PartageTaRue94 | Défendre la mobilité des plus vulnérables, ces 365 derniers jours

Défendre la mobilité des plus vulnérables
L’association PTR 94 a pour objet de promouvoir les déplacements des piétons et assimilés, des personnes handicapées ou à mobilité réduite, et des cyclistes dans le département du Val-de-Marne et des départements limitrophes. Elle milite pour favoriser ces déplacements et pour rendre la voirie et les espaces publics plus accessibles, sûrs et confortables aux usagers vulnérables.

A ce titre, nos activités principales sont :

 Achat groupé de vélos électriques : Test sur nos stands
 Cours de vélo pour adultes (« vélo-école »)
 Balades familiales à vélo (autour de 15 km/h en général) avec pique-nique. Certaines ouvertes aux aveugles ou simples débutants, grâce au tandem.
 Conseils contre le vol de vélo
 Lobbying auprès des élus pour des villes plus piétonnes, cyclables (y compris stationnement vélo et liaisons inter-villes), et accessibles aux personnes en situation de handicap, des limitations de vitesse strictes et moins d’accidents pour tous : des aménagements existent, encore faut-il vouloir les mettre en place
 Tatouage pour identifier le propriétaire d’un vélo volé (contre 5€/vélo et la présentation d’une pièce d’identité)
 Atelier entretien du vélo sur nos stands : apprendre à graisser sa chaîne proprement et efficacement
 Conseils préventifs contre la crevaison



vendredi 2 juin 2023

  • Mobilités douces et sports nautiques: rejoignez-nous dimanche à la balade Cycl’eau 94

    Partage Ta Rue 94 organisera, le dimanche 4 juin 2023, en partenariat avec le département du Val-de-Marne, une balade à vélo pendant le Cycl’eau 94.

    Nous ferons une boucle d’un peu plus de 17km à travers quelques communes du département depuis la base de loisir de Créteil où se tiendra l’évènement. Le parcours se fera quasi intégralement sur des pistes cyclables. La balade est limitée à 30 participants. Vous devrez obligatoirement vous inscrire dans un stand au départ. Ce dernier est fixé à 14h. Venez découvrir un bout du département à vélo.  

    Plus d’info sur Cycl’eau et les jeux du Val-de-Marne ici sur le site du Département:


samedi 27 mai 2023

  • Venez le dimanche 11 juin 2023 à la Convergence vélo !

    Cette année encore l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB), en partenariat avec des associations franciliennes comme la nôtre, organise la convergence des cyclistes vers Paris. Plus de 100 départs sont prévus dans toute l’Île de France. Le Val-de-Marne n’est pas en reste puisque plus d’une vingtaine de villes du département proposeront un départ.

    Notre association s’occupera des départs de Créteil et de Maisons-Alfort. Les rendez-vous sont fixés à 9h45 sur le parvis de l’Église de Créteil et à 10h45 à l’École Vétérinaire de Maisons-Alfort.

    Notre branche commune, celle qui portera la couleur blanche comme celle de nos vêtements du jour, convergera, dans un premier temps et par étapes, jusqu’au château de Vincennes. Vous pouvez voir les itinéraires sur cette carte. Nous convergerons ensuite vers Les Invalides par la place de la Nation, la Gare de Lyon, et les quais de Seine. Nous pourrons ensuite piqueniquer sur les pelouses alentours, avant d’enfourcher de nouveau notre spad pour une parade dans les rues de Paris. Les cyclistes portant un gilet bleu se chargeront d’assurer la bonne marche des cortèges.

    L’évènement se veut le plus inclusif possible. Les vélos comme les cyclistes les plus bigarrés seront de sortie. L’allure sera lente tout au long du trajet, et les plus lents seront invités à se mettre en tête du cortège. Il y aura de nombreux enfants et des personnes âgées, et même quelques vélo-fauteuils. N’hésitez donc pas à venir. Pas besoin d’être un cycliste chevronné.


lundi 8 mai 2023

  • Plans vélo à gogo : ça bouge en Val-de-Marne!

    On ne compte plus les annonces et les bonnes nouvelles, on ne sait même plus où donner de la tête! Mais comme on le sait, entre l’annonce et la réalisation d’aménagements cyclables, il peut se passer du temps (ou rien!), et les réalisations ratées sont fréquentes…

    Il y a tout d’abord le récent plan « vélo et marche » du gouvernement. Nous renvoyons à la FUB, dont nous somme membres, pour son appréciation. Les retours sont favorables, les commentateurs s’accordent pour dire qu’on change d’ère sur le vélo. Sur la marche, en revanche, il déçoit.

    Revenons au vélo en Val-de-Marne, voici le tour d’horizon des projets et travaux en cours ou annoncés dernièrement.

    La Région et le RER Vélo

    Tout d’abord, la Région a modifié son plan de réseau, sa signalétique et sa communication en novembre dernier. Fini les lignes vélo rattachées aux lignes de train (ex. : lignes D1 et D2 proches du RER D), elles ont désormais toutes leur vie propre et leurs numéros, de 0 à 20. En Val-de-Marne ce seront les lignes V4, V5, V6, V7 et V20 qui nous desserviront. La gouvernance est en place et les réunions s’enchaînent, ligne par ligne.

    Voici le nouveau plan schématique du réseau de la Région. Le « RER V » devient « RER Vélo ».

    La ligne V7 sud de phase 1 (jusqu’à Corbeil-Essonnes) est la plus avancée : son tracé est défini, plus que le calendrier à fixer. Les derniers choix les plus notables :

    • Dans Paris elle partira de la place du Châtelet, via l’île de la Cité, au moyen d’une PC bidirectionnelle de 4 m de large boulevard du Palais, dont la livraison est prévue cette année ; en rive gauche, la jonction manquante quai Saint-Bernard est également prévue mais plus tard (2026 ?). En attendant les cyclistes et les piétons devront toujours se frôler sur la « voie verte sur trottoir » ou dans le jardin Tino Rossi…
    • Dans Ivry-sur-Seine, c’est l’avenue de l’Industrie – une large voie partagée avec les bus –, qui a été retenue (et non le passage en bord de Seine), au moins provisoirement.

    La ligne V6 est avance moins. Elle doit passer à Maisons-Alfort et Créteil via la D19, mais les deux mairies multiplient les absences aux réunions et de nombreux flous ou problèmes persistent (carrefour d’Alfort et traversée de la Marne, discontinuités de la PC sur la départementale D19 sur laquelle la V6 reposera, besoin d’une mise au gabarit « RER Vélo »…).

    La ligne V4 est avance, en témoignent notamment les plans et concertations à Vincennes et Saint-Mandé autour de la D120 (voir ci-après côté Département); la ligne V5 est dans les limbes…

    Le Département: du très bon et du moins bon

    Notre collectivité s’est illustrée dernièrement avec deux livraisons remarquables:

    • D’abord les ponts jumeaux Nelson-Mandela reliant Ivry-sur-Seine et Charenton-le-Pont ont été rénovés et l’un d’eux équipé d’une bonne piste cyclable bidirectionnelle, bien articulée avec Charenton-le-Pont et son plan vélo exemplaire. En complément, la rampe piétons-vélos est bientôt terminée, et permettra de relier la voie verte le long de la Seine en contrebas. L’inauguration est attendue sous peu!
    • Ensuite, le pont d’Ivry, entre Ivry-sur-Seine et Alfortville, rénové lui aussi avec de belles pistes unidirectionnelles protégées sur la D6, pour enjamber la Marne. Nous avons salué le résultat ici.
    Le long de la Seine devant Charenton-le-Pont, la rampe piétons-vélos qui reliera la voie verte au pont Mandela au-dessus se termine. Un aménagement ambitieux et utile qui semble très bien réalisé. Hâte de tester…

    Au rayon « moins bon », la passerelle piétons/cycles jouxtant le Pont de Nogent-sur-Marne se voulait être une nouveau franchissement réussi de la Marne pour les mobilités actives, mais certains élus et les associations dont la nôtre ont regretté ou critiqué des défauts d’accessibilité pour les piétons, les personnes à mobilité réduite ainsi que les cyclistes. Des améliorations ont été promises…

    D’autres projets départementaux sont sur les rails, avec l’aide de financements de la Métropole du Grand Paris:

    • Du « moins bon » encore: des travaux ont commencé à Maisons-Alfort et Créteil : il s’agit d’installer une promenade en voie verte sur la D215 le long de la Marne, en fait une voie partagée entre piétons et vélos, pas bien large, et pour partie en lieu et place de pistes cyclables! Les associations dont la nôtre ont logiquement fait part d’un avis négatif: c’est un recul pour le vélo. Si l’on comprend l’enjeu d’offrir une promenade piétonne le long de la Marne, il serait préférable d’aller au bout de la logique d’apaisement, sur le modèle de Saint-Maur-des-Fossés en face: avec voie unique, piste cyclable et zone piétonne…
    • Du bon: la requalification globale de l’avenue de Paris (D120) à Vincennes et Saint-Mandé: il s’agit de transformer l’ancienne coronapiste de l’avenue de Paris en une piste cyclable sécurisée depuis la porte de Vincennes jusqu’au bois de Vincennes (également sur la ligne V4 du RER Vélo). Les réunions publiques ont eu lieu en mars, on attend la suite, mais c’est prometteur pour cette porte entre Paris et notre département;
    • D’autres aménagements sont prévus sur la D161 à Arcueil et Villejuif, et sur la RD245 entre la gare RER de Nogent-Le-Perreux à Nogent-sur-Marne (D120).

    En attendant, rien n’a bougé sur la D148 entre Alfortville et Joinville-le-Pont. Un aménagement complet permettrait de relier nos deux fleuves. Un tronçon de piste cyclable bidirectionnelle est prévu depuis longtemps à Maisons-Alfort et très attendu (elle permettrait de relier les quartiers du centre et de Charentonneau), mais l’aménagement semble gelé, à cause des travaux du nouveau commissariat qui doit sortir de terre avenue de la République, semble-t-il…

    Les associations, via le collectif Vélo Ile-de-France, ont identifié et proposé au Département des zones et travaux à prioriser:

    • la rue Lénine à Ivry, pour améliorer la jonction avec Charenton-le-Pont via le pont Nelson Mandela précité;
    • Nogent-sur-Marne: place Leclerc, D86, D120;
    • Joinville-le-Pont, la D4 ;
    • la D148 à Maisons-Alfort, précitée;
    • Choisy-le-Roy: la D86 jusqu’au carrefour Pompadour à Créteil, un aménagement structurant mais sous le feu de critiques de certains élus. Concernant le carrefour Pompadour, c’est officiel: les travaux vont commencer bientôt pour un carrefour hollandais! Merci au Département!
    • à Boissy-Saint-Léger, la traversée RER A et l’allée des FFI;
    • en bords de Seine, la réappropriation des berges en lien avec les travaux du réseau de bus T ZEN;
    • la Végétale, qui progresse mais si lentement

    On espère que le Département s’emparera de ces propositions pour résorber les coupures et réaliser le réseau prévu par le Schéma départemental des pistes cyclables (SDIC), voire déployer un plan vélo départemental?

    Grand Paris Sud Est Avenir accélère sur son plan vélo

    L’établissement public territorial, qui regroupe 16 communes du Val-de-Marne, a annoncé dernièrement une nouvelle phase de travaux portant sur les voies de sa compétence. Cela concerne au total 13 kilomètres d’itinéraires cyclables.

    Capture d'écran du site du GPSEA montrant, sous le titre "13km d'itinéraires cyclables aménagés, rénovés ou étudiés d'ici fin 2025", un cycliste de dos roulant le long de la Seine sur un trottoir avec une signalétique incluant le vélos (voie verte), avec le pont du Port-à-l'anglais en fond.
    Pour illustrer son plan vélo, l’intercommunalité a retenu la photo d’un mauvais aménagement: le trottoir partagé vélo-piéton, du quai Clément à Alfortville, étroit et générateur de conflit d’usages. Pour mieux rénover cet aménagement? On l’espère…

    Les projets sont divers, de tous types. Des travaux démarrent cette année, avec l’engagement de projets à Boissy-Saint-Léger (boulevard Léon Révillon), Santeny (rue de la Fontaine) ou encore Créteil et Saint-Maur-des-Fossés (passerelle de la Pie, qui vient d’être rénovée). Ils viendront compléter de premières réalisations, achevées ou en cours (voie verte route de la Forêt à Marolles-en-Brie, piste cyclable et même nous dit-on un « carrefour à la hollandaise » avenue du Dr Paul Casalis à Créteil, une voie « chaucidou » (chaussée à voie centrale banalisée) rue Jean Cavaillès à Villecresnes

    Rien de concret en vue concernant la passerelle d’Alfortville, vieillissante. Elle figure dans les plans initiaux de GPSEA mais il faut s’entendre avec l’autre rive: Charenton-le-Pont et Paris-Est-Marne et Bois.

    Au total, le plan vélo de GPSEA, adopté fin 2021, prévoit la mise en place de 242 kilomètres d’itinéraires en 10 ans, dont 108 kilomètres qui restent à faire. L’intercommunalité précise ainsi: « le maillage cyclable proposé dans le Plan Vélo s’appuie sur les aménagements déjà réalisés pour constituer un réseau cyclable complet et sans discontinuités, pour des déplacements quotidiens entre les communes et vers les principales centralités. Sur les 242 kilomètres proposés, 58 kilomètres sont déjà réalisés avec des aménagements de bonne qualité, 77 kilomètres sont à reprendre car ils ont été identifiés comme de qualité moyenne ou mauvaise dans le diagnostic, et 108 kilomètres sont à créer.« 

    Le coût total s’élève à près à 40 millions d’euros (ce qui n’est pas beaucoup…). Selon les types de voies, différents maîtres d’ouvrage seront à l’œuvre, que ce soit GPSEA, le Département ou les villes. Au niveau du financement, les villes devraient solliciter la Métropole du Grand Paris, la Région Île-de-France et l’État (son plan vélo précédemment évoqué).

    Du côté des villes, des annonces à foison

    • Saint-Maur-des-Fossés a annoncé une nouvelle phase de son plan d’apaisement de la circulation (limitation de vitesse des véhicules motorisés, suppression de stationnements sur trottoirs, améliorations ou extensions d’aménagements cyclables). Du positif.
    • Ivry-sur-Seine est sur une bonne direction grâce à son nouveau plan vélo 2023-2026;
    • Vitry-sur-Seine initie et consulte sur son plan vélo;
    • Thiais a annoncé un plan vélo et aide à l’achat de VAE;
    • Joinville-le-Pont a annoncé son plan vélo, à première vue timoré;
    • Bry-sur-Marne souffle le chaud et le froid avec l’annonce de réflexions sur un plan vélo, mais aussi un arrêté anti-trottinettes, visant à leur interdire les double sens cyclables dans certaines rues, sous peine d’amendes salées;
    • Le maire de Villiers-sur-Marne a fait un tollé avec un plan vélo limitant la circulation à des voies secondaires et promettant la verbalisation des cyclistes sur les voies principales de la ville;
    • Ca bouge même enfin sensiblement à Maisons-Alfort, où l’on déploie des sas vélo et des panneaux « cédez-le-passage cycliste » aux intersections, et où quelques nouvelles rues résidentielles passent à 30km. Pas de plan vélo en vue pour autant, avec pistes cyclables et doubles cyclables, qui manquent toujours cruellement sur la voirie de sa compétence…

    Un peu de cyclotourisme: la « Seine à vélo amont« 

    Partage Ta Rue 94 est membre du collectif œuvrant au développement de la partie amont de la véloroute Seine à vélo. L’amélioration de cet axe bénéficiera aussi aux déplacements utilitaires, de travail et de loisirs dans notre département. Rendez-vous dans quinze jours pour en parler, et pour en rouler!

    Toutes ces évolutions vont dans le bon sens mais devront être suivies, et les promesses tenues. Les associations seront vigilantes et s’engagent à rappeler aux élus et techniciens les besoins rencontrés, et prodiguer leurs conseils. Si vous voulez nous soutenir et même faire du plaidoyer près de chez vous en Val-de-Marne, n’hésitez pas à nous rejoindre!


samedi 22 avril 2023

  • 5 jours pour la Seine à vélo « amont », du 17 au 21 mai

    Nous vous avions parlé de ce projet dans un précédent billet: huit associations dont la nôtre travaillent à développer la Seine à vélo « amont », de Paris jusqu’aux sources de la Seine: une vraie véloroute, pour cela il faut compléter les sections manquantes et améliorer celles existantes (revêtements, jalonnement, améliorations de sécurité diverses, etc.). Ce projet cyclotouristique a également pour vocation de développer les déplacements utilitaires (« vélotaf »), de loisirs et sportifs dans les départements traversés.

    Pour faire connaître et avancer le projet, nous annoncions un événement, en mai. En voici le programme:

    • Mercredi 17 mai après-midi, à Draveil (Essonne), une conférence: des tables rondes réunissant élus, administratifs, techniciens et associatifs pour échanger sur l’intérêt touristique et économique des véloroutes, les bonnes pratiques, etc.;
    • Jeudi 18 mai (ascension), une randonnée le long la Seine « aval », de Vernon dans l’Eure (les portes de la Normandie) jusqu’à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines;
    • Vendredi 19 mai, une autre rando le long de la Seine urbaine dans l’ouest parisien, entre Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et Paris;
    • Samedi 20 mai, une balade le long de la Seine amont urbaine dans le sud-ouest parisien, de Paris à Corbeil-Essonnes (Essonne), en traversant notre département;
    • Dimanche 21 mai, une balade le long de la Seine « amont », entre Corbeil-Essonnes et Melun (Seine-et-Marne).

    Le collectif a repéré des hébergements autour de ces étapes. Ils figurent ci-après, avec renseignements et liens utiles.

    Plus d’infos sur cette même page dans les jours prochains !

    Au plaisir de vous croiser en bords de Seine.

    Affiche de l'événement: texte 35 jours pour une Seine à vélo de la source à la mer"; avec diverses photos: celle d'une voie cyclable le long de la Seine et divers paysages et monuments

mercredi 29 mars 2023

  • La carto facile pour faciliter la ville

    Le département du Val-de-Marne pilote un projet de collecte de données sur l’accessibilité des trottoirs des routes départementales, dans le cadre des obligations de la loi LOM.

    Un petit groupe de personnes, certaines portant des chasubles jaune fluo, discutent sur le trottoir de l'avenue de Verdun à Créteil
    Cartopartie en cours à Créteil.

    Le but: avoir une connaissance fine des problèmes d’accessibilité des rues, notamment pour prioriser des travaux de rénovation. Les informations réunies permettront aussi d’améliorer l’information et le guidage des personnes en situation de handicap. Leur faciliter la ville! Pour ce faire, le département mobilise les usagers sur le projet cartographique OpenStreetMap.

    OpenStreetMap, pour ceux qui ne connaissent pas, est un outil collaboratif de cartographie en ligne, partagé et mondial. Un Wikipédia géographique. Chacun peut actualiser ou améliorer les données et cartes associées. Côté applications, elles sont nombreuses et variées, pour quantité de besoins. Les cyclistes en connaissent et en utilisent pour prévoir leurs itinéraires ou naviguer au GPS: CyclOSM, Geovélo.fr, BRouter.de, etc.

    Une sortie sur le terrain a donc été organisée cette semaine de mars, une « cartopartie », réunissant agents, consultants, usagers, contributeurs, personnes valides et en situation de handicap à Créteil. Au départ du carrefour de l’église Saint-Christophe, nous avons arpenté l’avenue de Verdun (la RD86) en deux groupes, les smartphones à la main, pour partager les besoins et difficultés, et apprendre à collecter ensemble les éléments utiles: la présence de bandes podotactiles au niveau des passages piétons, des feux sonores, des obstacles tels les bancs ou les poteaux, etc.

    Facile et ludique

    Alors, comment on cartographie tout ça? De bien des manières, les applis foisonnent, mais nous en avons découvertes deux pour les novices.

    Street Complete est la plus ludique. Sur la carte autour de vous figurent des « quêtes », des questions simples à renseigner, du type: « ce bâtiment est-il accessible en fauteuil roulant ? » « Quel type de traversée piétonne est-ce? », avec des choix de réponses assortis d’illustrations.

    Capture d'écran d'un smartphone avec une carte de ville, ses bâtiments et voiries, présentant des icônes rondes, représentant des questions posées sur les caractéristiques des aménagements.
    Capture d’écran de l’appli Street Complete, avec ses icônes de quêtes à remplir.

    Remplir une quête prend quelques instants. On ajoute donc vite et simplement des informations manquantes, celles sur l’accessibilité notamment. A cette fin un profil spécial a été créé par les contributeurs OSM. Si vous avez l’appli sur votre smartphone Android et que vous cliquez sur ce lien, le profil se chargera.

    Pour les utilisateurs d’Iphone avec le système d’exploitation IOS, le meilleur choix novice est Go Map!!. L’appli se veut légère et pratique pour des ajouts « à la volée » sur le terrain, depuis smartphone.

    Vue de deux captures d'écran de smartphone, deux catres de Créteil autour de l'Avenue de Verdun, plus ou moins zoomés, la première affichant des icônes de points d'intérêts (passage piéton, poteau, etc.)
    Captures d’écran de l’appli Go Map!! A gauche une vision zoomée faisant apparaitre les équipements urbains, à droite une vue plus éloignée

    La collecte des données d’un objet passe par le remplissages de plusieurs champs. Par exemple, pour l’ajout d’un poteau, on peut renseigner son type, sa taille, sa couleur, etc., en plus de sa place sur la carte. La largeur d’un trottoir, sa pente, la présence d’un nid de poule qui sont autant de gênes ou d’obstacles possibles, sont parmi les informations collectées.

    Ces applications de cartographie sont gratuites. Elles nécessitent juste la création d’un compte OpenStreetMap pour pouvoir alimenter les bases de données.

    Bref, nous avons appris qu’il était simple et rapide d’alimenter ces outils formidables, pour améliorer nos aménagements et nos mobilités.

    Un groupe d'une douzaine de personnes (personnes  valides et en situation de handicap, en fauteuil, avec chien guide, certains avec des chasubles fluos) prend la pose au soleil pour une photo, devant un bâtiment moderne de Créteil.
    Les cartographes réunis pour une photo souvenir.

vendredi 20 janvier 2023

  • Pour une véloroute le long de la Seine en amont de Paris

    Vous connaissez la Seine à vélo ? Cet itinéraire cyclable de 420 km, de Paris jusqu’à la mer en Normandie ?

    C’est la véloroute V33, qu’il s’agit maintenant de prolonger à l’amont de Paris vers la source de la Seine et jusqu’à Dijon, à des fins de voyage et de tourisme mais aussi pour les déplacements du quotidien.

    Le collectif « Vallée de la Seine à vélo » regroupe huit associations, notamment la Fédération française de cyclotourisme, l’AF3V et CycloTransEurope, ainsi que des associations départementales dont la nôtre.

    Il a élaboré un document précis et complet pour obtenir une véritable véloroute, connectée aux autres véloroutes françaises comme par exemple la V51, le tour de bourgogne à vélo.

    Le document contient un grand nombre de demandes et propositions pour l’amélioration des itinéraires existants et la création des sections manquantes. Diverses variantes sont étudiées au besoin. La signalétique, les revêtements, les largeurs, et même les équipements associés (points d’eau, toilettes, etc.) sont également abordés. La suppression de nombreuses barrières est réclamée.

    Voici par exemple l’état et les propositions dans le sud de notre département.

    Ces propositions entendent également peser sur les aménagements prévus ou en cours par chez nous, la ZAC Ivry Confluences ou la zone industrielle des Ardoines à Vitry-sur-Seine, par exemple.

    Ce document peut également servir de guide pour suivre notre fameux fleuve à travers l’Essonne ou la Seine-et-Marne par exemple. On y trouve les astuces des connaisseurs pour traverser certaines villes et passer en sécurité les obstacles…

    Aujourd’hui le collectif promeut ce document auprès des collectivités et des décideurs concernés. Il espère être associé étroitement à la gouvernance et aux décisions à prendre sur cet itinéraire.

    Enfin, à savoir : le collectif organise un week-end pour promouvoir le projet, avec débats, randos, et une fête populaire. Cela devrait avoir lieu durant le week-end de l’Ascension, du 17 au 21 mai prochain, le lieu reste à convenir, sur la Seine évidemment.


mardi 3 janvier 2023

  • Vœux 2023

    Les membres du conseil d’administration ainsi que tous les animateurs et animatrices de l’association, vous présentent leurs meilleurs vœux pour l’année 2023.


mercredi 23 novembre 2022

  • Lettre ouverte d’une cycliste de Fresnes au département du Val-de-Marne

    Nous étions en copie de son courriel au département. Tous ses constats, ses remarques, ses demandes sont justes, illustrent parfaitement le quotidien des Val-de-Marnais à vélo, et valent pour la plupart de nos villes: de Créteil à Vitry-sur-Seine, de Thiais à Champigny-sur-Marne…

    Nous publions avec son accord son courriel, et nous la remercions d’avoir en quelque sorte porté nos voix.

    Bonjour,

    J’emprunte à vélo, tous les jours ouvrables, la D127, de Fresnes (à partir de l’A86) à Cachan. Certaines parties de cette route ont été refaites récemment avec la création de pistes cyclables et j’ai plusieurs remarques :

    • faire des pistes cyclables sur les trottoirs est une très mauvaise idée : le trottoir n’est pas assez large pour les piétons qui se retrouvent donc sur la moitié piste cyclable ce qui rend cette dernière difficilement utilisable pour un usage de déplacement domicile-travail. En outre, il n’est pas rare que les poubelles soient entreposées sur ce trottoir/piste cyclable ce qui rend l’espace encore plus compliqué à partager.
    • la piste cyclable est soit directement contre les places de stationnement et leurs portières qui peuvent à tout moment s’ouvrir, soit de la végétation sépare la chaussée de la piste cyclable ce qui pourrait être mieux si ces massifs étaient taillés et n’occupaient pas une large part de la zone vélo.
    • les voitures utilisent les bateaux comme place de stationnement. Mon vélo n’étant pas équipé de l’option  » vol au-dessus des obstacles » je me retrouve régulièrement coincée.
    • les automobilistes s’engagent dans les parkings des immeubles ou en sortent sans avoir conscience des vélos qui peuvent arriver, beaucoup plus vite qu’un piéton. Plusieurs fois j’ai frôlé l’accident.
    • il n’y a pas de marquage au sol pour indiquer la piste cyclable aux intersections, les automobilistes qui arrivent des rues latérales ou qui tournent n’ont pas conscience des vélos qui peuvent arriver, beaucoup plus vite qu’un piéton. Plusieurs fois j’ai frôlé l’accident.
    • avec l’hiver qui arrive, l’éclairage est insuffisant dans de nombreuses zones : il est tourné vers la chaussée, la piste cyclable est à l’ombre des arbres qui ont encore des feuilles.
    • par ailleurs, lorsque ces arbres perdent leurs feuilles, elles s’accumulent sur la piste cyclable qui est rarement nettoyée. Avez-vous déjà effectué un freinage d’urgence (pour éviter un chien ou un piéton par exemple) à vélo sur un sol recouvert de feuilles mortes ? La probabilité de chute est proche de 100%…

    Étant donné le danger et l’inconfort de cette piste cyclable, je tente régulièrement de rouler sur la chaussée puisque j’en ai le droit. Mais les automobilistes ne sont pas de cet avis et l’espace étant insuffisant sur la chaussée pour doubler un vélo en toute sécurité, ils le font malheureusement trop souvent en risquant mon intégrité physique.

    J’espère que le département ne financera plus de tels équipements et qu’il consultera des personnes faisant du vélo au quotidien pour concevoir les prochains aménagements cyclables. A court terme, pour le tronçon qui me concerne, il sera intéressant :

    • de réaliser un marquage au sol sur les rues latérales dans le prolongement de la piste cyclable,
    • d’assurer un nettoyage régulier de la chaussée cyclable,
    • et de verbaliser systématiquement les voiture garées sur cette piste cyclable.

    Cordialement,

    [Une cycliste de Fresnes]


vendredi 18 novembre 2022

  • On a testé pour vous: le Zodiac-Vélo sur la Marne

    Pendant les travaux de modernisation de la passerelle de la Pie, qui relie les villes de Saint-Maur (maître d’œuvre) et Créteil, un passeur de rive assure la traversée de la Marne du quai de la Pie côté Saint-Maur à l’île des Ravageurs côté Créteil.

    Ces travaux permettront à partir de février/mars prochain l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite grâce à un ascenseur panoramique.

    En attendant, un bateau pneumatique semi-rigide de type Zodiac permet avec succès aux piétons et même aux vélos de se rendre d’un bord à l’autre en quelques secondes.

    Les horaires (tous les jours de 7h30 à 9h30, de 12h à 14h et de 17h à 19h) semblent calqués sur des horaires des trajets domicile-travail, avec une ouverture en conséquence de l’île des Ravageurs.  

    Les pilotes sont aux petits soins pour les voyageurs de cette intermodalité originale : gilet de sauvetage obligatoire, aide pour embarquer ou débarquer, pour les piétons et surtout pour les vélos.

    Il y a des habitués : les grands pour aller au bureau, les plus jeunes pour se rendre au collège ou au lycée. Tous les matins, le Zodiac embarque par exemple trois collégiens et leurs vélos, pour se rendre de l’île Sainte-Catherine à leur collège à Saint-Maur.

    Le bateau est aussi emprunté le week-end, pour se promener d’une rive à l’autre sur les bords de Marne, très prisés des Cristoliens comme des Saints-Mauriens.

    Et depuis le passage à l’heure d’hiver, l’arrivée ou le départ côté Créteil, par le parc des Ravageurs, a été éclairé : guirlande lumineuse sur le ponton et projecteurs temporaires sur le chemin du parc, dont les pilotes ont la clé pour qu’il puisse ouvrir au-delà des horaires habituels, jusqu’au départ du dernier bateau.

    Bien que les usagers puissent se féliciter de la mise en place de ce service temporaire et efficace pour remplacer la passerelle de la Pie, il faut néanmoins noter quelques points faibles qui pourraient être facilement améliorés :

    Tout d’abord, l’accès au ponton côté Saint-Maur se fait par un escalier très raide, difficilement accessible aux vélos ou poussettes, sans parler des personnes en fauteuil pour qui le Zodiac n’est de toute façon pas utilisable et qui devront attendre l’ouverture de la nouvelle passerelle et de son ascenseur.

    Si les jeunes ont l’agilité nécessaire pour monter ou descendre cette volée de marches avec le vélo sur l’épaule, pour les autres il est nécessaire de se faire aider par une bonne âme de passage ou de traverser à deux pour pouvoir s’aider mutuellement à porter les vélos.

    Une gouttière résoudrait le problème, au moins pour les vélos à défaut des poussettes.

    Côté horaires, si elles peuvent être partiellement satisfaisantes en semaine pour faire traverser les travailleurs, et encore faut-il qu’ils ne soient pas en horaires décalés, elles sont clairement inadaptées pour les retraités et pour les promeneurs en particulier le week-end : très peu de personnes traversent à 7h30 un dimanche matin, alors qu’en journée de nombreux promeneurs sont contraints de faire le tour par le pont de Créteil peu propice à la promenade et dangereux en vélo.

    Et pour le moment la navette-Zodiac est prévue jusqu’à fin novembre. Espérons qu’elle sera reconduite jusqu’à la fin des travaux.

    Enfin dernier passage délicat : la piste cyclable côté Saint-Maur est occupée par le chantier de la passerelle. Les piétons sont invités à emprunter le trottoir d’en face, mais les vélos n’ont le choix qu’entre le trottoir (conflit possible avec les piétons) ou la route en sens inverse de la circulation sans place pour se croiser avec les voitures.

    En conclusion

    Merci à la mairie de Saint-Maur pour la mise en place de ce sympathique passeur de rives, mais il reste un peu de travail pour mieux intégrer le vélo dans les aménagements temporaires en cas de travaux.

    Et pour ce qui est des aménagements définitifs, quid d’un accès de type rampe le long du futur escalier de la passerelle, pour les vélos et tous les PMR en cas de panne de l’ascenseur ?

    La nécessité qui a conduit la ville de Saint-Maur à prévoir ce type de passeur de circonstance montre bien la nécessité plus générale de prendre partout en considération le franchissement des coupures urbaines, durables ou temporaires, pour les usagers vulnérables. Cette nécessité, nous aimerions l’applaudir également dans des quartiers moins favorisés comme dans la rue Gustave Eiffel de Créteil où les travaux de la future ligne de métro battent leur plein depuis plusieurs années sans que les usagers vulnérables n’aient été vraiment pris en considération, comme l’a mis en avant notre association à de nombreuses reprises dans ses articles.

    Travaux de la passerelle : site de la mairie de Saint-Maur

    Travaux de la passerelle : site de la mairie de Créteil


mardi 18 octobre 2022

  • Maisons-Alfort, où la voiture règne sans partage

    A trois kilomètres de Paris, sur les bords de la Marne, la ville de Maisons-Alfort, sixième ville du Val-de-Marne par sa population, est traversée par l’autoroute A4 et par trois routes départementales, dont deux à deux fois deux voies.

    La voiture est partout, en force: en files de bouchons aux carrefours d’Alfort ou de la Croix des Ouches, dans la longueur de l’avenue du Général de Gaulle devant la mairie et son feu rouge, dans les rues de Charentonneau (vaste quartier pavillonnaire vécu indissociablement de l’automobile) en stationnement sur les trottoirs, en doubles files devant la Poste avenue Cadiot ou le centre sportif Georges Pompidou…

    La voiture est omniprésente, écrasante, indispensable presque, vu la faiblesse des alternatives. Les gens à pied et à vélo doivent lui faire place au quotidien.

    En effet la voiture individuelle requiert en moyenne 10 m² de surface, stationnée 23h par jour. Elle occupe toujours la majorité de l’espace public alors qu’elle ne concerne qu’un tiers des déplacements. Les projections la situent même autour de 20% de part modale actuellement (chiffres du Département de 2016, en attendant la prochaine étude de l’OMNIL, l’observatoire de la mobilité en Ile-de-France).

    Les piétons maisonnais à la peine

    Maisons-Alfort a reçu la note « E » au baromètre des villes marchables 2021 (« plutôt défavorable »; G étant la pire note).

    Tous les trottoirs maisonnais ne sont pas aux normes réglementaires (1,40 m), loin de là. Et on les trouve généralement encombrés de voitures en stationnement. Le stationnement à cheval sur trottoir y est en effet innombrable. Dans sa version « sauvage », il est manifestement toléré (bien que très gênant au regard du code de la route). Et il est bien souvent « officialisé », institutionnalisé: la commune y matérialise des places de parking, souvent des deux côtés de chaque rue, dès que possible.

    Cette possibilité est certes prévue par le code général des collectivités territoriales, mais très encadrée. Vous trouverez l’état du droit ici, et . Un tel stationnement matérialisé requiert 1,40m d’espace laissé pour les piétons (1,20 m possible ponctuellement pour le passage d’un obstacle), le compte y est rarement.

    On observe que nombreux piétons préfèrent marcher sur la chaussée plutôt qu’emprunter les trottoirs encombrés, sitôt qu’il n’y a pas de voiture à l’horizon.

    Maisons-Alfort est une ville difficile à marcher, désagréable et parfois dangereuse à pied. Petit tour d’horizon.

    Un matin sur le chemin du collège Nicolas de Staël, rue Victor Hugo. On joue des coudes sur les maigres trottoirs.
    Le quartier pavillonnaire de Charentonneau, son double stationnement à cheval sur trottoir, partout.
    Entre les poubelles et les camionnettes, pas facile d’apprendre à marcher rue Parmentier.
    Le passage Imberdis, très fréquenté par les piétons dont les enfants de trois écoles alentours, est un raccourci bien connu des automobilistes maisonnais, qui l’empruntent dans les deux sens! Les « trottoirs » font 50 cm. Les riverains ont obtenu dernièrement une limitation, à 30 km/h… Le nouveau panneau est régulièrement tordu par le stationnement.
    Le stationnement sur trottoirs est institutionnalisé avec des aménagement récents, exemple rue Georges Médéric.
    Institutionnalisé ou « sauvage » comme ici, le stationnement à cheval sur trottoir concerne tous les quartiers, ici côté Juilliottes, près de la médiathèque.
    Dernière variante: le stationnement sur trottoir institutionnalisé « débordant »…
    Devant l’ensemble sportif Georges Pompidou et la Maison pour tous du même nom, les automobilistes s’entre-bloquent plusieurs fois par jour, pour déposer des enfants. Ici ce samedi, même la police y participe ou s’en trouve gênée, un peu des deux sûrement…

    Incivilités, mises en danger, rien ne se passe

    Les gens à pied comme à vélo sont régulièrement mis en danger par les automobilistes. Les contrevenants sont manifestement tranquilles, les polices municipale et nationale intervenant manifestement bien rarement.

    Les passages piétons servent aussi pour stationner (ici rue Paul Vaillant-Couturier, devant l’une des sorties de l’école Parmentier).
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    Stationnement très gênant pour les piétons comme les cyclistes, rue Jean Jaurès (D6).
    Malgré l’interdiction bien visible, des automobilistes stationnent sur l’entrée de secours de l’école Parmentier (avenue du Général de Gaulle), gênant chaque jour ou presque des dizaines de parents et d’enfants.
    La ligne jaune discontinue interdit le stationnement devant la ligne. Théoriquement. Ici quartier des Juilliottes.

    L’inaction côté vélo

    A Maisons-Alfort, deux pistes cyclables séparées du trafic motorisé sont aménagées le long des deux principaux axes de circulation en direction de Paris, sur la D19 (avenue du Général Leclerc) et la D6 (avenues du Général de Gaulle, du professeur Cadiot et Léon Blum). Ces pistes départementales sont assez efficientes: nombre de cyclistes les emploient, notamment pour les déplacements pendulaires vers et depuis Paris. Ces deux aménagements doivent expliquer le score pas si catastrophique de la ville au baromètre des villes cyclables (E tout de même: « plutôt défavorable »).

    Ces pistes présentent toutefois de nombreux défauts: les priorités sont souvent indistinctes aux intersections, elles sont discontinues (disparaissent aux arrêts de bus par exemple), parfois bidirectionnelles elles peuvent être déportées d’un côté ou de l’autre de la départementale, etc. Surtout, elles sont construites sur les trottoirs et non sur la chaussée. Les conflits d’usage sont nombreux, la vigilance est requise pour piétons et cyclistes.

    Et surtout il n’y a pas que Paris et le « vélotaf » dans la vie. Les usagers et les associations cyclistes demandent de longue date un complément transversal, un « barreau » plus local qui, à Maisons-Alfort, permettrait de relier les quartiers résidentiels de Charentonneau et des Planètes avec le Centre, son marché, la mairie et la gare RER: une piste cyclable bidirectionnelle sur l’avenue de la République. Sans succès jusqu’alors: réponse d’attente du département, silence radio des deux municipalités interpellées…

    Le « chaînon manquant » : la piste cyclable avenue de la République…

    Au nord sur les bords de Marne, avenues Foch et Joffre, la ville a aménagé il y a une dizaine d’années « 4 km de promenade accessible aux piétons, cyclistes et automobilistes dans le cadre du dispositif réglementaire de chaussée partagée qui donne la priorité à l’usager le plus vulnérable et d’une zone 30 qui limite la vitesse des automobilistes à 30 km/h sur toute la longueur des voies. » Initialement, une large piste cyclable bidirectionnelle était prévue, mais la mairie a reculé face à une bronca d’automobilistes, ne voulant pas renoncer à un sens de circulation. L’aménagement au final est raté, il ne satisfait pas grand monde. Les gens à vélo y sont régulièrement « pressés », klaxonnés ou doublés dangereusement par des automobilistes pressés…

    Hors des trois aménagements cyclables précités, il n’y a rien ou presque pour les mobilités actives:

    • peu de rues à 30 et pas de « zone 30 » proprement dite, pour apaiser la ville;
    • pas de « doubles sens cyclables »*, permettant aux gens à vélo d’emprunter des rues étroites dans les deux sens;
    • pas de « sas vélo » aux feux, permettant aux cyclistes de s’insérer et démarrer posément, et éloignant les voitures des piétons sur les passages piétons;
    • pas de panneaux « M12 », alias les « cédez-le-passage cycliste », qui permettent de tourner ou continuer si aucun piéton ou automobiliste ne passe;
    • pas de dégagement des passages piétons en éloignant le stationnement, ce qui donne de la visibilité aux piétons et automobilistes et améliore la sécurité;
    • Pas de « rues aux écoles », qui permettent d’assurer la sécurité et la sociabilité aux abords des écoles.

    Cette panoplie est pourtant la marque des villes modernes, cyclables, marchables et agréables. Les Maisonnais ne semblent pas devoir compter dessus: « Pas de plan vélo au programme« , nous confirmaient encore dernièrement les élus maisonnais en campagne. « Mais on a mis des arceaux vélo!« , rappelaient-ils. Ils sont aussi jolis que peu pratiques…

    La loi LAURE n’est pas respectée*

    Maisons-Alfort néglige le code de l’environnement et les lois « LAURE » et « LOM ». Ces textes obligent depuis 2000 les collectivités à prévoir l’aménagement d’itinéraires cyclables lorsqu’il y a des travaux de voirie, de création ou de rénovation. La jurisprudence administrative a clarifié et même étendu ces obligations, au bénéfice des usagers cyclistes et piétons de la voirie urbaine. Plus de détails ici.

    Hélas, Maisons-Alfort persiste à rénover sa voirie sans l’appliquer. Derniers exemples en date: passage Imberdis (dont le pavage et les « trottoirs » ont été refaits en mars) et rue du 11 novembre (qui a connu cet été d’importants travaux du réseau de chauffage sous la chaussée).

    Concernant les travaux dans cette dernière, des élus d’opposition ont protesté récemment contre le non-respect de la loi. Il y avait pourtant vraiment matière à y améliorer les mobilités: très empruntée comme chemin d’équipements sportifs et du métro, elle souffre d’un double stationnement en épis, de cheminements piétons étroits et compliqués, et pas de piste cyclable donc…

    La rue du 11 novembre près du stade Delaune: double stationnement en épi et cheminements piétons compliqués.

    Pour toute action concernant la circulation à vélo, Maisons-Alfort préfère ce type de communications: « Déplacements : vélos, trottinettes… les règles à respecter » ou encore « Circuler à vélo en toute sécurité : ayez les bons réflexes !« , mobilisant récemment des agents des polices nationale et municipale pour « faire de la prévention » auprès des gens à vélo… Ces mobilités sont donc davantage un problème qu’une solution?

    Alors que ça bouge dans les autres villes alentours!

    L’inaction de Maisons-Alfort est d’autant plus regrettable que de nombreuses villes et collectivités alentours prennent les choses en main et améliorent la vie de leurs administrés:

    Il est incompréhensible que Maisons-Alfort reste ainsi bloquée dans le « tout-voiture » et prive les Maisonnais de moyens de déplacements efficaces, plaisants, économiques, bons pour la planète, la santé et la sociabilité. Puisse la ville se ressaisir. Notre association renouvelle aux élus et aux services techniques ses demandes et offres de services la concernant, pour enfin faire bouger la ville…

    [Mise à jour du 20/10/2022: un habitant nous a signalé un nouvel aménagement, tout récent, rue de l’Amiral Courbet, quartier Alfort côté Marne: la mise en place d’un double sens cyclable, dans une rue passée à 30 km/h, semble-t-il rénovée en septembre. L’aménagement est parfaitement signalé en vertical des deux côtés, et en horizontal sur la chaussée. De quoi tempérer une de nos remarques plus haut, marquée d’une *, concernant l’absence de DSC. Le début d’une nouvelle ère?]

    Tout récent, un double sens cyclable à Maisons-Alfort, rue de l’Amiral Courbet. Le panonceau « sauf cyclistes » est bien présent à l’autre extrémité, sous le « sens interdit »… Le premier d’une longue série?

samedi 15 octobre 2022

  • Manifestation au Kremlin-Bicêtre: « Rendez-nous notre piste cyclable sur la D7! »

    Une autre entrée du Val-de-Marne, particulièrement malmenée dernièrement: la D7 sur la commune du Kremlin-Bicêtre.

    Nous étions présents hier, vendredi 15 octobre, aux côtés des cyclistes et piétons usagers de cet axe très important aux portes de Paris (porte d’Italie), réclamant les aménagement nécessaires à la sécurité de tous, avec le collectif d’associations mobilisées, MDB et ses antennes sur place notamment.

    L’avenue de Fontainebleau (devant le centre commercial) bloquée pour cause « d’enterrement »

    Le problème? Voyez le communiqué du collectif « KB en Transition » ci-dessous:

    Il est temps de rétablir un partage sécurisé de l’espace public sur la D7, avec la construction d’une piste cyclable dédiée et sécurisée, et en attendant de remettre en service immédiatement la piste sur le trottoir. 4000 cyclistes l’emploient chaque jour, ils sont actuellement renvoyés dans la circulation générale…

jeudi 13 octobre 2022

  • Travaux sur la voie cyclable le long de la Seine (et itinéraire bis)

    La ville de Paris a publié dernièrement un avis de travaux concernant la voie verte le long de la Seine et de l’A4, à l’entrée de la ville. Source et détails ici, en bref:

    • 3 semaines de travaux entraînant coupure et déviations, du mardi 25 octobre au 15 novembre 2022
    • Entre le quai des Carrières à Charenton-le-Pont et le pont National à Paris (quai de Bercy)
    • Pour « réfection de la piste cyclable en asphalte« .

    Oui, c’est peu ou prou à l’endroit où une réfection a déjà eu lieu l’année dernière, pour la pose d’une centaine de mètres d’asphalte neuve… Rebelote donc, sur une plus longue portion semble-t-il.

    Les travaux à venir sont signalés depuis ce mercredi, côté Paris et Charenton. L’affichage est cette fois très visible, c’est une notable amélioration: la dernière fois c’était de petites affichettes A4…

    L’affichage côté Charenton…
    Et côté Paris. Contrairement au site qui parle du 25 octobre, le panneau indique le 26… Attention… Peut-être l’occasion aussi de réparer le poteau plié et de raviver les peintures effacées?

    Reste néanmoins un souci: parmi les 2 ou 3000 passages par jour (dans les sens) comptés grâce au compteur situé Quai de Bercy (ici le lien vers le site de dataviz de Paris en Selle), une partie des usagers emprunte le « pont aux câbles » entre Ivry-sur-Seine et Charenton-le-Pont. Or les travaux ne sont pas signalés rive gauche à Ivry (constat du 13 octobre), et un certain nombre de cyclistes risquent de découvrir les travaux après avoir traversés! Espérons que notre alerte via Twitter aura atteint les services de la ville et du département, tagués pour l’occasion…?

    Il manque une signalisation des travaux ici, pour éviter de les découvrir sur l’autre rive et de devoir rebrousser chemin…

    Qui dit coupure dit déviations. L’an dernier, pour ceux ne voulant pas traverser Charenton, l’option était bien entendu de passer rive gauche par Ivry pour atteindre ou venir de Paris. Pareil cette année.

    Nous avons fait le trajet ce matin, depuis Alfortville vers Paris. L’occasion de vérifier les travaux récents et quasi-finis sur le pont d’Ivry, faits par le département à la demande semble-t-il du Maire d’Alfortville (d’après ses tweets).

    L’ouvrage est splendide et sûr, et les dernières finitions sont en cours. L’annonce de travaux du département est là pour le détail; pour ce qui concerne les cyclistes les pistes sont complétement déployées dans les deux sens est-ouest, il y a juste la jonction du pont vers le sud qui est inachevée (vers le quai Blanqui à Alfortville et sa fameuse voie verte sur trottoir), mais ce matin on voyait le terme, avec de la peinture et la pose de derniers potelets…

    Les derniers travaux du département sur le pont d’Ivry (D19) sont à saluer: double piste cyclable moderne, séparant les flux piétons, cyclables, et motorisés.
    Les travaux se terminent sur la jonction du pont au quai Blanqui d’Alfortville.

    Passé le pont, voici l’itinéraire parcouru ce matin. Des difficultés notables sont à prévoir sur l’échangeur du périphérique, encore en travaux, qui demanderont de la vigilance. Pour le reste c’est aménagé tant dans Paris que côté Ivry. Bonne route.

    La déviation préconisée pour rejoindre (ou revenir de) Paris depuis Créteil, Alfortville, Maisons-Alfort notamment…
    Aux abords et sous le périphérique encore d’importants travaux, qui nécessiteront vigilance et vitesse réduite.

mercredi 12 octobre 2022

  • Bilan 2015-2022 des aménagements cyclables à Créteil: les vélos moins protégés de la circulation motorisée

    Pendant longtemps j’ai suivi l’évolution des aménagements cyclables en tant que cycliste habitant Créteil et correspondant de PTR94. Comme je quitte Créteil pour vivre à Chambéry, c’est le moment d’en faire le bilan. En quoi les voies du domaine public ont-elles changé du point de vue d’un cycliste du quotidien ? Voyons année par année les principaux changements…

    2015

    – réalisation par le CD94 (Conseil de Département du Val-de-Marne) de la voie verte de l’avenue de la Pompadour (D86) entre la gare RER de Créteil Pompadour et la limite de Choisy le Roi, sur environ 500 m.

    – réalisation par le CD94 (avec cofinancement de la région) de la piste cyclable bidirectionnelle de la D19, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, entre la rue Laferrière et la limite de Maisons-Alfort. Ce tronçon long de 600 m est très fréquenté car il est en continuité avec les aménagements antérieurs de la D19 à Créteil.

    – réalisation de la passerelle piétons-vélos de la Tégéval et de ses chemins d’accès par le syndicat mixte CD94-région IdF. Très esthétique et bien dimensionnée, cette voie verte est malheureusement peu empruntée, sans doute en raison de la faible densité de population des zones desservies et du manque de clarté de la signalisation pour les cyclistes.

    2016

    rétrécissement de l’allée piétons-vélos reliant le quartier Palais-Université au quartier Mairie-Préfecture. Sur 50 m, la voie qui était large de 4 mètres est réduite à 1,40 m de large par la pose d’une grille censée protéger les habitants d’un immeuble des Choux. Depuis, les vélos ne peuvent plus s’y engager qu’au risque de gêner fortement les piétons. Sur les 300 m séparant la place du Palais et la passerelle sur l’avenue de Choisy, cette voie est devenue de fait exclusivement piétonne. Dommage, elle était le seul passage protégé pour les cyclistes entre le quartier Palais-Université et le quartier Mairie-Préfecture–Lac de Créteil.

    neutralisation temporaire par Vinci de la piste cyclable reliant la D19 à la rue Gustave Eiffel pour les besoins du chantier du parking voitures de 600 places de l’hôpital Henri Mondor. Aucun itinéraire vélo n’a été proposé en remplacement. Les travaux ont endommagé le revêtement qui n’a pas été remis en état à la fin du chantier (2017).

    2017

    suppression de la piste cyclable de la rue Gustave Eiffel sur plus de la moitié de sa longueur (350 m sur une longueur initiale de 600 m) pour laisser la place au chantier de la future gare de l’Echat (ligne 15 Sud). Aucun aménagement temporaire pour remplacer cette destruction malgré la durée des travaux (10 ans). Cet axe était pourtant très utile pour relier le quartier Buttes-Bordières au quartier Université – Palais et pour accéder à la station de métro depuis ces quartiers.

    2018

    – Mise en service d’un parking public de 300 places (Brie-Joly) débouchant sur la piste cyclable de la D19. Depuis, la piste cyclable est utilisée sur 30 mètres comme principale voie de sortie avec une très mauvaise visibilité, rendant cette section dangereuse pour les cyclistes. A proximité immédiate, la réalisation de la place Arnaud Beltrame a supprimé sur 50 m la piste cyclable, et une fontaine arrose fréquemment l’endroit où passait la piste. Ces réalisations reviennent à neutraliser la piste cyclable sur 100 m environ dans le sens Bonneuil→Maisons-Alfort.

    Depuis 2018 la piste cyclable de la D19 est utilisée comme voie de sortie du parking public Brie-Joly

    suppression sur 250 m de la piste cyclable de la D215 rue du Port (chantier du puits d’accès à la ligne 15 Sud). Pas d’aménagement temporaire pour protéger les cyclistes, mais pose de chicanes en béton pour les obliger à emprunter la route… à leurs risques et périls. En 2022, on en est quasiment au même point.

    2019

    neutralisation sur 250 mètres du reste de la piste cyclable de la rue Gustave Eiffel, afin de créer des places de stationnement automobile gratuites supplémentaires à proximité de l’entrée de l’hôpital Henri Mondor. Ajoutée à la suppression de 2017 due au chantier de la gare, cette neutralisation achève de rendre inutilisable la piste cyclable sur toute la longueur de la rue Gustave Eiffel.

    De la piste cyclable bidirectionnelle de la rue Gustave Eiffel il ne reste plus que le panneau !

    – Intersection rue du Général Leclerc–Avenue Brossolette (D19) : réfection de la place avec massif de fleurs et fontaines, interrompant sur 100 m la piste cyclable de la D19 qui longe normalement l’avenue Brossolette dans le sens Bonneuil-Paris. Les cyclistes doivent maintenant s’engager dans la rue du Général Leclerc sur 100 mètres, puis tourner à gauche et se faufiler ensuite entre des poteaux pour rejoindre la piste cyclable… sans signalisation au sol, dans une zone où le stationnement anarchique est très répandu. Fort dangereux…

    – quartier des Bouvets : à l’occasion de la construction du nouveau quartier des Bouvets, création d’une zone 20 (chemin des Mèches, rue Jean Hemard) et de 100 mètres de piste cyclable sur trottoir (chemin des Mèches). La zone 20 n’est pas différenciée et elle fait l’objet d’un stationnement auto anarchique. Elle sert aussi de débouché au parking collectif de l’immeuble Derichebourg (ex pyramide Pernod). La piste cyclable serpente entre de nombreux obstacles et s’interrompt aux intersections, ces dernières étant souvent fréquentées par des véhicules utilitaires. Une réalisation qui n’a rien apporté aux cyclistes, mais elle a permis d’obtenir une subvention du CD94 et de verdir l’image de la ville !

    Piste cyclable sur trottoir du chemin des Mèches, installée en 2019

    – installation d’une chicane sur la voie piétonne reliant le mail des Mèches au Chemin des Mèches, sous l’A86. Depuis, le passage en vélo cargo est impossible. C’est dommage car c’est le seul franchissement protégé de l’A86 pour les cyclistes à Créteil.

    2020

    réparation du revêtement très endommagé de la piste cyclable longeant la D19 au niveau de la passerelle de Basse Quinte, après plusieurs signalements du danger par notre association.

    réfection des aménagements cyclables de la rue Jean-Baptiste Oudry dont la piste cyclable, datant de plusieurs dizaines d’années, était très endommagée et dangereuse. L’aménagement refait sur trottoir est en partie une voie verte piétons-vélos, en partie une piste cyclable et s’interrompt en quelques endroits (intersections, entrées de parking).

    création de 3 pistes cyclables temporaires en mai-juin 2020 , dont deux par le département (D86 et D19) et une par la Ville de Créteil et GPSEA (Grand Paris sud-Est Avenir) : avenue du Général de Gaulle et quai de la Croisette, longueur 3 km, coût 300 000 euros environ. Ces pistes sont appréciées des cyclistes, sauf la section du quai de la Croisette réalisée au détriment d’un cheminement piéton.

    suppression de l’essentiel des pistes cyclables temporaires sur chaussée de la D86 et de la D19 sur le territoire de Créteil, à la demande du maire qui l’a demandé par lettre à l’automne 2020 au CD94. Suppression à l’initiative de la Ville et du GPSEA de la piste cyclable temporaire de l’avenue du Général de Gaulle (2 km), trois mois seulement après sa création et sans analyse sérieuse de sa fréquentation.

    – requalification de la rue de la Prairie dans le quartier des Iles : création d’une zone 20 avec mise en sens unique et double sens cyclable sur 350 m. C’est une réalisation utile, même si l’on peut regretter le manque de continuité avec la piste cyclable de la rue du Port.

    2021

    – pose de panneaux de signalisation de la Tégéval dans le parc de l’Ile de Loisirs: quasiment illisible pour un cycliste, cette signalisation est surtout destinée aux piétons.

    report à la demande de la direction des routes d’Ile de France (DIRIF) de l’aménagement du carrefour Pompadour (anneau piétons-vélos et passages protégés), qui avait pourtant obtenu un financement du plan Vélo. Ni la Ville ni le CD94 n’ont protesté. Pour l’instant le budget prévu par le CD94 a été redéployé sur d’autres postes.

    requalification par le GPSEA de l’avenue du Général Gallieni dans la zone 30 du quartier des Buttes : le double sens cyclable qui ne concernait qu’une partie de l’avenue auparavant a été étendu sur 150 mètres jusqu’à la D19 avec une bonne signalisation au sol et des ralentisseurs.

    2022

    – création par le GPSEA d’une piste cyclable sur trottoir dans un sens de circulation sur la partie Ouest de la rue du Dr Paul Casalis, de la sortie du métro Créteil-Préfecture à la rue Juliette Savart, sur une section pentue de 350 m de long environ. La rue reste en double sens pour les voitures et les bus, ce qui laisse peu de place pour les piétons et vélos. Au droit de l’arrêt de bus, les piétons doivent emprunter la piste cyclable ou la chaussée. Sur plusieurs tronçons la piste cyclable est traversée par les véhicules prenant ou quittant le stationnement.

    Piste cyclable sur trottoir de la rue du Dr Casalis (à gauche de l’abribus)

    pose de barrières sur le cheminement de Bretagne (le long de l’hôpital Cheneviers), qui était jusque là une voie partagée piétons-vélos sur 450 m de longueur. Passer ces barrières avec un vélo simple est très difficile, et avec une carriole, un vélo cargo ou simplement des sacoches c’est impossible. Avec la disparition de l’accès à cette voie piétonne il n’existe plus aucun aménagement cyclable protégé reliant le centre ancien et le quartier Mairie-Préfecture-Lac de Créteil.

    Le cheminement de Bretagne est inaccessible aux cyclistes depuis la pose des barrières en 2022

    – pose par la Ville d’une double chicane à l’entrée de la rampe cyclable de la passerelle du Halage sur la Marne, obligeant les cyclistes à mettre pied à terre et à démarrer en côte dans le sens Créteil → Saint-Maur (dissuasif !). Les scooters continuent à passer alors que la chicane était censée les en empêcher. (NB : les piétons bénéficient d’une rampe séparée coté Nord et d’un escalier sur cette passerelle, mais c’est bien la rampe cyclable coté sud qui a été équipée de chicanes).

    Double chicane installée en 2022 sur la rampe cyclable de la passerelle du Halage

    Publication du Plan vélo du GPSEA sans engagement significatif sur les aménagements cyclables à Créteil, en particulier à propos de la D86. La Ville ne participe pas aux réunions de concertation organisées par la Région sur la mise en place du RERV (Réseau Express Régional Vélo) ligne GC dont le tracé emprunte la D86 de Choisy à Joinville.

    Conclusion :

    – en ce qui concerne les aménagements partagés avec la circulation motorisée on note une extension quantitative sur la période 2015-2022 : quartier des Bouvets, rue de la Prairie , avenue du Général Gallieni notamment. Sur le plan qualitatif ces extensions sont inégales , les nouvelles zones 20 étant parfois peu protégées ou mal signalées.

    – en ce qui concerne les voies partagées avec les piétons – qui constituent une part importante du réseau cyclable de Créteil- les extensions significatives ont eu lieu surtout en début de période (2015) : passerelle de la Tégéval, voie verte de l’avenue de la Pompadour. On constate ensuite une régression de l’accès cyclable aux voies piétonnes existantes avec la pose de barrières et chicanes : cheminement de Bretagne, cheminement Palais-préfecture (quartier des Choux), passage sous l’A86 vers le quartier des Bouvets (mail des Mèches – chemin des Mèches), passerelle du Halage. Cette régression récente est d’autant plus importante qu’elle supprime plusieurs liaisons cyclables protégées entre des quartiers qui en bénéficiaient jusque là. On peut rappeler que dans le code de la route, les voies piétonnes restent accessibles aux cycles à condition qu’ils roulent au pas. On peut aussi regretter que les barrières et chicanes restreignent fortement l’accès à nombre de personnes à mobilité réduite.

    – en ce qui concerne les pistes cyclables pérennes, on a enregistré une création importante et utile en début de période (prolongement de la piste de la D19 notamment ), mais les créations ultérieures (rue du Dr Casalis, chemin des Mèches) laissent à désirer sur le plan qualitatif. Ces créations ne compensent pas les suppressions (rue Gustave Eiffel, rue du Port, rue du général Leclerc, place Arnaud Beltrame), qui ont touché des axes de communication importants. On peut certes objecter que certaines de ces suppressions sont temporaires car dues au chantier du Grand Paris Express, mais elles durent déjà depuis 5 ans ou plus, et dans le meilleur des cas dureront encore plusieurs années.

    Carte des pistes cyclables (site de la Ville de Créteil, octobre 2022) avec corrections et mises à jour par l’auteur en gris, en vert clair et en rouge (NB : il n’y a aucune zone 10 mais des zones 20)

    Le bilan qui précède n’est pas exhaustif et peut contenir des imprécisions mais globalement le constat me semble clair ; les cyclistes sont moins protégés de la circulation motorisée dans les rues de Créteil en 2022 qu’en 2015. Ils sont de plus en plus contraints au “vivre ensemble” avec les voitures, et doivent même parfois leur céder le peu d’espace public qui leur est dévolu. Depuis la fable des pots écrite par Esope il y a 2500 ans, on sait pourtant que le pot de terre a tout à perdre à voyager avec le pot de fer! C’est particulièrement vrai à Créteil qui est une ville anxiogène pour les cyclistes avec ses artères larges où les voitures roulent vite. L’évolution cristolienne est à l’opposé de celle des communes voisines sur la même période – qui ne sont pas des modèles de villes cyclables pour autant – : à Bonneuil, construction de pistes cyclables et d’une voie verte avec le soutien de l’Etat, du CD94 et du Plan Vélo ; à St Maur, construction de plusieurs km de pistes cyclables et passage de l’ensemble des rues en zone 30; à Maisons-Alfort, bouclage par le CD94 de la piste cyclable de la D19 et suppression de places de stationnement auto devant la gare SNCF pour les piétons et vélos. Il n’est donc pas étonnant que Créteil figure parmi les villes mal classées du département dans le Baromètre des Villes Cyclables de la FUB (Fédération des Usagers des la Bicyclette).

    Quelle évolution peut-on espérer ? La fin des chantiers de la ligne 15 sud devrait apporter une amélioration ces prochaines années. Créteil compte nombre de voies fort larges où il serait tout fait possible de protéger les cyclistes sans beaucoup ralentir la circulation automobile : c’est aussi un facteur d’espoir. Mais pour cela il faut une volonté politique qui a fait défaut ces dernières années de la part de la Ville : on ne peut qu’être préoccupé du manque de collaboration de la Ville dans les projets menés au niveau départemental (carrefour Pompadour) ou régional (RERV), lesquels bénéficieraient pourtant de financements publics importants du Fonds Vélo ou de la Région ile de France. On peut aussi s’inquiéter que le Plan Vélo du GPSEA, publié fin 2021 après trois longues années de gestation, contienne aussi peu d’engagements concrets sur Créteil. Les bénévoles qui reprennent le suivi des aménagements cyclables à PTR94 vont devoir se livrer à un fort travail de conviction pour les faire évoluer dans un sens favorable aux cyclistes à Créteil !


mardi 27 septembre 2022

  • Charenton-le-Pont améliore la sécurité sur la voie verte le long de la Seine

    C’était un « point noir » connu des cyclistes empruntant la voie verte vers et depuis Paris, le long de la Marne. Un aménagement mal fichu sur une piste cyclables séparant le flux vélo du flux automobile, plus précisément pour protéger les premiers de l’entrée du « Point P » et de ses camions, sous le pont aux câbles. L’entrée et la sortie de cette piste suscitaient des trajectoires baroques et dangereuses (d’un côté surtout, avec une chicane entraînant un cisaillement, un déport du flux cycliste de l’autre côté de la voie, propice aux collisions).

    La ville de Charenton-le-Pont avait identifié ce point noir lors des consultations sur son plan vélo. Nous en avions salué l’approche méthodique et les outils performants.

    Neuf mois après dévoilé son plan vélo, la ville démontre donc une écoute et une application remarquables, au bénéfice de nombreux cyclistes au-delà de ses administrés. Ces dernières semaines, on peut estimer en effet à 3 000 par jour ou 20 000 par semaine (chiffres du compteur Quai de Bercy, mis à disposition par Paris en Selle, détails ici) le nombre de cyclistes à passer par là sur la voie verte, une des portes d’entrée du Val-de-Marne.

    Le résultat presque définitif est là en photo: deux entrées/sorties bien droites pour se réinsérer de manière simple et fluide dans la voie verte. Merci donc à Charenton-le-Pont.

    L’entrée de la piste côté Paris….
    … et côté Charenton.

lundi 12 septembre 2022

  • Une ville cyclable : Chambéry

    Dans les villes du 94, la situation est souvent décourageante pour les défenseurs du vélo. Il est donc utile de savoir que d’autres villes traitent mieux les cyclistes. Dans un article antérieur nous avons cité l’exemple de Strasbourg (janvier 2021). Aujourd’hui c’est de Chambéry que nous allons parler.

    Chambéry, préfecture de la Savoie, compte environ 60 000 habitants et l’agglomération, qui agrège une trentaine de communes voisines, en compte 135 000. L’agglomération chambérienne compte à la fois des zones plates et fortement vallonnées, elle est traversée par deux autoroutes, deux voies ferrées, plusieurs cours d’eau. Le centre ancien est dense avec des rues étroites, les banlieues sont très développées avec des zones commerciales ou industrielles. Le reste du département est largement rural et montagneux. Il pleut bien davantage à Chambéry qu’en Ile-de-France. Selon l’INSEE, le revenu annuel médian des chambériens est de 23 680 euros par an en 2019, très proche de celui des Val-de-marnais (23 060 euros en 2019). Ces dernières années la ville a été gérée en alternance par la droite qui a été attentive aux attentes des automobilistes (ex. nouveaux parkings en partenariat public-privé) et par la gauche qui donne davantage la priorité aux mobilités actives et aux transports en commun. La situation géographique, politique et économique ne semble donc pas particulièrement favoriser la pratique du vélo à Chambéry. Pourtant cette ville s’est classée troisième de sa catégorie au dernier Baromètre des villes cyclables de la FUB (2021). Comment ? On vous emmène sur place pour comprendre ….

    Une priorité effective aux mobilités douces, même en banlieue

    Le centre ancien de Chambéry, large d’un petit kilomètre, est une zone à priorité piétonne très affirmée, où les cyclistes sont tolérés à condition de rouler doucement. La majorité de ses rues, qui étaient ouvertes à la circulation et au stationnement, ont été réaménagées en zones 20 au cours des dernières décennies. Quelques artères du centre restent ouvertes à la circulation générale mais en zone 30 (rue de Boigne, rue Favre, rue du Chateau). En parallèle à la réduction du nombre de places de stationnement dans le centre, plusieurs parkings payants ont été construits à la périphérie immédiate du centre ancien.

    Plan des aménagements cyclables de Chambéry

    Hors du centre ancien les intersections principales sont très souvent traitées en zone 20 avec plateaux surélevés dont le revêtement est différencié : les piétons y sont prioritaires. Les cyclistes y sont aussi protégés par le ralentissement des véhicules motorisés et par l’enlèvement des obstacles à la visibilité. Les ronds-points sont souvent traités avec un anneau cyclable, le cycliste n’ayant toutefois pas la priorité sur les véhicules motorisés. Des panneaux « M12 » (autorisation conditionnelle de franchissement pour cycles, on les désigne aussi comme « cédez-le-passage-cyclistes ») sont installés par endroits aux feux pour fluidifier le trafic vélo.

    Intersection traitée en zone 20 avec plateau surélevé, revêtement différencié, visibilité sans obstacle et pictogrammes piétons (Chambéry, avenue Jean Jaurès / rue du Bon Pasteur)

    Les aménagements cyclables forment un réseau assez continu, dont l’épine dorsale est la véloroute 63 (V63) qui traverse l’agglomération du Nord au Sud. Tracée dans les années 1990, la V63 est à la fois continue et assez directe, car elle franchit astucieusement les autoroutes, voies ferrées et cours d’eau traversés. La V63 permet de se rendre du centre de Chambéry au lac du Bourget vers le Nord ou vers les vignobles d’Apremont ou Chignin vers le Sud en étant protégé sur la quasi-totalité du trajet. Dans Chambéry la V63 est une piste cyclable et dans les agglomérations plus éloignées c’est une voie verte.

    Plan des aménagements cyclables de l’agglomération
    Sur la véloroute V63 au nord de Chambéry. A gauche départ de la piste cyclable menant à Cognin.

    Des pistes cyclables et bandes cyclables protègent les cyclistes sur plusieurs axes de l’agglomération, y compris ceux qui desservent les zones d’activité commerciale et industrielle très développées au Nord de l’agglomération (Bissy, La Motte Servoleix, Voglans..). L’ensemble des aménagements forme un réseau suffisamment continu et signalé pour que le cycliste se sente pris en charge et relativement protégé.

    Piste cyclable et panneau d’autorisation conditionnelle de franchissement pour cycles, Av. du Maréchal Leclerc à Chambéry

    Quand on se déplace à pied ou à vélo dans Chambéry, on ne peut qu’être frappé par le respect dont font preuve la grande majorité des conducteurs vis-à-vis des usagers vulnérables. Une voiture freine avant que le piéton soit engagé sur un passage protégé : c’est ici la règle, et non l’exception comme en Ile-de-France. Il est aussi fréquent qu’une voiture sortant d’un rond-point cède le passage au cycliste engagé dans l’anneau alors que ce dernier n’a pas la priorité.

    Une voiture sortant d’un rond point cède le passage à un cycliste venant de la piste cyclable de la V63 dans Chambéry

    La ville de Chambéry et la communauté d’agglomération ont implanté divers types de services à destination des cyclistes réguliers ou de passage. En particulier, il existe une boutique intégrée à la gare SNCF de Chambéry – Challes-les-Eaux, la Vélostation, qui assure diverses prestations : locations de vélos classiques ou électriques à prix modéré, distribution du plan du réseau cyclable, gonflage, vélo-taxi à assistance électrique, consigne vélo de 500 places pour garer son vélo en sécurité,… Les collectivités proposent aussi des cours de vélo pour adultes (remise en selle) assurés par des professionnels.

    La vélostation de la gare SNCF de Chambéry: location de vélos classiques ou électriques, gonflage, dépliants…

    Autre service apporté aux cyclistes : des arceaux pour le stationnement des vélos localisés de façon pertinente : à proximité de la gare SNCF, des magasins, et plus généralement des lieux accueillant du public.

    Stationnement vélo dans la passerelle couverte franchissant les voies à la gare SNCF de Chambéry
    Arceaux vélos remplaçant un parking voiture devant un magasin à Chambéry, faubourg Maché

    L’essor du vélo à Chambéry doit beaucoup à un petit noyau de défenseurs du vélo au quotidien, regroupés dans l’association Roue Libre. Ce groupe s’est battu voici une trentaine d’années auprès des élus pour obtenir la continuité de la V63 en organisant nombre de manifestations. Très active avec quelque 600 adhérents et une centaine de bénévoles, Roue Libre est impliquée dans des actions multiples : action auprès des élus pour améliorer les aménagements cyclables, atelier vélo associatif (100 vélos remis en état et vendus chaque année), sensibilisation auprès des écoles, entreprises et collectivités, organisation de « VélOsons! », festival du voyage à vélo qui a lieu tous les deux ans à Chambéry et attire jusqu’à 4 000 visiteurs.

    Pour évaluer l’impact des politiques cyclables, les collectivités territoriales ont implanté des dispositifs de mesure du trafic vélo. Le totem implanté à cette fin dans Chambéry au bord de la V63 avait été choisi il y a quelques années à une époque où le flux attendu était de l’ordre de 300 ou 400 000 cyclistes par an. En 2021 on a dépassé 600 000 passages par an – limite du compteur- , et il en sera sans doute de même en 2022. Le trafic dépassait 2500 vélos par jour à la fin de l’été 2022. Par rapport au Val de Marne ces chiffres sont au niveau des pistes cyclables les plus fréquentées à proximité de Paris (EV3 à Ivry) et bien au-dessus de la fréquentation observée en moyenne couronne (Créteil, Choisy, Joinville,…).

    Totem comptabilisant les passages vélos sur la V63, quai du jeu de Paume à Chambéry: plus de 600000 passages en 2021 !

    Un autre signe de l’implication des collectivités territoriales ces dernières années est la mise en place de pistes cyclables temporaires (boulevard de la Colonne, Place Caffe,…) . Ces aménagements avaient déjà été envisagés avant la crise sanitaire de 2020-2021, qui a simplement anticipé leur mise en place. Leur succès, attesté par la hausse de la fréquentation, laisse penser qu’elle seront pérennisées quand le budget permettra la requalification de la voirie.

    Piste cyclable temporaire boulevard de la Colonne à Chambéry

    Une caractéristique appréciable du réseau chambérien est la qualité de la signalisation et du jalonnement. Les panneaux directionnels classiques à inscriptions vertes sur fond blanc sont disposés régulièrement le long de la V63. La signalisation au sol est largement utilisée pour guider les cyclistes et prévenir les automobilistes : pictogrammes vélos sur fond vert visibles de loin pour indiquer les pistes et bandes cyclables, chevrons dans la traversée des intersections, bandes discontinues indiquant les priorités. Aux intersections avec d’autres pistes cyclables des balises et des lignes pointillées au sol indiquent la priorité de la V63.

    Sur la véloroute V63, 5 km au Nord de Chambéry. A gauche la piste cyclable menant à la Motte Servoleix

    Dans une agglomération de la taille de Chambéry on trouve à tout moment un ou plusieurs chantiers impactant temporairement les pistes cyclables existantes (actuellement l’élargissement de l’autoroute A43 et la réfection de l’avenue des ducs de Savoie à Chambéry, entre autres). Dans ces cas, la préservation de la continuité cyclable est recherchée et si ce n’est pas possible, des itinéraires de déviation sont spécialement indiqués pour les vélos (panneaux jaunes à lettres noires). On ne voit nulle part le sinistre panneau « cycliste pieds à terre » commis par des ignorants du code de la route et de l’orthographe, qu’on rencontre si souvent dans le 94 !

    Maintien et sécurisation de la véloroute V63 pendant le chantier d’élargissement de l’autoroute Lyon-Chambéry

    Qui fait du vélo à Chambéry ? La part des femmes parmi les cyclistes semble proche de la moitié et les enfants sont nombreux à vélo. Si l’on en croit les spécialistes du sujet, ces critères indiquent que les cyclistes se sentent assez bien protégés dans l’ensemble. Tous les types d’usages sont représentés : le vélo-taf , à l’image d’un voisin qui fait l’aller-retour entre Chambéry le Bourget du Lac par la V63 et apprécie cette coupure dans son emploi du temps ; le vélo du quotidien pour de petits déplacements et démarches; le vélo des jeunes allant à l’école, au collège ou au lycée; le vélo utilitaire pour faire les courses avec sacoches ou vélo cargo; le transport d’enfant en carriole, en vélo cargo ou en « long tail »; les voyageurs à vélo reconnaissables sur la V63 avec leurs grosses sacoches et leur barda; le vélo loisir en famille; le vélo sportif dont les adeptes – hommes et femmes – arpentent les routes et chemins de montagne des massifs environnants (Bauges, Chartreuse) à vélo de route ou en VTT. Les vélos à assistance électrique et les trottinettes sont fréquents, mais pas plus qu’ailleurs.

    Pour conclure, Chambéry est une agglomération où l’on observe un usage croissant et diversifié du vélo, même si la voiture reste de loin le principal mode de déplacement en-dehors du centre ancien. C’est le résultat d’un ensemble de mesures dont certaines sont surtout destinées aux piétons (zones piétonnes dans le centre, zones 20, plateaux surélevés aux intersections) et d’autres sont spécifiques aux cyclistes (réseau cyclable continu et bien signalé, traitement des intersections, services aux cyclistes, arceaux vélos bien situés, protection des cyclistes lors de travaux temporaires, etc.). Etalées sur plus de 40 ans, ces mesures représentent des dépenses raisonnables pour les collectivités locales. Elles ont parfois demandé un certain courage politique pour diminuer la place dévolue à la voiture individuelle. L’organisation dynamique des cyclistes locaux a certainement joué un rôle, et les élus successifs ont eu l’intelligence de ne pas détricoter le maillage des aménagements réalisés par leurs prédécesseurs.

    Les bénéfices en sont multiples pour Chambéry : réduction de la pollution de l’air et du bruit, réduction de l’espace requis pour le stationnement, redynamisation et mise en valeur du centre ancien, attractivité de la cité. Par comparaison, on mesure le retard pris par le 94 ces dernières années en laissant tomber des aménagements piétons-vélos programmés de longue date (carrefour Pompadour, requalification de la D19 à Créteil), en s’abstenant de protéger les cyclistes pendant les travaux (ex. chantiers du Grand Paris Express à Champigny, St Maur, Créteil, Maisons Alfort,…), en laissant les véhicules motorisés envahir des zones 20 mal différenciées, en laissant des projets d’aménagement menacer des itinéraires cyclables existants (EV3 à Ivry et Vitry), en ne soutenant pas les efforts de la Région pour le RERV (ligne GC à Créteil, Saint-Maur), en créant des pistes cyclables temporaires dans l’urgence et en les supprimant aussi vite à la demande des automobilistes (Créteil, Saint-Maur, Kremlin-Bicêtre…). Les villes du Val-de-Marne feraient bien de s’inspirer plus souvent de ce qui réussit en province !


mercredi 15 juin 2022

  • A quand cette piste cyclable entre les deux fleuves?

    On en parle depuis longtemps déjà, dans des réunions avec les élus ou leurs services techniques. Elle se fait attendre, alors que l’usage du vélo augmente continuellement. En 2022, elle n’est toujours pas là…

    Il est aujourd’hui grand temps de faire une piste cyclable séparée sur la D148 (alias l’avenue de la République à Maisons-Alfort, alias la rue Émile Zola à Alfortville), un aménagement digne de ce nom entre le pont de Maisons-Alfort sur la Marne, et le pont du Port-à-l’Anglais sur la Seine. Nos comptages et le dernier baromètre des villes cyclables en attestent: c’est une demande forte des administrés alentours, pour le vélotaf comme pour les trajets utilitaires ou de loisirs.

    Cet axe s’il devenait cyclable permettrait de relier transversalement les aménagements existants, tous orientés vers Paris

    Aussi Partage Ta Rue 94, les antennes MDB de Maisons-Alfort-Alfortville et Ivry-Vitry-Choisy, ainsi que le Collectif Vélo Ile-de-France avons interpellé les élus de département, d’Alfortville et de Maisons-Alfort sur ce projet. Nous demandons des engagements, de la visibilité et de la concertation.

    Nous publions notre courrier ci-dessous. Puissent nos élus entendre et enfin satisfaire ce besoin.

    Mise à jour: réponse du Conseil départemental du Val-de-Marne

    Le 8 juillet dernier, le président du Conseil départemental Olivier Capitanio a répondu aux associations concernées. Il assure que le département partage l’analyse quant au besoin d’aménagement et indique travailler avec la mairie de Maisons-Alfort sur la section entre les départementales 6 et 19, dans un premier temps. Pour le reste il est renvoyé à des études ultérieures.

    Sans précision de calendrier, c’est ce qu’on appelle une réponse d’attente, non engageante, décevante. Les gens à vélo devront encore attendre pour circuler en pleine sécurité entre les deux fleuves du Val-de-Marne.

    La réponse du conseil départemental en date du 8 juillet.

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