Nature Yvelines – Le blog de Gilles, ces 365 derniers jours

Le blog de Gilles



mercredi 7 février 2024

  • Caloptilia fidella
    Caloptilia fidella – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Je secoue quelques rameaux d’un lierre grimpant sur le tronc d’un micocoulier de Provence. Ce petit papillon de nuit s’est posé au fond de mon bac. Il me faut une photo de profil pour l’identifier mais l’animal est nerveux, il volète en tous sens. Je lui fais de l’ombre avec ma main pour le calmer.

    Caloptilia fidella – Cannes © Gilles Carcassès

    Ma vue de profil, prise juste avant son envol définitif, n’est pas des plus réussies mais elle montre le dessin des ailes et les longues écailles marron qui garnissent les tibias médians. Pas de doute, c’est Caloptilia fidella, un Gracillariidae dont les chenilles sont connues pour miner les feuilles des houblons. Cette espèce mine à l’occasion les feuilles des micocouliers qui appartiennent aussi à la famille des Cannabaceae.

    Ce papillon que l’on voit d’habitude en été me paraît bigrement en avance, même pour la Côte d’Azur. Il n’y a plus de saisons !

    Caloptilia fidella a déjà été vu une fois en Ile-de-France en fond de vallée dans une zone naturelle, donc en lien avec du houblon. Je connais des sites au bord de la Seine où le houblon est particulièrement abondant. J’irai en septembre à la recherche des mines de ce Caloptilia pour tenter un élevage et faire de meilleures photos.

    Retrouvez un autre Gracillariidae :

    Dialectica scalariella


mardi 6 février 2024

  • Thaumetopoea pityocampa, la Processionnaire du pin
    Toile collective de Thaumetopoea pityocampa – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    La brume du matin a déposé de fines gouttelettes de rosée sur les toiles collectives des chenilles processionnaires du pin. Les premiers rayons de soleil les mettent en beauté. Ces cocons de soie les protègent du froid pendant l’hiver.

    Chenilles de de Thaumetopoea pityocampa – Cergy (95) © Gilles Carcassès

    Dès le début du mois de février, les chenilles quittent leur toile, descendent en procession le long du tronc, et cherchent une cachette dans le sol pour se nymphoser.

    Thaumetopoea pityocampa mâle – Bierre-en-Morvan © Gilles Carcassès

    Les papillons émergent dès le début de l’été. Ils volent de mi-juin à mi-août dans notre région.

    Thaumetopoea pityocampa est une espèce méridionale qui gagne chaque année du terrain vers le nord. Elle a désormais dépassé les limites de l’Ile-de-France.

    Quand la chenille se sent agressée, elle libère dans l’air de grandes quantités de poils barbelés très fins qui se fichent dans la peau et les muqueuses et libèrent en se cassant une toxine, la thaumetopoéine. Celle-ci provoque des réactions allergiques cutanées, oculaires et respiratoires. Il est donc préférable de ne pas les toucher ni même de s’en approcher de trop près. Les nids d’hiver restent urticants après le départ des chenilles.

    Pour réguler les populations de cet encombrant hôte des pins, des cèdres et des sapins de Douglas, la pose de nichoirs à mésanges est efficace.

    Retrouvez les mésanges à l’œuvre dans cet article :

    La mésange et la processionnaire

    En savoir plus sur la processionnaire du pin (cycle biologique, dégâts et risques, moyens de lutte) :

    La Processionnaire du pin, par e-phytia


lundi 5 février 2024

  • Deux Blissidae
    Dimorphopterus spinolae – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès
    Ischnodemus sabuleti – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Les Blissidae sont une toute petite famille de punaises qui comprend 5 espèces en France métropolitaine. En voici deux, trouvées dans les Yvelines. Les individus ci-dessus sont de forme brachyptère, c’est-à-dire que leurs ailes sont réduites. Ces deux espèces, Dimorphopterus spinolae et Ischnodemus sabuleti, se ressemblent beaucoup mais les dessins de leurs ailes sont différents.

    On les trouve sur leurs plantes hôtes, des Poaceae, Cyperaceae et Typhaceae de grande taille des genres Ammophila, Calamagrostis, Leymus, Arrhenatherum, Carex, Deschampsia, Elytrigia, Glyceria, Phalaris, Phragmites, Sparganium, Typha (en français oyat, roseau des bois, fromental, glycérie, baldingère, roseau, rubanier, massette). Ce sont essentiellement des plantes de zones humides.

    Je n’ai jamais trouvé Dimorphopterus spinolae que sur Calamagrostis epigejos, le roseau des bois, en situation sèche.

    Et je ne connais qu’une station de l’espèce Ischnodemus sabuleti sur quelques touffes de Brachypodium sylvaticum, qui n’est a priori pas une plante hôte. Les Glyceria, Phalaris, Phragmites, Sparganium et Typha qui poussent en abondance sur la rive de la Seine ne sont cependant pas loin.

    Source :

    Zicrona (2020) – Liste des hétéroptères de France métropolitaine (Hemiptera : Heteroptera)


dimanche 4 février 2024

  • Asellus aquaticus, l’Aselle d’eau douce
    Asellus aquaticus – lac de Créteil (94) © Gilles Carcassès

    L’aselle d’eau douce est un crustacé isopode de mœurs aquatiques. On le dit d’origine asiatique et on ne sait pas précisément dater son arrivée en France. J’ai trouvé quelques enregistrements dès 1977 mais les premières données significatives dans l’INPN commencent à la fin des années 1990. On reconnaît Asellus aquaticus aux deux taches blanches sur la tête (à gauche sur la photo).

    Cette espèce qui supporte les eaux polluées est maintenant présente dans la plupart des cours d’eau et étangs d’Europe. Les poissons et oiseaux aquatiques en sont friands et régulent naturellement ses populations.

    L’aselle d’eau douce est active la nuit et consomme des débris végétaux.

    Retrouvez un autre arthropode aquatique naturalisé :

    La crevette tueuse du Danube

    Sources :

    CRUSTACES ISOPODES, par Jean-Paul HENRY et Guy MAGNIEZ

    Asellus aquaticus, dans DORIS


samedi 3 février 2024

vendredi 2 février 2024

  • Cecilioides acicula, l’Aiguillette commune
    Cecilioides acicula – Gagny (93) © Lucien Claivaz

    On trouve parfois des coquilles de cet intrigant escargot (4mm) dans des taupinières. Cecilioides acicula est une espèce fouisseuse rarement observée en surface. Lucien a eu le flair de trouver dans son jardin un individu vivant, en retournant une grosse pierre de meulière. Ne cherchez pas à croiser son regard, l’aiguillette commune est aveugle. La vue ne lui serait pas utile dans les profondeurs du sol.

    Mais que cherche-t-il dans le sol ?

    Ce mollusque nécrophage se nourrit de moisissures à la surface de vieux ossements. La concentration de coquilles dans des fouilles archéologiques peut indiquer l’emplacement de sépultures dont les ossements ont été totalement dégradés. Cecilioides acicula serait apparu en France à l’époque gallo-romaine. En revanche, en raison de son caractère fouisseur, sa présence dans le sol ne donne aucune indication stratigraphique.

    Retrouvez une autre espèce nécrophage :

    Le Zombie à pattes bleues

    Source :

    Mourir autour de la naissance à Avtricvm au IIe et IIIe siècles – Archéo 18, ville de Chartres


jeudi 1er février 2024

mercredi 31 janvier 2024

  • Rabdophaga rosaria
    Au bord de la Seine -Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

    Je ne connaissais pas le chemin de halage à Triel-sur-Seine. J’ai testé, c’est pittoresque. On longe une immense carrière. Le site est protégé par un portail solidement cadenassé. Mais il manque deux barreaux… Et surtout il n’y a pas de clôture !

    Galle de Rabdophaga rosaria – Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

    Sur la berge du bras des Morteaux, je trouve au sommet d’une branche d’osier ce joli bouquet de feuilles sèches en forme de rose épanouie. C’est la galle de Rabdophaga rosaria, un diptère Cecidomyiidae qui transforme à son bénéfice un bourgeon terminal de saule. Sa larve consomme l’intérieur de la galle et y passe l’hiver bien à l’abri.

    Retrouvez une autre galle de Cecidomyiidae :

    La galle des fruits de la carotte

    Source :

    Rhabdophaga rosaria, par Plant Parasites of Europe


mardi 30 janvier 2024

  • Silpha tristis, le Silphe triste
    Sylpha tristis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Oh, un demi lapin !

    Le reste d’un lapin gît au bord du chemin, un renard en est sans doute la cause. Voilà une bonne aubaine pour observer d’éventuels nécrophages. Je n’ai même pas à chercher un bâton pour retourner cette dépouille. Une grosse larve pose pour le photographe !

    Celle-ci est bien typique et je n’ai pas de difficulté à identifier l’espèce Silpha tristis, un coléoptère Silphidae.

    Les larves de Silpha se nourrissent de charognes de grands animaux (au moins 300g) laissant aux Nicrophorus les cadavres d’animaux plus petits.

    Retrouvez un autre Silpha :

    Le Silphe clochette

    Un autre nécrophage :

    Thanatophilus sinuatus

    Source :

    Silpha tristis, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon -2022)


lundi 29 janvier 2024

  • Neanura muscorum
    Neanura muscorum – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Près de l’étang du Corra, je soulève l’écorce d’un tronc de pin pourri couché dans l’herbe. Ce curieux animal de 3mm est en train de contourner un escargot minuscule. Il est étonnamment boudiné et possède deux antennes courtes et épaisses. La position des tubercules saillants sur son derrière me permet de le déterminer, il s’agit de Neanura muscorum, un collembole qui se nourrit de champignons du bois mort. C’est une espèce commune présente en Europe, Asie, Amérique du Nord, Inde, Australie. Pour éloigner ses prédateurs, il est capable de sécréter des gouttelettes d’un liquide répulsif à leur approche.

    Retrouvez un autre collembole :

    Tomocerus minor

    Sources :

    Le site collembola.org de Frans Janssens

    Sécrétion de Neanura muscorum, une vidéo de Philippe Lebeaux


dimanche 28 janvier 2024

  • Visite du lac de Créteil et de ses environs

    J’étais convié en ce dernier samedi de janvier à participer à la visite nature organisée par le Collectif du lac de Créteil. J’ai montré des petites bêtes à toutes celles et tous ceux, novices ou pas, qui semblaient s’y intéresser.

    C’est une drôle d’idée de programmer ce rendez-vous annuel en janvier, mais en fait il a fait très beau et les insectes encore engourdis par le froid de la nuit se sont très bien prêtés à mes démonstrations.

    Les visiteurs – mairie de Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Sur le parvis de l’hôtel de ville

    Voici ce que j’ai observé dans les jardinières de la place Salvador Allende.

    Cyphostethus tristriatus – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Cyphostethus tristriatus, magnifique punaise de la famille des Acanthosomatidae, pique pour se nourrir les baies des genévriers. Depuis 2000, on la trouve aussi dans les thuyas et les cyprès des jardins.

    Takecallis arundicolens – Créteil © Gilles Carcassès

    Les bambous nains hébergent parfois des pucerons d’origine asiatique. C’est le cas de celui-ci. Takecallis arundicolens est reconnaissable à ses nervures soulignées de noir et à la cauda noire au bout de son abdomen. C’est la deuxième observation de cette espèce dans la base de données naturalistes d’Ile-de-France, GéoNat’IdF.

    Stachys byzantina – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    La rosée a déposé des gouttelettes sur les feuilles des Stachys. Avec d’autres photographes, je me suis amusé à observer leur effet de loupe sur les poils hydrophobes de ces feuilles.

    Au bord du lac, dans un if

    Le groupe s’est ébranlé en direction du lac. Un if m’a permis de montrer les insectes qui hivernent parmi ses aiguilles.

    Rhaphigaster nebulosa – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Rhaphigaster nebulosa doit son nom de punaise nébuleuse aux petits nuages noirs qui ornent la partie membraneuse de ses ailes. Cette espèce très commune est polyphage, elle se nourrit de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes. L’hiver, on peut la rencontrer cachée sous les écorces décollées, dans le lierre ou dans les conifères.

    Viridicerus ustulatus – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Viridicerus ustulatus est une cicadelle inféodée aux peupliers, elle passe l’hiver dans les ifs. Elle est peu souvent observée.

    Zyginella pulchra – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Zyginella pulchra, hôte régulier des conifères en hiver, vit aux beaux jours dans les érables. Cette petite cicadelle fait partie de la sous-famille des Typhlocybinae. Je l’identifie au point noir situé à l’apex de l’aile.

    Retrouvez les portraits de ces insectes :

    Cyphostethus tristriatus

    Takecallis arundicolens

    Rhaphigaster nebulosa

    Viridicerus ustulatus

    Zyginella pulchra


samedi 27 janvier 2024

  • Xanthochilus saturnius
    Xanthochilus saturnius – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Je découvre cette magnifique punaise en soulevant une écorce d’eucalyptus. Comme elle ressemble à Rhyparochromus vulgaris, elle pourrait faire partie de la famille des Rhyparochromidae. Je cerne le genre en explorant les photos des membres de cette famille dans les galeries sur internet : c’est un Xanthochilus, autrefois considéré comme un sous-genre de Rhyparochromus.

    Xanthochilus saturnius – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    La vue de profil montre un rostre très long, atteignant les hanches des pattes postérieures, c’est donc Xanthochilus saturnius, une espèce typiquement méditerranéenne, également présente sur la côte ouest des Etats-Unis depuis 2006.

    Les plantes hôtes de cette espèce sont des Lamiaceae, notamment les Stachys, et des Scrophulariaceae, comme les Verbascum.

    Retrouvez un autre Rhyparochromidae :

    Beosus maritimus


vendredi 26 janvier 2024

  • Mycomya
    Mycomya sp. Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    J’inspecte les branchages d’un vieux pyracantha au bord de l’étang du Corra. La chasse est maigre, juste un moucheron. Celui-ci est d’assez belle taille et la nervation alaire me semble particulière. Allez, je me lance, pour une fois je vais essayer d’identifier un moucheron.

    J’arrive jusqu’au genre Mycomya, dans la famille des Mycetophilidae. Il existe 44 espèces dans ce genre en France et la clé de détermination que j’ai trouvée est trop ardue pour moi, elle me permet seulement d’éliminer quelques espèces. J’en resterai donc au genre. Son gros abdomen me fait penser que c’est une femelle.

    Les larves des Mycomya consomment des champignons, notamment ceux qui poussent sur le bois.

    Les spécialistes, pour les déterminer, comparent l’anatomie des pièces génitales et font des analyses de leur ADN. Il est assez facile de se procurer des adultes en collectant des champignons ou du bois pourri et en les plaçant dans des boîtes d’élevage.

    Retrouvez un autre moucheron :

    Sphaeromias pictus


jeudi 25 janvier 2024

mercredi 24 janvier 2024

  • Phytomyza glechomae
    Mine de Phytomyza glechomae – parc du peuple de l’herbe à Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

    Je scrute un tapis de lierre terrestre (Glechoma hederacea) et je trouve une feuille présentant une mine. Eclairée en contre-jour, la feuille laisse deviner le trajet de l’insecte mineur. Le couloir est d’abord étroit sous l’épiderme supérieur, il s’élargit en tache puis devient moins visible. La larve s’est enfoncée plus profondément dans l’épaisseur de la feuille.

    Mine de Phytomyza glechomae – parc du peuple de l’herbe à Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

    L’insecte finit son voyage nourricier sous l’épiderme de la face inférieure. Je reconnais à ces détails la trace d’un diptère Agromyzidae, Phytomyza glechomae, qui est justement inféodé à cette plante. Normalement la larve se nymphose à l’extérieur de la feuille, ici la pupe est restée en partie dans la mine. Je place la feuille dans un bocal aéré dans ma véranda. Peut-être aurai-je la surprise de voir l’adulte au printemps ?

    Retrouvez une autre mine de Phytomyza :

    La mineuse du scolopendre

    Source :

    Phytomyza glechomae, par Plant Parasites of Europe


mardi 23 janvier 2024

  • Stigmella aurella
    Stigmella aurella- Poissy © Gilles Carcassès

    L’histoire commence par un œuf pondu par un tout petit papillon de nuit de la famille des Nepticulidae sur le dessus d’une feuille de ronce. On distingue ce qui reste de sa coquille, à droite sur la photo ci-dessus. Une minuscule chenille en sort, ronge l’épiderme et creuse une galerie. Celle-ci dessine un serpentin blanc sur la feuille. A mesure que la chenille grandit, la mine s’élargit. Les taches noires que l’on voit dans la mine par transparence sous l’épiderme sont ses excréments (les spécialistes disent le frass).

    Stigmella aurella- Poissy © Gilles Carcassès

    A la fin de son parcours la chenille se nymphose puis le papillon émerge. Ci-dessous sur cette foliole de ronce deux mines se sont croisées. J’imagine que la chenille qui venait de la gauche a cédé le passage. La traversée de la nervure médiane par l’une d’elle, à l’évidence, n’a pas été un problème. Comme la ligne de frass occupe au moins la moitié de la largeur de la mine, il s’agit de l’espèce Stigmella aurella

    Stigmella aurella mine les feuilles de certaines Rosaceae, comme les ronces, les fraisiers, les benoîtes et les aigremoines.

    Retrouvez un autre Stigmella :

    Stigmella aceris

    Source :

    Stigmella aurella, dans Plant parasites of Europe


lundi 22 janvier 2024

  • Machilinus rupestris
    Machilinus rupestris – Saint-Paul-Trois-Chateaux (26) © Gilles Carcassès

    Alerte, les rochers sont vivants !

    Lorsque je m’approche, ça grouille ! Des dizaines de petites bêtes furtives courent et sautent se réfugier dans des fissures puis reviennent se chauffer au soleil et se fondre dans le décor lorsque l’intrus est parti. Celle-ci est passée en trombe sous mon objectif dans une mémorable partie de cache-cache, me laissant la gloire d’une photo un peu floue mais suffisante pour déterminer l’espèce. Il s’agit de Machilinus rupestris, l’unique représentant en France de la famille des Meinertellidae dans l’ordre des Archeognatha. Si leurs cousins de l’autre famille, celle des Machilidae, semblent fuir la lumière, cette espèce est active le jour sur la rocaille en plein soleil.

    Je n’ai pas trouvé d’informations sur le mode de vie de Machilinus rupestris. Cet insecte est généralement observé sur des rochers, il se nourrit probablement de mousses et de lichens, et peut-être d’autres matières organiques.

    La Drôme semble constituer la limite septentrionale de cette espèce méditerranéenne. Les dates d’observations sur GBIF montrent que Machilinus rupestris peut être observé toute l’année.

    Retrouvez un autre Archeognatha :

    Lespismachilis y-signata

    Source :

    Machilinus rupestris, dans GBIF


dimanche 21 janvier 2024

  • Ferdinandea cuprea

    Voici pour attendre les beaux jours, le portrait d’une bien jolie mouche estivale.

    Ferdinandea cuprea- Hanvec (29) © Gilles Carcassès

    Ferdinadea cuprea est assurément l’un de nos plus beaux syrphes. Celui-ci, vu dans la forêt du Cranou au mois d’août, butinait des centaurées dans une allée ensoleillée bordée de fougères.

    Ferdinandea cuprea- Hanvec (29) © Gilles Carcassès

    Pour reconnaître cette espèce, il faut observer la face entièrement jaune ainsi que l’arista noire sur l’antenne.

    Les larves de Ferdinandea cuprea se nourrissent de matières végétales en décomposition, notamment dans les cavités des vieux arbres.

    Retrouvez un autre syrphe forestier de même écologie :

    Callicera aurata

    Sources :

    Ferdinandea cuprea, fiche descriptive dans l’INPN (Thomas Lebard -2021)

    Syrphes de Belgique et des Pays-Bas, par André Schulten


samedi 20 janvier 2024

vendredi 19 janvier 2024

  • Coptotriche marginea
    Coptotriche marginea – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Ces feuilles de ronce ont une allure inhabituelle. Chaque tache blanche est en fait l’œuvre d’une chenille qui a creusé sa galerie dans l’épaisseur de la feuille. La clé des mines sur les feuilles de Rubus (voir dans les sources) me permet d’arriver à Coptotriche marginea, un microlépidoptère de la famille des Tischeriidae. Les chenilles hivernent dans leurs mines et les premiers papillons apparaissent en avril.

    Coptotriche marginea – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Le toit des mines est déchiré, des mésanges sans doute sont passées par là.

    Je soumets ma détermination sur British leafminers, un groupe facebook anglais spécialisé que je viens de rejoindre. Ma proposition est validée, ils doivent avoir les mêmes chez eux. Vérification faite sur GBIF, cette espèce européenne est également présente en Grande-Bretagne.

    Retrouvez une autre mineuse de feuilles :

    Macrosaccus robiniella

    Sources :

    Rubus, clé dichotomique pour les mineuses, dans Plant Parasites of Europe

    Coptotriche marginea, dans microlepidoptera.nl


jeudi 18 janvier 2024

  • Pherbellia cinerella
    Pherbellia cinerella – Crespières © Gilles Carcassès

    Je passe le filet un peu au hasard dans les herbes sèches d’un coteau calcaire. Je récupère ainsi Mocydia crocea, une bien jolie cicadelle et cette mouche à la tête ornée.

    Le bord externe des ailes ombré me met sur sur la piste de Pherbellia cinerella, de la famille des Sciomyzidae. C’est une espèce typique de ce genre de milieu ouvert bien exposé, elle y chasse les escargots que ses larves parasitent. On peut la voir toute l’année.

    Retrouvez une autre Sciomyzidae parasite d’escargots terrestres :

    Salticella fasciata


mercredi 17 janvier 2024

  • Hypoxylon fragiforme
    Hypoxylon fragiforme – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Un vieux hêtre a perdu une grosse branche. La partie exposée à la pluie se couvre de mousses, ici des Hypnum cupressiforme. Et partout sur l’écorce fructifient ces petits champignons dont la rondeur et la couleur me rappellent les daldinies fréquentes sur le bois mort de frêne.

    Hypoxylon fragiforme – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    A l’évidence, c’est une autre espèce. Souvent trouvé sur le hêtre, Hypoxylon fragiforme forme de petites boules brunes verruqueuses qui noircissent en vieillissant. Le nom d’espèce de ce champignon évoque sa ressemblance avec des fraises.

    Hypoxylon fragiforme – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    J’en ai coupé un en deux. La couche fertile en périphérie n’a pas la même structure que la partie interne.

    Retrouvez un autre champignon qui pousse sur le bois mort :

    Le Schizophylle commun


mardi 16 janvier 2024

  • Ischnodemus sabuleti
    Ischnodemus sabuleti – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Je bats quelques herbes jaunies dans un petit talus près de la Seine. La pêche est bonne : Rhyzobius litura, petite coccinelle brune et velue, Geocoris erythrocephalus et Geocoris megacephalus, deux compères de la famille des Geocoridae, et puis cette punaise mal fagotée aux ailes trop courtes pour son long abdomen. C’est une forme brachyptère d’un Ischnodemus (famille des Blissidae). Deux espèces très semblables sont candidates : Ischnodemus sabuleti et Ischnodemus quadratus. Pour les départager, il convient de prendre les mesures. La longueur des Ischnodemus sabuleti serait comprise entre 4,4 et 6mm, et celle des Ischnodemus quadratus s’établirait entre 3,25 et 4,6mm. Mon individu mesure 4,8mm de long, je le baptise donc Ishnodemus sabuleti d’autant que l’espèce serait plus fréquente au nord que l’autre et vivrait plus près de l’eau. Mais bien sûr, il y a localement des exceptions. Des essais en laboratoire d’entomologie ont démontré que ces prétendues espèces s’accouplaient entre elles très volontiers. D’ailleurs s’agit-il vraiment d’espèces distinctes ? C’est un bon sujet pour mettre de l’ambiance dans une soirée entre spécialistes.

    Ischnodemus sabuleti semble être majoritairement associée aux plantes des marais comme les Phragmites, les Phalaris et les Glyceria.

    Retrouvez un autre insecte des roselières :

    Anthocomus rufus

    Source :

    Lygaeidae volume 1 de Jean Péricart


lundi 15 janvier 2024

  • Une nouvelle Zygina ?
    Zygina sp. – Neuilly-sur-Marne (93) © Lucien Claivaz

    La chasse aux Typhlocybinae fait des émules !

    Voulez-vous encore une Zygina, ces petites cicadelles Typhlocybinae marquées de rouge ? Celle-ci n’évoque-t-elle pas fortement Zygina tithide, une espèce rare ? Elle a été trouvée par mon ami Lucien en battant des ronces à Neuilly-sur-Marne. Il l’a repéré à son dessin particulier parmi une centaine d’autres Zygina plus communes observées dans la journée.

    J’ai trouvé la même au parc du peuple de l’herbe, parmi plusieurs Zygina eburnea !

    Zygina sp. – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès
    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    C’est une femelle, comme l’atteste cette vue ventrale : on peut voir l’ovipositeur au bout de son abdomen.

    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Une bonne bille de clown !

    J’ai demandé à mon contact italien spécialiste de ces petites bêtes s’il confirmait Zygina tithide. Sa réponse est arrivée, ce n’est pas Zygina tithide mais une femelle Zygina eburnea, dans un habitus inhabituel. Il se trouve que cette variation chromatique pour cette espèce n’a jamais été illustrée dans la littérature scientifique. Pour combler ce manque, j’envoie donc mon individu en Italie à Francesco qui prépare une publication sur ce genre.

    Retrouvez une autre Zygina :

    Zygina griseombra

    Source :

    Homoptères Typhlocybidae, de H. Ribaut – Faune de France 31


  • Une nouvelle Zygina ?
    Zygina sp. – Neuilly-sur-Marne (93) © Lucien Claivaz

    La chasse aux Typhlocybinae fait des émules !

    Voulez-vous encore une Zygina, ces petites cicadelles Typhlocybinae marquées de rouge ? Celle-ci n’évoque-t-elle pas fortement Zygina tithide, une espèce rare ? Elle a été trouvée par mon ami Lucien en battant des ronces à Neuilly-sur-Marne. Il l’a repéré à son dessin particulier parmi une centaine d’autres Zygina plus communes observées dans la journée.

    J’ai trouvé la même au parc du peuple de l’herbe, parmi plusieurs Zygina eburnea !

    Zygina sp. – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès
    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    C’est une femelle, comme l’atteste cette vue ventrale : on peut voir l’ovipositeur au bout de son abdomen.

    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Une bonne bille de clown !

    J’ai demandé à mon contact italien spécialiste de ces petites bêtes s’il confirmait Zygina tithide. Sa réponse est arrivée, ce n’est pas Zygina tithide mais une femelle Zygina eburnea, dans un habitus inhabituel. Il se trouve que cette variation chromatique pour cette espèce n’a jamais été illustrée dans la littérature scientifique. Pour combler ce manque, j’envoie donc mon individu en Italie à Francesco qui prépare une publication sur ce genre.

    Retrouvez une autre Zygina :

    Zygina griseombra

    Source :

    Homoptères Typhlocybidae, de H. Ribaut – Faune de France 31


dimanche 14 janvier 2024

  • Les sales bêtes

    Dans un élan de rangement, je déménage quelques fourbis échoués dans des endroits improbables. Que celui ou celle qui n’a jamais entassé me jette la première pile !

    Je tombe donc par hasard sur L’Autre, journal satirique éphémère et gratuit de l’association Dallas, auquel j’avais eu l’honneur de collaborer en 2020. Il avait été distribué à Cergy-Pontoise à l’occasion d’une mémorable exposition de dessins de presse. Je ne résiste pas à l’envie de partager ici ma prose dont le thème est toujours autant d’actualité. Elle avait été publiée en son temps dans l’excellent blog Nature en ville à Cergy-Pontoise.

    La vache se meut dans son pré © Gilles Carcassès

    Pigeon vole, cheval au galop, écrevisse à la nage, bouge tes fesses et va ranger ta chambre !

    Notre belle langue fourmille d’expressions fleuries pour illustrer le besoin impérieux de mouvement du monde vivant. Ainsi la vache se meut dans son pré, et la raie glisse au fond des mers.

    Même les plantes rivalisent d’ingéniosité pour se déplacer : marcottes, boutures naturelles, graines ailées ou flottantes, ou digérées par les animaux. Ainsi va le grand bal de notre biodiversité familière.

    Et tout le monde est content, jusqu’au jour où paraît l’Autre, qu’on ne connaît pas et qui n’est pas de chez nous, l’infâme bestiole qui incarne nos peurs ancestrales et nos fantasmes morbides.

    Qui n’a entendu parler de cette araignée velue et affreusement venimeuse surgie d’un carton de bananes ? Il paraît que dans sa jungle natale, elle terrasse une grenouille taureau rien qu’en la regardant ! Et puis le silure venu d’au delà des Carpates que les amateurs de pêche sportive ont introduit un peu partout dans nos fleuves et nos plans d’eau, n’a-t-il pas une fois au bois de Boulogne gobé la baballe tombée à l’eau et le caniche avec ? Et ces hordes de loups venus de l’étranger : des croqueurs de moutons assoiffés de sang !

    Examinons calmement les faits.

    Les araignées exotiques introduites fortuitement ont bien peu de chances de s’établir sous notre climat (sauf exception). En revanche, c’est bien d’un cargo bananier en provenance d’Amérique du Sud que nous est arrivé il y a cent ans le Galinsoga, charmante adventice de nos potagers.

    Galinsoga quadriradiata – une américaine à Cergy (95) © Gilles Carcassès

    Le silure ne met pas de caniches à son menu, ou alors les trop maigres et il recrache poliment la laisse. Il débarrasse nos villes des pigeons en surpoids venus se désaltérer au bord du fleuve, et engloutit d’énormes quantités de ces écrevisses américaines échappées d’élevages qui tapissent le fond de nos étangs. Un animal utile à bien des égards !

    L’absence du loup en France, de 1937 à 1992, n’est en réalité qu’une minuscule parenthèse dans le destin de cette espèce bien de chez nous.

    Souvenons-nous, le propre de la nature, c’est le mouvement, vouloir la figer, c’est la tuer.


samedi 13 janvier 2024

  • Porella arboris-vitae
    Porella arboris-vitae – Albas (46) © Gilles Carcassès

    Le ruisseau des Payrols charrie une eau tellement chargée que son lit est encroûté de calcaire. Dans son cours supérieur, avec la pente plus prononcée, se forme une succession de vasques naturelles cascadant plaisamment les unes dans les autres. Ses rives sont ombragées par des chênes aux troncs garnis d’imposants manchons de mousses. Je crois reconnaître Exsertotheca crispa, et Aleniella complanata. Mais là sur cette branche, ces rameaux vert sombre sont d’une autre espèce.

    Porella arboris-vitae – Albas (46) © Gilles Carcassès

    Cette vue rapprochée montre des feuilles courtes imbriquées en écailles qui me rappellent Porella platyphylla. Mais il s’agit ici d’une autre hépatique à feuilles, aux rameaux plus irréguliers, Porella arboris-vitae.

    Porella arboris-vitae – Albas (46) © Alain Lecoq

    Les petits lobes de feuilles et les amphigastres sont dentés, ce qui est une des caractéristiques de Porella arboris-vitae.

    Chaud devant !

    La fiche de cette espèce dans le site British Bryological Society indique que le critère infaillible pour la reconnaître passe par le bout de la langue. Un tout petit fragment de cette hépatique mâché entre les incisives développe rapidement une très forte âcreté, et brûle comme du piment. Voilà qui pique ma curiosité, je dois absolument y goûter. Il m’a fallu dix bonnes minutes pour récupérer la sensibilité de ma langue !

    Retrouvez d’autres hépatiques à feuilles dans cet article :

    Les hépatiques


vendredi 12 janvier 2024

  • Camptotylus linae, Miridae mystère !
    Camptotylus linae – Chamarande (91) © Michel Diomard

    J’ai invité quelques connaissances, membres de l’Association des Naturalistes Parisiens, à partager avec moi une matinée de prospection hivernale au parc du peuple de l’herbe. Sous un soleil radieux, nous scrutons la rambarde du grand ponton le long de la Seine en crue à la recherche d’insectes et d’araignées. Michel trouve une jolie chrysomèle des milieux humides, Phyllotreta ochripes. Un peu plus loin en fauchant une touffe d’orties, je découvre un charançon inféodé à cette plante, Parethelcus pollinarius. Deux nouvelles espèces pour l’inventaire du parc, le contrat est rempli ! Avant de nous quitter, Michel me confie la photo d’une punaise Miridae dont la détermination lui résiste.

    La folle histoire de la Miridae mystère !

    A vrai dire, sa punaise au look étonnant me met également en échec, cette Miridae est une extra-terrestre ! Interrogé, Lucien me donne la piste d’une sous-famille plausible, celle des Phylinae.

    Je passe alors en revue plusieurs galeries de photos et je repère le genre Camptotylus dont les membres présentent cette macule noire sur les ailes. Je déniche sur internet une providentielle clé des Camptotylus (voir ci-dessous dans la première source) qui m’amène avec certitude à l’espèce Camptotylus linae.

    Michel me précise qu’il a trouvé la Miridae mystère en juillet 2023 dans une ballote noire, sur le quai de la gare de Chamarande, dans l’Essonne. Là, les choses se compliquent, Camptotylus linae est une espèce orientale inféodée aux tamaris ! L’observation la plus occidentale serait un individu trouvé en Turquie en 2019. Mais quid du tamaris ?

    Je navigue virtuellement avec l’application Street View dans le secteur de la gare de Chamarande. Dans le jardin d’un pavillon tout près du quai, devinez ce que je trouve : un tamaris !

    Cette observation serait une première pour cette espèce en Europe. Je note dans mon agenda d’aller impérativement secouer au mois de juillet prochain un certain nombre de tamaris de mon quartier !

    Retrouvez une autre Miridae des tamaris :

    Tuponia hippophaes

    Chamarande, ce nom me disait quelque chose, j’y suis déjà allé : une sacrée visite !

    Au Domaine départemental de Chamarande

    Sources :

    Fedor V. Konstantinov « Review of the genus Camptotylus Fieber, 1860 (Heteroptera: Miridae) with description of two new species, » American Museum Novitates 2008(3606), 1-23, (9 April 2008).

    Camptotylus linae – iNaturalist


jeudi 11 janvier 2024

  • Ptinus sexpunctatus
    Ptinus sexpunctatus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Un coup de vent a renversé un grand saule mort, j’en profite pour inspecter les hautes branches maintenant accessibles et soulever quelques lambeaux d’écorce décollée. J’isole délicatement un petit coléoptère endormi, de 4mm. Dans ma manœuvre, une gouttelette d’eau l’a collé sur le dos au flacon d’observation que j’ai préparé pour lui. La disposition des taches blanches à l’avant de la tête et sur les élytres correspond à l’espèce Ptinus sexpunctatus, un membre de la famille des Ptinidae.

    Ptinus sexpunctatus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Le scutellum est blanc également. Ces taches correspondent en fait à des zones recouvertes de poils transformés en écailles blanches. Au repos, il range ses antennes ventralement.

    Ptinus sexpunctatus se nourrirait de divers déchets dans les nids abandonnés d’hyménoptères (abeilles sauvages, guêpes, fourmis).

    Retrouvez un autre Ptinus :

    Ptinus bidens

    Sources :

    Clé d’dentification des Ptinus, par Coleonet

    Ptinus sexpunctatus, par Arthropodafotos


mercredi 10 janvier 2024

  • Microlinyphia impigra
    Microlinyphia impigra femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Sous le regard suspicieux d’un cygne, je balaie à grands coups de filet à papillons la cariçaie qui borde l’étang de la Galiotte. Je récupère une coccinelle orange et velue, Coccidula rufa, que j’avais trouvée à cet endroit il y a quelques mois et cette curieuse araignée de 3mm.

    Microlinyphia impigra femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Son profil m’évoque la famille des Linyphiidae. C’est en effet dans cette famille que je trouve Microlinyphia impigra, une spécialiste des marécages. Pour capturer ses proies, cette araignée tisse une toile horizontale dans les laîches ou les roseaux.

    Cette espèce n’est pas commune parce que son milieu de vie n’est pas très répandu, mais elle n’est pas rare non plus.

    Retrouvez une autre Linyphiidae :

    Neriene peltata


mardi 9 janvier 2024

  • Nephus quadrimaculatus
    Nephus quadrimaculatus – Menucourt (95) © Gilles Carcassès

    Cette coccinelle est facile à reconnaître : 2 à 3 mm seulement, toute poilue avec 4 taches orange en virgule sur les élytres, c’est Nephus quadrimaculatus. Elle affectionne particulièrement les vieux murs couverts de lierre, et c’est dans cet environnement que je l’ai trouvée. Elle semble assez commune mais passe facilement inaperçue en raison de sa taille.

    Cette espèce consomme des cochenilles et d’autres petites proies.

    Retrouvez une autre petite coccinelle noire à quatre taches orange :

    Platynaspis luteorubra

    Source :

    Nephus quadrimaculatus, par UK Beetles


lundi 8 janvier 2024

  • Caenoplana variegata
    Caenoplana variegata – île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    L’île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy possède une très bel alignement de vieux platanes. Je décolle quelques morceaux d’une écorce crevassée, à la recherche d’hypothétiques Carabidae.

    Lovée dans une fissure cette chose baveuse et contrastée m’interpelle. Ne dirait-on pas un ver plathelminthe invasif ? Averti de la toxicité de ces vers, je déplace celui-ci prudemment en m’aidant d’une brindille.

    Caenoplana variegata – île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Il s’étire sur la feuille de lierre que je lui ai proposé. J’estime sa longueur à environ 7cm.

    Il s’agit de l’espèce Caenoplana variegata, originaire d’Australie et prédateur d’arthropodes. Ce sont surtout des cloportes, des mille-pattes et des araignées qui sont à son menu. Sa répartition en France est pour l’essentiel méditerranéenne et atlantique.

    Contrairement à d’autres plathelminthes invasifs, celui-ci ne consomme pas de vers de terre. En France, on ne lui connaît pas de reproduction sexuée, il se multiplie par scissiparité : le corps se coupe en plusieurs morceaux qui donnent chacun un nouvel individu. On ne lui connaît chez nous ni parasite ni prédateur. Même les poules n’en veulent pas.

    Je ne l’ai pas détruit. Longtemps après l’extinction de la race humaine, les plathelminthes seront peut-être les nouveaux maîtres du Monde. Je fais le pari qu’au terme de quelques dizaines de millions d’années d’évolution, ces êtres auront acquis quelque forme d’intelligence supérieure. Ils auront alors à cœur de préserver notre planète, dans l’harmonie et la bienveillance.

    Que faire si vous rencontrez un ver plathelminthe invasif ?

    Faites comme moi, envoyez votre photo au chercheur Jean-Lou Justine (voir ci-dessous) pour faire avancer la connaissance sur la répartition et l’écologie de ces espèces.

    Source :

    Blog: Plathelminthes terrestres invasifs, de Jean-Lou Justine

    Retrouvez une autre espèce invasive trouvée en bord de Seine :

    Acanalonia conica

    Pour comprendre où se situe cette espèce dans la classification du vivant, tapez le nom de l’espèce dans :

    L’arbre de vie


dimanche 7 janvier 2024

  • Steatoda nobilis
    Steatoda nobilis – Poissy © Gilles Carcassès

    Je monte l’escalier de sortie du parking souterrain de l’hôtel de ville et mon œil se pose sur une araignée que je ne connais pas. Elle non plus d’ailleurs.

    Pour une fois, je n’ai pas pris mon appareil photo, alors je pose mon cabas et lui tire le portrait avec mon téléphone portable. Une recherche rapide me permet d’identifier Steatoda nobilis. Cette espèce originaire de Madère et des Canaries s’est établie ça et là en Europe et en Amérique, au gré de transports de fruits exotiques. Mes photos faites, je me fraie un passage dans la foule du marché. Les cartons de bananes et de mangues sont à quelques pas de l’escalier !

    Seratoda nobilis est d’une taille impressionnante mais elle est bien inoffensive. Timide, elle se cache ordinairement au fond d’une fissure et n’est pas du tout agressive. Celle-ci, curieusement à découvert, devait être transie de froid. J’y suis retourné bien sûr, avec un meilleur équipement. La belle avait disparue.

    Retrouvez une autre Steatoda :

    Steatoda triangulosa


samedi 6 janvier 2024

  • Holcocranum saturejae
    Holcocranum saturejae – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Le tour de l’étang du Corra est une agréable promenade. J’y vais en semaine, il y a moins de monde. Un petit escalier m’invite à me rapprocher de la berge. Je bats quelques roseaux et récupère la belle Marpissa nivoyi, une araignée sauteuse qui a une particularité étonnante, elle est très agile en marche arrière !

    Cette petite punaise m’intrigue, elle ressemble fort à Chilacis typhae, une classique des roselières, mais certains détails semblent différents. J’examine quelques autres individus et me rends à l’évidence : c’est une autre espèce. Dans la famille de Chilacis typhae, les Artheneidae, je trouve Holcocranum saturejae qui correspond tout à fait. Le critère à observer, ce sont les quatre carènes blanches sur le pronotum, que n’a pas Chilacis typhae. Le dessin sur la tête diffère aussi. Cette espèce semble nettement plus rare, en tout cas elle est très peu souvent observée.

    En même temps !

    Holcocranum saturejae est une espèce méditerranéenne, mais étonnamment elle est présente aussi en Hongrie et en Allemagne, ainsi qu’en Afrique du sud et aux Etats-Unis. Elle se nourrit des graines de saules tombées à terre, mais aussi de celles des massettes (Typha sp.) bien que ces plantes soient botaniquement très éloignées.

    Holcocranum saturejae – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    A quelques mètres, je trouve cet attendrissant juvénile qui pourrait bien être de la même espèce.

    Holcocranum saturejae – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Pris d’un doute, je vérifie toutes mes photos de Chilacis typhae. Et je découvre parmi elles un Holcocraum saturejae, photographié en septembre 2021 au parc du peuple de l’herbe !

    Cette espèce vient donc d’être nouvelle pour l’Ile-de-France, mais rétroactivement depuis 2021 !

    Retrouvez une autre punaise des roselières :

    Stenodema calcarata

    Source :

    Hémiptères Lygaeidae volume 1 de Jean Péricart – Faune de France 84A


vendredi 5 janvier 2024

  • Cercidia prominens
    Cercidia prominens – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

    Je récolte les derniers pieds de mouton de la saison en forêt de Rambouillet. En chemin, je glisse mon bac de battage au plus près d’une touffe de graminées au bord de la route forestière et je secoue. Bonne pioche ! Une araignée au look inédit pour moi m’observe du fond du bac. La répartition des couleurs sur le corps et sur les pattes permet de la déterminer facilement : c’est un mâle Cercidia prominens.

    Cercidia prominens – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

    En vue plongeante, la mise au point sur les pédipalpes montre l’épine caractéristique de l’espèce.

    Cercidia prominens est une araignée de petite taille (5mm). Elle est assez commune dans les landes, les lisières de forêts et les prairies calcaires. La femelle adulte passe l’hiver et le mâle peut être vu jusqu’en janvier. Cette espèce construit sa toile tout près du sol. Elle se laisse tomber à la moindre alerte, aussi est-elle difficile à observer.

    Retrouvez une autre Araneidae bien colorée :

    Singa nitidula


jeudi 4 janvier 2024

  • Oxycarenus modestus
    Oxycarenus modestus – île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Au bord de la Seine, les aulnes sont à leur aise et fructifient abondamment. Je secoue trois branches pour voir si un habitant s’y cache. Mon bac est rempli des graines tombées des cônes de cet arbre ! Une petite punaise les bouscule et se signale à mon attention. Je la place sur une feuille tombée à terre pour la photographier. Elle a une allure bien à elle et on ne peut confondre cette espèce qui justement vit sur les aulnes et hiverne parmi les cônes.

    Oxycarenus modestus est très présente en Europe de nord. Les mentions en Ile-de-France sont fort peu nombreuses, ce qui ne signifie pas qu’elle est rare.

    Retrouvez un autre membre de la famille des Oxycarenidae :

    Metopoplax ditomoides

    Un autre Oxycarenus :

    Oxycarenus pallens

    Source :

    Oxycarenus modestus, par British Bugs


mercredi 3 janvier 2024

  • Cakile maritima, la Roquette de mer
    Cakile maritima- Telgruc-sur-Mer (29) © Gilles Carcassès

    Le début de l’année est propice aux bonnes résolutions, alors c’est décidé, en 2024 je vous montre des plantes. Voici donc le Cakilier (Cakile maritima). Spécialiste des hauts de plage, cette plante pionnière pousse aussi bien dans le sable que dans les galets, souvent comme ci-dessus parmi les laisses de mer. Inutile de vous préciser qu’elle supporte les sols salés et les embruns. Cette Brassicaceae a une saveur piquante comme la roquette ou la moutarde. Elle est comestible, plutôt comme condiment que comme légume. Son amertume n’en fait pas un mets de choix.

    Cakile maritima- Telgruc-sur-Mer (29) © Gilles Carcassès

    Aux fleurs mauves disposées en longues grappes lâches succèdent des fruits courts qui permettent de reconnaître aisément la plante.

    Cakile maritima est une plante commune, on peut la trouver en France sur tout le littoral atlantique et méditerranéen.

    Retrouvez une autre Brassicaceae :

    La drave printannière

    Source :

    Cakile maritima, par DORIS


mardi 2 janvier 2024

  • Rose des sables
    Rose des sables – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    J’ai nettoyé l’objet de la photo mystère. Cette pierre était presque complètement couverte de mousses. Au premier plan, sa face enterrée, plus rose, n’a pas été verdie par des algues. A l’évidence, c’est du gypse, cristallisé sous la forme d’une rose des sables.

    La butte de l’Hautil toute proche est connue pour son sous-sol gypseux très instable. En effet ce minéral finit par se dissoudre dans les eaux d’infiltration. En raison des nombreux fontis et des risques d’effondrement, une partie de la forêt est même interdite aux promeneurs.

    Cette rose des sables est-elle d’origine locale ? Le gypse du Bassin parisien se présente en bancs compacts, plus ou moins mêlés de marnes. On peut y trouver de beaux cristaux, en forme de fers de lance, mais ils n’ont pas du tout cet aspect. Bien qu’on puisse trouver des roses des sables dans certains gisements du sud de la France, je pense que cette pierre a été rapportée d’un désert par un touriste. Elle ressemble beaucoup aux concrétions que l’on peut trouver dans le Sahara, par exemple.

    Mais alors, si c’est bien du gypse, pourquoi ne s’est-il pas dissous ainsi exposé aux intempéries ? Et si c’était de la barytine, dont les cristaux présentent un peu la même forme ? Pour les départager, il faut mesurer la densité. Je rassemble pour cela trois saladiers, deux casseroles, une balance de ménage et deux ingénieurs. J’obtiens fièrement le chiffre approximatif de 2.6. Sachant que le gypse a une densité de 2.3 et la barytine 4.5, la balance penche nettement vers le gypse. La pierre est donc arrivée récemment sur les lieux. Si elle pouvait parler, elle aurait sans doute une drôle d’histoire à raconter !

    Retrouvez un reportage sur un site géologique du Bassin parisien :

    En balade dans la Réserve Naturelle Régionale du site géologique de Limay

    En savoir plus sur le gypse du Bassin parisien :

    Le gypse de Cormeilles-en-Parisis, Fintan Corcoran – Musée du plâtre


lundi 1er janvier 2024

  • La photo mystère de janvier 2024

    Fidèles lecteurs, je vous souhaite une très bonne année !

    parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    En cherchant des mousses au parc du peuple de l’herbe, j’ai trouvé un trésor ! Est-ce un heureux présage pour la nouvelle année ?

    Le voyez-vous ? Je vous le montrerai demain.


dimanche 31 décembre 2023

  • Hydnum repandum, le Pied-de-mouton
    Hydnum repandum – La Boissière-Ecole © Gilles Carcassès

    Rien de tel qu’une fricassée de champignons des bois fraichement cueillis pour accompagner le chapon ! Nous voilà donc partis en expédition en forêt de Rambouillet. Sous les chênes et les pins en mélange, et parmi les fougères et les herbes fanées, nos trouvons de beaux spécimens de pieds-de-mouton et un bon panier de chanterelles. Je vous présente ici le pied-de-mouton, Hydnum repandum pour les mycologues.

    Hydnum repandum – La Boissière-Ecole © Gilles Carcassès

    Pour multiplier les surfaces fertiles sous un chapeau de champignon, la nature a inventé les lames pour les champignons à lamelles, et les pores pour les bolets. Les picots serrés sous le chapeau des Hydnum sont une troisième voie pour ce même objectif, produire un maximum de spores sur un espace réduit.

    De retour à la maison, je rase mes pieds-de-mouton. Le fait de supprimer les picots avant la cuisson permet de ne pas les retrouver éparpillés dans la poêle. Les très gros spécimens sont parfois amers, c’est pourquoi je les ébouillante avec de les faire dorer. Cela ôte l’amertume sans altérer leur parfum fruité ni leur texture agréable.

    Retrouvez un autre champignon comestible :

    Le cèpe des pins


samedi 30 décembre 2023

  • Parethelcus pollinarius
    Parethelcus pollinarius – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy (78) © Gilles Carcassès

    Je passe mon filet dans une touffe d’orties pour montrer à des amis Eupteryx urticae, une jolie cicadelle que l’on trouve sur cette plante. C’est un tout autre insecte que je capture, un petit charançon de 3mm ! Son thorax est anguleux et ses fémurs portent une grosse dent. Il s’agit de Parethelcus pollinarius, un coléoptère Curculionidae inféodé aux orties. Ses larves minent la base des tiges de sa plante hôte.

    Retrouvez un autre insecte des orties :

    Le grand puceron de l’ortie

    Source :

    Parethelcus pollinarius, par UK Beetles


vendredi 29 décembre 2023

  • Voria ruralis
    Voria ruralis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    En battant la végétation au pied d’un tilleul, je récupère cette mouche endormie. Aussi épineuse, avec un large cuilleron blanc sous l’aile : je vais la chercher dans la famille des Tachinidae !

    Voria ruralis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Le genre Voria est reconnaissable à la pilosité de la face : près de l’œil, à l’avant, un seul poil pointe vers le bas (si j’ai bien compris !). Après c’est facile : il n’existe qu’une espèce en France dans ce genre, c’est Voria ruralis. Les yeux non velus et la présence de fortes soies dressées sur le scutellum confirment la détermination.

    Voria ruralis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Cette espèce banale produit plusieurs générations dans l’année et parasite des chenilles, le plus souvent celles d’une noctuelle très commune, Autographa gamma.

    Retrouvez un autre Tachinidae :

    Peleteria iavana

    Sources :

    Genre Voria, dans Tachinidae Resources

    Manual of Neartic Diptera, dans Tachinidae Resources

    Voria ruralis, dans Tachinid Recording Scheme

    Mon sujet dans le forum insecte.org


jeudi 28 décembre 2023

  • Phyllotreta ochripes
    Phyllotreta ochripes – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy (78) © Gilles Carcassès

    La Seine en crue a inondé la roselière et lèche le grand ponton construit sur sa berge. La rambarde en bois devient une arche de Noé, j’y observe de nombreuses espèces d’araignées et d’insectes. Cette chrysomèle noire et jaune est un Phyllotreta et celui-ci avec ses pattes antérieures et médianes jaunes est identifiable, il s’agit de Phyllotreta ochripes.

    Cette espèce vit sur les Brassicaceae des milieux humides, notamment sur les Rorripa. Elle est assez commune.

    Retrouvez une autre Chrysomelidae des zones humides :

    La casside verte


mercredi 27 décembre 2023

  • Scathophaga suilla
    Scathophaga suilla – Chambourcy © Gilles Carcassès
    Scathophaga suilla – Chambourcy © Gilles Carcassès

    En allant ramasser un petit panier de chanterelles, je tombe sur cette mouche qui prend un bain de soleil sur le tronc d’un hêtre. Elle ressemble fort à la scatophage du fumier, Scathophaga stercoraria, cette belle blonde très commune que l’on voit en nombre sur les bouses et les crottins. Mais ce n’est pas cette espèce car les antennes ne sont pas noires.

    Je me plonge dans les clés de déterminations pour mettre un nom sur ma découverte. Heureusement, j’ai sur mes photos de quoi vérifier l’arista plumeuse sur le troisième article de l’antenne et un certain nombre de détails de la nervation des ailes. J’arrive à Scathophaga suilla, une des dix espèces du genre présentes en France selon l’INPN. On ne connaît à peu près rien de sa biologie mais il est très probable qu’elle se comporte comme Scathophaga stercoria, l’adulte étant prédateur d’autres insectes et la larve coprophage.

    Retrouvez une autre mouche étonnante trouvée en forêt :

    Coenomyia ferruginea

    Sources :

    Diptères (Brachycères), de E. Séguy

    Scathophagidae, Stuart Ball

    Scathophaga suilla, dans British Scathophagidae


mardi 26 décembre 2023

  • Les succès de 2023

    Quels sont les articles publiés en 2023 qui ont eu le plus de visites ? Je vous propose de découvrir le palmarès et de retrouver les sujets correspondants en cliquant sur les liens :

    Catégorie entomologie

    Adalia decempunctata © Gilles Carcassès

    Cette année, c’est un article de synthèse qui a remporté la palme : Les coccinelles à points blancs. Il permet d’identifier les différentes espèces de coccinelles à points blancs que l’on peut observer en Ile-de-France.

    Catégorie bryologie

    Brachythecium rutabulum © Gilles Carcassès

    Brachythecium rutabulum est une bien jolie mousse déguisée en guirlande lumineuse de Noël !

    Catégorie botanique

    Lys de Saint-Joseph © Gilles Carcassès

    Clivia miniata fait mon bonheur chaque printemps depuis plus de 40 ans !

    Catégorie reportage

    Cryptocephalus moraei © Gilles Carcassès

    Mon inventaire éclair 2023. Chaque année, un week-end de prospection entre naturalistes passionnés est organisé par l’ARB Ile-de-France. Ces Inventaires éclairs sont devenus incontournables !

    Catégorie mycologie

    Cordyceps gracilis © Gilles Carcassès

    Cordyceps gracilis, un champignon parasite de chenilles !

    Quels nouveaux trésors me réserve l’année 2024 ?

    Retrouvez la synthèse de l’an dernier :

    Les succès de 2022


lundi 25 décembre 2023

  • Guirlandes arachnéennes
    Fils d’araignées – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Des araignées ont tissé ces guirlandes de Noël à perte de vue dans cette jachère et même au-dessus des labours. Il faut que je découvre quel est l’artiste. Alors je plonge mon filet dans la végétation.

    Pardosa sp. – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Je remonte cette sympathique Lycosidae, une Pardosa reconnaissable à ses longues pattes épineuses. Les Pardosa ne tissent pas de toiles de chasse mais elles peuvent produire des fils de déplacement qu’elles utilisent en se laissant porter par le vent. Ici, ce sont des milliers de fils de déplacement qui brillent dans le soleil couchant.

    Tenuiphantes sp. – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Pour en avoir le cœur net, je choisis un de ces fils et je le suis. Surprise, il traverse le chemin ! A son extrémité fixée sur une herbe, je découvre une araignée de 1,5mm qui a établi là une toile de chasse rudimentaire et désordonnée. Il s’agit d’un membre du genre Tenuiphantes mais comme je ne la prélève pas, l’espèce restera indéterminée. J’apprends que les Lyniphiidae, dont font partie les Tenuiphantes, sont coutumières de telles concentrations. Je trouve fascinant qu’une œuvre aussi gigantesque soit le fait d’aussi petits animaux !

    Le soleil va bientôt se coucher, il me faut poursuivre mon chemin. Chacun de mes pas brise sans doute une dizaine de ces fils.

    Retrouvez une autre Linyphiidae :

    Neriene peltata


dimanche 24 décembre 2023

  • Steatoda triangulosa
    Steatoda triangulosa – Beautheil-Saints (77) © Gilles Carcassès

    Jolie comme une boule de Noël !

    Derrière la porte effondrée d’une vieille grange nous découvrons cette magnifique araignée. Je reconnais Steatoda triangulosa au motif très particulier de son abdomen, en triangles emboités.

    Steatoda triangulosa – Beautheil-Saints (77) © Gilles Carcassès

    On peut rencontrer Steatoda triangulosa en Europe du sud dans des endroits chauds et secs, généralement cachée sous des pierres. Mais cette espèce a depuis fort longtemps investi nos maisons et dépendances. Synanthrope, elle est largement cosmopolite. C’est une espèce commune en France.

    J’en ai un couple dans ma véranda. J’aperçois parfois ces araignées discrètes quand je déplace les citronniers en pot.

    Retrouvez une autre Theridiidae :

    Paidiscura pallens

    Source :

    L’identification des espèces d’araignées à toile irrégulière de la région PACA, par Françoise Drouard et Anne Bounias-Delacour


samedi 23 décembre 2023

  • Cymus claviculus
    Cymus claviculus – Saint-Germain-de-Modéon (21) © Gilles Carcassès

    Le chemin forestier qui descend vers la rivière est gorgé d’eau. Je passe un coup de filet rasant dans les touffes d’un jonc très court et je récupère cette toute petite punaise de 3mm.

    Ce Cymidae est Cymus claviculus, on le reconnaît notamment à sa petite taille, à sa teinte claire et au dessin particulier de son scutellum. Il vit sur les joncs et les laîches, dont il pique les graines. On le trouve assez souvent sur le jonc des crapauds. Les adultes hivernent dans la litière ou sous une écorce décollée.

    Retrouvez un autre Cymus :

    Cymus melanocephalus

    Sources :

    Cymus claviculus, par British Bugs

    Inventaire analytique des Lygéidés de la Manche, par Alain Livory


vendredi 22 décembre 2023

  • Notiophilus quadripunctatus
    Notiophilus quadripunctatus – Plaisir © Gilles Carcassès

    C’est le moment de vérifier l’étanchéité de mes bottes. Cette grosse touffe de rubaniers à moitié immergés recèle peut-être des trésors. Dans mon filet, je découvre ce petit Carabidae aux reflets d’or ! Les gros yeux écartés et le large miroir sur le dessus des élytres ne permettent aucun doute : c’est un Notiophilus.

    Notiophilus quadripunctatus – Plaisir © Gilles Carcassès

    Là, il est en train de s’évader de mon bocaloscope !

    Ses élytres sont marqués de deux fossettes. Deux de chaque côté, cela fait les quatre points de Notiophilus quadripunctatus. La comparaison des largeurs des interstries confirme l’identification.

    Cette espèce est souvent trouvée aux abords des marais, mais elle fréquente aussi d’autres milieux. Son régime alimentaire est constitué de petits insectes et de collemboles.

    Retrouvez un autre Carabidae :

    Badister bullatus

    Source :

    Coléoptères carabiques première partie, par R. Jeannel


jeudi 21 décembre 2023

  • Typhlocybinae
    Linnavuoriana sexmaculata – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Les Cicadellidae comptent 22 000 espèces dans le Monde, et plus de 5000 appartiennent à la sous-famille des Typhlocybinae. Ce sont des cicadelles fluettes et souvent joliment ornées. En France, cette sous-famille serait riche de 300 espèces environ.

    Zyginidia sp. – Crespières © Gilles Carcassès

    Les Typhlocybinae se distinguent des autres sous-familles de cicadelles par la nervation alaire. Sur l’aile antérieure, les nervures transverses ne sont présentes que dans la partie apicale.

    Zygina rubrovittata – Plaisir © Gilles Carcassès

    Elles sont souvent inféodées à un groupe de plantes ou même parfois à une seule espèce. Par exemple, Alebra albostriella est polyphage sur les arbres caduques, Eupterycyba jucunda n’est présente que sur les aulnes et Zygina rubrovittata vit uniquement sur les callunes.

    Voici quelques espèces rencontrées en période hivernale, passant la mauvaise saison à l’abri dans des ronciers, des arbustes persistants ou des conifères. Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir et sur les liens ci-dessous pour retrouver leurs portraits :

    Frutioidea bisignata, Lindbergina aurovittata, Zygina angusta

    Zygina schneideri, Zygina eburnea, Zygina flammigera

    Zygina lunaris, Zygina nivea, Zyginella pulchra

    Voici la vidéo de ma présentation aux 15èmes Rencontres naturalistes d’Ile-de-France :

    Sur la vidéo, c’est à 04:43:20 : https://www.arb-idf.fr/rencontres-naturalistes-dile-de-france-2023/

    et mon diaporama :

    Le petit monde des Typhlocybinae


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