis vulnerata. Voici Haematoloma dorsata, une espèce très proche de la même famille (les Cercopidae), trouvée dans une prairie sous un pin sylvestre. On la reconnaît notamment au bord externe de son aile antérieure presque entièrement rouge.
Les larves de cette espèce vivent sur les racines des graminées, et les adultes sur les pins.
Retrouvez d’autres insectes des pins :
Ryacionia buoliana
Thera obeliscata
Sources :
Haematoloma dorsata, par e-phytia
Clé des Cercopidae du Massif Armoricain, de François Dusoulier
mercredi 24 mai 2023
Cette magnifique chenille de noctuelle, observée sur une branche de prunier, n’est pas celle d’une cucullie. Il s’agit de celle de Diloba caeruleocephala, seule espèce en France de la sous-famille des Dilobinae.
Son nom vernaculaire, Double-Oméga, fait référence au dessin particulier des ailes du papillon. C’est une noctuelle très tardive qui vole en octobre et novembre. Les chenilles sont visibles en mai dans les prunelliers et les arbres fruitiers.
Retrouvez une autre chenille de Noctuidae :
La chevelure dorée
mardi 23 mai 2023
Au bord d’une prairie et en limite d’un bois de pins sylvestres et de genévriers, je tombe sur cette orchidée singulière.
Cette belle orchidée au casque clair pourrait-elle être le résultat d’une hybridation entre deux espèces proches, Orchis purpurea et Orchis militaris ? Voyons ci-dessous les parents présumés, présents en nombre sur place :
© Gilles Carcassès
Les hybridations entre espèces d’Orchis sont fréquentes mais elles sont difficiles à distinguer de simples variations. Si c’est un Orchis pourpre, c’est une forme particulièrement séduisante.
Retrouvez un autre hybride d’Orchis :
Orchis purpurea x simia
lundi 22 mai 2023
Cercopis vulnerata, facile à trouver dans les jardins et les prairies, est le plus commun des cercopes de France. Il peut être facilement distingué d’une espèce proche, Cercopis sanguinolenta en observant la forme de ses taches rouges ou orange. Chez Cercopis vulnerata, celles qui sont à l’épaule se rejoignent presque à la suture des élytres, tandis que les taches près de l’apex forment sur chaque élytre une sorte de V large aux courbes généreuses.
Disparu dans les étoiles !
J’aime bien amuser les enfants avec cet homoptère dont le dessin m’évoque le masque d’un guerrier venu d’une autre planète. En progressant très lentement, on peut approcher son doigt assez près de l’animal, mais au moment où l’on ne s’y attend pas, il disparaît par surprise d’un bond si puissant que l’œil ne peut le suivre !
Retrouvez un autre cercope dont la biologie est semblable :
Cercopis intermedia
dimanche 21 mai 2023
Un hyménoptère s’est posé sur une feuille d’alliaire à l’orée d’un petit bois. Je m’approche doucement, l’insecte est très actif et difficile à photographier. Il s’agit d’une tenthrède, un hyménoptère du sous-ordre des symphytes et de la famille des Tenthredinidae, pour être précis. Les symphytes ressemblent à des guêpes qui auraient oublié d’avoir la taille de guêpe.
Le grand ptérostigma noir et jaune sur l’aile et la bande claire sur le côté de l’abdomen rouge et noir m’orientent vers l’espèce Aglaostigma fulvipes.
Cette vue de face permet d’apprécier la localisation des taches jaunes et de préciser qu’il s’agit d’un mâle, la femelle n’ayant pas de jaune sur le front au-dessus de l’implantation des antennes.
Les fausses chenilles d’Aglaostigma fulvipes se nourrissent de gaillets. Le gaillet gratteron (Gallium aparine), une de ses plantes hôtes préférées, est très présent dans cette lisière.
Retrouvez une autre tenthrède :
Rhogogaster chlorosoma
Source:
Aglaostigma fulvipes – The Sawflies (Symphyta) of Britain and Ireland
samedi 20 mai 2023
En bordure de la forêt de Saint-Germain-en-Laye ce gros hanneton somnole dans le feuillage d’une branche basse de chêne. Les feuillets constituant la massue de ses antennes ne sont pas très développés : c’est une femelle.
Le dessus du thorax rouge et la pointe terminale de son abdomen courte et fine sont des critères déterminants pour l’espèce Melolontha hippocastani, l’un des deux gros hannetons communs que l’on peut rencontrer en Ile-de-France.
Melolontha hippocastani s’active au crépuscule et se nourrit de feuilles d’arbres. La larve vit trois ans dans le sol où elle mange des racines.
Retrouvez un autre Melolontha :
Melolontha melolontha
Source :
Melolontha hippocastani, fiche descriptive dans l’INPN (A. Horellou – 2015)
vendredi 19 mai 2023
L’orchis militaire est rare en Ile-de-France. Dans les Yvelines, elle est essentiellement cantonnée dans le secteur nord-ouest du département. Sa présence à Saint-Martin-la-Garenne n’est donc pas une surprise.
Elle se distingue de l’orchis pourpre, beaucoup plus commune, par ses tons plus clairs, son casque rose pâle et son labelle plus élancé et plus échancré. Chez l’orchis singe, qui lui ressemble aussi, les quatre lobes du labelle sont de largeur égale.
Orchis militaris apprécie les situations ensoleillées et les sols calcaires.
Retrouvez une autre orchidée :
L’orchis bouc
Source :
Orchis militaris, fiche descriptive par le CBNBP
jeudi 18 mai 2023
Harpocera thoracica vit sur les chênes et on ne voit les adultes que de fin avril à fin mai lorsque ces arbres sont en fleurs. Elle se nourrirait de la sève des boutons floraux et aussi de pucerons.
J’ai obtenu celle-ci au battage de branches basses d’un chêne au parc de la Charmille, en lisière de forêt, dans une situation bien ensoleillée. L’espèce passe presque toute l’année au stade de l’œuf, le développement larvaire ne durant que deux semaines. Sa présence fugace et son comportement alimentaire expliquent sans doute le faible nombre d’observations pour cette espèce.
Retrouvez une autre punaise Miridae des chênes :
Dryophilocoris flavoquadrimaculatus
Source :
Harpocera thoracica, par British Bugs
mercredi 17 mai 2023
Un petit papillon brun traverse la clairière et se pose sur un buisson. Mon amie Chantal prend cette photo au téléobjectif. Ce sera la seule, car il s’envole et disparaît, ne me laissant pas tenter mon approche.
Enfin, une Lucine !
Je traque cette espèce sur les coteaux calcaires de Crespières depuis plusieurs années. J’avais bien trouvé sa ponte au revers de feuilles de primevères mais, à ma grande déception, point de chenilles ni de papillons !
Hamearis lucina, seul représentant en Europe de la famille des Riodinidae, est rare en Ile-de-France et cantonnée à quelques milieux favorables, essentiellement des coteaux calcaires. Afin de suivre sa population, et dans l’espoir d’identifier de nouvelles stations, l’OPIE, l’ARB Ile-de-France et l’ensemble de leurs partenaires ont lancé un programme de sciences participatives, intitulé J’allucine, une lucine, invitant tous les naturalistes à rechercher et photographier cette espèce et à saisir leurs données via le portail GéoNat’IdF.
La Lucine est classée vulnérable sur la liste rouge des rhopalocères et zygènes d’Ile-de-France.
Retrouvez un autre papillon aux dessins orange et noir :
Le Chiffre
mardi 16 mai 2023
Je débusque ce moucheron sur un arbre près de la Seine. Sa ressemblance avec un moustique est trompeuse puisqu’il n’est pas de la famille des Culicidae, mais de celle des Chironomidae. Les couleurs de l’abdomen et l’ornementation particulière des ailes m’orientent vers le genre Stenochironomus.
Sur les 110 espèces de ce genre qui peuplent le Monde, deux sont documentées en France, Stenochironomu gibbus et Stenochironomus fascipennis. Les photos de cette dernière espèce montrent une deuxième bande grise bien marquée à l’apex des ailes. Serions-nous donc en présence de Stenochironomus gibbus ? En fait, rien ne prouve qu’il n’existe pas d’autres espèces de Stenochironomus en France.
En cherchant de la documentation pour confirmer ma détermination, j’apprends avec intérêt que les chercheurs en chironomes (c’est un métier !) ont établi une bibliothèque de codes barres d’ADN, moyen le plus pratique et plus sûr selon eux pour identifier ces bestioles. Il paraît même que le fragment 658-bp du gène mitochondrial cytochrome c oxydase I est d’un grand secours dans cet exercice. Mais ce n’est pas à la portée de l’amateur que je suis.
Les larves des Stenochironomus vivent dans le bois pourri, les feuilles mortes, et parfois dans les feuilles flottantes de plantes aquatiques.
Retrouvez un autre Chironomidae :
Sphaeromias pictus
Source :
Étude taxonomique sur le genre Stenochironomus Kieffer de la réserve naturelle de Baishanzu, Chine (Diptères, Chironomidae) – Chanson Chao , Bin-Qing Zhu, Joel Moubayed-Breil, Teng Lei, Xin Qi
lundi 15 mai 2023
En longeant une haie champêtre sur le plateau agricole de Crespières, je rencontre ce coléoptère. Ses reflets bleu sombre et son pronotum rouge m’intriguent, elle me rappelle Chilotomina nigritarsis mais n’a pas les pieds noirs. Il s’agit de Smaragdina salicina, une autre chrysomèle, assez commune sur les saules et les aubépines. Elle fréquente aussi les trèfles et les prunelliers.
Celle-ci est posée sur une feuille de troène, mais il est vrai que les prunelliers dominent dans cette haie. L’espèce consomme les feuilles et les fleurs de ses plantes hôtes.
Retrouvez un autre Chrysomelidae :
La Chrysomèle Totoro
Source :
COLEOPTERES CHRYSOMELIDAE CLYTRINAE
de France continentale et de Corse
Par Cédric Alonso
dimanche 14 mai 2023
Les cardères sont connues pour retenir l’eau de pluie à la base de leurs longues feuilles engainantes. J’aime bien les inspecter après une ondée pour voir si quelque bestiole ne s’y serait pas noyée. Je suis tenté de m’attarder sur les nombreuses cardères qui borde le chemin, mais mes compagnons de sortie sont déjà repartis. Je me contente d’un coup d’œil rapide sur le premier pied.
Coup gagnant, je trouve une jolie mouche de la famille des Tephritidae, ces diptères aux ailes ornées ! Avec ce dessin caractéristique sur les ailes et le dessus du thorax sombre contrastant avec le côté clair, c’est Euleia heraclei, la mouche du céleri, bien connue des maraîchers. Ses larves minent les feuilles des céleris et aussi celles d’autres Apiaceae comme les berces et les angéliques.
Retrouvez d’autres Tephritidae :
La mouche de l’asperge
La mouche des fruits de la bryone
Source :
Euleia heraclei, par ephytia
samedi 13 mai 2023
Je débusque quelques gourmands dans les inflorescences d’un érable champêtre. Parmi eux, je remarque ce beau charançon cuivré. Reconnaissable à son scutellum blanc, c’est Phyllobius pyri, l’une des huit espèces de ce genre visibles en Ile-de-France.
Les adultes de ce Curculionidae commun, de couleur assez variable, sont connus pour fréquenter les bouleaux, les pruniers, les chênes, les charmes, les aubépines… Ils grignotent les feuilles et les fleurs de ces arbres. Les larves se nourrissent de racines de graminées ou de diverses plantes herbacées.
Retrouvez un autre Phyllobius :
Phyllobius oblongus
Source :
Petit Guide Illustré pour la détermination des Curculionidae Entiminae de la tribu des Phyllobiini
en Île de France, par Jean-Marc Audic
vendredi 12 mai 2023
Je cherche dans les aubépines du chemin de halage la chenille verte à bandes brunes du Geometridae Acrobasis advenella, inféodée à cet arbre. Elle est facile à reconnaître, et cela me ferait à bon compte une nouvelle espèce pour l’inventaire du parc du peuple de l’herbe.
L’aubépine m’offrira une autre nouveauté, cette superbe punaise Miridae. Son nom à rallonge Dryophilocoris flavoquadrimaculatus pourrait se traduire par « punaise qui vit dans la forêt et dont les ailes sont ornées de quatre taches jaunes ». Finalement, c’est plus court en latin. On la prétend inféodée aux chênes mais je n’en vois aucun aux alentours. Cette espèce cependant vole très bien. Celle-ci était peut-être venue d’assez loin se régaler du pollen de ces fleurs d’aubépine.
Retrouvez une autre Miridae :
Liocoris tripustulatus
jeudi 11 mai 2023
Avec ses genoux rouges, on ne peut le confondre !
Cercopis intermedia est une espèce d’affinité méditerranéenne mais on la rencontre jusqu’en Picardie. Depuis 2019, elle semble dans une dynamique de forte progression. On ne s’en plaindra pas, car c’est un très bel insecte.
Cercopis intermedia se nourrit de la sève de nombreuses espèces de végétaux qu’elle pique avec son rostre. Ses larves ont le même régime alimentaire mais s’établissent sur des racines. Cette espèce n’est pas connue pour occasionner des dégâts sensibles aux cultures.
Les cercopes s’accouplent par rapprochement latéral. Dans cette position, ils se tiennent tranquilles et on peut alors les photographier aisément. Les cercopes sont en effet d’excellents sauteurs qui ont tendance à s’éclipser vivement à la moindre alerte.
Sources :
Clé des Cercopidae du Massif Armoricain, par François Dusoulier
Cercopes : en rouge et noir …, par Zoom Nature
Retrouvez un autre Cercopoidea :
Lepyronia coleoptrata
mercredi 10 mai 2023
La belle bryone que voilà !
La plante est partie à l’assaut de la clôture, elle en dépasse allègrement le sommet et ses vrilles se dressent vers le ciel. J’aperçois les premières fleurs. Si c’est une pied femelle, je vais peut-être trouver la si jolie petite mouche qui pond dans ses fleurs fécondées.
Elle n’y est pas, mais une dizaine de coccinelles s’affairent sur ses jeunes feuilles.
Cette coccinelle velue est spécifique de la bryone dioïque, elle en consomme le feuillage. Cette espèce est aussi commune que l’est sa plante hôte.
Ses larves couvertes d’épines barbelées sont très voraces au début de l’été et peuvent défeuiller en grande partie la liane qui les héberge.
Retrouvez une autre coccinelle velue :
Platynaspis luteorubra
Source :
Henosepilachna argus, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon – 2020)
mardi 9 mai 2023
Chouette, j’ai trouvé des Lixus, ces charançons allongés comme des suppositoires ! Celui-ci se cache à l’aisselle d’une feuille d’un chardon penché (Carduus nutans), trouvé au bord d’une route de campagne.
En voici un autre, obtenu en secouant un de ces chardons. je lui propose une petite excursion sur une feuille pour mieux le détailler. La clé d’identification demande une vue détaillée des antennes, ce sera plus aisé dans le bac d’observation.
Je constate que les deux premiers articles du funicule sont à peu près égaux entre eux et que le scape n’est pas distinctement plus long que ces deux articles réunis. La clé propose alors trois espèces : cardui, ulcerosus et filiformis. Les deux premiers sont rares et vivent sur les Onopordon. Lixus filiformis est très commun, les adultes s’alimentent sur de nombreux chardons et les larves minent le bas des des tiges de Carduus nutans.
Retrouvez un autre Lixus :
Lixus juncii
En savoir plus :
Lixus filiformis, sur le site Lixus de France
lundi 8 mai 2023
Nous rentrons d’une ballade en forêt avec notre petit panier bien garni de délicieux mousserons de printemps (Calocybe gambosa). Un papillon de nuit décolle devant moi, je le suis des yeux, manque de le perdre et puis je l’aperçois en train de se poser sur une fleur de jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta). J’ai le temps de prendre cette photo avant qu’il redécolle et disparaisse.
Il a une bonne tête de Tortricidae. Une espèce dans cette famille serait-elle inféodée à la jacinthe des bois ? La réponse est oui : Hysterophora maculosana ! Mon petit papillon ne s’est pas posé là par hasard, sa chenille vit dans les fruits de la plante. L’espèce est réputée rare, ou alors seulement discrète car elle est très peu signalée. Mon observation est la deuxième pour la base de données d’Ile-de-France.
Retrouvez un autre Tortricidae mangeur de graines :
Eucosma conterminana
Source :
Hysterophora maculosana, dans Lepiforum
dimanche 7 mai 2023
Une jardinière abandonnée au bord de la Seine offre le charmant spectacle de cette floraison de lamiers. Cette espèce plus grêle que les autres lamiers est Lamium amplexicaule, reconnaissable à la bractée embrassante sous chaque couronne de fleurs.
Le casque de leurs fleurs à deux lèvres est abondamment poilu.
En bouton, les fleurs ont une forme curieuse. Le pompon rose vif se déploiera pour former le casque.
Lamium amplexicaule est une adventice annuelle très commune dans les champs et les jardins. Elle affectionne les terrains plutôt secs et ensoleillés. Ses graines sont attractives pour les fourmis. En les emportant avec elles, elles participent à la dispersion de la plante.
Retrouvez un autre lamier :
Lamium galeobdolon, le lamier jaune
Source :
Plantes myrmécochores en Europe tempérée, dans le site Myrmécochorie
samedi 6 mai 2023
Tiens, une orthosie que je ne connais pas ! Je l’invite à grimper sur une brindille pour faire une autre photo.
Elle est assez usée et a perdu pas mal d’écailles mais je peux repérer les critères de l’espèce Orthosia gracilis : les taches réniforme et orbiculaire sont grises et assez séparées, elles sont accompagnées vers l’apex de l’aile d’une ligne postmédiane en pointillés noirs puis d’une ligne submarginale claire. Les ailes de ce papillon sont finement mouchetées et la toison de son thorax paraît poivre et sel.
Orthosia gracilis affectionne les prairies, les clairières, les bords de rivières. Sa chenille est polyphage sur les plantes herbacées mais se nourrit aussi sur des arbustes et des arbres.
Retrouvez d’autres orthosies :
L’Orthosie picotée
L’Orthosie farineuse
vendredi 5 mai 2023
Il se déplaçait lentement sur le bord de la route, je le place sur une feuille de lierre pour l’observer plus commodément. Ce gros charançon (1cm) est Minyops carinatus, et je suis bien en peine de vous parler de sa biologie car elle est inconnue !
L’espèce est trouvée généralement au bord des chemins dans des endroits pierreux. On sait aussi qu’il peut être une proie pour la chouette chevêche car on a retrouvé ses restes dans des pelotes de réjection de cet oiseau. L’insecte serait donc de mœurs plutôt nocturnes. Le jour, quand il ne divague pas au bord de la route, il se cacherait sous des pierres ou enfoui sous des débris végétaux.
Retrouvez un autre gros charançon :
Liparus coronatus
Source :
Diversité entomologique au menu de la chevêche d’Athéna – Jean-David-Chapelin-Viscardi, Emmanuel Douilard, Philippe Ponel et Patrick Bayle
jeudi 4 mai 2023
Un grand chardon domine la jachère sur ce plateau calcaire. Ses grosses fleurs penchées ne laissent pas de doute, il s’agit de Carduus nutans, le plus commun des quatre espèces franciliennes du genre Carduus.
Ce bouton floral présente un involucre très aranéeux. Il s’agit bien d’une production de la plante et non du travail d’une araignée.
Carduus nutans a été introduite accidentellement aux Etats-Unis en 1852. Elle s’y comporte en plante invasive et c’est également le cas en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les autorités de ces pays ont testé, avec plus ou moins de succès, de nombreux agents de biocontrôle pour tenter de limiter sa prolifération. Deux charançons européens (Rhinocyllus conicus et Trichosirocalus horridus) qui pondent dans ses capitules ont démontré une relative efficacité lorsqu’ils sont introduits conjointement.
Retrouvez un insecte inféodé aux Carduus :
Tephritis hyoscyami
Et d’autres Asteraceae :
L’armoise bisannuelle
La picride fausse-vipérine
Sources :
Carduus nutans, par Cal-IPC
Abondance, phénologie et impact des agents de lutte biologique sur Carduus nutans à Canterburry 35 ans après le début d’un programme de lutte biologique, de R Groenteman , D Kelly, SV Fowler & GW Bourdôt
Zouhar, Kris. 2002. Carduus nutans. Dans: Fire Effects Information System, [En ligne]. Département de l’agriculture des États-Unis, Service des forêts, Station de recherche des Rocheuses, Fire Sciences Laboratory (producteur). Disponible: https://www.fs.usda.gov/database/feis/plants/forb/carnut/all.html [22 décembre 2022].
mercredi 3 mai 2023
Cette curieuse chenille verte a la même teinte que la feuille d’aubépine sur laquelle elle se déplace sans hâte. Mais ses deux raies brunes la trahissent. Les spécialistes reconnaissent à ce détail Acrobasis advenella, la Phycide de l’aubépine.
J’ai rencontré l’adulte dans le même secteur en août, attiré par mon piège lumineux.
La femelle pond sur les fruits des aubépines ou des sorbiers (Sorbus aucuparia) et la jeune chenille y creuse une galerie. Au printemps, elle en sort et se nourrit des fleurs en boutons, protégée par une toile de fils de soie. Ce Pyralidae peut compromettre, en culture intensive, la production de l’aronia noir (Aronia melanocarpa), un arbuste nord-américain à petits fruits noirs comestibles.
Retrouvez un autre insecte de l’aubépine :
Lochmaea crataegi
Un autre Pyralidae :
Myelois circumvoluta
Source :
Acrobasis advenella, par Lepiforum
mardi 2 mai 2023
Cet insecte primitif est pourvu au bout de son abdomen d’un long filament terminal flanqué de deux cerques plus courts. Il fait partie de la famille des Machilidae, dans l’ordre des Archaeognathes.
Son corps est recouvert d’écailles agencées en chevrons.
Les yeux nettement bicolores et le dessin « en y » constitué d’écailles blanches sur le dessus du thorax permettent de reconnaître Lepismachlilis y-signata. Bravo à Jahvazzo Fototrafik qui a su percer le mystère !
Actionnant son filament terminal comme un fouet, cet insecte est capable de sauter, il a d’ailleurs tenté de m’échapper de cette façon. C’est un décomposeur qui vit ordinairement dans la litière. J’ai obtenu celui-ci en secouant les feuilles d’un lierre le long d’un tronc d’arbre.
Retrouvez un autre décomposeur :
Orchesella villosa
Source :
Les Archéognathes, par Entomologic
lundi 1er mai 2023
Là, c’est facile, vous avez tout pour le déterminer. A demain pour la réponse !
dimanche 30 avril 2023
Je cherche des coccinelles dans les fleurs d’un érable de Montpellier (Acer monspessulanum) Je trouve de beaux spécimens d’Adalia decempunctata et aussi ce curieux charançon à barre blanche. Il ressemble fort à Bradybatus fallax, trouvé au parc du peuple de l’herbe, mais la pointe de ses antennes n’est pas noire. Cette subtile différence m’oriente vers l’espèce Bradybatus elongatulus dont les plantes hôtes seraient l’érable de Montpellier et l’érable champêtre, alors que Bradybatus fallax vivrait sur l’érable plane et le sycomore.
Retrouvez un autre Bradybatus :
Bradybatus kellneri
Source :
Tableau de détermination de Bradybatus, par coleonet.de
samedi 29 avril 2023
Quel ravissement ! Vert pâle avec de fins dessins noirs et les genoux couleur caramel, voilà une punaise bien originale ! Il s’agit de Mermitelocerus schmidtii, une Miridae qui se nourrit sur l’ortie dioïque, les frênes, les érables, les noisetiers, les aubépines. Il est ici posé sur une ombelle de cerfeuil des bois, Anthriscus sylvestris. On peut observer ce bel insecte d’avril à juin.
Retrouvez une autre Miridae de grande taille :
Pantilius tunicatus
Source :
Une grande punaise verte sur l’ortie dioïque, Par Nature en ville à Cergy-Pontoise
vendredi 28 avril 2023
Les cabanes flottantes de l’étang de la Galiotte ont toutes sur la berge leur petit jardinet bien soigné et clos de haies. Des cyprès de Leyland, des cotonéasters et des pyracanthas, on aurait pu rêver plus inventif et plus gracieux… Je secoue discrètement les branches basses de quelques cyprès de Leyland dans l’espoir de retrouver la si jolie punaise Cyphostethus tristriatus. Surprise, c’est un charançon que je récolte !
A son gros nez, je reconnais le bien nommé Pachyrhinus lethierryi. Cette espèce est réputée vivre sur les Thuya, les Cupressus et les Juniperus. Il apprécie donc aussi les Cupressocyparis.
Parfois certains individus ont la tête, le dessous du corps et les pattes roses.
Retrouvez un autre insecte aux écailles vertes :
L’argus vert
Source :
Petit guide illustré pour la détermination des Circulionidae Entiminae des genres Phyllobius, Polydrusus et Pachyrhinus en Ile-de-France, de Jean-Marc Audic, bulletin tome 48, fascicule III de l’Association des Naturalistes des Yvelines
jeudi 27 avril 2023
En caressant du lierre sur la face verticale d’un vieux mur, je recueille cette toute jeune larve de cicadelle qui n’a pas encore ses ébauches d’ailes. Elle est d’un vert vraiment fluo et ces macules noires m’intriguent !
Son museau pointu et sa queue en goupillon me rappellent la larve de Fieberiella florii, mais ce n’est pas elle. Je l’identifie en cherchant dans la tribu des Fieberiellini. Il s’agit de Synophropsis lauri, la cicadelle du laurier-sauce (Laurus nobilis). Les larves plus âgées ont des taches noires moins grosses.
J’avais observé l’adulte à quelques centaines de mètres de là, au mois d’août, il était venu la nuit à la lumière.
Synophropsis lauri vit sur des arbustes à feuilles persistantes, avec une préférence pour le laurier-sauce et le lierre, mais on trouve aussi cette cicadelle sur l’olivier. Cette espèce originaire du sud-est de l’Europe a gagné récemment vers le nord. Elle a été observée dès 2007 en Angleterre, en 2008 à Paris, en 2009 en Allemagne.
Retrouvez un autre insecte du lierre :
La collète du lierre
Source :
La cicadelle du laurier Synophropsis lauri
(Hemiptera: Cicadellidae) en Belgique
Jean-Yves Baugnée
mercredi 26 avril 2023
Je teste la voie verte sur le causse de Caucallières, réservée aux piétons et aux vélos. En chemin, sous un chêne, je trouve ce sympathique balanin.
La présence d’une forte dent sous les fémurs antérieurs est le premier pas de la clé des Curculio. Il me faut une vue de face pour les observer.
Le rostre roux, l’écusson court et arrondi et l’absence d’une crinière dressée sur la suture des élytres permettent ensuite d’arriver à l’espèce Curculio glandium. Ce charançon, strictement inféodée aux chênes, est commun partout où poussent ses plantes hôtes.
Retrouvez un autre Curculio qui pond parfois dans les glands :
Curculio elephas
Sources :
Clé des Curculio de France, dans insecte.org
mardi 25 avril 2023
Qui se permet de faire des trous dans ma ciboulette ?
Ce coléoptère serait-il en train de se fabriquer une flûte ? Son rostre allongé et sa forme globuleuse m’emmènent chez les Curculionidae. Selon la clé de Hoffmann, deux espèces seulement vivent sur les Allium, Oprohinus suturalis et Oprohinus consputus. Le premier est reconnaissable à la raie blanche bien marquée qu’il présente sur toute la suture des élytres.
Pas de raie sur la suture des élytres, juste une marque blanche au scutellum, il s’agit donc de l’espèce Oprohinus consputus.
La génération de printemps pond dans les feuilles tubulaires des Allium, près de l’extrémité, en mai et juin. La seconde génération est observée en août et septembre. Les trous que j’observe sont peut-être des orifices de ponte que l’animal est en train de préparer avec son rostre.
Retrouvez d’autres Curculionidae :
Curculio elephas
Cionus scrophulariae
Sources :
Coléoptères Curculionides (deuxième partie), par Adolphe Hoffmann
Ceutorhynchinae, dans le site Entomologie en Alsace
Catalogue et atlas des coléoptères d’Alsace – tome 11 Curculionidae (2), de Claude Schott
Beiträge zur Insektenfauna der DDR: Coleoptera — Curculionidae: Ceutorhynchinae – LOTHAB DIECKMAJTN
lundi 24 avril 2023
Un petit papillon gris volète au-dessus des stellaires au pied de la haie champêtre. Cette espèce qui semble peu commune est inféodée à Stellaria holostea. Le couple de Coleophora lutarea se forme sur une fleur puis la femelle se contorsionne pour pondre un œuf unique sur un sépale. La chenille se développe dans la capsule de cette plante.
La famille des Coleophoridae à laquelle appartient Coleophora lutarea compte 297 espèces visibles en France. Les chenilles sont généralement mineuses puis vivent dans un fourreau qu’elles déplacent au gré de leurs besoins. La plupart de ces papillons ne vivent que sur une seule espèce ou un seul genre de plante (joncs, aubépines, hélianthèmes, saules, chênes, achillées, armoises, chénopodes, luzernes, lotiers, saponaires…). Les trouver sur leur plante hôte facilite grandement leur identification.
Retrouvez d’autres microlépidoptères :
Quelques microlépidoptères
Sources :
Coleophora lutarea, par Lepiforum
Inventaire des Coleophoridae du Parc Naturel Régional du Lubéron, par François Moulignier et Jacques Nel
dimanche 23 avril 2023
Je me promène dans un chemin creux bordé de haies d’essences variées. Mon oeil est arrêté par un insecte contrasté posé sur un tronc mort, peut-être ce qui reste d’un orme terrassé par la graphiose, les galéruques et les scolytes. L’animal est assez vif, je l’attrape difficilement et je le perds avant même de pouvoir saisir une boîte d’observation dans ma sacoche.
Voilà une espèce bien typée et facile à déterminer. Il s’agit de Thanasimus formicarius, le Clairon des fourmis. Pourquoi ce nom ? Il ne mange pas de fourmis, ni ne vit dans des fourmilières. Son appellation est seulement à chercher dans la vague ressemblance avec cet animal. Quant à son régime alimentaire, il est très spécialisé : le clairon des fourmis consomme des scolytes, dont les larves se développent sous les écorces. La larve comme l’adulte sont prédateurs de ces petits coléoptères, ils en dévorent leur vie durant une bonne cinquantaine. Thanasimus formicarius est un précieux auxiliaire naturel dans la lutte contre les scolytes qui font des ravagent dans les forêts de conifères. Une étude (voir dans les sources) a montré qu’ils sont d’autant plus efficaces que les essences d’arbres sont variées.
Retrouvez d’autres clairons :
Le clairon porte-croix
Le clairon des ruches
Le clairon mutile
Sources :
Les clairons, par André Lequet
Biodiversité forestière et ennemis naturels des scolytes : Le cas exemplaire de Thanasimus formicarius, de Nathalie Warzée et Jean-Claude Grégoire
samedi 22 avril 2023
En excursion dans le Marais poitevin, nous visitons le charmant village de Saint-Georges de Rex. A proximité du port, de beaux alignements de platanes me tentent. Quelles bestioles vais-je trouver sous leurs écorces décollées ? Bien sûr quelques tigres y sommeillent. Et ce joli cloporte bariolé m’intrigue, je ne crois pas connaître cette espèce ! Il ressemble à Porcellionides cingendus mais n’en a pas les impressions transverses sur les segments dorsaux. Il s’agit d’une espèce voisine, Acaeroplastes melanurus, de distribution atlantique et méditerranéenne, fréquemment rencontrée sous les écorces de platanes. Dans la clé des cloportes de Nord-Ouest de la France, elle n’est pas citée pour les Deux-Sèvres, mais du Maine-et-Loire, département voisin, et des départements de Mayenne, Loire-Atlantique et Morbihan. Une étude plus récente a permis de découvrir d’autres stations, dans le nord des Deux-Sèvres, ainsi qu’en Vendée et en Charente-Maritime. Les spécialistes observent que cette espèce gagne vers l’intérieur des terres. La verra-t-on un jour en Ile-de-France ? Pour l’instant, je la guette en vain.
Sources :
Acaeroplastes melanurus, fiche descriptive dans l’INPN – Franck NOEL (2021)
Clé des cloportes du Nord-Ouest de la France, par Franck Noël et Emmanuel Séchet
Nouvelles données sur la répartition d’Acaeroplastes dans l’Ouest de la France, par Franck Noël, Olivier Durand, Olivier Gabory et Emmanuel Séchet
vendredi 21 avril 2023
Les érables champêtres sont en fleurs, c’est le moment de chercher les charançons des samares. Les femelles Bradybatus kellneri pondent dans les fleurs fécondées et leurs larves se développeront dans les samares. Je reconnais cette espèce aux touffes de poils blonds dessinant une croix à cheval sur les élytres. Mais cette espèce est variable et parfois ces poils sont absents, la détermination est alors plus problématique !
Retrouvez un autre Bradybatus :
Bradybatus fallax
jeudi 20 avril 2023
Une bien belle espèce que je ne connaissais pas.
C’est dans les branches basses d’un cyprès de Leyland que je fais la connaissance de Cyphostethus tristriatus, une grande punaise qui vit ordinairement sur les genévriers. Depuis le début des années 2000, cette espèce progresse vers le nord et on l’observe de plus en plus souvent dans les jardins sur des Cupressaceae ornementales comme les thuyas, les cyprès ou les Chamaecyparis.
Je la prends en main quelques instants, le temps de vérifier les critères de détermination. Elle a l’air de se demander ce qu’elle fait là. A regret, je la remets dans sa haie taillée d’une très grande laideur.
Retrouvez une autre Acanthosomatidae :
Elasmucha grisea
Source :
Les punaises Pentatomoidea de France, par Roland Lupoli et François Dusoulier
mercredi 19 avril 2023
Cet Attelabidae vit sur les Rosaceae arborescentes, comme les pommiers, les pruniers ou les aubépines. Ses larves se développent dans les fruits de ces arbres. J’ai trouvé cet adulte sur un rameau fleuri d’aubépine, dans une haie champêtre.
Tatianaerhynchites aequatus est une espèce commune répandue un peu partout en France.
Retrouvez un autre Attelabidae des arbres fruitiers :
Rhynchites bacchus
Source :
Tatianaerhynchites aequatus, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon -2021)
mardi 18 avril 2023
Pour trouver la tête, suivez la flèche blanche !
J’ai cueilli cette araignée au sommet d’un très jeune bouleau qui dépassait à peine d’une touffe de bruyères. Elle avait bien emballé sa proie dans un cocon de soie et n’a pas lâché son fardeau lors de son transfert dans mon bocaloscope. Après cette photo, l’ai délicatement replacée dans son buisson. Son abdomen présente deux cornes latérales dont les sommets sont reliés par une accolade claire. Il s’agit de Gibbaranea bituberculata, de la grande famille des Araneidae. Les adultes, présents d’avril à juin, tissent leurs toiles dans la végétation basse des lieux ensoleillés.
Gibbaranea bituberculata, ici en promenade sur le rebord de ma table de jardin, présente parfois cette ornementation particulière avec deux grandes taches sombres sur le dessus de l’abdomen.
Retrouvez une autre Araneidae :
Hypsosinga albovittata
Source :
Gibbaranea bituberculata, fiche descriptive dans l’INPN – A. Canard (2014)
lundi 17 avril 2023
Un tas de bois pourrissant au bord d’une allée forestière m’invite à la pause. En soulevant une vieille buche de pin, je découvre ce coléoptère assez gros (1 cm). Ses antennes régulièrement épaissies, ses élytres striées et son pronotum ponctué m’orientent vers le genre Uloma chez les Tenebrionidae. Quatre espèces existent en Europe.
Le rebord postérieur du pronotum est nettement rebordé sur toute sa longueur, comme le montre la flèche rouge ci-dessus. C’est donc l’espèce Uloma culinaris. Elle vit dans les bois cariés de feuillus et de résineux. En Ile-de-France, elle a surtout été trouvée dans les grands massifs forestiers.
Sources :
Coléoptères du Bassin parisien, de Brunot Mériguet et Pierre Zagatti
Clé des Uloma, par coleonet.de
Tableau d’espèces saproxyliques et leur écologie, présentes en Suiss, par l’Université de Neuchâtel
Retrouvez d’autres coléoptères xylophages :
Le clyte bélier
La callidie sanguine
dimanche 16 avril 2023
Platnickina tincta (plus facile à écrire qu’à prononcer) est reconnaissable à son céphalothorax pâle orné d’un motif triangulaire noir. Ses pattes claires sont finement annelées. L’écharpe blanche et les deux taches noires à l’avant de l’abdomen confirment l’identification. Ici, il s’agit d’une femelle immature, on ne fait que deviner le triangle sombre en arrière des yeux.
Cette araignée Theridiidae construit des toiles irrégulières dans les arbustes et les branches basses des arbres. Je l’ai trouvée dans un buis au parc du château de Menucourt.
Retrouvez une autre Theridiidae :
Steatoda bipunctata