Les pieds dans la vase, je bats quelques plantes de la berge d’un étang en forêt de Sainte-Apolline. Je recueille cet insecte ailé, sans doute un homoptère de la famille des Psyllidae. Pas facile les psylles ! A tout hasard, je prends une photo.
Il me faut de longues et patientes recherches pour repérer son sosie sur internet. Ce pourrait donc être Aphalara maculipennis. La clé anglaise citée dans les sources de cet article me permet de confirmer son identité.
Aphalara maculipennis est une espèce inconnue en France mais elle a été observée en Belgique et aux Pays-Bas. Ses larves vivent protégées dans des galles formées de paquets serrés de feuilles crispées au sommet de tiges de renouées. Bigre, il faudra que j’y retourne !
Derrière la Maison des insectes dans le parc du peuple de l’herbe, une petite dépression parfois en eau est garnie d’une belle végétation de carex. Je passe mon filet dans le talus herbeux, pour voir. Je remonte un beau spécimen de Tettigometra virescens, déjà rencontré là il y a quelques années ainsi que cette punaise inconnue. Je la trouve chez les Rhyparochromidae, il s’agit de Acompus pallipes que l’on distingue des espèces voisines par son scutellum entièrement mat. Les fémurs en grande partie noirs sont la signature de la forme orientalis.
Cette espèce peu commune vit dans des milieux secs, pierreux ou sableux. Elle se nourrirait sur des Valerianella, comme la mâche cultivée.
Les élytres ne cachent que les premiers segments de l’abdomen de ce coléoptère : c’est un staphylin. La famille des Staphylinidae compte en France au moins 2000 espèces, cela fait beaucoup de chances de se tromper lorsqu’on tente une détermination ! Mais celui-ci avec ses couleurs vives me facilite la tache et j’arrive jusqu’au genre Paederus. Deux espèces communes me paraissent possibles : Paederus riparius et Paederus littoralis. Celui-ci pourrait être Paederus littoralis en raison de son thorax court et arrondi.
Et cet autre, observé au bord de la Seine, avec son thorax plus allongé, pourrait être Paederus riparius. Mais il me faudrait voir la couleur des mandibules…
Les adultes comme les larves des Paederus se nourrissent de petites proies qu’ils chassent dans la végétation.
Plusieurs espèces de Paederus tropicaux sont très toxiques et provoquent de graves inflammations de la peau en cas de contact. Dans le doute, je m’abstiens de manipuler les Paederus indigènes.
Au matin, je vide mon piège lumineux et j’inspecte les boites à œufs en carton que j’ai placées dedans. Ce papillon est caché sous l’une d’elles. Il s’agit de l’espèce Poecilocampa populi, le Bombyx du peuplier.
Un front de bison !
La vue de face est très étonnante. Je n’arrive pas à discerner ses antennes mais un détail me dit que c’est une femelle !
Plusieurs de mes boites sont en effet garnies de ces jolis œufs. Cette femelle, épuisée par sa ponte et son devoir accompli, refusera de s’envoler. Je la dépose dans un buisson.
Les chenilles de Poecilocampa populi se nourrissent sur les peupliers, mais aussi les saules, les arbres fruitiers et d’autres feuillus. Ce papillon vole en novembre et décembre. Les œufs sont pondus sur les rameaux des arbres nourriciers.
Avec sa tête triangulaire et ses pattes postérieures extravagantes, cette punaise est très facile à reconnaître. Son nom vernaculaire est bien mal choisi car si on la trouve parfois dans les genêts, elle est en fait très polyphage. J’ai trouvé celle-ci dans une haie de cyprès de Leyland.
Et cette jeune larve, observée en juin, était dans un ajonc. On la reconnaît à son thorax épineux et à son abdomen couvert de grosses pustules.
Camptopus lateralis est une espèce très commune. Les adultes hivernent dans la litière.
Retrouvez une autre punaise aux pattes étonnantes :
En passant mon filet dans des luzernes, je récupère cet animal dodu et poilu. Il a la taille d’un puceron (3mm) mais il saute dans mon bac d’observation : c’est un collembole !
Sminthurus viridis est même l’un des plus gros collemboles globulaires de la faune française. Les agronomes le désignent comme un ravageur des cultures de trèfles et de luzernes, il broute les feuilles de ces plantes, n’en laissant que des squelettes. On rencontre fréquemment cette espèce dans les prairies grasses et les jardins.
Ce collembole vit aussi sur les graminées et d’autres plantes basses, comme les betteraves. Lorsque l’été est suffisamment humide, il peut produire jusqu’à huit générations dans l’année.
J’obtiens cette cicadelle au battage de branches basses d’un charme. Elle a un air de famille avec les Zygina que j’ai déjà rencontrés, mais elle me paraît nouvelle. La consultation du site The True hoppers of the WP m’oriente vers Zygina griseombra. Un expert me confirme cette Thyphlocybinae plutôt rare et connue pour vivre sur les charmes.
Ici, c’est un mâle, reconnaissable aux « chaussettes noires » sur les tarses postérieurs. En se posant dans mon bac, cette cicadelle a mal rangé son aile postérieure droite qui est passée devant l’aile antérieure gauche.
Le site Gbif ne répertorie que 10 données pour cette espèce, dans les pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg.
Un coup de filet dans les herbes sèches au bord d’un étang me donne cet élégant Carabidae. Demetrias monostigma se distingue des espèces voisines par la tache noire arrondie à cheval sur les deux élytres, près de l’apex.
On le dit très agile pour passer en revue les laîches et les roseaux et y croquer quelques pucerons ou d’autres petites bêtes.
Cette cicadelle aux yeux gris bleu saute vite et fort. Celle-ci était dans le feuillage marcescent d’un charme et elle n’est pas restée longtemps dans mon bac d’observation. Mais j’en vois assez pour reconnaître l’espèce Zygina angusta, que j’ai déjà observée en forêt de Rambouillet. On reconnaît cette espèce à son clavus enfumé contrastant avec le reste de l’aile antérieure dont le fond est blanc. Etymologiquement, clavus c’est le clou. Il s’agit de cette partie en forme de coin allongé, situé dorsalement après le scutellum, elle est ici piquetée de rouge.
C’est une première observation pour le parc du peuple de l’herbe et c’est une deuxième donnée pour l’Ile-de-France dans la base de données naturalistes francilienne.
Ce champignon de quelques centimètres de haut, de consistance tenace et élastique, pousse sur le bois mort des conifères. Calocera viscosa, la Calocère visqueuse, est très commune notamment sous les pins. Sa répartition est mondiale. On ne peut guère la confondre qu’avec certaines espèces de clavaires.
Retrouvez un autre champignon en forme de corail :
Ce Carabidae traverse le chemin juste dans mes pas. Je le saisis et le place dans mon bac pour le photographier. Son allure inhabituelle me fait espérer une espèce intéressante.
Les applications de reconnaissance par l’image ne me sont pour une fois d’aucun secours, il me faut donc parcourir les galeries photos des Carabidae. Je le trouve au bout de quelques pages : son nom est Gynandromorphus etruscus. Ce méridional apprécie les prairies et les friches sèches. On le rencontre dans les deux tiers sud de la France et il a déjà été vu en Ile-de-France (dans l’ancienne Seine-et-Oise !). On sait peu de choses de sa biologie, il est réputé phytophage et n’est pas très commun.
Cette cicadelle en queue-de-pie à rayures capturée dans les herbes d’un talus, c’est Mocydia crocea. Cette espèce commune dans tous les lieux ouverts chauds et secs hiverne à l’état adulte, souvent dans des conifères. On l’observe surtout au début du printemps et en automne.
Retrouvez une autre cicadelle des milieux herbeux :
Ce syrphe bien contrasté, aux yeux sans poils et à la face claire est un Eupeodes.
Les yeux ne se touchent pas sur le dessus de la tête : c’est une femelle.
Sur l’abdomen, les taches jaunes touchent le bord latéral mais elles ne sont pas connectées entre elles sur le dessus. Il s’agit probablement de l’espèce très commune Eupeodes corollae que l’on peut observer pratiquement toute l’année en train de butiner sur les fleurs. Fortement migrateur, ce syrphe est présent d’Afrique du sud jusqu’en Scandinavie et on le trouve vers l’est jusqu’au Japon. Ses larves consomment des pucerons.
Voici un couple de cette espèce posé sur une feuille d’ortie. Cette photo de face permet de bien voir la différence sur la disposition des yeux selon le sexe.
J’ai un peu de mal avec ces insectes brillants trouvés sur un bois mort en forêt de Marly. Les individus orange sont apparemment des larves et les noirs des adultes. Leur silhouette évoque des thysanoptères, mais ceux que je connais sont des thrips, insectes phytophages qui piquent les feuilles ou les fleurs. Que feraient des thrips sur du bois pourri ?
En consultant de la documentation en ligne, j’apprends que 50% des 6180 thysanoptères connus dans le Monde sont mycophages. Seuls les thrips ravageurs de cultures, en raison de leur importance économique, sont bien étudiés.
Ces thysanoptères mycophages appartiennent pour l’essentiel à la famille des Phlaeothripidae, surtout bien représentée dans les pays tropicaux.
Les déterminations dans cette famille mal documentée nécessitent un examen microscopique et une bonne connaissance de l’anatomie de ces insectes minuscules.
Sur cette photo, on aperçoit les longs cils qui bordent les ailes d’un individu macroptère. Leur présence confirme l’appartenance à l’ordre des Thysanoptères.
Cette cicadelle de la sous-famille des Typhlocybinae est facile à reconnaître grâce à son motif noir et blanc caractéristique au sommet de la tête. Cette espèce est commune sur les Rosaceae, je l’ai trouvée sur prunellier, aubépine, églantier, cotonéaster, pyracantha. En raison de sa couleur verte et de sa petite taille (à peine 3mm), elle est difficile à repérer dans la végétation.
En zone méditerranéenne, cette cicadelle est susceptible de transmettre une maladie à phytoplasmes aux amandiers.
Ce petit hyménoptère (4mm) aux ailes barrées qui gambadait sur une branche de noyer pourrait bien être Gelis areator, l’un des Ichneumonidae les plus communs et les plus polyphages aussi. Cette femelle reconnaissable à son ovipositeur pond dans des chrysalides de lépidoptères, des nymphes de chrysopes ou des cocons d’hyménoptères. L’espèce se comporte alors comme un parasitoïde.
Gelis areator est également un hyperparasite d’autres hyménoptères parasitoïdes, notamment Braconidae et Dryinidae. C’est l’un des parasites avérés de Neodryinus typhlocybae, hyménoptère Dryinidae américain introduit dans le cadre de la lutte biologique contre la cicadelle pruineuse, un Flatidae invasif.
Les antennes épineuses de ce grand cloporte lui ont donné son nom d’espèce : Porcellio spinicornis. Le fort contraste de la tête noire avec le reste du coprs est également indiqué comme critère dans la toute nouvelle clé de détermination des Isopodes d’Ile-de-France, rédigée par Lucien Claivaz (voir plus bas dans les sources).
Ce crustacé se reposait sous une plaque d’écorce de platane près du vieux pont de Poissy. Que faisait-il là ? Cette espèce est classiquement rencontrée sur des falaises calcaires ou des vieux murs en pierre et pas sur les troncs. La proximité immédiate des trois arches du vieux pont explique sans doute sa présence.
J’ai observé cette même espèce à la tombée du jour sur le mur en pierres calcaires d’une maison en Lozère. Connu pour être actif la nuit, il est ici dans son environnement habituel.
Les papillons de nuit virevoltent autour de ma lampe et certains se posent sur le sol de la terrasse. Mais je ne suis pas le seul à les chercher ! Hogna radiata est en chasse. Cette grosse araignée ne construit pas de toile, elle capture ses proies à la course, au hasard de ses déplacements.
Hogna radiata est une espèce méditerranéenne et atlantique. Elle a déjà été repérée dans le sud de l’Ile-de-France. Elle est à rechercher dans les milieux chauds et secs, plutôt rocailleux. On peut la voir toute l’année.
La photo mystère en a intrigué plus d’un(e). Ne dirait-on pas une sorte de tique fixée sur le corps de cette cicadelle ? Non, c’est une larve d’hyménoptère Dryinidae qui est responsable de cette excroissance !
La femelle adulte a capturé et paralysé temporairement la cicadelle puis elle a inséré un œuf dans son corps. La petite larve, qui se nourrit de l’hémolymphe de son hôte, provoque en grandissant cette hernie formée par les exuvies des stades larvaires précédents, sa tête restant fixée à l’intérieur du corps de la cicadelle. Lorsqu’elle sera proche de la nymphose, elle finira par se détacher et tissera un cocon de soie sur la végétation ou dans le sol.
Les larves de Dryinidae peuvent aussi être parasitées par d’autres hyménoptères, notamment des Encyrtidae. On parle alors d’hyperparasitisme.
Le représentant le plus connu de la famille des Dryinidae est l’américain Neodryinus typhlocybae, introduit volontairement en 1996 pour contrôler la cicadelle pruineuse, invasive en Europe. Il s’est depuis naturalisé et la nuisance de Metcalfa pruinosa dans les vignes et les vergers méditerranéens est maintenant bien moindre.
Sous une feuille de saule, je rencontre cette cicadelle Typhlocybinae très bizarre. Elle a tout d’une femelle Zygina eburnea, sauf les chaussettes noires aux pattes postérieures qui sont la marque des mâles. En revanche elle ne présente pas les lignes rouges sur les élytres qui en feraient un mâle classique.
On aperçoit par transparence une grosse boule noire sur son flanc, elle aussi est parasitée par un Dryinidae ! Cette cicadelle est en fait un mâle atypique de Zygina eburnea, probablement féminisé par l’effet chimique de la présence du parasite.
Le roc du Baptistou est un site touristique du Sidobre. On y voit un énorme rocher de granit en équilibre sur un autre. Un peu à l’écart, je trouve sous un morceau de tuile cassée au sol cette curieuse araignée de 5mm. La petite barrette blanche au bout du corps et ses tarses clairs me permettent de la déterminer : il s’agit de Liophrurillus flavitarsis, une Phrurolithidae. On la trouve généralement sous une pierre ou un morceau de bois. Son aire de répartition s’étend des rivages de la Méditerranée aux causses du Quercy et à la basse vallée du Rhône.
Retrouvez un autre araignée qui se cache sous des pierres :
A la recherche du mythique puceron japonais à huit cornes (Tinocallis takachioensis), j’entreprends de retourner toutes les feuilles accessibles de tous les ormes qui bordent le chemin. Cette quête minutieuse sur quelques kilomètres me permet de rencontrer plusieurs cicadelles de la sous-famille des Typhlocybinae. Sur la photo ci-dessus, c’est l’une des 58 espèces européennes du genre Edwardsiana. Pourquoi pas Edwardsiana ulmiphagus, puisqu’elle semble s’alimenter sous cette feuille d’orme ? Mais les spécialistes sont formels, point de salut dans ce genre sans examen des pièces génitales !
Un peu plus loin, je remarque cette larve transparente aux gros poils noirs. On devine une ébauche d’aile couvrant une partie de son flanc. C’est une nymphe du même genre Edwardsiana, me dit un expert. Avec un peu de patience et de savoir-faire, je pourrais en faire l’élevage et attendre l’émergence de l’adulte pour le vérifier. Mais il me faut presser le pas car il se fait tard. J’abandonne cette idée, pour cette fois.
Posé dans l’herbe d’un coteau calcaire, voici Agonopterix palorella, un papillon de nuit de la famille des Depressaridae (10mm enivron). Avec des fils de soie, ses chenilles enroulent les feuilles inférieures des centaurées et se cachent à l’intérieur pour les consommer. On peut observer ce papillon à peu près toute l’année dans les prairies sèches, mais il ne semble pas très commun.
Le piège à papillons est en fonctionnement. Sa lumière bleue n’attire pas grand monde en cette nuit froide de novembre. Alors j’inspecte les murs alentour avec ma lampe frontale et je remarque cette mouche. Son thorax gris bleuté taché de noir m’interpelle, elle me rappelle certaines Anthomyiidae mais les taches noires sont différentes. Je finis par la trouver en parcourant les galeries d’une autre famille, les Muscidae.
Il semble que je ne sois pas le seul à avoir observé Helina clara la nuit posée sur un mur. C’est une espèce plutôt sudiste, pas très commune et visible toute l’année. Sa biologie semble très mal connue.
Ici, c’est un mâle, les femelles ont les yeux plus écartés.
Cette petite Miridae (4mm) aux élytres velus est descendue dans mon bac au battage d’un lierre en fleur le long d’un mur. Il s’agit de l’une des formes d’une espèce très commune et d’aspect variable : Pinalitus cervinus. Phytophage, cette punaise se nourrissant sur les bourgeons, les fleurs, les jeunes fruits. On la rencontre souvent sur le tilleul, le noisetier, le frêne et le lierre. Les adultes peuvent être observés toute l’année.
La xanthie cannellée est venue me rendre visite, je la découvre en ouvrant le matin mon piège lumineux. Plusieurs individus plus ou moins sombres se côtoient, je vous montre ci-dessus le plus contrasté pour une meilleure visibilité des critères.
Cette espèce ressemble beaucoup à Anchoscelis lunosa, une autre noctuelle commune de l’automne.
Comment différencier ces deux espèces ? Chez Agrochola lychnidis, la tache réniforme (en forme de rein) est plus allongée et le bord costal de l’aile est souvent marqué de taches noires. Chez Ancoscelis lunosa, on repère facilement les triangles noirs bien marqués qui prolongent vers le bord de l’aile la ligne pontillée submarginale.
Agrochola lychnidis colonise partout en France les milieux assez chauds, même en ville. Ses chenilles sont polyphages.
Ainsi va le Monde : les transports modernes accentuent le rythme des naturalisations en France d’insectes exotiques.
Les espèces suivantes ont été ajoutées en 2023, au fil de mes découvertes, dans la base de données naturalistes GéoNat’IdF. Vous pouvez retrouver mes reportages sur ces rencontres étonnantes en cliquant sur les liens ci-dessous.
Acanalonia conica est un homoptère nord-américain arrivé en France en 2020. Je l’ai trouvé au bord de la Seine, au parc du peuple de l’herbe.
Phyllonorycter issikii est un lépidoptère Gracillariidae dont la chenille mine les feuilles de tilleul. Cette espèce asiatique a été signalée dans l’est de la France pour la première fois en 2007. Elle gagne vers l’ouest.
Takecallis arundicolens est un puceron d’origine asiatique inféodé aux bambous. Il ne semble pas très commun.
Macrosaccus robiniella est un papillon Gracillariidae américain dont la chenille mine les feuilles de robinier, il a été introduit accidentellement en Suisse en 1983. Il semble d’arrivée très récente en Ile-de-France. Il ne faut pas confondre ses mines avec celles, plus découpées, de Parectopa robiniella.
Japananus hyalinus est une cicadelle invasive d’origine asiatique. Elle est à rechercher dans les jardins botaniques sur les érables japonais !
Hishimonus hamatus a été trouvée en Corse en 2017. Cette cicadelle asiatique est très polyphage. Je la rencontre de plus en plus souvent en Ile-de-France dans toutes sortes d’arbustes.
J’aimerais bien trouver un de ces papillons de nuit qui vivent parmi les roseaux et les hautes herbes des berges des étangs car certains sont rares. Alors je tente ma chance à l’aveugle avec mon filet à papillons dans une cariçaie au bord de l’étang de la Galiotte. Je ne remonte aucun papillon, seulement cette petite chenille.
Le dessin particulier de sa tête me fait espérer une détermination facile, mais j’aurai besoin de l’aide de quelques experts pour y parvenir car, si le papillon est assez connu, sa chenille est très peu présente dans les galeries entomologiques. Il s’agit d’un Erebidae, Macrochilo cribrumalis, spécialiste de ce type de milieu. J’essaierai de voir l’adulte en l’attirant la nuit avec une lumière lors de son pic de vol à la fin du mois de juin.
Les chenilles de Macrochilo cribrumalis consomment des laiches, des joncs, des luzules, des roseaux et hiverne dans les tiges de ces plantes.
Retrouvez un autre insecte trouvé dans la même cariçaie :
Les experts l’affirment : l’avenir du hêtre en région parisienne est bien incertain. Cette essence de situations fraiches supporte fort mal les sécheresses répétées. Et les tendances climatiques actuelles ne poussent pas à l’optimisme. Alors, tant qu’il y a encore des hêtres, profitons de ce beau champignon qui pousse sur le bois mort et les troncs de ces arbres. La collybie visqueuse (Mucidula mucida) est ainsi nommée en raison de la pellicule gélatineuse et luisante qui recouvre son chapeau lorsque le temps est humide.
Retrouvez un autre champignon qui apprécie les hêtres :
Ptilophora plumigera est plus fréquent dans l’est de la France mais il a déjà été vu en Ile-de-France. Les œufs sont pondus en novembre et décembre sur les rameaux des érables, souvent à la base des bourgeons.
Ici c’est un mâle, dont on devine les antennes pectinées aux dimensions impressionnantes lorsqu’elles sont déployées.
Cette araignée se cachait sous une écorce tombée au sol. Elle fait rapidement le tour de mon bac blanc. La disposition des touffes de poils clairs m’oriente vers le genre Phrurolithus. Trois espèces sont possibles : festivus, minimus et nigrinus. L’examen des genitalia est requis pour les distinguer. Lucien a passé notre trouvaille sous la loupe binoculaire, il s’agit de Phrurolithus festivus.
Il paraît que l’on rencontre les Phrurolithus souvent en compagnie de fourmis et certains prétendent qu’elles sont myrmécomorphes (imitatrices de fourmis). Personnellement, je ne trouve pas la ressemblance frappante, mis à part le corps noir, la silhouette svelte et la célérité. Cela suffit peut-être pour tromper la vigilance de quelques fourmis bonnes à manger.
Les menthes à feuilles rondes de ce fossé au bord de la route abriteraient-elles quelques insectes ? C’est un papillon de nuit que je récupère au battage ! Je n’avais encore jamais vu Mythimna unipuncta, pourtant cette noctuelle est commune dans la moitié sud de la France et sur la façade atlantique.
Cette migratrice polyphage, lorsqu’elle pullule, peut faire de gros dégâts aux cultures. Ses chenilles dévorent notamment les feuilles des maïs et peuvent détruire des prairies temporaires. L’espèce compte trois générations par an.
Ce puceron bicolore aux yeux rouges trouvé au revers d’une feuille d’orme a vraiment un look étonnant.
Cette vue en contre-jour montre les quatre paires de tubercules qu’il porte sur le dessus du thorax et de l’abdomen. Cette particularité ainsi que les taches sur les nervures des ailes sont caractéristiques de l’espèce Tinocallis takachioensis, Ce puceron d’origine asiatique est inféodé aux ormes. Il est très probablement arrivé en Europe avec des bonsaïs importés. En France, il a été repéré pour la première fois en 1986.
Dans la collection d’érables, un bel érable japonais (Acer palmatum) retient mon attention. Vais-je y trouver des insectes intéressants ? Quelques cicadelles se cachent sous les feuilles. Parmi elles, cet étrange « long-museau » tombé dans mon bac de battage me laisse prendre une photo avant de s’envoler. Il s’agit d’une espèce asiatique invasive, Japananus hyalinus, de la sous-famille des Deltocephalinae. Au Japon où elle est indigène, elle vit sur Acer palmatum.
Cet insecte a été repéré dans des jardins botaniques à Washington dès 1897. Il est maintenant cosmopolite, présent un peu partout en Amérique du Nord et en Europe. On peut le rencontrer sur de nombreuses espèces d’érables, dont l’érable champêtre.
J’ai croisé également Japananus hyalinus au parc de La Villette sur un érable trident (Acer buergerianum).
Ce drôle de papillon venu à la lumière est Chesias legatella, un membre de la famille des Geometridae. On le reconnaît à la bande claire continue de la base à l’apex de l’aile antérieure, près de la côte.
La chenille de cette espèce se nourrit en été sur les genêts à balais (Cytisus scoparius) et le papillon vole en octobre et novembre.
Sur l’ancien champ de tir en forêt de Saint-Germain-en-Laye, le sol sec et sableux est favorable aux vipérines et par endroits elles tapissent le sol.
Cette vipérine anormale qu’on dirait croisée avec un brocoli est colonisée et entièrement déformée par Aceria echii, un acarien inféodé à la vipérine commune, Echium vulgare.
Aceria echii, espèce d’Europe centrale, semble en France limitée à la moitié nord.
Retrouvez un insecte qui vit aux dépens de la vipérine :
Voici une araignée forestière de grande taille que l’on peut rencontrer jusqu’en automne. Araneus angulatus chasse en hauteur sur une toile de 60 à 70 cm tissée entre des supports distants parfois de plusieurs mètres. Son activité est plutôt nocturne. Cette espèce est assez commune en Ile-de-France. J’ai trouvé celle-ci dans une lande à callunes en forêt de Rambouillet.
J’adore la silhouette tourmentée des vieux poiriers que l’on voit encore dans les campagnes. Celui-ci marque l’angle d’un jardin. Sous la ramure de cet arbre généreux, le sol est jonché de poires. Curieusement, du côté du pré à vaches, il n’y en a aucune.
Les belles lisses poires de mon enfance !
Elles sont superbes, ces poires. Dans le village, on les appelle « poires de Curé ». C’est une ancienne variété qui a été très en vogue au 19ème et au 20ème siècle. Elle est encore commercialisée par quelques pépiniéristes.
Voici ce qu’en dit André Leroy dans son Dictionnaire de pomologie (1867) :
« Vers 1760, un M. Leroy, curé de Villiers-en-Brenne, rencontra non loin de son presbytère, dans les bois de Fromenteau, à un kilomètre du château de ce nom, un poirier sauvage dont le fruit lui parut assez remarquable pour que l’idée lui vint de la propager. Il en greffa dans une vigne attenant à son jardin, et c’est de là que sont sortis toujours en s’améliorant, en se perfectionnant, les innombrables poiriers qui ont peuplé tous les environs. […] Cette nouvelle espèce de poirier s’était rapidement répandue, et le mérite de son fruit n’avait pas tardé d’être apprécié, puisque dès avant notre première Révolution, le ministre Amelot de Chaillou, qui avait des domaines dans la paroisse de Villiers, ne manquait pas de s’en faire envoyer chaque année pour sa table. »
La poire de Curé, très ferme, est, paraît-il, la meilleure des poires à cuire. Il fallait que j’expérimente !
Voici ma recette :
Coupez en quartiers quatre belles poires de Curé, pelez-les et ôtez le cœur.
Faites les cuire doucement une heure dans 50cl de vin rouge de Bourgogne avec 2 cuillerées à soupe de miel, autant de sucre et un petite cuillerée à café d’épices moulues pour pain d’épices.
Laissez refroidir et placez le tout pour la nuit au réfrigérateur.
Le lendemain matin, sortez les quartiers de poires et faites réduire le jus de cuisson.
Dressez les quartiers dans quatre coupes, versez le jus passé, réduit et refroidi, plus un demi Petit-suisse par coupe.
Cette punaise au look étonnant observé sur un coteau calcaire est Phymata crassipes, de la famille des Reduviidae. Le dernier article des antennes, long et cylindrique, indique que c’est un mâle.
Ses fortes pattes antérieures se referment en pince comme celles de la mante religieuse. Son étreinte doit être redoutable ! Au repos, ses antennes se rangent dans une gouttière sous l’avancée du pronotum.
Phymata crassipes apprécie les milieux secs et ensoleillés. Cette punaise se cache dans les inflorescences des plantes basses et capture des insectes pollinisateurs, abeilles et papillons notamment, à l’aide de ses pattes ravisseuses.
Le dessous d’une feuille de chêne au parc de Gourjade présente des plages pointillées de noir. Je réalise dans l’écran de mon appareil photo que ce sont des œufs dressés, fixés par leur base à l’épiderme de la feuille. Ils ont une forme en fuseau et sont operculés à leur sommet.
Un peu plus loin, je découvre quelques larves environnées de leur déjections noires. Cet aspect me rappelle fortement les dégâts du tigre du poirier, Stephanitis pyri. Il y aurait donc des tigres sur les chênes maintenant ?
Voici un adulte. C’est bien un tigre ! Une recherche rapide me fournit l’explication : Corythucha arcuata, espèce invasive d’origine nord-américaine est arrivée en France en 2017 dans la région de Toulouse. Elle est désormais présente dans tout le quart sud-ouest de la France ainsi que dans la région lyonnaise.
Corythucha arcuata vit sur les chênes et il semble s’être très bien adapté à de nombreuses espèces européennes du genre Quercus, mais il n’attaque apparemment pas le chêne vert.
En examinant au matin le contenu de mon piège lumineux, je trouve cette noctuelle que je prends au début pour une Mythimna. Mais je n’en trouve aucune avec ces motifs. Il s’agit en fait d’une espèce d’un genre voisin, Leucania loreyi, typique du sud de la France et des rivages atlantiques. Comme elle est migratrice, elle s’aventure parfois plus au nord ou plus loin des côtes. Son pic de vol est fin octobre.
Ses chenilles consomment toutes sortes de graminées sauvages, mais aussi le blé, le maïs, le sorgho et le riz. Cosmopolite, elle est présente même dans l’hémisphère sud, en Afrique du sud, à Madagascar, en Australie.
Pour un fois, ce n’est pas un frelon asiatique qui vient se restaurer sur le lierre en fleur. Mais ce frelon européen est bizarre, je le trouve svelte. Comptons les articles des antennes : il y en a 13 et non 12, c’est un mâle !
Le dessous des articles antennaires est orné de petits tubercules donnant aux antennes un profil crénelé. Ces tyloïdes ont un rôle dans la reconnaissance sexuelle, via l’émission de phéromones. Dans la famille des Vespidae, où l’on trouve les guêpes et les frelons, le nombre et la forme des tyloïdes, apanage des mâles, est un critère de détermination des espèces.
Retrouvez un autre hyménoptère butineur du lierre :
Je récupère cette belle araignée en passant mon filet dans une touffe de bruyère à quatre angles. Le dessin très particulier de sa face me permet d’identifier l’espèce Oxyopes ramosus. Mon individu a les pédipalpes fins d’une femelle.
Voici un mâle adulte de la même espèce, trouvé un peu plus loin, reconnaissable à ses pédipalpes volumineux.
Oxyopes ramosus ne tisse pas de toile, mais chasse à l’affût cachée dans les callunes et les bruyères. Elle bondit pour capturer ses proies. En Ile-de-France, on peut l’observer dans les landes des massifs forestiers de Fontainebleau et de Rambouillet.
Mes photos faites, je relâche bien sûr ces araignées dans leur milieu naturel.
Retrouvez quelques insectes des bruyères et des callunes :
Il me faut y regarder de près pour comprendre que c’est une cicadelle. Agallia consobrina ne mesure en effet que 3mm. Cette Cicadellidae de la sous-famille des Agalliinae est assez commune et vit sur des plantes basses. Elle peut être observée toute l’année. Je l’ai déjà vue dans des prairies sur un gaillet gratteron et une autre fois sur un géranium vivace.
Je lève ce papillon de nuit au vol hésitant en foulant l’herbe d’un bord de champ de colza. Ce joli Crambidae est Hellula undalis, la nymphule ondée, dont les chenilles consomment justement des Brassicaceae.
Hellula undalis vole d’avril jusqu’à la mi-novembre, avec un pic fin octobre. Cette espèce méridionale est occasionnelle dans la moitié nord de la France.
Cette mouche passe de fleur en fleur sur une touffe de lycope d’Europe. La base des antennes orange et l’abdomen rouge et noir saupoudré de pruine blanche me permettent de reconnaître Peleteria iavana, un diptère Tachinidae que l’on peut observer de mai à novembre. Je l’ai déjà vue butiner les fleurs des lierres.
Sa biologie est bien peu connue, ses larves parasitent sans doute des chenilles de noctuelles mais on ignore lesquelles.
J’ai trouvé une drôle de petite bête plate (3mm) au bord d’un champ. Ne dirait-on pas un tigre ?
Son pronotum est marqué de deux carènes longitudinales seulement, et non trois, il me faut donc chercher ailleurs. Là, je découvre l’existence d’une toute petite famille d’hétéroptères, les Piesmatidae. Celui-ci est Piesma maculatum. Cette espèce n’est pas rare, mais elle manquait dans la base de données régionale d’Ile-de-France.
Piesma maculatum vit essentiellement sur les Amaranthaceae, en particulier les chénopodes. Il peut se nourrir sur les betteraves, mais n’occasionne pas de dégâts sensibles en piquant cette plante avec son rostre. Il ne transmet pas non plus les virus des jaunisses des betteraves, ce qui est le fait de plusieurs espèces de pucerons.
Pour comparer, voici des tigres (famille des Tingidae) :
Avec une taille approchant le centimètre, Cicadella viridis est l’une des plus grosses cicadelles de France. Elle affectionne les bords des mares et des étangs. Celle-ci, une femelle, est posée sur une feuille de laîche près de l’étang de Plaisir en forêt de Sainte-Appoline.
Et voici le mâle, aux ailes d’un beau bleu sombre.
Cette photo d’un couple en approche montre la différence de taille entre le mâle et la femelle. Les proportions sont différentes ainsi que la forme des élytres.
Cette chose intrigante trouvée sur une feuille d’aubépine est en fait animée. Sur cette photo, on distingue sa tête brune et trois courtes pattes thoraciques. Il s’agit d’une fausse chenille, la larve de la tenthrède Caliroa cerasi. Celle-ci vit sur les rosacées arbustives et les arbres fruitiers. Les larves broutent l’épiderme supérieur des feuilles. Ces fausses chenilles observées en automne sont de la deuxième génération annuelle.
mercredi 20 décembre 2023
Les pieds dans la vase, je bats quelques plantes de la berge d’un étang en forêt de Sainte-Apolline. Je recueille cet insecte ailé, sans doute un homoptère de la famille des Psyllidae. Pas facile les psylles ! A tout hasard, je prends une photo.
Il me faut de longues et patientes recherches pour repérer son sosie sur internet. Ce pourrait donc être Aphalara maculipennis. La clé anglaise citée dans les sources de cet article me permet de confirmer son identité.
Aphalara maculipennis est une espèce inconnue en France mais elle a été observée en Belgique et aux Pays-Bas. Ses larves vivent protégées dans des galles formées de paquets serrés de feuilles crispées au sommet de tiges de renouées. Bigre, il faudra que j’y retourne !
Retrouvez un autre psylle :
Le psylle du cytise
Sources :
HOMOPTERA PSYLLOIDEA By lan D. Hodkinson & lan M. White
Observation de Aphalara maculipennis dans Naturebasen
mardi 19 décembre 2023
Derrière la Maison des insectes dans le parc du peuple de l’herbe, une petite dépression parfois en eau est garnie d’une belle végétation de carex. Je passe mon filet dans le talus herbeux, pour voir. Je remonte un beau spécimen de Tettigometra virescens, déjà rencontré là il y a quelques années ainsi que cette punaise inconnue. Je la trouve chez les Rhyparochromidae, il s’agit de Acompus pallipes que l’on distingue des espèces voisines par son scutellum entièrement mat. Les fémurs en grande partie noirs sont la signature de la forme orientalis.
Cette espèce peu commune vit dans des milieux secs, pierreux ou sableux. Elle se nourrirait sur des Valerianella, comme la mâche cultivée.
Retrouvez un autre Rhyparochromidae :
Hyalochilus ovatulus
Sources :
Hémiptères Lygaeidae – Jean Péricart, volume 2
Hétéroptères nouveaux ou remarquables pour la faune de Belgique
par J.-Y. BAUGNEE, M. DETHIER, J. CONSTANT, J. BRUERS, ·G. VISKENS & H. BRUGE (2000)
lundi 18 décembre 2023
Les élytres ne cachent que les premiers segments de l’abdomen de ce coléoptère : c’est un staphylin. La famille des Staphylinidae compte en France au moins 2000 espèces, cela fait beaucoup de chances de se tromper lorsqu’on tente une détermination ! Mais celui-ci avec ses couleurs vives me facilite la tache et j’arrive jusqu’au genre Paederus. Deux espèces communes me paraissent possibles : Paederus riparius et Paederus littoralis. Celui-ci pourrait être Paederus littoralis en raison de son thorax court et arrondi.
Et cet autre, observé au bord de la Seine, avec son thorax plus allongé, pourrait être Paederus riparius. Mais il me faudrait voir la couleur des mandibules…
Les adultes comme les larves des Paederus se nourrissent de petites proies qu’ils chassent dans la végétation.
Plusieurs espèces de Paederus tropicaux sont très toxiques et provoquent de graves inflammations de la peau en cas de contact. Dans le doute, je m’abstiens de manipuler les Paederus indigènes.
Retrouvez un autre staphylin :
Tachynus subterraneus
dimanche 17 décembre 2023
Au matin, je vide mon piège lumineux et j’inspecte les boites à œufs en carton que j’ai placées dedans. Ce papillon est caché sous l’une d’elles. Il s’agit de l’espèce Poecilocampa populi, le Bombyx du peuplier.
Un front de bison !
La vue de face est très étonnante. Je n’arrive pas à discerner ses antennes mais un détail me dit que c’est une femelle !
Plusieurs de mes boites sont en effet garnies de ces jolis œufs. Cette femelle, épuisée par sa ponte et son devoir accompli, refusera de s’envoler. Je la dépose dans un buisson.
Les chenilles de Poecilocampa populi se nourrissent sur les peupliers, mais aussi les saules, les arbres fruitiers et d’autres feuillus. Ce papillon vole en novembre et décembre. Les œufs sont pondus sur les rameaux des arbres nourriciers.
Retrouvez d’autres Lasiocampidae :
Deux Gastropacha
Source :
Poecilocampa populi, par Lépi’Net
samedi 16 décembre 2023
Avec sa tête triangulaire et ses pattes postérieures extravagantes, cette punaise est très facile à reconnaître. Son nom vernaculaire est bien mal choisi car si on la trouve parfois dans les genêts, elle est en fait très polyphage. J’ai trouvé celle-ci dans une haie de cyprès de Leyland.
Et cette jeune larve, observée en juin, était dans un ajonc. On la reconnaît à son thorax épineux et à son abdomen couvert de grosses pustules.
Camptopus lateralis est une espèce très commune. Les adultes hivernent dans la litière.
Retrouvez une autre punaise aux pattes étonnantes :
Phymata crassipes
Source :
Camptopus lateralis, fiche descriptive dans l’INPN (Roland Lupoli – 2021)
vendredi 15 décembre 2023
En passant mon filet dans des luzernes, je récupère cet animal dodu et poilu. Il a la taille d’un puceron (3mm) mais il saute dans mon bac d’observation : c’est un collembole !
Sminthurus viridis est même l’un des plus gros collemboles globulaires de la faune française. Les agronomes le désignent comme un ravageur des cultures de trèfles et de luzernes, il broute les feuilles de ces plantes, n’en laissant que des squelettes. On rencontre fréquemment cette espèce dans les prairies grasses et les jardins.
Ce collembole vit aussi sur les graminées et d’autres plantes basses, comme les betteraves. Lorsque l’été est suffisamment humide, il peut produire jusqu’à huit générations dans l’année.
Retrouvez d’autres collemboles :
Dicyrtomina ornata
Anurida maritima
Sources :
Collemboles, par e-phytia
Sminthurus viridis, par Aqua-Nat Photo
Sminthurus, par collembola.org
jeudi 14 décembre 2023
J’obtiens cette cicadelle au battage de branches basses d’un charme. Elle a un air de famille avec les Zygina que j’ai déjà rencontrés, mais elle me paraît nouvelle. La consultation du site The True hoppers of the WP m’oriente vers Zygina griseombra. Un expert me confirme cette Thyphlocybinae plutôt rare et connue pour vivre sur les charmes.
Ici, c’est un mâle, reconnaissable aux « chaussettes noires » sur les tarses postérieurs. En se posant dans mon bac, cette cicadelle a mal rangé son aile postérieure droite qui est passée devant l’aile antérieure gauche.
Le site Gbif ne répertorie que 10 données pour cette espèce, dans les pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg.
Retrouvez deux autres Zygina :
Zygina schneideri et Zygina flammigera
mercredi 13 décembre 2023
Un coup de filet dans les herbes sèches au bord d’un étang me donne cet élégant Carabidae. Demetrias monostigma se distingue des espèces voisines par la tache noire arrondie à cheval sur les deux élytres, près de l’apex.
On le dit très agile pour passer en revue les laîches et les roseaux et y croquer quelques pucerons ou d’autres petites bêtes.
Retrouvez un autre Carabidae :
Badister bullatus
Sources :
Sur la présence du gastéropode Vertigo moulinsiana en Lorraine belge avec quelques notes de malacologie et d’entomologie hivernales dans les marais de la Haute Semois, par Jean-Yves BAUGNÉE, Gilles SAN MARTIN et Patrick VERTÉ
Biodiversité des Carabidae dans les peupleraies picardes, par Olivier Denux, Sylvie Augustin et Alain Berthelot
Coléoptères carabiques deuxième partie, par R Jeannel
mardi 12 décembre 2023
Cette cicadelle aux yeux gris bleu saute vite et fort. Celle-ci était dans le feuillage marcescent d’un charme et elle n’est pas restée longtemps dans mon bac d’observation. Mais j’en vois assez pour reconnaître l’espèce Zygina angusta, que j’ai déjà observée en forêt de Rambouillet. On reconnaît cette espèce à son clavus enfumé contrastant avec le reste de l’aile antérieure dont le fond est blanc. Etymologiquement, clavus c’est le clou. Il s’agit de cette partie en forme de coin allongé, situé dorsalement après le scutellum, elle est ici piquetée de rouge.
C’est une première observation pour le parc du peuple de l’herbe et c’est une deuxième donnée pour l’Ile-de-France dans la base de données naturalistes francilienne.
Retrouvez un autre Typhlocybinae :
Lindbergina aurovittata
lundi 11 décembre 2023
Dans les aiguilles de pin : c’est un indice
Ce champignon de quelques centimètres de haut, de consistance tenace et élastique, pousse sur le bois mort des conifères. Calocera viscosa, la Calocère visqueuse, est très commune notamment sous les pins. Sa répartition est mondiale. On ne peut guère la confondre qu’avec certaines espèces de clavaires.
Retrouvez un autre champignon en forme de corail :
La Clavaire en chandelier
Sources :
Calocera viscosa, fiche descriptive dans l’INPN (R. Poncet-2016)
Calocera viscosa, fiche dans Biodiv’IdF
dimanche 10 décembre 2023
Ce Carabidae traverse le chemin juste dans mes pas. Je le saisis et le place dans mon bac pour le photographier. Son allure inhabituelle me fait espérer une espèce intéressante.
Les applications de reconnaissance par l’image ne me sont pour une fois d’aucun secours, il me faut donc parcourir les galeries photos des Carabidae. Je le trouve au bout de quelques pages : son nom est Gynandromorphus etruscus. Ce méridional apprécie les prairies et les friches sèches. On le rencontre dans les deux tiers sud de la France et il a déjà été vu en Ile-de-France (dans l’ancienne Seine-et-Oise !). On sait peu de choses de sa biologie, il est réputé phytophage et n’est pas très commun.
Retrouvez un autre Carabidae :
Ophonus ardosiacus
Source :
Coléoptères carabiques deuxième partie, par R Jeannel
samedi 9 décembre 2023
Quelle élégance !
Cette cicadelle en queue-de-pie à rayures capturée dans les herbes d’un talus, c’est Mocydia crocea. Cette espèce commune dans tous les lieux ouverts chauds et secs hiverne à l’état adulte, souvent dans des conifères. On l’observe surtout au début du printemps et en automne.
Retrouvez une autre cicadelle des milieux herbeux :
Balclutha punctata
Source :
ÖKOLOGISCHE STUDIEN ÜBER DIE ZIKADENFAUNA
DER MAINZER SANDE *).
Aus dem Zoologischen Institut der Universität Mainz,
Direktor: Professor W. VON BUDDENBROCK.
Von LISELOTTE WONN.
vendredi 8 décembre 2023
Ce syrphe bien contrasté, aux yeux sans poils et à la face claire est un Eupeodes.
Les yeux ne se touchent pas sur le dessus de la tête : c’est une femelle.
Sur l’abdomen, les taches jaunes touchent le bord latéral mais elles ne sont pas connectées entre elles sur le dessus. Il s’agit probablement de l’espèce très commune Eupeodes corollae que l’on peut observer pratiquement toute l’année en train de butiner sur les fleurs. Fortement migrateur, ce syrphe est présent d’Afrique du sud jusqu’en Scandinavie et on le trouve vers l’est jusqu’au Japon. Ses larves consomment des pucerons.
Voici un couple de cette espèce posé sur une feuille d’ortie. Cette photo de face permet de bien voir la différence sur la disposition des yeux selon le sexe.
Retrouvez un autre syrphe migrateur :
Dasysyrphus albostriatus
Sources :
Syrphes de Belgique et des Pays-Bas – Alain Schulten
Eupeodes corollae, fiche descriptive dans l’INPN (Thomas Lebard – 2021)
jeudi 7 décembre 2023
J’ai un peu de mal avec ces insectes brillants trouvés sur un bois mort en forêt de Marly. Les individus orange sont apparemment des larves et les noirs des adultes. Leur silhouette évoque des thysanoptères, mais ceux que je connais sont des thrips, insectes phytophages qui piquent les feuilles ou les fleurs. Que feraient des thrips sur du bois pourri ?
En consultant de la documentation en ligne, j’apprends que 50% des 6180 thysanoptères connus dans le Monde sont mycophages. Seuls les thrips ravageurs de cultures, en raison de leur importance économique, sont bien étudiés.
Ces thysanoptères mycophages appartiennent pour l’essentiel à la famille des Phlaeothripidae, surtout bien représentée dans les pays tropicaux.
Les déterminations dans cette famille mal documentée nécessitent un examen microscopique et une bonne connaissance de l’anatomie de ces insectes minuscules.
Sur cette photo, on aperçoit les longs cils qui bordent les ailes d’un individu macroptère. Leur présence confirme l’appartenance à l’ordre des Thysanoptères.
Sources :
Thysanoptera – Royal Entomological Society
site Thrips des îles britanniques
mercredi 6 décembre 2023
Cette cicadelle de la sous-famille des Typhlocybinae est facile à reconnaître grâce à son motif noir et blanc caractéristique au sommet de la tête. Cette espèce est commune sur les Rosaceae, je l’ai trouvée sur prunellier, aubépine, églantier, cotonéaster, pyracantha. En raison de sa couleur verte et de sa petite taille (à peine 3mm), elle est difficile à repérer dans la végétation.
En zone méditerranéenne, cette cicadelle est susceptible de transmettre une maladie à phytoplasmes aux amandiers.
Retrouvez une autre Typhlocybinae :
Zygina angusta
mardi 5 décembre 2023
Ce petit hyménoptère (4mm) aux ailes barrées qui gambadait sur une branche de noyer pourrait bien être Gelis areator, l’un des Ichneumonidae les plus communs et les plus polyphages aussi. Cette femelle reconnaissable à son ovipositeur pond dans des chrysalides de lépidoptères, des nymphes de chrysopes ou des cocons d’hyménoptères. L’espèce se comporte alors comme un parasitoïde.
Gelis areator est également un hyperparasite d’autres hyménoptères parasitoïdes, notamment Braconidae et Dryinidae. C’est l’un des parasites avérés de Neodryinus typhlocybae, hyménoptère Dryinidae américain introduit dans le cadre de la lutte biologique contre la cicadelle pruineuse, un Flatidae invasif.
Source :
Environmental risk assessment for Neodryinus typhlocybae, biological
control agent against Metcalfa pruinosa, for Austria
Gudrun Strauss
lundi 4 décembre 2023
Les antennes épineuses de ce grand cloporte lui ont donné son nom d’espèce : Porcellio spinicornis. Le fort contraste de la tête noire avec le reste du coprs est également indiqué comme critère dans la toute nouvelle clé de détermination des Isopodes d’Ile-de-France, rédigée par Lucien Claivaz (voir plus bas dans les sources).
Ce crustacé se reposait sous une plaque d’écorce de platane près du vieux pont de Poissy. Que faisait-il là ? Cette espèce est classiquement rencontrée sur des falaises calcaires ou des vieux murs en pierre et pas sur les troncs. La proximité immédiate des trois arches du vieux pont explique sans doute sa présence.
J’ai observé cette même espèce à la tombée du jour sur le mur en pierres calcaires d’une maison en Lozère. Connu pour être actif la nuit, il est ici dans son environnement habituel.
Retrouvez un autre cloporte :
Trachelipus rathkii
Sources :
Clé de détermination des Isopodes d’Ile de-France, de Lucien Claivaz
Porcellio spinicornis, fiche descriptive dans l’INPN ( Franck NOEL – 2021)
dimanche 3 décembre 2023
Une rencontre nocturne
Les papillons de nuit virevoltent autour de ma lampe et certains se posent sur le sol de la terrasse. Mais je ne suis pas le seul à les chercher ! Hogna radiata est en chasse. Cette grosse araignée ne construit pas de toile, elle capture ses proies à la course, au hasard de ses déplacements.
Hogna radiata est une espèce méditerranéenne et atlantique. Elle a déjà été repérée dans le sud de l’Ile-de-France. Elle est à rechercher dans les milieux chauds et secs, plutôt rocailleux. On peut la voir toute l’année.
Retrouvez une autre Lycosidae :
Pardosa
Source :
Hogna radiata, fiche descriptive dans l’INPN (A. Canard – 2014)
samedi 2 décembre 2023
La photo mystère en a intrigué plus d’un(e). Ne dirait-on pas une sorte de tique fixée sur le corps de cette cicadelle ? Non, c’est une larve d’hyménoptère Dryinidae qui est responsable de cette excroissance !
La femelle adulte a capturé et paralysé temporairement la cicadelle puis elle a inséré un œuf dans son corps. La petite larve, qui se nourrit de l’hémolymphe de son hôte, provoque en grandissant cette hernie formée par les exuvies des stades larvaires précédents, sa tête restant fixée à l’intérieur du corps de la cicadelle. Lorsqu’elle sera proche de la nymphose, elle finira par se détacher et tissera un cocon de soie sur la végétation ou dans le sol.
Les larves de Dryinidae peuvent aussi être parasitées par d’autres hyménoptères, notamment des Encyrtidae. On parle alors d’hyperparasitisme.
Le représentant le plus connu de la famille des Dryinidae est l’américain Neodryinus typhlocybae, introduit volontairement en 1996 pour contrôler la cicadelle pruineuse, invasive en Europe. Il s’est depuis naturalisé et la nuisance de Metcalfa pruinosa dans les vignes et les vergers méditerranéens est maintenant bien moindre.
Sous une feuille de saule, je rencontre cette cicadelle Typhlocybinae très bizarre. Elle a tout d’une femelle Zygina eburnea, sauf les chaussettes noires aux pattes postérieures qui sont la marque des mâles. En revanche elle ne présente pas les lignes rouges sur les élytres qui en feraient un mâle classique.
On aperçoit par transparence une grosse boule noire sur son flanc, elle aussi est parasitée par un Dryinidae ! Cette cicadelle est en fait un mâle atypique de Zygina eburnea, probablement féminisé par l’effet chimique de la présence du parasite.
Retrouvez un autre hyménoptère parasite :
Microterys
Source :
A review of the biology of the pincer wasps (Hymenoptera Dryinidae) – Eduardi G. Virla, Gustavo Moya-Raygoza, Adalgisa Guglielmino
vendredi 1er décembre 2023
Que se passe-t-il ?
La réponse, demain !
jeudi 30 novembre 2023
Le roc du Baptistou est un site touristique du Sidobre. On y voit un énorme rocher de granit en équilibre sur un autre. Un peu à l’écart, je trouve sous un morceau de tuile cassée au sol cette curieuse araignée de 5mm. La petite barrette blanche au bout du corps et ses tarses clairs me permettent de la déterminer : il s’agit de Liophrurillus flavitarsis, une Phrurolithidae. On la trouve généralement sous une pierre ou un morceau de bois. Son aire de répartition s’étend des rivages de la Méditerranée aux causses du Quercy et à la basse vallée du Rhône.
Retrouvez un autre araignée qui se cache sous des pierres :
Trachyzelotes pedestris
Une autre Phrurolithidae :
Phrurolithus festivus
mercredi 29 novembre 2023
A la recherche du mythique puceron japonais à huit cornes (Tinocallis takachioensis), j’entreprends de retourner toutes les feuilles accessibles de tous les ormes qui bordent le chemin. Cette quête minutieuse sur quelques kilomètres me permet de rencontrer plusieurs cicadelles de la sous-famille des Typhlocybinae. Sur la photo ci-dessus, c’est l’une des 58 espèces européennes du genre Edwardsiana. Pourquoi pas Edwardsiana ulmiphagus, puisqu’elle semble s’alimenter sous cette feuille d’orme ? Mais les spécialistes sont formels, point de salut dans ce genre sans examen des pièces génitales !
Un peu plus loin, je remarque cette larve transparente aux gros poils noirs. On devine une ébauche d’aile couvrant une partie de son flanc. C’est une nymphe du même genre Edwardsiana, me dit un expert. Avec un peu de patience et de savoir-faire, je pourrais en faire l’élevage et attendre l’émergence de l’adulte pour le vérifier. Mais il me faut presser le pas car il se fait tard. J’abandonne cette idée, pour cette fois.
Retrouvez une autre Typhlocybinae :
Zyginella pulchra
mardi 28 novembre 2023
Posé dans l’herbe d’un coteau calcaire, voici Agonopterix palorella, un papillon de nuit de la famille des Depressaridae (10mm enivron). Avec des fils de soie, ses chenilles enroulent les feuilles inférieures des centaurées et se cachent à l’intérieur pour les consommer. On peut observer ce papillon à peu près toute l’année dans les prairies sèches, mais il ne semble pas très commun.
Retrouvez un autre insecte des centaurées :
Chaetorellia jaceae
lundi 27 novembre 2023
Jolie mouche !
Le piège à papillons est en fonctionnement. Sa lumière bleue n’attire pas grand monde en cette nuit froide de novembre. Alors j’inspecte les murs alentour avec ma lampe frontale et je remarque cette mouche. Son thorax gris bleuté taché de noir m’interpelle, elle me rappelle certaines Anthomyiidae mais les taches noires sont différentes. Je finis par la trouver en parcourant les galeries d’une autre famille, les Muscidae.
Il semble que je ne sois pas le seul à avoir observé Helina clara la nuit posée sur un mur. C’est une espèce plutôt sudiste, pas très commune et visible toute l’année. Sa biologie semble très mal connue.
Ici, c’est un mâle, les femelles ont les yeux plus écartés.
Retrouvez une autre Muscidae :
Graphomya maculata
dimanche 26 novembre 2023
Cette petite Miridae (4mm) aux élytres velus est descendue dans mon bac au battage d’un lierre en fleur le long d’un mur. Il s’agit de l’une des formes d’une espèce très commune et d’aspect variable : Pinalitus cervinus. Phytophage, cette punaise se nourrissant sur les bourgeons, les fleurs, les jeunes fruits. On la rencontre souvent sur le tilleul, le noisetier, le frêne et le lierre. Les adultes peuvent être observés toute l’année.
Retrouvez une autre Miridae des arbres :
Malacocoris chlorizans
Source :
Atlas des Miridae de Belgique (Insecta : Heteroptera) – Berend Aukema, Frédéric Chérot,
Gaby Viskens & Jos Bruers
samedi 25 novembre 2023
La xanthie cannellée est venue me rendre visite, je la découvre en ouvrant le matin mon piège lumineux. Plusieurs individus plus ou moins sombres se côtoient, je vous montre ci-dessus le plus contrasté pour une meilleure visibilité des critères.
Cette espèce ressemble beaucoup à Anchoscelis lunosa, une autre noctuelle commune de l’automne.
Comment différencier ces deux espèces ? Chez Agrochola lychnidis, la tache réniforme (en forme de rein) est plus allongée et le bord costal de l’aile est souvent marqué de taches noires. Chez Ancoscelis lunosa, on repère facilement les triangles noirs bien marqués qui prolongent vers le bord de l’aile la ligne pontillée submarginale.
Agrochola lychnidis colonise partout en France les milieux assez chauds, même en ville. Ses chenilles sont polyphages.
Retrouvez une autre noctuelle d’automne :
La noctuelle embrasée
vendredi 24 novembre 2023
Ainsi va le Monde : les transports modernes accentuent le rythme des naturalisations en France d’insectes exotiques.
Les espèces suivantes ont été ajoutées en 2023, au fil de mes découvertes, dans la base de données naturalistes GéoNat’IdF. Vous pouvez retrouver mes reportages sur ces rencontres étonnantes en cliquant sur les liens ci-dessous.
Acanalonia conica est un homoptère nord-américain arrivé en France en 2020. Je l’ai trouvé au bord de la Seine, au parc du peuple de l’herbe.
Phyllonorycter issikii est un lépidoptère Gracillariidae dont la chenille mine les feuilles de tilleul. Cette espèce asiatique a été signalée dans l’est de la France pour la première fois en 2007. Elle gagne vers l’ouest.
Takecallis arundicolens est un puceron d’origine asiatique inféodé aux bambous. Il ne semble pas très commun.
Macrosaccus robiniella est un papillon Gracillariidae américain dont la chenille mine les feuilles de robinier, il a été introduit accidentellement en Suisse en 1983. Il semble d’arrivée très récente en Ile-de-France. Il ne faut pas confondre ses mines avec celles, plus découpées, de Parectopa robiniella.
Japananus hyalinus est une cicadelle invasive d’origine asiatique. Elle est à rechercher dans les jardins botaniques sur les érables japonais !
Hishimonus hamatus a été trouvée en Corse en 2017. Cette cicadelle asiatique est très polyphage. Je la rencontre de plus en plus souvent en Ile-de-France dans toutes sortes d’arbustes.
jeudi 23 novembre 2023
J’aimerais bien trouver un de ces papillons de nuit qui vivent parmi les roseaux et les hautes herbes des berges des étangs car certains sont rares. Alors je tente ma chance à l’aveugle avec mon filet à papillons dans une cariçaie au bord de l’étang de la Galiotte. Je ne remonte aucun papillon, seulement cette petite chenille.
Le dessin particulier de sa tête me fait espérer une détermination facile, mais j’aurai besoin de l’aide de quelques experts pour y parvenir car, si le papillon est assez connu, sa chenille est très peu présente dans les galeries entomologiques. Il s’agit d’un Erebidae, Macrochilo cribrumalis, spécialiste de ce type de milieu. J’essaierai de voir l’adulte en l’attirant la nuit avec une lumière lors de son pic de vol à la fin du mois de juin.
Les chenilles de Macrochilo cribrumalis consomment des laiches, des joncs, des luzules, des roseaux et hiverne dans les tiges de ces plantes.
Retrouvez un autre insecte trouvé dans la même cariçaie :
Le criquet ensanglanté
Un autre Erebidae dont la chenille apprécie les Carex :
La Soyeuse
Sources :
Macrochilo cribrumalis, fiche descriptive dans l’INPN (Y.Baillet – 2018)
Macrochila cribrumalis, dans Oreina
mercredi 22 novembre 2023
Les experts l’affirment : l’avenir du hêtre en région parisienne est bien incertain. Cette essence de situations fraiches supporte fort mal les sécheresses répétées. Et les tendances climatiques actuelles ne poussent pas à l’optimisme. Alors, tant qu’il y a encore des hêtres, profitons de ce beau champignon qui pousse sur le bois mort et les troncs de ces arbres. La collybie visqueuse (Mucidula mucida) est ainsi nommée en raison de la pellicule gélatineuse et luisante qui recouvre son chapeau lorsque le temps est humide.
Retrouvez un autre champignon qui apprécie les hêtres :
Le cèpe de Bordeaux
Source :
Les forêts françaises face au changement climatique, par l’Académie des Sciences -juin 2023
mardi 21 novembre 2023
Novembre, c’est le mois du Plumet !
Ptilophora plumigera est plus fréquent dans l’est de la France mais il a déjà été vu en Ile-de-France. Les œufs sont pondus en novembre et décembre sur les rameaux des érables, souvent à la base des bourgeons.
Ici c’est un mâle, dont on devine les antennes pectinées aux dimensions impressionnantes lorsqu’elles sont déployées.
Retrouvez un autre Notodontidae :
La Porcelaine
lundi 20 novembre 2023
Cette araignée se cachait sous une écorce tombée au sol. Elle fait rapidement le tour de mon bac blanc. La disposition des touffes de poils clairs m’oriente vers le genre Phrurolithus. Trois espèces sont possibles : festivus, minimus et nigrinus. L’examen des genitalia est requis pour les distinguer. Lucien a passé notre trouvaille sous la loupe binoculaire, il s’agit de Phrurolithus festivus.
Il paraît que l’on rencontre les Phrurolithus souvent en compagnie de fourmis et certains prétendent qu’elles sont myrmécomorphes (imitatrices de fourmis). Personnellement, je ne trouve pas la ressemblance frappante, mis à part le corps noir, la silhouette svelte et la célérité. Cela suffit peut-être pour tromper la vigilance de quelques fourmis bonnes à manger.
Retrouvez une autre araignée myrmécomorphe :
Leptorchestes berolinensis
Source :
Phrurolithus festivus, fiche descriptive dans l’INPN (A. Canard – 2014)
dimanche 19 novembre 2023
Les menthes à feuilles rondes de ce fossé au bord de la route abriteraient-elles quelques insectes ? C’est un papillon de nuit que je récupère au battage ! Je n’avais encore jamais vu Mythimna unipuncta, pourtant cette noctuelle est commune dans la moitié sud de la France et sur la façade atlantique.
Cette migratrice polyphage, lorsqu’elle pullule, peut faire de gros dégâts aux cultures. Ses chenilles dévorent notamment les feuilles des maïs et peuvent détruire des prairies temporaires. L’espèce compte trois générations par an.
Retrouvez un autre Mythimna :
Le L blanc
Source :
Mythimna unipuncta, par e-phytia
samedi 18 novembre 2023
Ce puceron bicolore aux yeux rouges trouvé au revers d’une feuille d’orme a vraiment un look étonnant.
Cette vue en contre-jour montre les quatre paires de tubercules qu’il porte sur le dessus du thorax et de l’abdomen. Cette particularité ainsi que les taches sur les nervures des ailes sont caractéristiques de l’espèce Tinocallis takachioensis, Ce puceron d’origine asiatique est inféodé aux ormes. Il est très probablement arrivé en Europe avec des bonsaïs importés. En France, il a été repéré pour la première fois en 1986.
La coccinelle rose est connue comme prédatrice de ce puceron.
Retrouvez un autre insecte asiatique sans doute arrivé avec des bonsaïs en Europe :
Hishimonus hamatus
Sources :
Tinocallis takachihoensis, par Influential points
New records of an alien aphid species Tinocallis (Sappocallis) takachihoensis from countries in central and northern Europe (Hemiptera, Aphididae, Calaphidinae) – Mariusz Kanturski, Yerim Lee, Łukasz Depa
vendredi 17 novembre 2023
L’arboretum de la forêt régionale de La Roche-Guyon est un lieu de promenade très agréable. On y accède à pied par une majestueuse allée de cèdres depuis le parking sur la route des Crêtes.
Dans la collection d’érables, un bel érable japonais (Acer palmatum) retient mon attention. Vais-je y trouver des insectes intéressants ? Quelques cicadelles se cachent sous les feuilles. Parmi elles, cet étrange « long-museau » tombé dans mon bac de battage me laisse prendre une photo avant de s’envoler. Il s’agit d’une espèce asiatique invasive, Japananus hyalinus, de la sous-famille des Deltocephalinae. Au Japon où elle est indigène, elle vit sur Acer palmatum.
Cet insecte a été repéré dans des jardins botaniques à Washington dès 1897. Il est maintenant cosmopolite, présent un peu partout en Amérique du Nord et en Europe. On peut le rencontrer sur de nombreuses espèces d’érables, dont l’érable champêtre.
J’ai croisé également Japananus hyalinus au parc de La Villette sur un érable trident (Acer buergerianum).
Retrouvez une autre cicadelle asiatique :
Hishimonus hamatus
Source :
Des intrus venus d’Orient – Alain Gareau
jeudi 16 novembre 2023
Ce drôle de papillon venu à la lumière est Chesias legatella, un membre de la famille des Geometridae. On le reconnaît à la bande claire continue de la base à l’apex de l’aile antérieure, près de la côte.
La chenille de cette espèce se nourrit en été sur les genêts à balais (Cytisus scoparius) et le papillon vole en octobre et novembre.
Retrouvez un autre insecte des genêts :
Arytaina genistae
mercredi 15 novembre 2023
Sur l’ancien champ de tir en forêt de Saint-Germain-en-Laye, le sol sec et sableux est favorable aux vipérines et par endroits elles tapissent le sol.
Cette vipérine anormale qu’on dirait croisée avec un brocoli est colonisée et entièrement déformée par Aceria echii, un acarien inféodé à la vipérine commune, Echium vulgare.
Aceria echii, espèce d’Europe centrale, semble en France limitée à la moitié nord.
Retrouvez un insecte qui vit aux dépens de la vipérine :
Dialectica scalariella
Un autre Aceria :
Aceria genistae
mardi 14 novembre 2023
Voici une araignée forestière de grande taille que l’on peut rencontrer jusqu’en automne. Araneus angulatus chasse en hauteur sur une toile de 60 à 70 cm tissée entre des supports distants parfois de plusieurs mètres. Son activité est plutôt nocturne. Cette espèce est assez commune en Ile-de-France. J’ai trouvé celle-ci dans une lande à callunes en forêt de Rambouillet.
Retrouvez une autre araignée à bosses :
Gibbaranea bituberculata
Sources :
Araneus angulatus, fiche descriptive dans l’INPN (A.Carnard – 20214)
Les araignées à toile géométrique de la région PACA, de Françoise Drouard
lundi 13 novembre 2023
J’adore la silhouette tourmentée des vieux poiriers que l’on voit encore dans les campagnes. Celui-ci marque l’angle d’un jardin. Sous la ramure de cet arbre généreux, le sol est jonché de poires. Curieusement, du côté du pré à vaches, il n’y en a aucune.
Les belles lisses poires de mon enfance !
Elles sont superbes, ces poires. Dans le village, on les appelle « poires de Curé ». C’est une ancienne variété qui a été très en vogue au 19ème et au 20ème siècle. Elle est encore commercialisée par quelques pépiniéristes.
Voici ce qu’en dit André Leroy dans son Dictionnaire de pomologie (1867) :
« Vers 1760, un M. Leroy, curé de Villiers-en-Brenne, rencontra non loin de son presbytère, dans les bois de Fromenteau, à un kilomètre du château de ce nom, un poirier sauvage dont le fruit lui parut assez remarquable pour que l’idée lui vint de la propager. Il en greffa dans une vigne attenant à son jardin, et c’est de là que sont sortis toujours en s’améliorant, en se perfectionnant, les innombrables poiriers qui ont peuplé tous les environs. […] Cette nouvelle espèce de poirier s’était rapidement répandue, et le mérite de son fruit n’avait pas tardé d’être apprécié, puisque dès avant notre première Révolution, le ministre Amelot de Chaillou, qui avait des domaines dans la paroisse de Villiers, ne manquait pas de s’en faire envoyer chaque année pour sa table. »
La poire de Curé, très ferme, est, paraît-il, la meilleure des poires à cuire. Il fallait que j’expérimente !
Voici ma recette :
Vous m’en direz des nouvelles !
Source :
Dictionnaire de pomologie Tome 1 – poires A à C – André LEROY (1867)
dimanche 12 novembre 2023
La belle découverte !
Cette punaise au look étonnant observé sur un coteau calcaire est Phymata crassipes, de la famille des Reduviidae. Le dernier article des antennes, long et cylindrique, indique que c’est un mâle.
Ses fortes pattes antérieures se referment en pince comme celles de la mante religieuse. Son étreinte doit être redoutable ! Au repos, ses antennes se rangent dans une gouttière sous l’avancée du pronotum.
Phymata crassipes apprécie les milieux secs et ensoleillés. Cette punaise se cache dans les inflorescences des plantes basses et capture des insectes pollinisateurs, abeilles et papillons notamment, à l’aide de ses pattes ravisseuses.
Les adultes peuvent hiverner.
Retrouvez une autre Reduviidae :
Rhinocoris annulatus
samedi 11 novembre 2023
Le dessous d’une feuille de chêne au parc de Gourjade présente des plages pointillées de noir. Je réalise dans l’écran de mon appareil photo que ce sont des œufs dressés, fixés par leur base à l’épiderme de la feuille. Ils ont une forme en fuseau et sont operculés à leur sommet.
Un peu plus loin, je découvre quelques larves environnées de leur déjections noires. Cet aspect me rappelle fortement les dégâts du tigre du poirier, Stephanitis pyri. Il y aurait donc des tigres sur les chênes maintenant ?
Voici un adulte. C’est bien un tigre ! Une recherche rapide me fournit l’explication : Corythucha arcuata, espèce invasive d’origine nord-américaine est arrivée en France en 2017 dans la région de Toulouse. Elle est désormais présente dans tout le quart sud-ouest de la France ainsi que dans la région lyonnaise.
Corythucha arcuata vit sur les chênes et il semble s’être très bien adapté à de nombreuses espèces européennes du genre Quercus, mais il n’attaque apparemment pas le chêne vert.
Retrouvez un autre Corythucha :
Corythucha ciliata
Source :
Punaise réticulée du chêne, par e-phytia
vendredi 10 novembre 2023
En examinant au matin le contenu de mon piège lumineux, je trouve cette noctuelle que je prends au début pour une Mythimna. Mais je n’en trouve aucune avec ces motifs. Il s’agit en fait d’une espèce d’un genre voisin, Leucania loreyi, typique du sud de la France et des rivages atlantiques. Comme elle est migratrice, elle s’aventure parfois plus au nord ou plus loin des côtes. Son pic de vol est fin octobre.
Ses chenilles consomment toutes sortes de graminées sauvages, mais aussi le blé, le maïs, le sorgho et le riz. Cosmopolite, elle est présente même dans l’hémisphère sud, en Afrique du sud, à Madagascar, en Australie.
Retrouvez une autre noctuelle migratrice :
La noctuelle de la cardère
jeudi 9 novembre 2023
Pour un fois, ce n’est pas un frelon asiatique qui vient se restaurer sur le lierre en fleur. Mais ce frelon européen est bizarre, je le trouve svelte. Comptons les articles des antennes : il y en a 13 et non 12, c’est un mâle !
Le dessous des articles antennaires est orné de petits tubercules donnant aux antennes un profil crénelé. Ces tyloïdes ont un rôle dans la reconnaissance sexuelle, via l’émission de phéromones. Dans la famille des Vespidae, où l’on trouve les guêpes et les frelons, le nombre et la forme des tyloïdes, apanage des mâles, est un critère de détermination des espèces.
Retrouvez un autre hyménoptère butineur du lierre :
La collète du lierre
Source :
Hyménoptères vespiformes – L. Berland (Faune de France 19)
Antennal glands in male bees: structures for sexual communication by pheromones?
Roberto ROMANIa, Nunzio ISIDORO, Paola RIOLO, Ferdinando BIN
mercredi 8 novembre 2023
Je récupère cette belle araignée en passant mon filet dans une touffe de bruyère à quatre angles. Le dessin très particulier de sa face me permet d’identifier l’espèce Oxyopes ramosus. Mon individu a les pédipalpes fins d’une femelle.
Voici un mâle adulte de la même espèce, trouvé un peu plus loin, reconnaissable à ses pédipalpes volumineux.
Oxyopes ramosus ne tisse pas de toile, mais chasse à l’affût cachée dans les callunes et les bruyères. Elle bondit pour capturer ses proies. En Ile-de-France, on peut l’observer dans les landes des massifs forestiers de Fontainebleau et de Rambouillet.
Mes photos faites, je relâche bien sûr ces araignées dans leur milieu naturel.
Retrouvez quelques insectes des bruyères et des callunes :
Pachycnemia hippocastanaria
Cryptocephalus biguttatus
Zygina rubrovittata
mardi 7 novembre 2023
Il y a une bête sur mon basilic !
Il me faut y regarder de près pour comprendre que c’est une cicadelle. Agallia consobrina ne mesure en effet que 3mm. Cette Cicadellidae de la sous-famille des Agalliinae est assez commune et vit sur des plantes basses. Elle peut être observée toute l’année. Je l’ai déjà vue dans des prairies sur un gaillet gratteron et une autre fois sur un géranium vivace.
Retrouvez une autre cicadelle :
La cicadelle de l’orme
Source :
Agallia consobrina, par British Bugs
lundi 6 novembre 2023
Je lève ce papillon de nuit au vol hésitant en foulant l’herbe d’un bord de champ de colza. Ce joli Crambidae est Hellula undalis, la nymphule ondée, dont les chenilles consomment justement des Brassicaceae.
Cet individu plus blond butine une fleur de menthe à feuilles rondes.
Hellula undalis vole d’avril jusqu’à la mi-novembre, avec un pic fin octobre. Cette espèce méridionale est occasionnelle dans la moitié nord de la France.
Retrouvez un autre Crambidae des champs :
La pyrale du maïs
dimanche 5 novembre 2023
Cette mouche passe de fleur en fleur sur une touffe de lycope d’Europe. La base des antennes orange et l’abdomen rouge et noir saupoudré de pruine blanche me permettent de reconnaître Peleteria iavana, un diptère Tachinidae que l’on peut observer de mai à novembre. Je l’ai déjà vue butiner les fleurs des lierres.
Sa biologie est bien peu connue, ses larves parasitent sans doute des chenilles de noctuelles mais on ignore lesquelles.
Retrouvez une autre mouche Tachinidae :
Phasia aurigera
Source :
How to split Tachina fera type tachinids in photos, dans Tachinid Recording Sheme
samedi 4 novembre 2023
J’ai trouvé une drôle de petite bête plate (3mm) au bord d’un champ. Ne dirait-on pas un tigre ?
Son pronotum est marqué de deux carènes longitudinales seulement, et non trois, il me faut donc chercher ailleurs. Là, je découvre l’existence d’une toute petite famille d’hétéroptères, les Piesmatidae. Celui-ci est Piesma maculatum. Cette espèce n’est pas rare, mais elle manquait dans la base de données régionale d’Ile-de-France.
Piesma maculatum vit essentiellement sur les Amaranthaceae, en particulier les chénopodes. Il peut se nourrir sur les betteraves, mais n’occasionne pas de dégâts sensibles en piquant cette plante avec son rostre. Il ne transmet pas non plus les virus des jaunisses des betteraves, ce qui est le fait de plusieurs espèces de pucerons.
Pour comparer, voici des tigres (famille des Tingidae) :
Tingis auriculata
Tingis cardui
Source :
Revision of Palaearctic Piesmatidae – Von Ernst HEISS and Jean PERICART
vendredi 3 novembre 2023
Avec une taille approchant le centimètre, Cicadella viridis est l’une des plus grosses cicadelles de France. Elle affectionne les bords des mares et des étangs. Celle-ci, une femelle, est posée sur une feuille de laîche près de l’étang de Plaisir en forêt de Sainte-Appoline.
Et voici le mâle, aux ailes d’un beau bleu sombre.
Cette photo d’un couple en approche montre la différence de taille entre le mâle et la femelle. Les proportions sont différentes ainsi que la forme des élytres.
Couple de Cicadella viridis – Plaisir © Gilles Carcassès
Les larves de cette espèce arborent un très beau pyjama à rayures !
Retrouvez un autre homoptère vert :
Tettigometra virescens
jeudi 2 novembre 2023
Cette chose intrigante trouvée sur une feuille d’aubépine est en fait animée. Sur cette photo, on distingue sa tête brune et trois courtes pattes thoraciques. Il s’agit d’une fausse chenille, la larve de la tenthrède Caliroa cerasi. Celle-ci vit sur les rosacées arbustives et les arbres fruitiers. Les larves broutent l’épiderme supérieur des feuilles. Ces fausses chenilles observées en automne sont de la deuxième génération annuelle.
Retrouvez une autre larve de tenthrède :
Nematus septentrionalis
Source :
Caliroa cerasi, par e-phytia
mercredi 1er novembre 2023
Quelle est cette petite chose sur une feuille d’aubépine?
La réponse, demain !