Pierre m’a bricolé un dispositif sur batterie pour observer les papillons. Je raccorde une lampe de lumière noire à la batterie préalablement chargée. J’actionne l’interrupteur et le spectacle commence ! Voici quelques spécimens observés dans la soirée :
Cet hyponomeute nous rend visite en début de nuit sur notre installation lumineuse. Enfin, une espèce d’hyponomeute identifiable à vue ! Sur les neuf espèces répertoriées dans l’INPN, Yponomeuta irrorella est la seule à présenter ces grandes taches grises sur les ailes antérieures. Les taches noires, quant à elles, sont de nombre et de disposition variables et ne permettent pas de distinguer les espèces.
Yponomeuta irrorella est de celles qui vivent sur les fusains d’Europe. Leurs chenilles protégées par de grandes toiles défolient ces arbustes au mois de mai. Puis elles descendent au sol le long de fils de soie pour se nymphoser dans la litière. Les fusains font alors de nouvelles feuilles et passent un bel été sans autre dommage.
Petite revue des plantes hôtes des Yponometa de France :
Yponomeuta cagagnella, sur les fusains,
Yponomeuta evonymella, sur le prunier à grappes,
Yponomeuta irrorella, sur les fusains,
Yponomeuta mahalebella, sur le cerisier de Sainte-Lucie,
Yponomeuta malinella, sur les pommiers et les poiriers,
Yponomeuta padella, sur les cerisiers, pruniers et prunelliers,
Yponomeuta plumbella, sur les fusains,
Yponomeuta rorella, sur le saule blanc,
Yponomeuta sedellum, sur le grand orpin.
Retrouvez un papillon qui ressemble à un hyponomeute :
Cette plante pousse sur les alluvions de la Seine parmi les armoises et les chénopodes, à la limite des roseaux. Elle me rappelle un peu la cardère sauvage.
il s’agit bien d’une cardère mais d’une espèce que je n’avais encore jamais rencontrée : Dipsacus pilosus, alias la cardère poilue. Comme la cardère commune, Dipsacus fullonum, on peut la rencontrer dans les friches et les bords de chemins. Mais elle a une préférence pour les situations un peu humides.
Dipsacus pilosus est une plante bisannuelle assez rare en Ile-de-France.
Le jour où j’ai photographié le beau coléoptère Cardiophorus gramineus aux Prés du Marais, j’ai aussi trouvé le cocon d’un papillon de nuit fixé sous une d’écorce de platane. Curieux de connaître son espèce, j’en ai fait l’élevage dans un bocal d’observation. L’adulte a émergé quelques semaines plus tard, mais quand je l’ai découvert, il était déjà mort.
Anania hortulata est facile à reconnaître aux dessins de ses ailes. Je l’observe souvent dans les grands massifs d’orties dioïques. Les chenilles de ce Crambidae très commun consomment en effet cette espèce, mais aussi d’autres plantes basses.
Dérangé en journée, le papillon décolle et disparaît un peu plus loin au revers d’une feuille. Il faut parfois faire quelques acrobaties pour le photographier. Il était ici dans un cirse commun.
Sur un coteau ensoleillé, je balade mon filet au ras de la pelouse calcaire puis je retourne son contenu dans mon bac pour observer mes trouvailles. Ce drôle de tigre (4 mm) retient mon attention. C’est la première fois que j’en rencontre un qui soit aussi contrasté. Je parviens à l’identifier après quelques recherches, il s’agit de Catoplatus hovarthi, un spécialiste des panicauts et des buplèvres, deux Apiacaea typiques de ce milieu.
Au carrefour de deux chemins forestiers, nous faisons une petite pose pour consulter la carte. Cette clairière ensoleillée est un très bon endroit pour observer les insectes. Un papillon apparaît et par chance se pose à proximité sur une feuille de renoncule.
Sans doute un peu inquiet de mon approche, il referme ses ailes. Cela me permet d’admirer ses beaux ocelles cerclés de jaunes. C’est le tristan, un spécialiste des lisières forestières. Sa chenille consomme des graminées et des laiches.
Celui-ci est un mâle car le dessus de ses ailes est sans ocelles.
Aphantopus hyperanthus est une espèce commune, on peut la voir en juin et juillet.
Dolichoderus quadripunctatus est facilement reconnaissable à sa tête ponctuée et aux quatre taches dorées en haut de son abdomen. Celles-ci s’intéressent à des pucerons Panaphis juglandis installés sur la nervure centrale d’une foliole de noyer. Contrairement à d’autres fourmis, cette espèce ne défend pas les pucerons contre leurs prédateurs, elles les visitent en voisines opportunistes et lèche leur miellat.
Ici, je pense qu’elles échangent aussi de la nourriture.
Dolichoderus quadripunctatus vit dans les arbres en petites colonies de 150 à 200 individus, sous des écorces ou dans une étroite cavité. Elles installent souvent leur fourmilière dans les grosses galles du chêne lorsque l’insecte gallicole les a quittées.
Retrouvez une autre fourmi qui vit dans les arbres :
A partir de Pont-Royal, on peut faire de belles promenades le long du canal de Bourgogne. Il faut juste faire attention aux vélos. En marchant dans l’herbe pour laisser passer deux cyclotouristes bien chargés, je fais décoller un papillon de nuit. Il s’est posé devant moi sur des fleurs de coronille variée. Ces ailes très étroites sont celles d’un Pterophoridae, en l’occurrence il s’agit de Marasmarcha luneadactyla. Les chenilles de cette espèce se nourrissent uniquement sur les bugranes. Ononis spinosa est effectivement abondante dans cette banquette herbeuse, elle forme par endroit un tapis très dense le long du chemin de halage.
Ce papillon n’est pas très commun, on le voit voler en juin et juillet.
Ce papillon de nuit est venu à la lumière et s’est posé sur le sol à quelques pas de notre lampe. Je repère son abdomen gris foncé et le pinceau brun qui le prolonge et dépasse de ses ailes. Ses antennes sont pectinées, c’est un mâle. Il s’agit de l’Erebidae Euproctis chrysorrhoea.
Les chenilles de cette espèce sont très polyphages, on les voit souvent sur les chênes et les arbres fruitiers. Ci-dessus, elle est sur un rameau de cognassier.
Cette chenille est urticante, il est préférable de ne pas y toucher. Les poils urticants ne sont pas les plus longs, au contraire, ils sont minuscules, mais très nombreux, et garnissent ces coussinets bruns que l’on nomme des miroirs.
L’hiver les chenilles se rassemblent dans des nids soyeux.
Retrouvez une autre espèce qui confectionne des nids soyeux :
Les fleurs pourpres au coloris très vif de Knautia macedonica font toujours sensation au jardin. Cette plante vivace de culture facile se ressème abondamment.
Knautia macedonica est originaire du Caucase. En France, nous avons une autre espèce, Knautia arvensis, la knautie des champs, vivace également, un peu plus haute que la knautie de Macédoine.
Au fait, scabieuse ou knautie ? Ces deux plantes des prairies sèches et ensoleillées sont très ressemblantes et souvent confondues. Sur cette photo on voit que les fleurs ont quatre pétales et non cinq, c’est donc bien une knautie.
Retrouvez une autre plante vivace des prairies sèches :
Un voyage dans la Drôme me permet de rencontrer dans la même soirée deux espèces très proches, Watsonalla binaria, le Hameçon et Watsonalla uncicula, le Hameçon méridional. Comme son nom l’indique le Hameçon méridional est une espèce méditerranéenne et atlantique, alors que le Hameçon est présent partout en France. La différence, subtile, tient à la pointe de l’aile antérieure. Chez Watsonalla uncicula, la tache noire est plus délimitée.
Si j’en crois l’INPN, il existe en France 80 espèces et sous-espèces de ces jolis papillons du genre Zygaena, en français les zygènes. Ils sont souvent délicats à déterminer. Ici par exemple Zygaena transalpina est caractérisée par des critères visibles sur cette photo, la pointe blanche des antennes et une dent dans la marge noire à la base de l’aile postérieure. Je l’ai observée dans la Drôme butinant la rue fétide (Ruta graveolens) : on peut voir sa trompe déployée pour puiser le nectar d’une fleur. Cette espèce est présente aussi en Ile-de-France et même jusqu’en Belgique et en Allemagne.
Zygaena transalpina est inféodée à l’hyppocrépide fer-à-cheval (Hippocrepis comosa) qui est la nourriture de ses chenilles. Elle est donc à rechercher sur les coteaux calcaires où pousse cette plante.
Les asperges hébergent de bien belles espèces. Plioreocepta poeciloptera, la mouche de l’asperge m’avait surpris par l’élégance des dessins de ses ailes qu’ont dirait peintes. Ce criocère n’a rien à lui envier, Crioceris asparagi pourrait gagner un concours d’élégance chez les coléoptères !
Ses larves gloutonnes se régalent des feuilles et des tiges de leur plante hôte. Si elles sont très nombreuses, elles peuvent affaiblir le pied d’asperge et compromettre les récoltes.
En haut de la côte, l’allée forestière est bordée de fougères aigles. Elles sont impressionnantes cette année, il faut dire qu’elles ont été bien arrosées ces derniers temps. J’aimerais bien revoir la si jolie noctuelle de la fougère que j’avais observée dans ce secteur à la même époque il y quelques années. Alors je glisse mon bac blanc sous les frondes et je secoue.
Je ne récolte pas de noctuelles, mais j’ai un petit lot de consolation, ce minuscule homoptère de 4 mm que j’identifie comme étant Ditropis pteridis. Ce Delphacidae est inféodé aux fougères, il est fort peu observé en Ile-de-France, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il est rare.
Ici, c’est une femelle car les mâles ont un abdomen plus court et moins gonflé.
Je teste mon nouveau téléphone portable pour la photo d’insectes. Pour les pucerons, ce n’est pas concluant. Il me faut quelque chose de plus gros. Ce papillon orange qui s’est posé dans un roncier fera l’affaire. Les deux pieds dans le fossé, je m’étire et tends le bras pour m’approcher le plus possible de mon sujet.
Pour les mélitées, les nacrés et les damiers, il faut aussi une vue du dessous des ailes. Celle-ci va me permettre de le déterminer, il s’agit du nacré de la ronce, Brenthis daphne. Les chenilles de ce papillon se nourrissent sur les Rubus, il est là dans son univers.
Cette petite mouche revient inlassablement se poser sur une inflorescence de plantain. Il me suffit d’attendre posté au bon endroit pour la prendre en photo. Elle est bizarre avec ses antennes en ciseaux et son front blanc pointu.
Vue de face, elle arbore deux miroirs blancs très brillants en avant des yeux. Ce détail me fait reconnaître Metopia argyrocephala.
Cette espèce est un cleptoparasite d’hyménopères. La femelle cherche un terrier d’abeille solitaire. Elle ne pond pas d’œufs mais y dépose directement une petite larve qui va dévorer les réserves alimentaires de l’occupant légitime du terrier.
On peut rencontrer Metopia argyrocephala jusqu’en septembre dans les friches, les prairies sèches, les landes, les bois de pins. C’est une espèce plutôt nordique. Elle est connue pour parasiter le loup des abeilles, Philanthus triangulum, un hyménoptère qui est abondant dans le parc.
Cette orobanche pousse en troupe serrée tous les ans dans mon jardin sous un abricotier. Elle ne parasite pas les racines de l’abricotier mais celles du lierre qui tapisse le sol. Orobanche hederae, l’orobanche du lierre, est généralement d’aspect assez sombre, les longues bractées brun pourpre qui accompagnent les fleurs y sont largement pour quelque chose.
Cette espèce inféodée au lierre est réputée rare en Ile-de-France mais je la rencontre assez souvent dans les sous-bois clairs et les jardins lorsque sa plante hôte est bien installée.
De la coccinelle des pins, je ne connaissais qu’une paire d’élytres trouvée en forêt de Rambouillet dans une toile d’araignée. Cette fois-ci, c’est un adulte bien vivant qui tombe des branches basses d’un pin sylvestre dans mon bac de battage. Elle est ma foi fort jolie, j’aime beaucoup les taches blanches en forme de moustache à la base des élytres.
Myrrha octodecimguttata se nourrit de pucerons dans les pins, on peut l’observer à partir de début juin. C’est la vingt-neuvième espèce de coccinelle observée dans le parc du peuple de l’herbe.
Retrouvez une autre coccinelle observée dans ce même pin :
Dans la végétation du bord d’un chemin à l’orée d’un bois, je découvre cette œuvre d’art miniature (1 cm). Malgré l’orage qui menace, je prends le temps de l’approcher et de le photographier. Archips xylosteana est un Crambidae très commun en été, ses chenilles consomment les feuilles de nombreuses espèces d’arbres.
L’orage est arrivé plus vite que prévu et la route paraît longue sous le déluge. Heureusement que mon appareil photo est étanche !
C’est en cherchant des coccinelles sur des cirses communs farcis de pucerons que je découvre cette chenille dans une toile tissée entre deux feuilles. Elle est garnies de picots barbelés comme le sont parfois les chenilles de Nymphalidae. Il s’agit ici de celle de la Belle-Dame, appelée aussi Vanesse des chardons.
L’adulte est un grand migrateur, chaque printemps, il remonte d’Afrique vers l’Europe et vole parfois jusqu’en Scandinavie. On l’a même signalé récemment en Guyane française ! La migration, effectuée souvent en troupes serrées, se fait par étapes et en plusieurs générations. En octobre, ces papillons font le grand voyage de retour vers le continent africain.
Les plantes hôtes de Vanessa cardui sont les chardons mais aussi les orties, les vipérines, les armoises, les mauves, les achillées et bien d’autres plantes basses à l’occasion.
J’aime bien longer les jardins des cabanes flottantes de l’étang de la Galiotte. Les scilles, les cyclamens, la monnaie du Pape et la buglosse toujours verte ont pris leur liberté et se naturalisent dans le sous-bois voisin. Sur une clôturette de jardin, j’observe cette Salticidae timide que je prends tout d’abord pour un Icius.
Mais cette large bande blanche latérale m’oriente vers Pseudicius encarpatus, une espèce peu commune en Ile-de-France, que je ne connaissais pas.
Cette Salticidae serait capable de striduler, certains auteurs voient sur le fémur antérieur et sous les yeux latéraux des organes stridulateurs. Les émissions sonores produites sont très probablement inaudibles pour l’oreille humaine, même pour la mienne !
Je bouscule une branche basse de saule blanc, un micolépidoptère s’en échappe et finit par se poser sur une feuille de noisetier. Je m’approche très prudemment pour le photographier.
Il s’agit de Crassa unitella (6mm), un Oecophoridae reconnaissable à sa tête jaune d’or. Ses chenilles consomment du bois pourri. On peut voir voler ce papillon de mai à août.
Retrouvez autre papillon de nuit associé au bois mort :
J’observe les orties le long de l’allée forestière. Certains pieds présentent des galles bien renflées de la cécidomyie de l’ortie. Un charançon est posé sur l’une d’elles. Quelle est donc cette espèce avec ce rostre qu’on dirait raccourci ?
Je le chatouille un peu, voilà qu’il sort de la galle son rostre qu’il a ma foi fort long ! Avec ces antennes poilues et cette crinière que je devine dressée sur la suture des élytres, je partirais bien sur Curculio nucum, le balanin des noisettes.
Mais que fait-il là à perforer une galle ? Est-il myope au point de la confondre avec une jeune noisette ? Peut-être veut-il simplement se désaltérer ou s’amuser un peu.
Vous pourriez me dire : « Joli comme ça, serait-ce un Erebidae ? » Et vous auriez gagné ! Grammodes stolida est un Erebidae méditerranéen, présent également sur la façade atlantique. Lors d’épisodes migratoires, on peut l’observer jusqu’en Grande-Bretagne.
Ses chenilles consomment la corroyère à feuilles de myrte, l’épine du Christ, et aussi les ronces et les feuilles des chênes. Ce papillon de nuit vole d’avril à octobre.
Cette plante en fleur, près d’un tronc de charme, signale sa présence par sa grande pâleur. C’est une plante parasite dépourvue de chlorophylle. Hypopitis monotropa tire ses nutriments des racines des arbres par l’intermédiaire d’une symbiose parasitaire avec le mycélium de champignons mycorhiziens du genre Tricholoma.
Contrairement aux apparences, cette espèce n’est pas apparentée aux orobanches, puisqu’elle est de la famille des Ericaceae.
Hypopytis monotropa est une plante très rare en Ile-de-France, elle classée vulnérable dans la liste rouge de la flore vasculaire francilienne.
Un papillon a émergé du cocon mystérieux que j’ai récolté à l’orée d’un bois dans le parc du peuple de l’herbe. A l’évidence, c’est une zygène, mais laquelle ?
Un anneau rouge sur l’abdomen et la pointe des antennes blanches : me voici en présence de Zygaena ephialtes, la zygène de la coronille variée. Sa plante hôte est effectivement très présente dans les friches environnantes.
Sur une branche basse d’un grand tilleul à feuilles en cœur, je repère une feuille déformée. Ces galles par enroulement du bord du limbe seraient-elles l’œuvre d’un insecte ?
Je déroule délicatement la galle et trouve le responsable, un petit asticot blanc. Cette galle est due à Dasineura tiliae, un diptère Cecidomyiidae inféodé aux tilleuls. Cette espèce n’a qu’une génération par an, la nymphe hiverne dans le sol.
Retrouvez une autre galle provoquée par un Dasineura :
Au bord d’une allée forestière, ce petit papillon de nuit (1 cm) a décollé à mon approche, il s’est posé un peu plus loin sur une feuille d’ortie.
Notocelia uddmanniana est facile à reconnaître avec son dessin typique sur les ailes. Les chenilles de ce Tortricidae se nourrissent des feuilles des ronces. On voit le papillon de mai à août. L’espèce est très commune.
Retrouvez un autre papillon de nuit inféodé aux ronces :
Ces grands charançons sont très occupés sur une feuille de grande ciguë (Conium maculatum). Leur rostre très allongé et les élytres terminés par une pointe aiguë ne laissent pas de doute, ce sont des Lixus iridis. Les larves de cette espèce vivent dans les entre-nœuds des tiges de grandes Apiaceae comme le panais, la berce ou le céleri.
Voici un hyménoptère symphyte observé dans une partie humide de la forêt de Marly. Cet insecte est ici posé sur une feuille d’ortie dioïque.
L’abdomen très long m’oriente vers la famille des Cephidae. Dans cette famille, deux espèces ressemblent fort à mon individu : Phylloecus xanthostoma et Phylloecus linearis. La larve de la première espèce creuse des galeries dans les tiges de la reine-des-prés, la larve de la seconde fore celles de l’aigremoine.
Les aigremoines abondent le long de l’allée forestière où j’ai observé cet insecte, et je ne vois aucune reine-des-prés à l’horizon. Ceci m’amène à penser que Phylloecus linearis est ici très probable. Ce serait une première observation pour l’Ile-de-France mais je m’abstiens de la saisir car ma méthode de détermination n’est pas basée sur des critères anatomiques. Il aurait fallu que je sacrifie cet animal et il ne méritait pas ça.
L’iris fétide pousse dans les sous-bois calcaires à mi ombre. Le parfum que dégagent ses feuilles froissées est amusant, il rappelle le fumet d’un gigot rôti au four. Ses fleurs pâlottes ne sont pas très spectaculaires.
C’est en fin de saison qu’il prend toute sa valeur décorative lorsque les valves de ses fruits s’ouvrent et laissent apparaître de somptueux fruits rouges qui persistent une bonne partie de l’hiver.
On trouve parfois Iris foetidissima à l’emplacement d’anciens jardins, car il était utilisé autrefois pour soigner les œdèmes.
Cet hyménoptère symphyte sort de l’ordinaire, je vais peut-être pouvoir le déterminer : sa hanche postérieure est tachée de blanc et l’avant de l’abdomen est rouge. Avec ces très longues pattes arrière, je le chercherais bien chez les Macrophya.
Je le trouve assez facilement dans les galeries photos sur internet. Il s’agit de Macrophya blanda, une espèce sylvicole inféodée aux ronces.
Retrouvez un autre Macrophya qui vit sur les ronces :
Un petit longicorne (8 mm) s’est posé sur un épi de digitale pourpre. Ses pattes jaunes permettent de reconnaître Alosterna tabacicolor, une espèce commune en Ile-de-France, visible en mai et juin. Comme l’apex des fémurs médians et postérieurs n’est pas assombri, je peux dire que c’est un mâle.
Le lepture gitane est souvent observé dans les clairières forestières sur les fleurs des ronces. Sa larve vit dans le bois mort très décomposé de nombreuses espèces d’arbres feuillus et de conifères.
Cette petite galle sur une inflorescence d’ortie dioïque est l’œuvre d’un moucheron, Dasineura urticae, de la famille des Cecidomyiidae. De nombreuses feuilles sur cette même plante présentent aussi ces galles renflées et velues. A l’intérieur de chacune de ces bourses creuses s’active un petit asticot blanc, larve de ce diptère. Trois générations se succèdent généralement dans l’année. Cette espèce inféodée aux orties est commune mais peu observée.
C’est le nom d’une enquête naturaliste sur les longicornes des milieux ouverts, lancée en 2023 par l’OPIE et l’ARB Ile-de-France. Elle porte sur quatre aiguilles, celles de la scabieuse, du genêt, de la bourdaine et de la vipérine. Ces petits Cerambycidae sont fins et allongés, d’où leur surnom d’aiguille.
Au parc du peuple de l’herbe, les trois premières plantes ne sont pas légion, en revanche sur certains secteurs, les vipérines forment des peuplements denses et étendus.
Le mois de juin étant le meilleur mois pour observer les aiguilles, me voilà parti en chasse ciblée, inspectant une à une les touffes de vipérines.
Chez cette espèce, l’antenne est ainsi placée qu’elle partage complètement l’œil en deux !
Après quelques photos, j’ai invité mon aiguille à venir prendre la pose sur sa plante hôte mais elle n’en a fait qu’à sa tête, elle s’est envolée et je l’ai perdue de vue.
On dirait la version jaune de l’écaille tigrée mais la disposition des taches noires est un peu différente. Ces deux espèces proches font partie de la grande famille des Erebidae. Ici, c’est un mâle, la femelle a les antennes plus fines et elle est d’une teinte plus claire.
Spilarctia lutea est un papillon de nuit polyphage, ses chenilles se nourrissant de plantes diverses comme les ronces, le lierre, les pissenlits, les orties, les cornouillers sanguins. L’adulte vole de mai à août. Cette espèce est commune dans toute la France.
Il a plu sur le chemin de randonnée. A l’aide d’une branchette, je sauve de la noyade ce taon qui se débat dans une flaque boueuse. Il a de bien beaux yeux !
Les taches blanches sur l’abdomen et les yeux velus me permettent d’identifier Tabanus quatuornotatus, une espèce classique du quart sud-est de la France. Ce Tabanidae hante les chemins forestiers et les clairières où il harcèle bétail et randonneurs.
Et les critères d’identification aussi ! Ici, il s’agit de Dermestes laniarius, un détritivore assez commun. Il est sans doute venu attiré par les lumières de la maison. C’est une chance : il est de cette façon plus commode à observer que lorsqu’il est enfoui dans un cadavre desséché.
Et n’oublions pas de nous laver les mains avant de passer à table !
J’aime bien rencontrer des panicauts dans mes promenades champêtres parce que ces ombellifères aux larges feuilles glauques bordées d’épines hébergent souvent des espèces peu communes, notamment un tigre que j’espère bien vous présenter un jour. Aujourd’hui, la surprise est de l’ordre de la botanique. Presque un panicaut sur deux sur ce bord de champ est accompagné d’une orobanche. Elle me rappelle par sa couleur l’orobanche giroflée, mais je ne vois nulle part ses plantes hôtes, les gaillets. En revanche, les panicauts sont bien parasités par une orobanche spécifique, l’orobanche améthyste.
Si le casque est couvert de poils glanduleux, ce que montre la photo ci-dessus, les marges des lobes de la corolle sont glabres. La présence des nervures foncées de couleur violette sur les fleurs est un autre critère permettant d’identifier Orobanche amethystea.
Cette espèce est assez rare en Ile-de-France, on peut la trouver là où se plaisent les panicauts : les bords de chemins ensoleillés et les prairies sèches notamment.
En raison du scrobe noir visible en arrière de son antenne, ce charançon vert brillant appartient à la tribu des Polydrusini. La clé de Jean-Marc Audic me permet de distinguer Polydrusus formosus des 14 autres espèces du genre Poyldrusus présentes en Ile-de-France.
Lors d’une sortie en forêt de Rosny-sur-Seine, je repère dans un secteur où dominent les charmes ce papillon vert posé sur une feuille de mercuriale. Ses ailes antérieures présentent de faibles ondulations croisées ce qui lui donne un aspect légèrement gaufré sous certains éclairages.
Totrix viridana est une espèce forestière, ses chenilles consomment les jeunes feuilles des chênes. Certaines années, ce papillon pullule lorsqu’il émerge en masse au mois de juin. C’est le cas cette année apparemment. Je l’ai trouvé aussi en forêt de Marly en secouant des branches basses de hêtre.
Ce gros charançon, de l’ordre du centimètre, semble être venu à la lumière car je l’ai trouvé sur la terrasse éclairée toute la nuit par mon piège à papillons nocturnes. J’aime bien son air pataud et son museau poilu. Cette espèce phytophage commune est souvent trouvée dans le lierre en avril et en mai. Ses larves se nourrissent des racines de berce et d’autres ombellifères.
Retrouvez un autre Curculionidae de grande taille :
Les fusains parfois sont malades. Je ne parle pas de ces proliférations spectaculaires de chenilles hyponomeutes mais d’un champignon que l’on reconnaît à ses fructifications orange au revers des feuilles. Cette rouille, Melampsora euonimy-caprearum, vit en alternance sur son hôte principal, les saules et son hôte secondaire, les fusains.
Un petit asticot, orange lui aussi, se tient très près de cette rouille. Cette larve de diptère est très probablement du genre Mycodiplosis. La plupart des espèces de ce genre sont spécialisées dans la consommation des spores des rouilles ou des oïdiums.
Marcela SKUHRAVÁ, Václav SKUHRAVY, Patrick DAUPHIN et Rémi COUTIN dans leur ouvrage de 2005, « Les Cécidomyies de France » recensent 6 Mycodiplosis :
Mycodiplosis coniophaga, sur les rosiers infectés par Phragmidium mucronatum,
Mycodiplosis gymnosporangii, sur les genévriers sabines infectés par Gymnosporangium clavariaeforme,
Mycodiplosis pulsatilliae, sur les fruits des anémones pulsatilles (cette espèce n’est pas associée à un champignon),
Mycodiplosis saundersi, sur les chardons des champs infectés par Puccinia suaveolens,
Mycodiplosis tremulae, sur les trembles infectés par Melampsora tremulae,
Mycodiplosis tussilaginis, sur les pas-d’ânes infectés par Coleosporium tussilaginis (non revu depuis 1895).
Et aucun de ces moucherons n’est connu pour la rouille des fusains ? Le site Plant Parasites of Europe cite 14 autres Mycodiplosis, dont certains, généralistes, pourraient consommer plusieurs espèces de rouilles sur des plantes différentes. GBIF, au niveau mondial, connaît 51 Mycodiplosis répartis sur les cinq continents.
Il m’a semblé voir quelque chose bouger dans ce chardon des champs. En m’approchant, je découvre une casside. La grande marque brune doit me permettre de l’identifier.
Je bouscule par maladresse le sommet de la plante. Voilà la casside alertée, elle se laisse tomber un peu plus bas, m’offrant la vue de ses dessous. Les fémurs au trois-quart noirs confirment l’espèce Cassida vibex, un coléoptère Chrysomelidae spécialiste des chardons et des centaurées.
La voyez-vous, cette petite punaise parfaitement camouflée sur un rameau de genévrier commun ? Inquiétée par mon approche, elle s’est placée instinctivement la tête contre la tige, dans une position qui la fait se confondre ave une aiguille.
Placée dans mon bac blanc, on distingue mieux ses dessins caractéristiques. Dichrooscytus gustavi est une Miridae inféodée aux Cupressaceae, on la trouve sur le genévrier commun, Chamacyparis lawsoniana, et les thuyas. Cette espèce semble rare en France.
Retrouvez un autre Dichrooscytus dans cet article :
Les services du Conseil général des Yvelines m’avaient sollicité pour assurer une animation dans le parc du peuple de l’herbe en 2024. J’avais proposé début juin parce que c’est une période propice pour voir de nombreux insectes et sans trop de risque de canicule. Contrat rempli, le temps est clément et les bestioles sont au rendez-vous.
Je présente mon matériel d’entomologiste amateur et je fais une petite démonstration de battage d’arbuste. Cet églantier fera l’affaire. Premier coup de baguette, un phasme tombe dans mon bac !
Cela fait quatre ans que je scrute en vain tous les ronciers et les rosiers sauvages du parc dans l’espoir de trouver un phasme ! Voici enfin Clonopsis gallica, le phasme gaulois. Celui-ci est encore jeune, adulte il peut atteindre sept centimètres. C’est la seule des trois espèces de phasmes français à être présente en Ile-de-France.
Une touffe imposante d’onopordon nous permet d’observer une belle mouche inféodée à ce chardon : Tephritis postica. C’est un mâle que l’on voit sur cette photo car il n’a pas au derrière le long ovipositeur qui permet à la femelle de glisser ses œufs entre les bractées épineuses des boutons floraux.
Cette galle sur une feuille d’églantier est l’œuvre d’une toute petite guêpe Cynipidae du genre Diplolepis. Dans la cavité intérieure, nous observons l’occupant, une petite larve blanche.
Sur une terrasse herbeuse près de la Seine, les plus jeunes expérimentent le maniement du filet à papillons. Je récupère au fond du filet le produit de leur chasse et le transfère dans un tube pour que chacun puisse l’observer. Ce petit papillon de nuit décolle quand il est dérangé et il ne se pose jamais bien loin. Chrysoteuchia culmella est un Crambidae très commun, ses chenilles consomment des graminées.
Je sonne l’heure de la fin de la chasse aux papillons et nous retournons au parking car nous n’avons pas vu le temps passer et il se fait tard.
Retrouvez les portraits de quelques plantes et insectes observés lors de cette sortie :
Les pépiniéristes recommandent de tailler chaque année le seringat ‘White Rock’ pour le maintenir dans un port compact. Cet arbuste aux très grosses fleurs parfumées a en effet tendance à s’étaler au sol de façon assez désordonnée.
Je n’ai pas suivi le conseil et depuis trente ans je laisse faire cet arbuste. Planté au pied d’un vieil abricotier, il a fini par l’escalader, laissant pendre dans une joyeuse confusion ses branches retombantes par-dessus celles de l’arbre qui l’accompagne. Je le confirme, ce seringat a bien un port rampant, mais il peut atteindre 3 mètres de hauteur pour peu qu’il trouve le soutien nécessaire. Mêlé à la végétation d’un rosier grimpant, ce devrait être une splendeur !
Cette variété est issue de l’hybride Philadelphus x virginalis, obtenu lui-même par croisement de deux hybrides primaires dont les parents sont trois espèces botaniques d’origine européenne, caucasienne et américaine, Philadelphus coronarius, pubescens et microphyllus.
Je m’approche et je réalise que quelque chose s’est vivement retiré de l’orifice au sommet de cette tour de terre. J’attends, immobile. La bête, curieuse, remonte prudemment. C’est un petit hyménoptère ! Les Halictidae et notamment les Lasioglossum sont connus pour édifier de telles constructions. Ces déblais issus de terrassements souterrains sont évacués uniquement pendant la nuit.
Dans ces terriers ramifiés cohabitent plusieurs femelles qui établissent chacune leurs cellules où vont se développer leurs propres larves. L’abeille que j’ai aperçue est en quelque sorte la concierge, elle monte la garde de l’entrée collective pour prévenir d’un éventuel danger et filtrer les entrées.
Chez les Lasioglossum, les mâles apparaissent seulement à l’automne et les accouplements, discrets, ont lieu dans les terriers. Les femelles fécondées y restent tout l’hiver pour sortir au mois de mai lorsque les fleurs abondantes leur permettent de bonnes récoltes de pollen. Elles amassent alors dans leurs cellules ces réserves alimentaires sur lesquelles elles pondent. La génération qui s’ensuit ne compte que des femelles qui émergent en été. Elles se reproduisent sans intervention de mâles. La génération suivante, en automne, comprend les deux sexes. Et le cycle est bouclé.
J’aperçois un moucheron inhabituel, noir avec les pattes rouges, posé sur une feuille de cornouiller le long de la Seine. Je l’invite d’un petit coup de baguette à venir faire un tour dans mon bac blanc. On dirait un Chironomidae. A tout hasard, je prends une photo, les chironomes sont si rarement identifiables sans dissection !
Coup de chance, celui-ci, au look très particulier, a un nom : Demeijerea rufipes.
C’est une première donnée pour le parc du peuple de l’herbe, pour l’Ile-de-France, et, excusez du peu, également pour la France ! Cette espèce très peu observée est citée en Belgique, en Allemagne et en Angleterre. Je n’ai trouvé aucune information sur sa biologie.
samedi 27 juillet 2024
Pierre m’a bricolé un dispositif sur batterie pour observer les papillons. Je raccorde une lampe de lumière noire à la batterie préalablement chargée. J’actionne l’interrupteur et le spectacle commence ! Voici quelques spécimens observés dans la soirée :
Avec cet équipement autonome et léger, je vais pouvoir traquer les papillons de nuit dans le coins de nature les plus reculés ! Merci l’ami Pierre !
Retrouvez les portraits de ces espèces :
Rhodometra sacraria
Spilosoma lubricipeda
Crocallis elinguaria
Euzophera pinguis
vendredi 26 juillet 2024
Cet hyponomeute nous rend visite en début de nuit sur notre installation lumineuse. Enfin, une espèce d’hyponomeute identifiable à vue ! Sur les neuf espèces répertoriées dans l’INPN, Yponomeuta irrorella est la seule à présenter ces grandes taches grises sur les ailes antérieures. Les taches noires, quant à elles, sont de nombre et de disposition variables et ne permettent pas de distinguer les espèces.
Yponomeuta irrorella est de celles qui vivent sur les fusains d’Europe. Leurs chenilles protégées par de grandes toiles défolient ces arbustes au mois de mai. Puis elles descendent au sol le long de fils de soie pour se nymphoser dans la litière. Les fusains font alors de nouvelles feuilles et passent un bel été sans autre dommage.
Petite revue des plantes hôtes des Yponometa de France :
Retrouvez un papillon qui ressemble à un hyponomeute :
Myelois circumvoluta
jeudi 25 juillet 2024
Cette plante pousse sur les alluvions de la Seine parmi les armoises et les chénopodes, à la limite des roseaux. Elle me rappelle un peu la cardère sauvage.
Dipsacus pilosus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès
il s’agit bien d’une cardère mais d’une espèce que je n’avais encore jamais rencontrée : Dipsacus pilosus, alias la cardère poilue. Comme la cardère commune, Dipsacus fullonum, on peut la rencontrer dans les friches et les bords de chemins. Mais elle a une préférence pour les situations un peu humides.
Dipsacus pilosus est une plante bisannuelle assez rare en Ile-de-France.
Retrouvez une autre cardère :
Dipsacus sativus, la cardère cultivée
mercredi 24 juillet 2024
Le jour où j’ai photographié le beau coléoptère Cardiophorus gramineus aux Prés du Marais, j’ai aussi trouvé le cocon d’un papillon de nuit fixé sous une d’écorce de platane. Curieux de connaître son espèce, j’en ai fait l’élevage dans un bocal d’observation. L’adulte a émergé quelques semaines plus tard, mais quand je l’ai découvert, il était déjà mort.
Anania hortulata est facile à reconnaître aux dessins de ses ailes. Je l’observe souvent dans les grands massifs d’orties dioïques. Les chenilles de ce Crambidae très commun consomment en effet cette espèce, mais aussi d’autres plantes basses.
Dérangé en journée, le papillon décolle et disparaît un peu plus loin au revers d’une feuille. Il faut parfois faire quelques acrobaties pour le photographier. Il était ici dans un cirse commun.
Retrouvez un autre Crambidae :
Le Botys de l’armoise
mardi 23 juillet 2024
Sur un coteau ensoleillé, je balade mon filet au ras de la pelouse calcaire puis je retourne son contenu dans mon bac pour observer mes trouvailles. Ce drôle de tigre (4 mm) retient mon attention. C’est la première fois que j’en rencontre un qui soit aussi contrasté. Je parviens à l’identifier après quelques recherches, il s’agit de Catoplatus hovarthi, un spécialiste des panicauts et des buplèvres, deux Apiacaea typiques de ce milieu.
Un tigre vanille – chocolat !
L’animal n’est pas souvent observé, c’est une première donnée pour l’Ile-de-France.
Retrouvez d’autres Tingidae :
Quelques tigres
lundi 22 juillet 2024
Au carrefour de deux chemins forestiers, nous faisons une petite pose pour consulter la carte. Cette clairière ensoleillée est un très bon endroit pour observer les insectes. Un papillon apparaît et par chance se pose à proximité sur une feuille de renoncule.
Sans doute un peu inquiet de mon approche, il referme ses ailes. Cela me permet d’admirer ses beaux ocelles cerclés de jaunes. C’est le tristan, un spécialiste des lisières forestières. Sa chenille consomme des graminées et des laiches.
Celui-ci est un mâle car le dessus de ses ailes est sans ocelles.
Aphantopus hyperanthus est une espèce commune, on peut la voir en juin et juillet.
Retrouvez un autre Nymphalidae :
Le vulcain
dimanche 21 juillet 2024
Dolichoderus quadripunctatus est facilement reconnaissable à sa tête ponctuée et aux quatre taches dorées en haut de son abdomen. Celles-ci s’intéressent à des pucerons Panaphis juglandis installés sur la nervure centrale d’une foliole de noyer. Contrairement à d’autres fourmis, cette espèce ne défend pas les pucerons contre leurs prédateurs, elles les visitent en voisines opportunistes et lèche leur miellat.
On dirait des commères qui bavardent au marché !
Ces ouvrières communiquent par des palpations effectuées du bout des antennes.
Ici, je pense qu’elles échangent aussi de la nourriture.
Dolichoderus quadripunctatus vit dans les arbres en petites colonies de 150 à 200 individus, sous des écorces ou dans une étroite cavité. Elles installent souvent leur fourmilière dans les grosses galles du chêne lorsque l’insecte gallicole les a quittées.
Retrouvez une autre fourmi qui vit dans les arbres :
Themnothorax
Source :
Les échanges proctodéaux et relations antennaires chez la fourmi Dolichoderus quadripunctatus, vidéo de Claude Torossian
samedi 20 juillet 2024
A partir de Pont-Royal, on peut faire de belles promenades le long du canal de Bourgogne. Il faut juste faire attention aux vélos. En marchant dans l’herbe pour laisser passer deux cyclotouristes bien chargés, je fais décoller un papillon de nuit. Il s’est posé devant moi sur des fleurs de coronille variée. Ces ailes très étroites sont celles d’un Pterophoridae, en l’occurrence il s’agit de Marasmarcha luneadactyla. Les chenilles de cette espèce se nourrissent uniquement sur les bugranes. Ononis spinosa est effectivement abondante dans cette banquette herbeuse, elle forme par endroit un tapis très dense le long du chemin de halage.
Ce papillon n’est pas très commun, on le voit voler en juin et juillet.
Retrouvez un autre Pterophoridae :
Cnaemidophorus rhododactylus
vendredi 19 juillet 2024
Ce papillon de nuit est venu à la lumière et s’est posé sur le sol à quelques pas de notre lampe. Je repère son abdomen gris foncé et le pinceau brun qui le prolonge et dépasse de ses ailes. Ses antennes sont pectinées, c’est un mâle. Il s’agit de l’Erebidae Euproctis chrysorrhoea.
Les chenilles de cette espèce sont très polyphages, on les voit souvent sur les chênes et les arbres fruitiers. Ci-dessus, elle est sur un rameau de cognassier.
Cette chenille est urticante, il est préférable de ne pas y toucher. Les poils urticants ne sont pas les plus longs, au contraire, ils sont minuscules, mais très nombreux, et garnissent ces coussinets bruns que l’on nomme des miroirs.
L’hiver les chenilles se rassemblent dans des nids soyeux.
Retrouvez une autre espèce qui confectionne des nids soyeux :
La laineuse du cerisier
Un autre Erebidae :
La Pudibonde
Sources :
Le Cul-brun, par André Lequet
Le Bombyx cul-brun, par chenilles.net
jeudi 18 juillet 2024
Les fleurs pourpres au coloris très vif de Knautia macedonica font toujours sensation au jardin. Cette plante vivace de culture facile se ressème abondamment.
Knautia macedonica est originaire du Caucase. En France, nous avons une autre espèce, Knautia arvensis, la knautie des champs, vivace également, un peu plus haute que la knautie de Macédoine.
Au fait, scabieuse ou knautie ? Ces deux plantes des prairies sèches et ensoleillées sont très ressemblantes et souvent confondues. Sur cette photo on voit que les fleurs ont quatre pétales et non cinq, c’est donc bien une knautie.
Retrouvez une autre plante vivace des prairies sèches :
L’orchis bouc
Source :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein, Olivier Nawrot et Gérard Aymonin
mercredi 17 juillet 2024
Un voyage dans la Drôme me permet de rencontrer dans la même soirée deux espèces très proches, Watsonalla binaria, le Hameçon et Watsonalla uncicula, le Hameçon méridional. Comme son nom l’indique le Hameçon méridional est une espèce méditerranéenne et atlantique, alors que le Hameçon est présent partout en France. La différence, subtile, tient à la pointe de l’aile antérieure. Chez Watsonalla uncicula, la tache noire est plus délimitée.
Les chenilles de ces papillons se nourrissent sur les chênes, plus souvent sur les chênes verts pour Watsonalla uncicula.
Retrouvez un autre Drepanidae qui vit sur les chênes :
La Diluée
Sources :
Watsonalla binaria, par Artemisiae
Watsonalla uncicula / Watsonalla binaria, par Lepiforum
mardi 16 juillet 2024
Si j’en crois l’INPN, il existe en France 80 espèces et sous-espèces de ces jolis papillons du genre Zygaena, en français les zygènes. Ils sont souvent délicats à déterminer. Ici par exemple Zygaena transalpina est caractérisée par des critères visibles sur cette photo, la pointe blanche des antennes et une dent dans la marge noire à la base de l’aile postérieure. Je l’ai observée dans la Drôme butinant la rue fétide (Ruta graveolens) : on peut voir sa trompe déployée pour puiser le nectar d’une fleur. Cette espèce est présente aussi en Ile-de-France et même jusqu’en Belgique et en Allemagne.
Zygaena transalpina est inféodée à l’hyppocrépide fer-à-cheval (Hippocrepis comosa) qui est la nourriture de ses chenilles. Elle est donc à rechercher sur les coteaux calcaires où pousse cette plante.
Retrouvez une autre zygène :
La zygène de la coronille variée
lundi 15 juillet 2024
Les asperges hébergent de bien belles espèces. Plioreocepta poeciloptera, la mouche de l’asperge m’avait surpris par l’élégance des dessins de ses ailes qu’ont dirait peintes. Ce criocère n’a rien à lui envier, Crioceris asparagi pourrait gagner un concours d’élégance chez les coléoptères !
Ses larves gloutonnes se régalent des feuilles et des tiges de leur plante hôte. Si elles sont très nombreuses, elles peuvent affaiblir le pied d’asperge et compromettre les récoltes.
La photo ci-dessus illustre la grande variabilité de l’espèce quant à l’étendue des taches blanches sur les élytres.
Deux générations se succèdent dans l’été, ce sont les adultes de la deuxième génération qui passent l’hiver en diapause dans la litière.
Retrouvez un autre criocère :
Le criocère du lys
Sources :
Le criocère de l’asperge, par André Lequet
Asperge – Criocère, fiche technique par Jardiner Autrement
dimanche 14 juillet 2024
En haut de la côte, l’allée forestière est bordée de fougères aigles. Elles sont impressionnantes cette année, il faut dire qu’elles ont été bien arrosées ces derniers temps. J’aimerais bien revoir la si jolie noctuelle de la fougère que j’avais observée dans ce secteur à la même époque il y quelques années. Alors je glisse mon bac blanc sous les frondes et je secoue.
Je ne récolte pas de noctuelles, mais j’ai un petit lot de consolation, ce minuscule homoptère de 4 mm que j’identifie comme étant Ditropis pteridis. Ce Delphacidae est inféodé aux fougères, il est fort peu observé en Ile-de-France, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il est rare.
Ici, c’est une femelle car les mâles ont un abdomen plus court et moins gonflé.
Retrouvez un autre Delphacidae :
Asiraca clavicornis
samedi 13 juillet 2024
Je teste mon nouveau téléphone portable pour la photo d’insectes. Pour les pucerons, ce n’est pas concluant. Il me faut quelque chose de plus gros. Ce papillon orange qui s’est posé dans un roncier fera l’affaire. Les deux pieds dans le fossé, je m’étire et tends le bras pour m’approcher le plus possible de mon sujet.
Pour les mélitées, les nacrés et les damiers, il faut aussi une vue du dessous des ailes. Celle-ci va me permettre de le déterminer, il s’agit du nacré de la ronce, Brenthis daphne. Les chenilles de ce papillon se nourrissent sur les Rubus, il est là dans son univers.
Retrouvez un autre nacré :
Le Chiffre
Sources :
Les mélitées, nacrés et damiers de Champagne-Ardenne de Romaric Leconte, Michel et Vincent Baudraz
Brenthis daphne, fiche descriptive dans l’INPN (J. Ichter – 2019)
vendredi 12 juillet 2024
Cette petite mouche revient inlassablement se poser sur une inflorescence de plantain. Il me suffit d’attendre posté au bon endroit pour la prendre en photo. Elle est bizarre avec ses antennes en ciseaux et son front blanc pointu.
Vue de face, elle arbore deux miroirs blancs très brillants en avant des yeux. Ce détail me fait reconnaître Metopia argyrocephala.
Cette espèce est un cleptoparasite d’hyménopères. La femelle cherche un terrier d’abeille solitaire. Elle ne pond pas d’œufs mais y dépose directement une petite larve qui va dévorer les réserves alimentaires de l’occupant légitime du terrier.
On peut rencontrer Metopia argyrocephala jusqu’en septembre dans les friches, les prairies sèches, les landes, les bois de pins. C’est une espèce plutôt nordique. Elle est connue pour parasiter le loup des abeilles, Philanthus triangulum, un hyménoptère qui est abondant dans le parc.
Retrouvez une autre mouche Sarcophagidae :
Nyctia halterata
jeudi 11 juillet 2024
Cette orobanche pousse en troupe serrée tous les ans dans mon jardin sous un abricotier. Elle ne parasite pas les racines de l’abricotier mais celles du lierre qui tapisse le sol. Orobanche hederae, l’orobanche du lierre, est généralement d’aspect assez sombre, les longues bractées brun pourpre qui accompagnent les fleurs y sont largement pour quelque chose.
Cette espèce inféodée au lierre est réputée rare en Ile-de-France mais je la rencontre assez souvent dans les sous-bois clairs et les jardins lorsque sa plante hôte est bien installée.
Retrouvez une autre orobanche :
L’orobanche du panicaut
Source :
Orobanche du lierre, vrai parasite d’un faux parasite, par Zoom Nature
mercredi 10 juillet 2024
De la coccinelle des pins, je ne connaissais qu’une paire d’élytres trouvée en forêt de Rambouillet dans une toile d’araignée. Cette fois-ci, c’est un adulte bien vivant qui tombe des branches basses d’un pin sylvestre dans mon bac de battage. Elle est ma foi fort jolie, j’aime beaucoup les taches blanches en forme de moustache à la base des élytres.
Myrrha octodecimguttata se nourrit de pucerons dans les pins, on peut l’observer à partir de début juin. C’est la vingt-neuvième espèce de coccinelle observée dans le parc du peuple de l’herbe.
Retrouvez une autre coccinelle observée dans ce même pin :
Harmonia quadripunctata
mardi 9 juillet 2024
Dans la végétation du bord d’un chemin à l’orée d’un bois, je découvre cette œuvre d’art miniature (1 cm). Malgré l’orage qui menace, je prends le temps de l’approcher et de le photographier. Archips xylosteana est un Crambidae très commun en été, ses chenilles consomment les feuilles de nombreuses espèces d’arbres.
L’orage est arrivé plus vite que prévu et la route paraît longue sous le déluge. Heureusement que mon appareil photo est étanche !
Retrouvez un autre Crambidae :
Tortricodes alternella
lundi 8 juillet 2024
C’est en cherchant des coccinelles sur des cirses communs farcis de pucerons que je découvre cette chenille dans une toile tissée entre deux feuilles. Elle est garnies de picots barbelés comme le sont parfois les chenilles de Nymphalidae. Il s’agit ici de celle de la Belle-Dame, appelée aussi Vanesse des chardons.
L’adulte est un grand migrateur, chaque printemps, il remonte d’Afrique vers l’Europe et vole parfois jusqu’en Scandinavie. On l’a même signalé récemment en Guyane française ! La migration, effectuée souvent en troupes serrées, se fait par étapes et en plusieurs générations. En octobre, ces papillons font le grand voyage de retour vers le continent africain.
Les plantes hôtes de Vanessa cardui sont les chardons mais aussi les orties, les vipérines, les armoises, les mauves, les achillées et bien d’autres plantes basses à l’occasion.
Retrouvez une autre chenille de Nymphalidae :
Le Robert-le-diable
Sources :
Vanessa cardui, fiche descriptive dans l’INPN (P. Dupont, G. David & P.-D. Lucas – 2017)
Vanessa cardui, par Lepiforum
Etude des migrations des papillons en France, par Antoine Lévêque
dimanche 7 juillet 2024
J’aime bien longer les jardins des cabanes flottantes de l’étang de la Galiotte. Les scilles, les cyclamens, la monnaie du Pape et la buglosse toujours verte ont pris leur liberté et se naturalisent dans le sous-bois voisin. Sur une clôturette de jardin, j’observe cette Salticidae timide que je prends tout d’abord pour un Icius.
Mais cette large bande blanche latérale m’oriente vers Pseudicius encarpatus, une espèce peu commune en Ile-de-France, que je ne connaissais pas.
Cette Salticidae serait capable de striduler, certains auteurs voient sur le fémur antérieur et sous les yeux latéraux des organes stridulateurs. Les émissions sonores produites sont très probablement inaudibles pour l’oreille humaine, même pour la mienne !
Retrouvez une autre Salticidae :
Marpissa nivoyi
Source :
Pseudicius encarpatus, par Araneae
samedi 6 juillet 2024
Je bouscule une branche basse de saule blanc, un micolépidoptère s’en échappe et finit par se poser sur une feuille de noisetier. Je m’approche très prudemment pour le photographier.
Il s’agit de Crassa unitella (6mm), un Oecophoridae reconnaissable à sa tête jaune d’or. Ses chenilles consomment du bois pourri. On peut voir voler ce papillon de mai à août.
Retrouvez autre papillon de nuit associé au bois mort :
Esperia sulphurella
Un autre Oecophoridae :
Metalampra italica
vendredi 5 juillet 2024
J’observe les orties le long de l’allée forestière. Certains pieds présentent des galles bien renflées de la cécidomyie de l’ortie. Un charançon est posé sur l’une d’elles. Quelle est donc cette espèce avec ce rostre qu’on dirait raccourci ?
Je le chatouille un peu, voilà qu’il sort de la galle son rostre qu’il a ma foi fort long ! Avec ces antennes poilues et cette crinière que je devine dressée sur la suture des élytres, je partirais bien sur Curculio nucum, le balanin des noisettes.
Mais que fait-il là à perforer une galle ? Est-il myope au point de la confondre avec une jeune noisette ? Peut-être veut-il simplement se désaltérer ou s’amuser un peu.
Retrouvez un autre balanin :
Le balanin éléphant
jeudi 4 juillet 2024
Vous pourriez me dire : « Joli comme ça, serait-ce un Erebidae ? » Et vous auriez gagné ! Grammodes stolida est un Erebidae méditerranéen, présent également sur la façade atlantique. Lors d’épisodes migratoires, on peut l’observer jusqu’en Grande-Bretagne.
Ses chenilles consomment la corroyère à feuilles de myrte, l’épine du Christ, et aussi les ronces et les feuilles des chênes. Ce papillon de nuit vole d’avril à octobre.
Retrouvez un autre Erebidae méditerranéen :
La Ménagère
mercredi 3 juillet 2024
Cette plante en fleur, près d’un tronc de charme, signale sa présence par sa grande pâleur. C’est une plante parasite dépourvue de chlorophylle. Hypopitis monotropa tire ses nutriments des racines des arbres par l’intermédiaire d’une symbiose parasitaire avec le mycélium de champignons mycorhiziens du genre Tricholoma.
Contrairement aux apparences, cette espèce n’est pas apparentée aux orobanches, puisqu’elle est de la famille des Ericaceae.
Hypopytis monotropa est une plante très rare en Ile-de-France, elle classée vulnérable dans la liste rouge de la flore vasculaire francilienne.
Retrouvez une autre plante parasite :
L’orobanche pourprée
Une autre Ericaeae :
La bruyère à quatre angles
Source :
Symbiotic germination and development of the myco-heterotroph Monotropa hypopitys in nature and its requirement for locally distributed Tricholoma spp – J.R.Leake, S. L. McKendrick, M. Bidartondo, D.J. Read
mardi 2 juillet 2024
Un papillon a émergé du cocon mystérieux que j’ai récolté à l’orée d’un bois dans le parc du peuple de l’herbe. A l’évidence, c’est une zygène, mais laquelle ?
Un anneau rouge sur l’abdomen et la pointe des antennes blanches : me voici en présence de Zygaena ephialtes, la zygène de la coronille variée. Sa plante hôte est effectivement très présente dans les friches environnantes.
Retrouvez un autre insecte rouge et noir :
Le cercope à genoux rouges
Source :
Clé simplifiée des Zygènes du Poitou-Charentes
lundi 1er juillet 2024
Ce grand cocon accroché au pétiole d’une feuille d’érable sycomore contient-il une ponte d’araignée, ou autre chose ? A votre avis ?
Je le prélève et le place chez moi en élevage dans une boîte d’observation aérée. Il me suffit d’attendre…
Dans l’article de demain, vous découvrirez ce qui en est sorti !
dimanche 30 juin 2024
Sur une branche basse d’un grand tilleul à feuilles en cœur, je repère une feuille déformée. Ces galles par enroulement du bord du limbe seraient-elles l’œuvre d’un insecte ?
Je déroule délicatement la galle et trouve le responsable, un petit asticot blanc. Cette galle est due à Dasineura tiliae, un diptère Cecidomyiidae inféodé aux tilleuls. Cette espèce n’a qu’une génération par an, la nymphe hiverne dans le sol.
Retrouvez une autre galle provoquée par un Dasineura :
La galle des feuilles de violettes
Source :
Clé d’identification des galles sur tilleuls, par Plant Parasites of Europe
samedi 29 juin 2024
Au bord d’une allée forestière, ce petit papillon de nuit (1 cm) a décollé à mon approche, il s’est posé un peu plus loin sur une feuille d’ortie.
Notocelia uddmanniana est facile à reconnaître avec son dessin typique sur les ailes. Les chenilles de ce Tortricidae se nourrissent des feuilles des ronces. On voit le papillon de mai à août. L’espèce est très commune.
Retrouvez un autre papillon de nuit inféodé aux ronces :
Coptotriche marginea
Un autre Tortricidae forestier :
Hysterophora maculosana
vendredi 28 juin 2024
Ces grands charançons sont très occupés sur une feuille de grande ciguë (Conium maculatum). Leur rostre très allongé et les élytres terminés par une pointe aiguë ne laissent pas de doute, ce sont des Lixus iridis. Les larves de cette espèce vivent dans les entre-nœuds des tiges de grandes Apiaceae comme le panais, la berce ou le céleri.
Retrouvez un autre Lixus :
Lixus juncii
Source :
Lixus iridis, par Lixus de France
jeudi 27 juin 2024
Voici un hyménoptère symphyte observé dans une partie humide de la forêt de Marly. Cet insecte est ici posé sur une feuille d’ortie dioïque.
L’abdomen très long m’oriente vers la famille des Cephidae. Dans cette famille, deux espèces ressemblent fort à mon individu : Phylloecus xanthostoma et Phylloecus linearis. La larve de la première espèce creuse des galeries dans les tiges de la reine-des-prés, la larve de la seconde fore celles de l’aigremoine.
Les aigremoines abondent le long de l’allée forestière où j’ai observé cet insecte, et je ne vois aucune reine-des-prés à l’horizon. Ceci m’amène à penser que Phylloecus linearis est ici très probable. Ce serait une première observation pour l’Ile-de-France mais je m’abstiens de la saisir car ma méthode de détermination n’est pas basée sur des critères anatomiques. Il aurait fallu que je sacrifie cet animal et il ne méritait pas ça.
Sources :
Clé des familles de Symphytes de France – C. Reymonet
Phylloecus linearis, dans The sawflies (Symphyta) of Britain and ireland
mercredi 26 juin 2024
L’iris fétide pousse dans les sous-bois calcaires à mi ombre. Le parfum que dégagent ses feuilles froissées est amusant, il rappelle le fumet d’un gigot rôti au four. Ses fleurs pâlottes ne sont pas très spectaculaires.
C’est en fin de saison qu’il prend toute sa valeur décorative lorsque les valves de ses fruits s’ouvrent et laissent apparaître de somptueux fruits rouges qui persistent une bonne partie de l’hiver.
On trouve parfois Iris foetidissima à l’emplacement d’anciens jardins, car il était utilisé autrefois pour soigner les œdèmes.
J’ai trouvé une place dans mon jardin pour cette belle variété panachée de l’iris fétide.
Retrouvez un insecte inféodé à cette plante :
Cerodontha iridis, mouche mineuse des feuilles de l’iris fétide
Une autre Iridaceae :
L’œil de paon
mardi 25 juin 2024
Cet hyménoptère symphyte sort de l’ordinaire, je vais peut-être pouvoir le déterminer : sa hanche postérieure est tachée de blanc et l’avant de l’abdomen est rouge. Avec ces très longues pattes arrière, je le chercherais bien chez les Macrophya.
Je le trouve assez facilement dans les galeries photos sur internet. Il s’agit de Macrophya blanda, une espèce sylvicole inféodée aux ronces.
Retrouvez un autre Macrophya qui vit sur les ronces :
Macrophya montana
Source :
About Macrophya parvula and larvae of several Central European Macrophya – Jan Macek
lundi 24 juin 2024
Un petit longicorne (8 mm) s’est posé sur un épi de digitale pourpre. Ses pattes jaunes permettent de reconnaître Alosterna tabacicolor, une espèce commune en Ile-de-France, visible en mai et juin. Comme l’apex des fémurs médians et postérieurs n’est pas assombri, je peux dire que c’est un mâle.
Le lepture gitane est souvent observé dans les clairières forestières sur les fleurs des ronces. Sa larve vit dans le bois mort très décomposé de nombreuses espèces d’arbres feuillus et de conifères.
Retrouvez un autre lepture :
Le lepture couleur d’or
Sources :
Alosterna tabacicolor, fiche descriptive dans l’INPN (J. Touroult – 2019)
MÉRIGUET B.& SPECKENS V. 2023 – Longicornes d’Île-de-France
– Aide à l’identification. V1.2, Opie, 60 pages
dimanche 23 juin 2024
Cette petite galle sur une inflorescence d’ortie dioïque est l’œuvre d’un moucheron, Dasineura urticae, de la famille des Cecidomyiidae. De nombreuses feuilles sur cette même plante présentent aussi ces galles renflées et velues. A l’intérieur de chacune de ces bourses creuses s’active un petit asticot blanc, larve de ce diptère. Trois générations se succèdent généralement dans l’année. Cette espèce inféodée aux orties est commune mais peu observée.
Retrouvez une autre galle de cécidomyie :
La galle des fruits de la carotte
En savoir plus sur les galles de cécidomyies :
Ma présentation aux rencontres naturalistes d’Ile-de-France 2019
Source :
Un écosystème: la faune de l’ortie dioïque, par Françoise Seyot et Remi Coutin
samedi 22 juin 2024
C’est le nom d’une enquête naturaliste sur les longicornes des milieux ouverts, lancée en 2023 par l’OPIE et l’ARB Ile-de-France. Elle porte sur quatre aiguilles, celles de la scabieuse, du genêt, de la bourdaine et de la vipérine. Ces petits Cerambycidae sont fins et allongés, d’où leur surnom d’aiguille.
Au parc du peuple de l’herbe, les trois premières plantes ne sont pas légion, en revanche sur certains secteurs, les vipérines forment des peuplements denses et étendus.
Le mois de juin étant le meilleur mois pour observer les aiguilles, me voilà parti en chasse ciblée, inspectant une à une les touffes de vipérines.
La rencontre avec Opsilia coerulescens n’aura pas lieu sur une vipérine mais sur une feuille de luzerne !
Chez cette espèce, l’antenne est ainsi placée qu’elle partage complètement l’œil en deux !
Après quelques photos, j’ai invité mon aiguille à venir prendre la pose sur sa plante hôte mais elle n’en a fait qu’à sa tête, elle s’est envolée et je l’ai perdue de vue.
Retrouvez d’autres longicornes :
Trois beaux clytes
En savoir plus sur les longicornes :
Longicornes de France – Atlas préliminaire (Coleoptera : Cerambycidae & Vesperidae)
Julien TOUROULT, Valentina CIMA, Hervé BOUYON, Christophe HANOT,
Arnaud HORELLOU & Hervé BRUSTEL
vendredi 21 juin 2024
On dirait la version jaune de l’écaille tigrée mais la disposition des taches noires est un peu différente. Ces deux espèces proches font partie de la grande famille des Erebidae. Ici, c’est un mâle, la femelle a les antennes plus fines et elle est d’une teinte plus claire.
Spilarctia lutea est un papillon de nuit polyphage, ses chenilles se nourrissant de plantes diverses comme les ronces, le lierre, les pissenlits, les orties, les cornouillers sanguins. L’adulte vole de mai à août. Cette espèce est commune dans toute la France.
Retrouvez un autre Erebidae :
L’Ecaille mendiante
Source :
Spilarctia lutea, fiche descriptive dans l’INPN (Y. Baillet – 2018)
jeudi 20 juin 2024
Il a plu sur le chemin de randonnée. A l’aide d’une branchette, je sauve de la noyade ce taon qui se débat dans une flaque boueuse. Il a de bien beaux yeux !
Les taches blanches sur l’abdomen et les yeux velus me permettent d’identifier Tabanus quatuornotatus, une espèce classique du quart sud-est de la France. Ce Tabanidae hante les chemins forestiers et les clairières où il harcèle bétail et randonneurs.
Retrouvez un autre diptère aux yeux rayés :
Stomorhina lunata
mercredi 19 juin 2024
Quand on trouve ce genre de coléoptère moche et mal rasé, il faut le retourner car le spectacle est sur la face ventrale.
Et les critères d’identification aussi ! Ici, il s’agit de Dermestes laniarius, un détritivore assez commun. Il est sans doute venu attiré par les lumières de la maison. C’est une chance : il est de cette façon plus commode à observer que lorsqu’il est enfoui dans un cadavre desséché.
Et n’oublions pas de nous laver les mains avant de passer à table !
Retrouvez un autre dermeste :
Dermestes lardarius
Source :
Clé des Dermestidae de France continentale et de Corse, par Cédric Alonso
mardi 18 juin 2024
En arrière-plan, un pied de panicaut.
J’aime bien rencontrer des panicauts dans mes promenades champêtres parce que ces ombellifères aux larges feuilles glauques bordées d’épines hébergent souvent des espèces peu communes, notamment un tigre que j’espère bien vous présenter un jour. Aujourd’hui, la surprise est de l’ordre de la botanique. Presque un panicaut sur deux sur ce bord de champ est accompagné d’une orobanche. Elle me rappelle par sa couleur l’orobanche giroflée, mais je ne vois nulle part ses plantes hôtes, les gaillets. En revanche, les panicauts sont bien parasités par une orobanche spécifique, l’orobanche améthyste.
Si le casque est couvert de poils glanduleux, ce que montre la photo ci-dessus, les marges des lobes de la corolle sont glabres. La présence des nervures foncées de couleur violette sur les fleurs est un autre critère permettant d’identifier Orobanche amethystea.
Cette espèce est assez rare en Ile-de-France, on peut la trouver là où se plaisent les panicauts : les bords de chemins ensoleillés et les prairies sèches notamment.
Retrouvez une autre Orobanchaceae :
Odontites vernus
lundi 17 juin 2024
En raison du scrobe noir visible en arrière de son antenne, ce charançon vert brillant appartient à la tribu des Polydrusini. La clé de Jean-Marc Audic me permet de distinguer Polydrusus formosus des 14 autres espèces du genre Poyldrusus présentes en Ile-de-France.
Le critère principal est à apprécier en vue dorsale : ses gros yeux sont très rapprochés.
Cette espèce commune vit sur les chênes, les hêtres, les saules, les noisetiers, les aulnes, les peupliers, les bouleaux.
Retrouvez un autre Polydrusus :
Polydrusus planifrons
dimanche 16 juin 2024
Lors d’une sortie en forêt de Rosny-sur-Seine, je repère dans un secteur où dominent les charmes ce papillon vert posé sur une feuille de mercuriale. Ses ailes antérieures présentent de faibles ondulations croisées ce qui lui donne un aspect légèrement gaufré sous certains éclairages.
Totrix viridana est une espèce forestière, ses chenilles consomment les jeunes feuilles des chênes. Certaines années, ce papillon pullule lorsqu’il émerge en masse au mois de juin. C’est le cas cette année apparemment. Je l’ai trouvé aussi en forêt de Marly en secouant des branches basses de hêtre.
Quelques fois, il est d’un vert très pâle et peut paraître blanc au soleil.
Retrouvez un autre papillon de nuit vert :
La Halias du hêtre
Sources :
Tortrix viridana, dans e-phytia
Tortrix viridana, dans Lepiforum
samedi 15 juin 2024
Ce gros charançon, de l’ordre du centimètre, semble être venu à la lumière car je l’ai trouvé sur la terrasse éclairée toute la nuit par mon piège à papillons nocturnes. J’aime bien son air pataud et son museau poilu. Cette espèce phytophage commune est souvent trouvée dans le lierre en avril et en mai. Ses larves se nourrissent des racines de berce et d’autres ombellifères.
Retrouvez un autre Curculionidae de grande taille :
Liparus coronatus
vendredi 14 juin 2024
Les fusains parfois sont malades. Je ne parle pas de ces proliférations spectaculaires de chenilles hyponomeutes mais d’un champignon que l’on reconnaît à ses fructifications orange au revers des feuilles. Cette rouille, Melampsora euonimy-caprearum, vit en alternance sur son hôte principal, les saules et son hôte secondaire, les fusains.
Un petit asticot, orange lui aussi, se tient très près de cette rouille. Cette larve de diptère est très probablement du genre Mycodiplosis. La plupart des espèces de ce genre sont spécialisées dans la consommation des spores des rouilles ou des oïdiums.
Marcela SKUHRAVÁ, Václav SKUHRAVY, Patrick DAUPHIN et Rémi COUTIN dans leur ouvrage de 2005, « Les Cécidomyies de France » recensent 6 Mycodiplosis :
Et aucun de ces moucherons n’est connu pour la rouille des fusains ? Le site Plant Parasites of Europe cite 14 autres Mycodiplosis, dont certains, généralistes, pourraient consommer plusieurs espèces de rouilles sur des plantes différentes. GBIF, au niveau mondial, connaît 51 Mycodiplosis répartis sur les cinq continents.
Sources :
Les Cécidomyies de France
Marcela SKUHRAVÁ, Václav SKUHRAVY, Patrick DAUPHIN & Rémi COUTIN (2005)
Mycodiplosis, par Plant Parasites of Europe
Mycodiplosis, par GBIF
Rouilles : cinq vies entre deux hôtes, par Zoom Nature
jeudi 13 juin 2024
Il m’a semblé voir quelque chose bouger dans ce chardon des champs. En m’approchant, je découvre une casside. La grande marque brune doit me permettre de l’identifier.
Je bouscule par maladresse le sommet de la plante. Voilà la casside alertée, elle se laisse tomber un peu plus bas, m’offrant la vue de ses dessous. Les fémurs au trois-quart noirs confirment l’espèce Cassida vibex, un coléoptère Chrysomelidae spécialiste des chardons et des centaurées.
Retrouvez une autre casside :
Cassida rufovirens
Source :
Cassida vibex, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon – 2022)
mercredi 12 juin 2024
La voyez-vous, cette petite punaise parfaitement camouflée sur un rameau de genévrier commun ? Inquiétée par mon approche, elle s’est placée instinctivement la tête contre la tige, dans une position qui la fait se confondre ave une aiguille.
Placée dans mon bac blanc, on distingue mieux ses dessins caractéristiques. Dichrooscytus gustavi est une Miridae inféodée aux Cupressaceae, on la trouve sur le genévrier commun, Chamacyparis lawsoniana, et les thuyas. Cette espèce semble rare en France.
Retrouvez un autre Dichrooscytus dans cet article :
Mon inventaire éclair 2023
mardi 11 juin 2024
Les services du Conseil général des Yvelines m’avaient sollicité pour assurer une animation dans le parc du peuple de l’herbe en 2024. J’avais proposé début juin parce que c’est une période propice pour voir de nombreux insectes et sans trop de risque de canicule. Contrat rempli, le temps est clément et les bestioles sont au rendez-vous.
Je présente mon matériel d’entomologiste amateur et je fais une petite démonstration de battage d’arbuste. Cet églantier fera l’affaire. Premier coup de baguette, un phasme tombe dans mon bac !
Cela fait quatre ans que je scrute en vain tous les ronciers et les rosiers sauvages du parc dans l’espoir de trouver un phasme ! Voici enfin Clonopsis gallica, le phasme gaulois. Celui-ci est encore jeune, adulte il peut atteindre sept centimètres. C’est la seule des trois espèces de phasmes français à être présente en Ile-de-France.
Une touffe imposante d’onopordon nous permet d’observer une belle mouche inféodée à ce chardon : Tephritis postica. C’est un mâle que l’on voit sur cette photo car il n’a pas au derrière le long ovipositeur qui permet à la femelle de glisser ses œufs entre les bractées épineuses des boutons floraux.
Cette galle sur une feuille d’églantier est l’œuvre d’une toute petite guêpe Cynipidae du genre Diplolepis. Dans la cavité intérieure, nous observons l’occupant, une petite larve blanche.
Sur une terrasse herbeuse près de la Seine, les plus jeunes expérimentent le maniement du filet à papillons. Je récupère au fond du filet le produit de leur chasse et le transfère dans un tube pour que chacun puisse l’observer. Ce petit papillon de nuit décolle quand il est dérangé et il ne se pose jamais bien loin. Chrysoteuchia culmella est un Crambidae très commun, ses chenilles consomment des graminées.
Je sonne l’heure de la fin de la chasse aux papillons et nous retournons au parking car nous n’avons pas vu le temps passer et il se fait tard.
Retrouvez les portraits de quelques plantes et insectes observés lors de cette sortie :
Le tigre de la vipérine
Le cercope aux genoux rouges
L’ophrys abeille
Le Cymus à tête noire
Le fadet commun
Une demoiselle aux ailes fumées
L’orchis bouc
lundi 10 juin 2024
Les pépiniéristes recommandent de tailler chaque année le seringat ‘White Rock’ pour le maintenir dans un port compact. Cet arbuste aux très grosses fleurs parfumées a en effet tendance à s’étaler au sol de façon assez désordonnée.
Je n’ai pas suivi le conseil et depuis trente ans je laisse faire cet arbuste. Planté au pied d’un vieil abricotier, il a fini par l’escalader, laissant pendre dans une joyeuse confusion ses branches retombantes par-dessus celles de l’arbre qui l’accompagne. Je le confirme, ce seringat a bien un port rampant, mais il peut atteindre 3 mètres de hauteur pour peu qu’il trouve le soutien nécessaire. Mêlé à la végétation d’un rosier grimpant, ce devrait être une splendeur !
Cette variété est issue de l’hybride Philadelphus x virginalis, obtenu lui-même par croisement de deux hybrides primaires dont les parents sont trois espèces botaniques d’origine européenne, caucasienne et américaine, Philadelphus coronarius, pubescens et microphyllus.
Retrouvez d’autres seringats :
Seringats
Source :
Seringat virginal, par aujardin.info
dimanche 9 juin 2024
Qui donc est l’auteur de ces monticules de terre hauts de 5 à 7 centimètres au bord du chemin ? Une colonie de fourmis ?
Coucou, je te vois !
Je m’approche et je réalise que quelque chose s’est vivement retiré de l’orifice au sommet de cette tour de terre. J’attends, immobile. La bête, curieuse, remonte prudemment. C’est un petit hyménoptère ! Les Halictidae et notamment les Lasioglossum sont connus pour édifier de telles constructions. Ces déblais issus de terrassements souterrains sont évacués uniquement pendant la nuit.
Dans ces terriers ramifiés cohabitent plusieurs femelles qui établissent chacune leurs cellules où vont se développer leurs propres larves. L’abeille que j’ai aperçue est en quelque sorte la concierge, elle monte la garde de l’entrée collective pour prévenir d’un éventuel danger et filtrer les entrées.
Chez les Lasioglossum, les mâles apparaissent seulement à l’automne et les accouplements, discrets, ont lieu dans les terriers. Les femelles fécondées y restent tout l’hiver pour sortir au mois de mai lorsque les fleurs abondantes leur permettent de bonnes récoltes de pollen. Elles amassent alors dans leurs cellules ces réserves alimentaires sur lesquelles elles pondent. La génération qui s’ensuit ne compte que des femelles qui émergent en été. Elles se reproduisent sans intervention de mâles. La génération suivante, en automne, comprend les deux sexes. Et le cycle est bouclé.
Retrouvez une autre espèce d’abeille :
L’eucère de la mauve
En savoir plus sur les Halictidae :
Les Halictes – la parthénogénèse – Souvenirs entomologiques, série VIII chapitre 9, de Jean-Henri Fabre
samedi 8 juin 2024
J’aperçois un moucheron inhabituel, noir avec les pattes rouges, posé sur une feuille de cornouiller le long de la Seine. Je l’invite d’un petit coup de baguette à venir faire un tour dans mon bac blanc. On dirait un Chironomidae. A tout hasard, je prends une photo, les chironomes sont si rarement identifiables sans dissection !
Coup de chance, celui-ci, au look très particulier, a un nom : Demeijerea rufipes.
C’est une première donnée pour le parc du peuple de l’herbe, pour l’Ile-de-France, et, excusez du peu, également pour la France ! Cette espèce très peu observée est citée en Belgique, en Allemagne et en Angleterre. Je n’ai trouvé aucune information sur sa biologie.
Source :
Demeijerea rufipes, par NatureSpot