Nature Yvelines – Le blog de Gilles, ces 365 derniers jours

Le blog de Gilles



mardi 23 avril 2024

  • Cerodontha iridis, l’adulte

    Intrigué par cette mine sur les feuilles d’iris fétide, j’ai entrepris de faire l’élevage de l’insecte responsable. J’ai placé dans un bocal aéré un morceau de feuille minée contenant une pupe et j’ai attendu.

    Cerodontha iridis – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Au bout de quelques semaines, une mini mouche a émergé. Voici donc l’adulte de l’espèce Cerodontha iridis ! Il est très peu coloré et ses ailes sont laiteuses, cela indique qu’il vient tout juste d’émerger. Le lendemain, ce diptère a pris son allure définitive. Apte au vol, je l’ai alors relâché dans le jardin.

    Cerodontha iridis – Chelles (77) © Lucien Claivaz

    Voici un autre adulte, dans son aspect définitif, élevé en Seine-et-Marne par mon ami Lucien en même temps que moi. On constate que le corps et les nervures des ailes ont une belle teinte sombre. L’avantage de ma photo à un stade précoce, c’est qu’elle rend plus visible la pilosité, dont l’observation est très utile pour déterminer les diptères.

    Retrouvez une autre mouche mineuse :

    La mineuse des feuilles de berce


lundi 22 avril 2024

  • Des plumes qui brillent dans la nuit
    Alucita hexadactyla – Poissy © Gilles Carcassès

    Ce papillon est venu à la fenêtre, attiré par la lumière du salon. Il offre à mon regard son gracieux éventail de plumes. Je reconnais Alucita hexadactyla de la famille des Alucitidae. Ses ailes antérieures qui présentent de grandes taches sombres sont divisées en six parties très étroites, chacune bordée de longs poils, donnant cet aspect de plumes. Les ailes postérieures que l’on voit ici en partie, sont disposées plus près du corps. Elles sont semblables aux antérieures et également composées de six « plumes » mais n’ont pas de taches sombres.

    Cet hétérocère est un habitué de mon jardin où pousse en abondance le chèvrefeuille, sa plante hôte.

    Retrouvez un autre gracieux papillon de nuit de mon jardin :

    Incurvaria masculella


dimanche 21 avril 2024

  • Dicranocephalus agilis

    Au bord de la route des Loges, en forêt de Saint-Germain-en-Laye, les euphorbes faux-amandiers (Euphorbia amygdaloides) sont en fleur.

    Dicranocephalus agilis – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Sur une sommité fleurie, je repère cette curieuse punaise aux pattes et aux antennes bicolores. Elle fait partie de la famille des Stenocephalidae, proche des Alydidae, qui ne comprend qu’un seul genre, Dicranocephalus. Comme sa membrane a un aspect gaufré entre les nervures, il s’agit de Dicranocephalus agilis. Cette espèce assez commune ne se nourrit que sur les euphorbes.

    Retrouvez une autre observation sur une euphorbe :

    Spurgia euphorbiae


samedi 20 avril 2024

  • Mecaspis alternans
    Mecaspis alternans – Villesèque (46) © Gilles Carcassès

    Un gros charançon de plus de 1cm se précipite sur moi et s’accroche à ma manche. Heureusement mon bac n’est jamais bien loin. Je le fais tomber dedans. Les taches noires sur son ventre vont m’aider à le déterminer. Je le retourne doucement pour la photo de profil dont j’ai besoin.

    Mecaspis alternans – Villesèque (46) © Gilles Carcassès

    Ses rayures au dessin particulier caractérisent l’espèce Mecaspis alternans. On peut le voir au sud de la Loire de mars à août. Les femelles pondent au collet des carottes et des panais et leurs grosses larves dévorent les racines de ces plantes puis se nymphosent dans le sol.

    J’ai trouvé trace de sa présence en Ile-de-France en 1901, plus précisément dans les champs de carottes de la plaine de Carrières-sur-Seine où il faisait de gros ravages !

    Retrouvez un autre gros charançon :

    Le charançon couronné

    Source :

    La larve du Mecaspis alternans, nouvel ennemi de la carotte cultivée, par L. Chevalier


vendredi 19 avril 2024

  • Philaeus chrysops, la saltique sanguinolante
    Philaeus chrysops mâle – Saint-Vincent-Rive-d’Olt (46) © Gilles Carcassès

    J’entreprends avec mon ami Jean-Louis de gravir un coteau escarpé surplombant la vallée du Lot. La vue dégagée pourrait nous permettre d’observer quelques rapaces qui nichent dans le secteur : faucons pèlerins et hobereaux, aigles bottés, circaètes Jean-le-blanc. Ce matin, c’est une fauvette passerinette qui nous fait l’honneur d’un concert et d’une courte visite.

    Je jette un œil sous quelques pierres pour découvrir la petite faune locale. Sous l’une d’elle je repère cette superbe saltique, au repos dans une fine loge de soie.

    Elle se tient gentiment tranquille dans mon bac blanc le temps d’une photo. Je n’en avais jamais vu de semblable, pourtant Philaeus chrysops, la saltique sanguinolente, est présente dans presque toute la France. Il s’agit de l’une des plus grosses saltiques d’Europe. Elle chasse à l’affût des mouches et d’autres petits arthropodes. Cette espèce affectionne les milieux chauds et secs. On la rencontre souvent dans des pierriers.

    Ici, c’est un mâle, la femelle n’ayant pas ce rouge éclatant. Elle a même une allure totalement différente !

    Philaeus chrysops femelle – Albas (46) © Gilles Carcassès

    Retrouvez une autre Salticidae :

    La saltique arlequin


jeudi 18 avril 2024

  • Chaetophiloscia cellaria
    Chaetophiloscia cellaria – Saint-Vincent-Rive-d’Olt © Gilles Carcassès

    Un cloporte poilu dans la grotte d’Emmanuel !

    J’ai le privilège de visiter une grange troglodytique dans la vallée du Lot. En présence du propriétaire, je me mets en quête de cloportes en soulevant quelques objets poussiéreux. Tiens, cette vielle poterie par exemple… En trois secondes, je retrouve les trousseaux de clés égarés depuis vingt ans !

    Ce cloporte, caché sous une pierre dans la partie la plus obscure de cet abri sous roche, se réveille à la lueur de mon appareil photo. Son aspect poilu et les taches sur son corps m’orientent vers l’espèce Chaetophiloscia cellaria qui vit justement dans ce type de milieu. Originaire d’Italie, il est cependant présent en Ile-de-France, dans le secteur ou habite mon ami Lucien, auteur de la clé des isopodes d’Ile-de-France. Plus exactement, il a déjà été trouvé là où un amateur de cloportes s’est donné la peine de le chercher !

    Retrouvez un autre Philosciidae :

    Chaetophiloscia cellaria, fiche descriptive dans l’INPN (Franck NOEL -2021)

    Source :

    La philoscie des mousses


mercredi 17 avril 2024

  • Nemouridae
    Nemouridae – Vouillé (79) © Gilles Carcassès

    Je débusque ce curieux insecte caché dans le lierre couvrant le tronc d’un gros chêne. Ce n’est pas une grande fourmi volante ni une petite libellule, c’est le représentant d’un ordre peu connu du grand public, celui des plécoptères. Les entomologistes amateurs s’y intéressent peu car les déterminations de ces insectes volants sont difficiles et nécessitent l’examen des pièces génitales. Sur celui-ci la nervation en croix dans la zone radiale (au milieu de l’aile) m’oriente vers la famille des Nemouridae, et j’en resterai là..

    Les larves des plécoptères sont aquatiques. L’examen à la loupe binoculaire de ces larves, plus faciles à trouver et à capturer que les adultes, permet de distinguer les espèces. Cela reste l’affaire de spécialistes.

    Retrouvez un autre insecte dont la larve est aquatique :

    Sphaeromias pictus


mardi 16 avril 2024

  • Lochmaea crataegi, au parc du peuple de l’herbe
    Lochmaea crataegi – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Toujours saisi d’une frénésie printanière de battage d’aubépines, je récolte, juste derrière la Maison des insectes, ce joli coléoptère tout ponctué de partout. Cette chrysomèle est nommée Lochmaea crataegi parce qu’elle vit sur les aubépines (Crataegus en latin). Sa larve en effet se développe à l’intérieur des cenelles, les fruits de ces arbustes. Je vous ai déjà montré cette espèce, mais je la trouve photogénique et elle est très rarement observée. Alors je ne résiste pas à l’envie de lui consacrer un nouvel article.

    Le genre Lochmaea compte seulement trois espèces en France selon l’INPN :

    • Lochmaea capreae, polyphage, souvent sur les saules,
    • Lochmaea crataegi, sur les aubépines, les prunelliers et les sorbiers,
    • Lochmaea suturalis, sur les callunes exclusivement.

    Retrouvez un autre insecte dont la larve vit dans les cenelles :

    Pammene rhediella


lundi 15 avril 2024

  • Cyanus segetum, le Bleuet ou Barbeau
    Cyanus segetum – Le Buffre (48) © Gilles Carcassès

    Au cœur du causse Méjean, je suis touché par la grâce de ce bleuet qui s’est invité dans un maigre champ de céréales. Cette fleur est visitée par la magnifique punaise Miridae Calocoris roseomaculatus, ce qui ne gâche rien !

    Espèce originaire d’Asie occidentale, le bleuet, Cyanus segetum, est une plante messicole qui a été introduite avec la culture des blés et des orges dans toute l’Europe et en Amérique du Nord. Les fourmis apprécient ses graines et participent à la dispersion locale de cette plante.

    La Reine Marie-Antoinette était une inconditionnelle du barbeau, autre nom du bleuet. La décoration aux motifs de barbeaux de son appartement au Petit Trianon en laisse le témoignage.

    décor de barbeaux sur une assiette © Gilles Carcassès

    J’ai retrouvé ce motif sur une assiette ancienne. Une recherche sur internet m’oriente vers la manufacture de la reine, rue Thiroux à Paris, fondée en 1776 et placée sous la protection de la reine Marie-Antoinette. Elle y passa de nombreuses commandes de vaisselle pour son usage personnel et pour offrir à ses connaissances. Aussi les peintres de la manufacture n’omettaient pas de placer dans leurs décors quelques barbeaux.

    assiette de la manufacture de la reine de la rue Thiroux à Paris © Gilles Carcassès

    La manufacture produisit de très nombreuses pièces que l’on voit parfois passer dans les salles des ventes : assiettes et plateaux, terrines à lait, rafraichissoirs à verre, légumiers, sucriers, bouquetières, verseuses, jattes, salières, caquelons, théières… Elle cessa définitivement ses activités en 1804.

    Ne cherchez pas la rue Thiroux sur un plan de Paris, elle a été absorbée par la rue Caumartin.

    Retrouvez une autre plante myrmécochore :

    Le lamier embrassant

    Sources :

    Cyanus segetum, fiche descriptive par le CBNBP

    La manufacture de la reine de la rue Thiroux, par le blog Histoires de Paris


dimanche 14 avril 2024

  • Coccinula quatuordecimpustulata
    Coccinula quatuordecimpustulata – Vers (46) © Gilles Carcassès

    Je profite d’une promenade dans le Lot pour observer, devinez quoi, quelques insectes au bord du chemin. Cette coccinelle au look inhabituel se cache dans une ombelle de fleurs d’achillée. Cherche-t-elle des pucerons ? Elle est peut-être seulement intéressée par le pollen car cette aphidiphage en consomme parfois. Je la prends dans ma main pour mieux l’observer.

    La disposition des quatorze taches sur les élytres et le dessin noir et blanc du pronotum permettent de reconnaître Coccinula quatuordecimpustulata. Cette espèce se plaît dans les milieux secs, de préférence calcaires, où elle fréquente la végétation herbacée. Assez commune au sud de la Loire, elle est très peu observée en Ile-de-France.

    Ne pas confondre avec :

    Oenopia lyncea (qui n’a que 12 taches sur les élytres)


samedi 13 avril 2024

  • Atta, fourmi-manioc
    porte-clé BASF © Gilles Carcassès

    Les collections de porte-clés recèlent parfois des trésors ! Celui-ci fait la promotion d’un produit formicide nommé BASFORMID. Chose étonnante, il contient en inclusion une grosse fourmi ! Grâce à la forme de sa tête très particulière, je la rapporte au genre Atta, comprenant de très nombreuses espèces vivant en Amérique du Sud et en Amérique centrale.

    Je trouve peu d’informations sur ce pesticide qui n’est plus commercialisé. Un article de 1966 rapporte un essai de destruction de trois espèces du genre Atta au Brésil à l’aide de la spécialité BASFORMID F.214.

    Atta sp. © Gilles Carcassès

    Ces fourmis sont surnommées fourmis-manioc car elles défolient cet arbuste mais aussi de très nombreuses autres plantes cultivées, comme les citronniers, les caféiers, les cacaoyers, la canne à sucre, le maïs, les plantes potagères… Elles rapportent dans leur nid souterrain les feuilles ainsi découpées sur lesquelles va se développer un champignon dont elles se nourrissent. Ce sont les fameuses fourmis coupeuses de feuilles !

    Certaines espèces mexicaines du genre Atta sont traditionnellement cuisinées en ragoût ou en friture, et servies avec de la sauce piquante.

    BASF indique que le logo qui orne ce porte-clé a été en vigueur en 1952 et 1953.

    Sources :

    Combat expérimental des fourmis Atta bisphaerica, A. laevigata et A. sexdens rubropilosa, avec Basformid F. 214 Poudre sèche – Adauto C. Zunti, Elpidio Amante

    BASF logo

    Les fourmis-manioc en Guyane – BSV Guyane

    Lutte contre les fourmis-manioc : méta analyse – Mathilde Dionisi


vendredi 12 avril 2024

  • Poecilus
    Poecilus sp. – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Voici un genre de Carabidae aisément reconnaissable : rouge cuivré avec des reflets verts et les deux premiers articles des antennes orange, c’est un Poecilus. Cela se complique pour aller à l’espèce. Sur cette photo, il est impossible de distinguer Poecilus cupreus de son jumeau Poecilus versicolor dont les élytres sont un tout petit peu plus étroits.

    On trouve ces Carabidae surtout dans les prés et dans les champs où ils se nourrissent de limaces, de petits insectes et aussi parfois de graines. J’ai trouvé celui-ci en forêt de Marly.

    Retrouvez un autre Carabidae des champs :

    Anchomenus dorsalis

    Source :

    Poecilus cupreus, par UK Beetles


jeudi 11 avril 2024

  • Andricus coriarius
    Andricus coriarius – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Ce petit monstre cornu suspendu à une branchette de chêne est une galle, elle s’est développée l’an dernier à l’emplacement d’un bourgeon. Ses occupants sont sortis en perçant des trous ronds. Je la détache et la glisse dans ma poche. La promenade n’est pas finie, les mousserons de la Saint-Georges nous attendent un peu plus loin, au détour d’un sentier forestier. Ils sont très en avance cette année !

    Je n’ai jamais vu de galle semblable, elle mérite une recherche. De retour à la maison, je me lance dans la volumineuse clé des galles sur chênes du site Plant Parasites of Europe et j’arrive à l’espèce Andricus coriarius. Cet hyménoptère Cynipidae est présent en Provence, mais aussi aux Pays-Bas. Après validation par les experts ad hoc, j’ai le plaisir d’enregistrer une première donnée francilienne pour cette espèce.

    Retrouvez d’autres Cynipidae :

    Trois Neuroterus

    Source :

    Table dichotomique des galles du chêne, par Plant Parasites of Europe


mercredi 10 avril 2024

  • Anaspis fasciata
    Anaspis fasciata – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Ces coléoptères de 3mm se bousculent sur les fleurs des aubépines, et plus tard sur celles des ronces et des églantiers où ils se nourrissent de pollen et de nectar. A la moindre alerte, ils se laissent tomber. Le genre Anaspis comprend plusieurs espèces, celle-ci, Anaspis fasciata, se reconnaît facilement aux taches jaunes sur les élytres noirs. Les larves, détritivores, vivent dans le bois pourri et sous les écorces.

    Retrouvez un autre insecte observé sur une aubépine :

    La tenthrède limace


mardi 9 avril 2024

  • Les deux corydales
    Corydalis solida – Poissy © Gilles Carcassès

    On m’a indiqué une belle station de corydales dans le parc Messonnier. Elles sont au rendez-vous sur un talus à mi-ombre.

    Corydalis solida – Poissy © Gilles Carcassès

    Les bractées florales sont grossièrement dentées et l’éperon de la fleur est dressé, à peine incurvé à son extrémité. Il s’agit donc de Corydalis solida, de la famille des Papaveraceae.

    Cette plante est très rare dans notre région, classée en danger d’extinction dans la liste rouge de la flore vasculaire d’Ile-de-France. Comme nous sommes dans le parc d’un très ancien domaine, il n’est pas exclu que ces corydales aient été plantées à des fins décoratives il y a très longtemps et qu’elles se soient durablement installées. En tout cas, de mémoire de vieux jardinier, on les a toujours connues là.

    La corydale solide est toxique. Son odeur qui rappelle l’eau de vie de poire et le jasmin est si caractéristique qu’elle sert de référence pour reconnaître une espèce de champignon, l’inocybe à odeur de corydale (Inocybe corydalina).

    Corydalis cava – Poissy © Gilles Carcassès

    Un peu plus loin, au bord d’un chemin, je découvre une autre station de corydales. Mais elles semblent différentes : les bractées florales sont toutes entières et l’éperon est nettement courbé. C’est une autre espèce, Corydalis cava. Pour celle-ci, il n’y a pas de doute, sa présence ne peut s’expliquer que par une intervention humaine. En effet, la corydale creuse largement présente en Europe centrale n’est pas réputée indigène en Ile-de-France.

    Corydale creuse, corydale solide, de quoi parle-t-on ? C’est à la texture de leurs tubercules que ces plantes doivent leur nom d’espèce !

    Retrouvez une autre jolie fleurette du printemps :

    L’anémone pulsatille

    Source :

    La Corydale solide, par le CBN de Franche-Comté


lundi 8 avril 2024

  • Crepidodera aurata
    Crepidodera aurata – Le Mesnil-le-Roi © Gilles Carcassès

    Je secoue deux branches basses d’un grand saule blanc en fleur au bord de la Seine. La pêche est-elle bonne ? Un minuscule coléoptère d’à peine 3 mm est tombé dans mon bac, c’est maigre ! Mais vu de tout près, c’est un véritable bijou.

    Crepidodera aurata vit sur les saules dont il grignote les feuilles. Ici, c’est une rare forme à élytres bleus, ordinairement ils sont verts. Les fémurs postérieurs volumineux de cette espèce lui permettent de disparaître d’un bond en cas d’alerte.

    Retrouvez une autre Chrysomelidae des saules :

    Le clytre du saule


dimanche 7 avril 2024

  • Cerodontha iridis
    Mine de Cerodontha iridis – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Cela fait quelque temps que je remarque ces traces blanchâtres sur les feuilles de l’iris gigot, cet iris sauvage qui pousse dans nos bois calcaires. J’accusais la langue râpeuse des escargots. Mais c’était bien à tort !

    Pupe de Cerodontha iridis – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    A y regarder de plus près, la feuille est rongée de l’intérieur, c’est une mine. On voit ci-dessus le responsable. Il s’agit d’un diptère de la famille des Agromyzidae, Cerodontha iridis. il est ici à l’état de nymphe (pour les diptères, on dit pupe). Apparemment, c’est la seule espèce qui mine les feuilles d’Iris foetidissima.

    Cerodontha iridis n’est signalé par Gbif qu’en Angleterre. Mais dans mon coin, j’en vois partout ! Mon observation serait-elle vraiment une première pour la France ? Peut-être est-ce une nouvelle espèce invasive ? Ou alors une indigène passée sous les radars jusque-là…

    Je lance une grande enquête : qui d’autre voit cette mine caractéristique sur cette plante et où ?

    Retrouvez une autre mine d’Agromyzidae :

    Phytomyza glechomae


samedi 6 avril 2024

  • Cardiophorus gramineus
    Cardiophorus gramineus – Le Mesnil-le-Roi © Gilles Carcassès

    Je retourne un bout d’écorce de platane. Une araignée sort bien vite de son cocon, et je la perds, je crois que c’était une Clubiona. Mais je repère un autre locataire, immobile : un charmant coléoptère rouge et noir. Je l’extrais de là délicatement pour l’observer.

    Cardiophorus gramineus – Le Mesnil-de-Roi © Gilles Carcassès

    Il se réveille et parcourt mon bac. Comme son pronotum porte deux pointes dirigées vers l’arrière, je vais le chercher chez les Elateridae (en français les taupins).

    Cardiophorus gramineus – Le Mesnil-de-Roi © Gilles Carcassès

    En tentant de s’échapper, il glisse et se retrouve sur le dos ! Il fait le mort, toutes pattes repliées.

    Mes photos terminées, je le libère au pied de l’arbre. Avec ce look très particulier, Cardiophorus gramineus est facile à identifier. Les larves de cette espèce sont prédatrices et vivent dans les cavités des arbres feuillus.

    Source :

    Cardiophorus gramineus, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon – 2020)


vendredi 5 avril 2024

  • Pammene rhediella
    Pammene rhediella – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Quel beau manteau !

    Aujourd’hui, je bats des aubépines ! Elles sont en pleine floraison et forcément, je vais trouver des insectes. Ce petit papillon de nuit (4mm) d’aspect très sombre dans mon bac a eu l’amabilité de ne pas s’envoler tout de suite et j’ai pu prendre cette photo qui m’a permis de l’identifier.

    Pammene rhediella semble inféodé aux Rosaceae arbustives, essentiellement les pommiers et les aubépines mais on l’observe aussi parfois sur les fleurs du cornouiller sanguin. Comme ce papillon ne vient pas à la lumière, c’est généralement en battant les aubépines qu’il est observé.

    La larve passe l’hiver dans les fruits de sa plante hôte et le papillon émerge au printemps, avec un pic de vol en avril.

    Mon observation est une deuxième donnée pour l’Ile-de-France dans la base de données régionale.

    Retrouvez un autre Tortricidae :

    Olethreutes arcuella


jeudi 4 avril 2024

  • Platydema violacea, la Navette violette
    Platydema violacea – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Des antennes en collier de perles

    Je connais un vieux sureau au bord d’un chemin à Thiverval-Grignon. L’an dernier son tronc était couvert de fructifications de l’oreille de Judas. Cette année, elles sont racornies et l’écorce part en lambeaux. C’est là que je trouve ce coléoptère brillant aux reflets violacés. Platydema violacea, ténébrion mycophage est justement souvent cité sous les écorces des sureaux attaqués par ce champignon. Mais on le rencontre aussi sur le bois dégradé d’autres arbres feuillus.

    Platydema violacea – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Sur cette photo, on voit bien sur le pronotum les quatre fossettes et le rebord latéral fin et marqué qui se prolonge vers l’avant.

    Retrouvez un autre Tenebrionidae :

    Palorus depressus


mercredi 3 avril 2024

  • Entomobrya muscorum
    Entomobrya muscorum – La Roche-Guyon © Gilles Carcassès

    D’un seul coup de filet, on peut parfois récolter des collemboles de plus de dix espèces différentes qui cohabitent dans le même milieu. C’est tout un monde fascinant qui grouille dans la litière et la végétation basse. Leur très petite taille ne facilite cependant pas leur étude.

    Celui-ci, obtenu en balayant quelques herbes, mesure 2,5mm environ, sans les antennes. Je l’ai isolé à cause de la tache noire au bout de son abdomen qui lui donne un look singulier. Elle me permet en effet de reconnaître l’espèce Entomobrya muscorum. Les Entomobrya sont de bons sauteurs, lorsqu’ils déploient leur furca, organe de saut ventral, ils peuvent faire des bons de 16 cm et ils s’échappent souvent assez vite de mon bac d’observation !

    Retrouvez un autre collembole :

    Sminthurus viridis

    En savoir plus sur les collemboles :

    Le petit collembole illustré, de Jean-Marc THIBAUD et Cyrille A. D’HAESE


mardi 2 avril 2024

  • Psectrotanypus varius
    Psectrotanypus varius – Crespières © Gilles Carcassès

    Non, cette bestiole n’est pas issue d’un improbable croisement entre un moustique et un lapin de Pâques ! Il s’agit d’un diptère Chironomidae nommé Psectrotanypus varius. Ses larves aquatiques se contentent d’une eau même très polluée. Aussi, l’espèce n’est sans doute pas très rare. Ici c’est un mâle, ses antennes plumeuses ne sont pas déployées et ont une forme en fuseau qui évoque celle des oreilles de lapin. Peut-être venait-il juste d’émerger ? Il n’était d’ailleurs pas très vif. Ce diptère, trouvé au bord d’une mare forestière, est venu à mon dispositif de lumière noire.

    Retrouvez un autre joli chironome :

    Stenochironomus


lundi 1er avril 2024

  • La photo mystère d’avril 2024
    Crespières © Gilles Carcassès

    Des chercheurs de l’INRAE viennent de réaliser l’incroyable croisement entre un moustique et un lapin. Toute l’affaire sera révélée dans notre article de demain !


dimanche 31 mars 2024

  • Lauritrioza alacris
    Lauritrioza alacris – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Avec ces ailes en pointe, c’est sûrement un Triozidae. Et sur sa plante hôte, trop facile, c’est Lauritrioza alacris ! J’ai en effet obtenu ce petit homoptère en secouant des branches de laurier sauce qui dépassent d’un jardin sur la rue.

    Galle sur feuille de laurier-sauce – Poissy © Gilles Carcassès

    Voici le dégât caractéristique que font ses larves sur les feuilles de Laurus nobilis. Cette galle enroulée sur le bord du limbe leur sert d’habitat et maintient ces suceurs de sève à l’abri des prédateurs. Ici, c’est une galle de l’été dernier car elle est toute desséchée. La courbure de la feuille induite par la formation de la galle permet de repérer la présence de ce ravageur en toutes saisons.

    Retrouvez un autre Triozidae :

    Trioza remota


samedi 30 mars 2024

  • Peritelus sphaeroides, le Péritèle gris
    Peritelus sphaeroides – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    J’ai trouvé une jolie cicadelle rare au parc du peuple de l’herbe dans un prunellier en fleur, voyons si je peux la trouver aussi en forêt de Saint-Germain-en-Laye. J’explore le secteur de l’ancien champ de tir où les prairies sèches sont bordées d’aubépines et de prunelliers. Elle n’y est pas, ou alors je n’ai pas la bonne technique de chasse. Mais ce petit charançon est un sympathique lot de consolation. C’est le péritèle gris, Peritelus sphaeroides, une espèce commune au printemps sur les arbustes. On le reconnaît aux deux bandes sombres obliques sur les élytres. C’est l’un des charançons ravageurs de la vigne dont il mange les bourgeons.

    Retrouvez un autre Curculionidae :

    Le charançon du chardon penché

    Source :

    Peritelus sphaeroides, fiche descriptive dans l’INPN (ISATIS – 2022)


  • Harpalus affinis
    Harpalus affinis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    La Seine en décrue a laissé sur les berges enherbées un long ruban de débris flottants constitués pour l’essentiel de fragments de roseaux, de billes de polystyrène expansé, de bois et de récipients en plastique. C’est une aubaine pour les cloportes et les collemboles ! Les prédateurs aussi en profitent, tel ce beau Carabidae à reflets verts métalliques, Harpalus affinis. Cette espèce est très commune mais je ne l’avais encore jamais observée dans le parc du peuple de l’herbe. Je l’ajoute dans l’inventaire !

    Harpalus affinis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Cette curieuse encoche sur son tibia antérieur m’intrigue. Il s’agit en fait d’un peigne pour lisser les antennes !

    Harpalus affinis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    La présence de ces poils très fins sur la partie apicale des élytres permet d’être sûr de l’espèce. Il m’a fallu travailler un moment l’éclairage pour les mettre en évidence.

    Retrouvez un autre Carabidae :

    Elaphrus riparius


vendredi 29 mars 2024

  • Floraisons de mars au jardin

    Pour le plaisir des yeux, j’ai rassemblé pour vous ces quelques fleurettes du mois de mars qui accompagnent l’arrivée du printemps au jardin.

    Daphne odora ‘Aureomarginata’ – Poissy © Gilles Carcassès

    Ce Daphne odorata ‘Aureomarginata est un gracieux arbuste et en plus ses fleurs sentent délicieusement bon.

    Viola odorata – Poissy © Gilles Carcassès

    L’incontournable violette odorante et son parfum subtil !

    Cyclamen coum – Poissy © Gilles Carcassès

    Le cyclamen coum nous vient de Turquie et fleurit au printemps. Il a l’air de vouloir résister aux poules, malgré quelques outrages.

    Helleborus hybride et la feuille rouge d’un Bergenia – Poissy © Gilles Carcassès

    Les fleurs vertes ont souvent beaucoup de charme.

    Narcissus ‘Altruist’ – Poissy © Gilles Carcassès

    La variété Altruist est très recommandable : la fleur légère est perchée sur une longue hampe souple.

    Retrouvez d’autres fleurs du jardin :

    Fleurs d’avril dans mon jardin


jeudi 28 mars 2024

  • Drymus sylvaticus
    Drymus sylvaticus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Les cicadelles Typhlocybinae vont bientôt quitter les ronces pour retourner dans les arbres. Je tente d’en trouver encore quelques-unes, mais c’est une petite punaise que je récolte dans mon bac. Comme elle est accommodante, je lui propose une feuille de ronce pour la séance photo.

    Drymus sylvaticus est un membre de la famille des Rhyparochromidae. Cette punaise n’est pas rare mais on ne sait rien de sa biologie. Je suis content de l’avoir rencontrée, cela fait une espèce de plus pour l’inventaire des arthropodes du parc du peuple de l’herbe.

    Retrouvez un autre Rhypachromidae :

    Hyalochilus ovatulus


mercredi 27 mars 2024

  • En visite aux Prés du Marais

    A l’invitation de La Salamandre verte, je suis venu avec deux autres membres de l’OPIE visiter la prairie communale du Mesnil-le-Roi et conseiller les membres de cette association désireuse de s’investir dans une démarche d’inventaire des insectes. Ce fut aussi l’occasion de capturer et présenter quelques petites bêtes à un public curieux et motivé.

    Andrena cf nitida mâle – Le Mesnil-le-Roi © Gilles Carcassès

    Récoltée au filet à papillons dans les herbes mouillées par l’averse, cette abeille sauvage a l’air de sortir de la douche ! C’est un mâle car ses pattes postérieures ne sont pas équipées pour la récolte du pollen. Il s’agit peut-être de l’espèce Andrena nitida, mais la détermination des mâles d’andrènes est très délicate.

    Valgus hemipterus mâle – Le Mesnil-le-Roi © Gilles Carcassès

    L’exploration de vielles billes de bois entassées au sol nous donne plusieurs individus de cétoine punaise, coléoptère dont la larve est xylophage. Des nymphes d’autres espèces sont prélevées afin d’être mises en élevage à la Maison des insectes, elles pourront ainsi, à l’éclosion des adultes, être déterminées avec certitude.

    Leistus fulvibarbis – Le Mesnil-le-Roi © Gilles Carcassès

    La forme en cœur de son pronotum et ses larges mandibules permettent de reconnaître Leistus fulvibarbis, un carabe prédateur de petits insectes et de collemboles. Je le rencontre parfois sous les écorces de troncs décomposés.

    Anyphaena accentuata – Le Mesnil-le-Roi © Gilles Carcassès

    Voyez-vous sur son abdomen le dessin des deux chevrons qui valent à cette Anyphaena accentuata son surnom d’araignée Citroën ?

    Propylea quatuordecimpunctata – Le Mesnil-le-Roi © Gilles Carcassès

    Je récupère cette jolie coccinelle à damier en prospectant un roncier au bord de la noue. Bien malin qui peut dire si elle est noire à motifs jaunes ou l’inverse !

    Retrouvez les portraits des arthropodes cités dans cet article :

    Andrena nitida

    Valgus hemipterus

    Leistus fulvibarbis

    Anyphaena accentuata

    Propylea quatuordecimpunctata


mardi 26 mars 2024

  • Othius punctulatus, le Staphylin à étuis marron pointillés
    Othius punctulatus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Un tas de sciure grossière m’intrigue au pied d’un vieux saule. J’espère débusquer un insecte xylophage en fouillant dedans à l’aide d’un bâton. Je ne m’attendais pas à y trouver un staphylin ! Il est de bonne taille (13mm) mais ce n’est pas lui qui a produit toute cette sciure, en revanche l’endroit lui convient bien. Othius punctulatus est un Staphylinidae commun de la litière. On le trouve souvent sous les mousses et au pied des arbres. Il se nourrit des œufs et des larves d’autres insectes.

    Othius punctulatus (détail) – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    L’observation de la ponctuation de la tête, du thorax et des élytres est généralement nécessaire pour déterminer les staphylins. En raison des tarses des pattes antérieures élargis, je pense que celui-ci est un mâle.

    Retrouvez un autre staphylin :

    Platydracus fulvipes

    Source :

    Clé d’identification des Othius, par coleo.net


lundi 25 mars 2024

  • Vespa crabro, une reine
    Vespa crabro – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    En fouillant dans une grosse motte de terre, un participant de la sortie carabes de l’OPIE a mis au jour une loge d’hivernage d’une reine de frelon. Il s’agit ici du frelon européen, Vespa crabro, un peu plus gros et moins sombre que le frelon asiatique. Chez les frelons, seules les reines fécondées passent l’hiver. Le printemps venu, à leur réveil, elles cherchent un territoire propice pour fonder une nouvelle colonie qui ne vivra que jusqu’à l’entrée de l’hiver suivant. Ces jeunes reines régulent naturellement leur nombre en se livrant à des combats sororicides. C’est pourquoi les piégeages de printemps des reines de frelons sont totalement inutiles et comme les pièges ne sont pas sélectifs, ils nuisent à la biodiversité.

    Retrouvez la reine de l’autre frelon :

    Vespa velutina, la reine


dimanche 24 mars 2024

  • Salpingus planirostris
    Salpingus planirostris – Versailles © Gilles Carcassès

    Je recueille dans mon bac blanc la petite faune de quelques touffes d’herbes dans le parc du château de Versailles. Je reste hésitant sur la famille de ce petit coléoptère, alors je lui propose une séance photo sur une feuille. Son profil est étonnant ! A quoi peut lui servir cette tête très allongée ? Je change d’angle pour faire une vue de dessus.

    Salpingus planirostris – Versailles © Gilles Carcassès

    Mais qu’est-ce que c’est que cet ornithorynque ?

    Sa tête n’est pas seulement allongée, elle est aussi très plate ! Ce look très particulier oriente vers la famille des Salpingidae. Il s’agit ici du très commun Salpingus planirostris, un prédateur d’insectes xylophages. On le rencontre souvent sur les branchettes tombées au sol. J’émets l’hypothèse que la conformation spéciale de sa tête lui permet de débusquer ses proies sous les écorces décollées.

    Retrouvez un autre prédateur de xylophages :

    Le clairon porte-croix

    Sources :

    Salpingus planirostris, fiche descriptive dans l’INPN (H. Bouyon – 2019)

    Les Salpingidae de la faune de France (Coleoptera Tenebrionoidea)
    Thomas BARNOUIN & Pierre ZAGATTI


samedi 23 mars 2024

  • Platycerus caraboides, la Chevrette bleue
    Platycerus caraboides – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Ce coléoptère a été trouvé sous une branche morte en forêt de Marly. Avec ces antennes en râteau, c’est dans la famille des Lucanidae qu’il faut chercher ce bel insecte. Platycerus caraboides est nettement plus petit (13mm) que la petite biche et le lucane cerf-volant, les représentants les plus connus de cette famille. Sa vie larvaire s’étend sur deux ou trois ans dans le bois décomposé, les adultes sont visibles dès le début du printemps. Cette espèce est commune un peu partout en France.

    Retrouvez un autre coléoptère dont la larve vit dans le bois mort :

    Le clyte bélier


vendredi 22 mars 2024

  • Balcanocerus pruni
    Balcanocerus pruni – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Les prunelliers sont en fleurs, j’en secoue quelques branches. Un Phyllobius pyri tombe dans mon bac, celui-là, je n’attendais pas avant le mois d’avril ! Je récolte aussi cette petite cicadelle. La marque blanche caractéristique sur ses élytres permet de reconnaître Balcanocerus pruni. C’est la première fois que je croise cette jolie espèce. Elle semble rare car c’est la deuxième donnée seulement pour l’Ile-de-France. Cette cicadelle vit uniquement sur les prunelliers.

    Retrouvez une autre cicadelle :

    Iassus lanio


jeudi 21 mars 2024

  • La sortie carabes
    Zygina griseombra – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Nous arrivons en avance au lieu de rendez-vous pour la sortie carabes que l’OPIE a organisée. J’en profite pour secouer quelques ronces à proximité du parking, route Royale. Zygina griseombra est une belle surprise, elle est donc bien présente dans la forêt de Marly aussi. Dans quelques semaines, elle quittera son roncier pour gagner les frondaisons des charmes, elle sera alors plus difficile à observer.

    Chelidurella acanthopygia femelle – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Ce forficule aptère est facile à trouver dans les feuilles mortes de la forêt. Chelidurella acanthopygia est souvent associé aux chênes.

    Dorcus parallelipipedus – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Les premières explorations dans le bois pourri des vieilles souches nous donnent quelques petites biches, alias Dorcus parallelipipedus.

    Uloma culinaris – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Par endroits, ce Tenebrionidae abonde. Uloma culinaris semble affectionner le bois très dégradé dans lequel nous pouvons facilement enfoncer les doigts.

    Il nous faut descendre vers une zone plus humide pour trouver une meilleure biodiversité.

    Metzgeria furcata – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Près d’un ruisseau, les troncs de quelques charmes hébergent de belles hépatiques. Voici Metzgeria furcata, une petite espèce au thalle en lanières bifurquées.

    Salamandra salamandra – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès-

    Voyez-vous la salamandre, débusquée inopinément en creusant au pied de ce tronc décomposé de hêtre ? Attention, l’espèce est protégée, il ne faut pas la toucher ni la déranger ! Elle se met assez vite à l’abri des regards indiscrets en s’enfonçant plus profondément dans sa tanière. Le découvreur remet délicatement le morceau de bois tel qu’il était placé.

    Platynus assimilis – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès
    Carabus auronitens mâle – L’Etang-la-Ville © Sylvie Forteaux

    Enfin, des Carabidae ! Nous trouvons plusieurs Platynus assimilis sous des branches tombées, et des Carabus auronitens, aux reflets dorés, d’abord un mâle puis une femelle. Placés ensemble dans un seau d’observation, ils s’accouplent aussitôt pour le plus grand étonnement des participants !

    Carabus problematicus – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    Ce Carabus problematicus vaut bien un gros plan pour apprécier ses splendides reflets violacés.

    Retrouvez un autre reportage sur une animation de l’OPIE :

    Sortie nocturne au parc du peuple de l’herbe


mercredi 20 mars 2024

  • Phygadeuontinae
    Chrysalide de Pieris cf napi – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    J’ai trouvé cette chrysalide fixée à un poteau près de l’étang du Corra. Dans l’idée de vous faire un reportage sur l’émergence du papillon, je l’ai placé en élevage dans ma véranda. J’espérais un beau spécimen de piéride du navet, mais un impondérable s’est produit.

    Chrysalide percée © Gilles Carcassès

    Des hôtes imprévus sont sortis par ce petit trou bien rond : 7 mâles et une femelle ! Ma chrysalide était parasitée.

    Phygadeuontinae femelle © Gilles Carcassès

    Ci-dessus la femelle, dotée d’un ovipositeur.

    Phygadeuontinae mâle © Gilles Carcassès

    Les mâles sont beaucoup plus sombres et plus petits.

    Phygadeuontinae mâle – nervation alaire © Gilles Carcassès

    Chez les Ichneumonidae, la nervation alaire est l’un des critères importants pour reconnaître les espèces. Mais l’exercice est ardu, cette famille comptant 2768 membres en France ! Je pense pouvoir cependant cerner la sous-famille, celle des Phygadeuontinae, dont font partie les Gelis. L’expert à qui j’ai envoyé mes petits hyménoptères me dit qu’aucune des espèces connues pour parasiter la piéride du navet ne leur ressemble.

    Retrouvez un autre Ichneumonidae :

    Ichneumon xantorius

    Source :

    Bref aperçu de la systématique des Ichneumonidae, par Thierry Robert


mardi 19 mars 2024

  • Strophosoma melanogrammum
    Strophosoma melanogrammum – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    En battant quelques branches basses de chêne garnies de feuilles sèches, je récupère ce petit charançon hirsute. J’essaie de le photographier sur une feuille morte, mais il a la bougeotte. Je le recueille alors au creux de ma main où il se tient un peu plus tranquille, me permettant quelques photos.

    Strophosoma melanogrammum – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    La zone noire allongée sur la base de la suture des élytres n’est en fait pas pourvue d’écailles, ce qui laisse voir la couleur de fond. Ce dessin noir très visible est une caractéristique de l’espèce Strophosoma melanogrammum. Les adultes se nourrissent des feuilles de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes et les larves grignotent des racines.

    Ce Curculionidae forestier européen a été introduit accidentellement en Amérique du Nord à la fin du XIXème siècle.

    Retrouvez un autre Curculionidae forestier :

    Polydrusus planifrons

    Source :

    Strophosoma melanogrammum, par Plant Parasites of Europe


lundi 18 mars 2024

  • Berytinus signoreti
    Berytinus signoreti – La Roche-Guyon (95) © Gilles Carcassès

    Le GR 2 de La Roche-Guyon à Vétheuil franchit plusieurs pinacles crayeux dominant la vallée de la Seine. A tout hasard, je balaie la végétation très rase de la pelouse calcaire et voici ce que j’obtiens : une drôle de punaise allongée. La silhouette m’oriente vers le genre Berytinus, dans la famille des Berytidae. La massue du premier article antennaire n’est pas noire, cela exclut bon nombre d’espèces. Les points noirs à la base des nervures de la membrane et les antennes non poilues me décident pour l’espèce Berytinus signoreti, qui semble apprécier particulièrement les Fabaceae, notamment celles qui sont fréquentes sur la craie, comme les hippocrépides, les bugranes et les lotiers.

    Berytinus signoreti – La Roche-Guyon (95) © Gilles Carcassès

    Je suis content d’ajouter cette espèce à la base de données régionales d’Ile-de-France. L’INPN signale une donnée historique en Seine-Saint-Denis en 1893. Berytinus signoreti est souvent observée en Angleterre, elle est assez présente dans le centre de la France et dispersée ailleurs.

    Retrouvez un autre Berytidae :

    Gampsocoris punctipes

    Source :

    La galerie des Berytidae de British Bugs


dimanche 17 mars 2024

  • Othiorynchus raucus, l’Othiorynque à crête
    Othiorynchus raucus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Ce charançon était caché dans des feuilles sèches restées accrochées aux branches d’un chêne. J’aime bien son gros museau qui pourrait bien être celui d’un Othiorynchus.

    Othiorynchus raucus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Le voici au creux de ma main pour la photo de profil. Il s’agit d’Othiorynchus raucus. La suture des élytres vers l’apex est surélevée, ce qui vaut à ce Curculionidae le nom vernaculaire d’othiorynque à crête. Cette espèce est présente en Europe du Nord et en Amérique du Nord. Elle est polyphage, se nourrissant d’espèces aussi différentes que le thuya et le laurier du Caucase. Les adultes sortent de leur loge nymphale souterraine en avril. Celui-ci était en avance.

    Retrouvez un autre Curculionidae :

    Archarius crux


samedi 16 mars 2024

  • Parapiesma quadratum, la Piesmatide de la betterave
    Atriplex glabriuscula – L’hôpital-Camfrout (29) © Gilles Carcassès

    En face, très loin, l’Amérique

    Cette Amaranthaceae vue au port de Kerascoët est probablement Atriplex glabriuscula, l’arroche de Babington. Cette plante des hauts de plage est présente sur le littoral, de la Bretagne jusqu’au nord de la Scandinavie. On peut la rencontrer aussi sur le littoral atlantique du Canada. C’est juste en face, mais pas la porte à côté tout de même !

    Curieux, j’inspecte le feuillage de cette plante que je n’avais jamais vue.

    Parapiesma quadratum – L’hôpital-Camfrout (29) © Gilles Carcassès

    J’y trouve de petits homoptères roses au ventre vert. Celui-ci est sur le dos, on distingue le rostre avec lequel il pique sa plante hôte.

    Parapiesma quadratum – L’hôpital-Camfrout (29) © Gilles Carcassès

    Le voici à l’endroit. Il ressemble fort à un Piesmatidae déjà rencontré : Piesma maculatum. Mais ce n’est pas cette espèce car la marge du pronotum est arrondie, sans échancrure. Il s’agit de Parapiesma quadratum qui est justement inféodé à des Amaranthaceae des bords de mer et milieux salins comme les pourpiers de mer, les salicornes et certaines arroches.

    Je regarde sa répartition dans GBIF. Il n’a pas comme Atriplex glabriuscula franchit l’Océan. Ce n’est peut-être qu’une question de temps…

    Retrouvez un autre insecte des Amaranthaceae :

    Lixus juncii

    Source :

    Parapiesma quadratum dans Insektarium


vendredi 15 mars 2024

  • Episinus angulatus
    Episinus angulatus – Crespières © Gilles Carcassès

    Dans la série des araignées à bosses, voici la toute petite Episinus angulatus. Celle-ci, je l’ai trouvée près du sol sur un tronc de cornouiller, dans un manchon d’une fort belle mousse jaune typique des coteaux calcaires, Homalothecium lutescens.

    Episinus angulatus – Crespières © Gilles Carcassès

    La disposition des taches sur les pattes et le dessin sur le céphalothorax permettent d’écarter les autres espèces du genre Episinus.

    Episinus angulatus, vue ventrale – Crespières © Gilles Carcassès

    En quelques minutes à peine, elle a bâti une toile en trois dimensions dans mon bocaloscope et se repose ainsi sur ses fils de soie, prenant une pose que je retrouve dans les galeries photos de cette espèce.

    Retrouvez une autre Theridiidae :

    Simitidion simile

    Une autre araignée de ce coteau calcaire :

    Hypsosinga albovittata


jeudi 14 mars 2024

  • Stenagostus rhombeus, la larve
    Larve de Stenagostus rhombeus – L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    En forêt de Marly, je soulève une petite plaque d’écorce sur le tronc mort d’un érable déraciné. Cette jolie larve est dessous, elle s’agite très mollement. Je la photographie avant de replacer le bout d’écorce.

    Parce qu’un passionné a un jour élevé une telle larve jusqu’à l’émergence de l’adulte, on sait désormais mettre un nom d’espèce sur ce curieux animal. Il s’agit de Stenagostus rhombeus, un grand taupin forestier (2cm) de mœurs nocturnes. Comme il vient assez bien à la lumière, il vole parfois autour des lampes des amateurs de papillons de nuit.

    Larve de Stenagostus rhombeus (détail)- L’Etang-la-Ville © Gilles Carcassès

    L’extrémité de son abdomen est doté d’expansions en crochets. Ces urogomphes seraient utiles à la progression de la larve dans le bois pourri sous les écorces.

    Stenagostus sp. – Crespières © Gilles Carcassès

    Voici à quoi ressemble un Stenagostus adulte. J’ai surpris celui-ci sur un billot de châtaignier une nuit d’été.

    Retrouvez un autre Elateridae :

    Un Ampedus

    Source :

    Stenagostus rhombeus, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon – 2020)


mercredi 13 mars 2024

  • Scolopostethus affinis
    Scolopostethus affinis – Poissy © Gilles Carcassès

    Cette petite punaise aux ailes courtes était dans une touffe de cerfeuil des bois tout en haut du parc Meissonier. Je la fais un peu gambader sur une feuille de lierre pour la prendre en photo.

    C’est une Rhyparochromidae commune mais je ne vous l’avais pas encore montrée. Pour différencier Scolopostethus affinis des autres espèces du genre, il faut considérer la petite taille (3 à 4mm), l’absence de pilosité sur les hémélytres, observer la couleur des antennes et repérer une paire de petits tubercules sur la face ventrale. J’ai encore oublié de photographier le dessous !

    Scolopostethus affinis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Lucien Claivaz

    La photo ci-dessus met en évidence l’aspect typique pour cette espèce de l’avant-dernier article des antennes : sombre à base plus claire.

    Cette espèce polyphage se nourrit majoritairement de graines. Elle apprécie particulièrement celles des orties.

    Retrouvez une autre Rhyparochromidae :

    Xanthochilus saturnius


mardi 12 mars 2024

  • Segestria bavarica
    Segestria bavarica – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy
    © Gilles Carcassès

    Cette grosse araignée était cachée sous l’écorce d’un érable mort. Seules les pattes postérieures sont tournées vers l’arrière, les autres étant disposées vers l’avant. C’est là une attitude connue des Segestria. Son abdomen brille sous l’éclairage de mon appareil photo. Je dois chercher le bon angle pour distinguer la ligne blanche longitudinale qui serait masquée par le reflet dans une vue trop verticale. Cette discrète ligne blanche, les pattes fortement annelées et son aspect général poilu m’orientent vers l’espèce Segestria bavarica que j’ai déjà observée sur des arbres.

    Cette araignée construit une toile en forme de tube dans une fissure de mur ou de rocher, ou sous une écorce. Elle dispose à la sortie quelques fils avertisseurs rayonnants. Lorsqu’une proie touche l’un de ces fils, elle bondit hors de sa cachette pour la capturer.

    Retrouvez une autre araignée :

    Porrhoclubiona leucaspis


lundi 11 mars 2024

  • Sciocoris sideritis
    Sciocoris sideritis – Bruges (33) © Gilles Carcassès

    Je passe quelques jours à Bruges, non pas en Belgique mais dans l’agglomération bordelaise. Un gros platane dans un petit espace vert à l’angle de deux rues m’intéresse, je ne peux m’empêcher de regarder sous un fragment d’écorce. Quatre petites punaises y sont en sommeil en compagnie de quelques tigres du platane. J’en prélève une pour une séance photo.

    Sciocoris sideritis – Bruges (33) © Gilles Carcassès

    Cette Pentatomidae a la membrane tachée de petits nuages noirs, comme la punaise nébuleuse. Mais ce museau allongé me paraît bien singulier.

    Sciocoris sideritis – Bruges (33) © Gilles Carcassès

    Le rostre, très long, dépasse les hanches postérieures.

    Sciocoris sideritis – Bruges (33) © Gilles Carcassès

    Montre-moi ton long museau !

    Cela pourrait être l’espèce Sciocoris maculatus, ou peut-être Sciocoris sideritis. La différence, subtile, tient à la longueur de la tête. Un hétéroptériste plus calé que moi me confirme la deuxième espèce. Cette punaise méditerranéenne a déjà été observée dans la région de Bordeaux. Elle est signalée depuis peu en Ile-de-France.

    Sciocoris sideritis se nourrit sur des Asteraceae.

    Source :

    Sciocoris sideritis, fiche descriptive dans l’INPN (Roland Lupoli – 2020)


dimanche 10 mars 2024

  • Entomobrya albocincta
    Entomobrya albocincta – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Au bord de l’étang de la Galiotte, un lierre panaché palissé sur un grillage héberge de très nombreux collemboles. Parmi ceux qui sont tombés dans mon bac, j’en repère un de petite taille (1,5mm) avec un look bicolore très particulier. Sa détermination sera facile : Entomobrya albocincta est le seul à avoir cette distribution des zones claires sur le corps. Cette espèce vit ordinairement sur les écorces des arbres parmi les mousses et les lichens.

    Retrouvez un autre Entomobrya :

    Entomobrya multifasciata

    Source :

    Entomobrya albocincta, dans GBIF


samedi 9 mars 2024

  • Saitis barbipes, un jeune mâle
    Saitis barbipes – Le Cannet (06) © Gilles Carcassès

    Pour ma promenade matinale, mes pas m’amènent jusqu’au square Carnot. Armé d’un petit bac d’observation, je cherche désespérément une zone un peu sauvage propice à l’observation des insectes. Tout est taillé, gratté, tondu, rasé de près. Un muret en partie couvert de lierre m’offrira cette élégante Salticidae de 4mm. Les patrouilles de police municipale se succèdent, j’essaie de conserver l’allure d’un individu normal.

    Voyez-vous ce tour de l’œil rouge vif ? Et l’ébauche de la barre de même couleur à l’arrière de la tête ? Il s’agit d’un mâle Saitis barbipes, un des plus beaux représentants de la famille des Salticidae en France mais ici c’est un juvénile, il n’aura que dans quelques mois ses belles couleurs définitives. Je ne désespère pas de rencontrer un jour l’araignée adulte et de vous la présenter dans ces pages.

    Saitis barbipes – Le Cannet (06) © Gilles Carcassès

    Sous une certaine incidence, une irisation bleue vient compléter le tableau. On voit sur cette photo ses huit gros yeux (quatre de chaque côté).

    Retrouvez une autre jolie Salticidae :

    Icius subinermis


vendredi 8 mars 2024

  • Lithospermum officinale, le Grémil officinal
    Lithospermum officinale – Guiry-en-Vexin (95) © Gilles Carcassès

    Quel drôle de décor dans cette clairière !

    Des tiges sèches hautes de 80cm environ portent des sortes de perles blanches et luisantes.

    Lithospermum officinale – Guiry-en-Vexin (95) © Gilles Carcassès

    Ce sont les akènes de Lithospermum officinale, une Boraginaceae peu commune en Ile-de-France.

    Aspect hivernal d’une touffe de Lithospermum officinale – Guiry-en-Vexin (95) © Gilles Carcassès

    Cette plante vivace apprécie les sols riches, sableux ou graveleux des friches rudérales et des ourlets forestiers. Ses akènes sont étonnamment durs, ils ont besoin d’être scarifiés pour pouvoir germer. Le transit dans l’appareil digestif des mammifères ou des oiseaux assure peut-être ce traitement.

    Un papillon de nuit noir et blanc est spécialisé sur cette plante : Ethmia dodocea. Celui-ci manque à ma collection ! On peut dire que les Ethmia se partagent les Boraginaceae. Ainsi, par exemple, Ethmia quadrilella est inféodée aux consoudes et aux pulmonaires, Ethmia bipunctella aux vipérines et aux cynoglosses, Ethmia aurifluella à Onosma pseudoarenaria (dans le sud de la France).

    Retrouvez une autre plante des friches rudérales :

    La ballote noire

    Source :

    Grémil officinal : herbe-aux-perles brise-pierre, dans Zoom Nature


jeudi 7 mars 2024

  • Atypus
    Atypus sp. – La Roche-Guyon (95) © Gilles Carcassès

    Dans la végétation herbacée d’une prairie en pente près de la route des Crêtes, je trouve cette petite araignée que je prends tout d’abord pour une Salticidae. La photo prise dans mon bac blanc me montre tout autre chose : à l’avant, des chélicères énormes et à l’arrière, des filières écartées, en forme de cônes. Les yeux sont groupés au sommet de la tête. Cette araignée au physique étonnant est une mygale ! Plus précisément, il s’agit d’un individu juvénile du genre Atypus. Fait inhabituel chez les araignées, les Atypus peuvent vivre une dizaine d’années, les mâles ne sont matures qu’au bout de trois ou quatre ans et les femelles, cinq ou six ans.

    Deux espèces sont possibles en Ile-de-France, pour trancher il faudrait une bonne photo de profil des filières d’un adulte. Je sens qu’il va falloir que j’y retourne.

    Ces filières servent à produire la soie avec laquelle ces mygales confectionnent une sorte de chaussette posée sur le sol. C’est à la fois une chambre pour l’accouplement et un piège pour capturer les insectes imprudents qui marchent dessus. Ces araignées sont inoffensives pour l’Homme.

    Retrouvez une autre araignée :

    La lycose tarentuline

    Source :

    À la découverte de la Mygale à chaussette en forêts domaniales de Dourdan et du Bréau, par l’ONF


mercredi 6 mars 2024

  • Brachypera zoilus, le Charançon des feuilles du trèfle
    Brachypera zoilus – Poissy © Gilles Carcassès

    Ce gros charançon immobile semble guetter quelque chose depuis ce poteau de clôture du centre d’entrainement du PSG. Espère-t-il un autographe ?

    Brachypera zoilus – Poissy © Gilles Carcassès

    J’en profite pour le photographier de tout près. Il a de bien gros yeux ! Les applications de reconnaissance par l’image me proposent Brachypera zoilus, un Curculionidae de la sous-famille des Yperinae. Il s’agit bien de cette espèce que l’on peut observer partout en France et à peu près toute l’année. Depuis le milieu du XIXème siècle, elle est présente aussi en Amérique du Nord où elle est considérée comme une espèce invasive.

    Les larves comme les adultes de Brachypera zoilus se nourrissent des feuilles de trèfles et de luzernes. L’hyménoptère Cerceris arenaria est l’un de leurs prédateurs.

    Je décide de ne pas l’importuner plus longtemps et me retire discrètement. Je ne saurai pas la raison de sa présence immobile sur ce poteau.

    Retrouvez un autre charançon :

    Rhinocyllus conicus

    Source :

    Coléoptères curculionides (deuxième partie), par Adolphe Hoffmann


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