Nature Yvelines – Le blog de Gilles, ces 365 derniers jours

Le blog de Gilles



jeudi 7 mars 2024

  • Atypus
    Atypus sp. – La Roche-Guyon (95) © Gilles Carcassès

    Dans la végétation herbacée d’une prairie en pente près de la route des Crêtes, je trouve cette petite araignée que je prends tout d’abord pour une Salticidae. La photo prise dans mon bac blanc me montre tout autre chose : à l’avant, des chélicères énormes et à l’arrière, des filières écartées, en forme de cônes. Les yeux sont groupés au sommet de la tête. Cette araignée au physique étonnant est une mygale ! Plus précisément, il s’agit d’un individu juvénile du genre Atypus. Fait inhabituel chez les araignées, les Atypus peuvent vivre une dizaine d’années, les mâles ne sont matures qu’au bout de trois ou quatre ans et les femelles, cinq ou six ans.

    Deux espèces sont possibles en Ile-de-France, pour trancher il faudrait une bonne photo de profil des filières d’un adulte. Je sens qu’il va falloir que j’y retourne.

    Ces filières servent à produire la soie avec laquelle ces mygales confectionnent une sorte de chaussette posée sur le sol. C’est à la fois une chambre pour l’accouplement et un piège pour capturer les insectes imprudents qui marchent dessus. Ces araignées sont inoffensives pour l’Homme.

    Retrouvez une autre araignée :

    La lycose tarentuline

    Source :

    À la découverte de la Mygale à chaussette en forêts domaniales de Dourdan et du Bréau, par l’ONF


mercredi 6 mars 2024

  • Brachypera zoilus, le Charançon des feuilles du trèfle
    Brachypera zoilus – Poissy © Gilles Carcassès

    Ce gros charançon immobile semble guetter quelque chose depuis ce poteau de clôture du centre d’entrainement du PSG. Espère-t-il un autographe ?

    Brachypera zoilus – Poissy © Gilles Carcassès

    J’en profite pour le photographier de tout près. Il a de bien gros yeux ! Les applications de reconnaissance par l’image me proposent Brachypera zoilus, un Curculionidae de la sous-famille des Yperinae. Il s’agit bien de cette espèce que l’on peut observer partout en France et à peu près toute l’année. Depuis le milieu du XIXème siècle, elle est présente aussi en Amérique du Nord où elle est considérée comme une espèce invasive.

    Les larves comme les adultes de Brachypera zoilus se nourrissent des feuilles de trèfles et de luzernes. L’hyménoptère Cerceris arenaria est l’un de leurs prédateurs.

    Je décide de ne pas l’importuner plus longtemps et me retire discrètement. Je ne saurai pas la raison de sa présence immobile sur ce poteau.

    Retrouvez un autre charançon :

    Rhinocyllus conicus

    Source :

    Coléoptères curculionides (deuxième partie), par Adolphe Hoffmann


mardi 5 mars 2024

  • Rubus chamaemorus, la Plaquebière
    Pièce de deux euros – Poissy © Gilles Carcassès

    J’ai trouvé cette drôle de pièce de deux euros. Notre gouvernement s’enticherait donc de botanique ? Ce serait nouveau et intéressant. Renseignements pris sur les forums de numismatique, cette monnaie est frappée par les Finlandais et cette plante orne le revers de leur pièce de deux euros depuis 1999.

    Mais quelle est donc cette plante ? On dirait une Rosaceae. C’en est une effectivement. Cette ronce couvre-sol traçante à feuilles lobées pousse dans les tourbières nordiques. Son fruit rouge orangé est dur mais une fois gelé, il devient blanchâtre, légèrement acide, très juteux et prend une consistance mollassonne. Consommé cru, son goût est âpre avec des relents de térébenthine. C’est un must de la gastronomie scandinave ! Les norvégiens importent de Finlande entre 200 et 300 tonnes de ces fruits par an, ils les préparent en confiture, en jus, en tarte ou en liqueur. Depuis 2002, des variétés ont été sélectionnées pour la culture. Les canadiens, car Rubus chamaemorus pousse là-bas aussi, l’utilisent pour aromatiser une bière spéciale.

    La plaquebière est une plante dioïque qui se multiplie par semis ou prélèvement de rhizomes, elle tolère très bien des températures inférieures à – 40° C mais ne supporte pas du tout la sécheresse.

    Ce portrait de Rubus chamaemorus est tiré de l’ouvrage « Bilder ur Nordens flora » du botaniste suédois Carl Axel Magnus Lindman (1856 – 1928). Il a été publié à Stockholm au début du XXème siècle. A gauche est illustrée une fleur femelle et à droite une fleur mâle.

    Au fait, quelle est la cote de ma pièce de deux euros finlandaise de 2001 ? Si elle avait été neuve, j’aurais pu en espérer 2,80 euros ! Deux euros, dit mon poissonnier.

    Sources :

    Planches de botanique de Lindman – Via Gallica

    Rubus chamaemorus, dans runeberg.org

    Rubus chamaemorus, par Jardin ! L’Encyclopédie


lundi 4 mars 2024

dimanche 3 mars 2024

  • Excursion dans les buttes d’Arthies

    J’ai trouvé sur internet un document du Conseil départemental du Val d’Oise intitulé « Espaces naturels départementaux et locaux – rapport d’activité 2019-2022 ». La restauration de la mare Tornibus sur la commune de Maudétour-en-Vexin y est mentionnée en page 36. Le site à l’air intéressant, allons-y !

    Vaccininium myrtillus – Maudétour-en-Vexin © Gilles Carcassès

    En fait, cette mare s’inscrit dans un Espace naturel sensible comprenant des prairies humides et des zones boisées. Tout en haut de la butte, je découvre une belle station de myrtilliers. Cette plante très rare et protégée en Ile-de-France est menacée par le réchauffement climatique.

    Diaeea dorsata – Maudétour-en-Vexin © Gilles Carcassès

    Sur un tronc de frêne, ce jeune mâle Diaea dorsata me surveille. Les anneaux bruns sur les deux paires de pattes antérieures le distinguent de la femelle.

    Larve de raphidioptère – Maudétour-en-Vexin © Gilles Carcassès

    Les larves de raphidies sont aussi difficiles à identifier que les adultes. Je replace cette belle prédatrice là où je l’ai trouvée, sous l’écorce décollée d’une branche tombée à terre.

    Anyphaena accentuata – Maudétour-en-Vexin © Gilles Carcassès

    En raison des marques brunes en chevrons sur le dos de son abdomen, les arachnologues facétieux surnomment Anyphaena accentuata l’araignée Citroën.

    Retrouvez un autre site du Parc naturel régional du Vexin français :

    La Butte du Hutrel


samedi 2 mars 2024

  • La noix du noyer d’Amérique
    Fruit de Juglans nigra – Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Cette mystérieuse œuvre d’art trouvée dans un bois au bord de la Seine est le fruit du noyer d’Amérique, Juglans nigra. La coque est très dure et ne se brise pas facilement, aussi les mulots doivent patiemment creuser ces trous pour accéder aux cerneaux. Et comme les cloisons intérieures sont également épaisses, ils creusent généralement quatre trous pour consommer toute la noix. Ils abandonnent ensuite au sol les noix vidées de leur contenu et leurs perçages amusent les enfants, et ceux qui ont su le rester.

    Le noyer d’Amérique ou noyer noir est un arbre de grande taille souvent planté dans les parcs pour la magnifique coloration jaune de son feuillage en automne. Il est parfois utilisé comme porte-greffe pour le noyer commun.

    Retrouvez d’autres fruits que l’on peut observer en hiver :

    Petits fruits sauvages de l’hiver


vendredi 1er mars 2024

  • La photo mystère de mars 2024
    Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Qu’est-ce que ce petit singe qui me regarde en souriant ?

    La réponse demain !


jeudi 29 février 2024

mercredi 28 février 2024

  • Un tigre en hiver
    Tingis auriculata – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Que deviennent les tigres en hiver ? En d’autres termes, quelle est la forme hivernante de ces petites punaises : œuf, juvénile ou adulte ? Les galeries des forums d’entomologie me donnent peu d’informations, ces insectes sont presque toujours observés en été sur leur plante hôte.

    Pour celui-ci au moins, je sais : on peut trouver Tingis auriculata adulte, caché en situation abritée, en plein hiver. Je l’ai observé dans un square au pied d’un mur recouvert de lierre. Un tigre à quelques mètres d’une aire de jeux pour enfants, que fait la mairie ?

    Il semble bien que chez de nombreuses espèces de Tingidae, les adultes hivernent dans la litière près de leur plante hôte ou sous une écorce décollée. Il m’est d’ailleurs arrivé de rencontrer un tigre de la vipérine au mois d’octobre en recherchant des araignées sous l’écorce d’un orme mort.

    Tingis auriculata – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Pas beau, mon tigre ?

    Ne dirait-on pas un monstre préhistorique avec ces carènes dorsales et ces trois cornes pointues sur la tête ?

    Retrouvez un autre Tingis :

    Tingis pilosa

    Source :

    Nouveau gîte pour l’hibernation de Tingis pyri, de S. Bonnamour et C. Gautier (1927)


mardi 27 février 2024

  • Stereum subtomentosum, la Stérée remarquable
    Stereum subtomentosum – Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Dans une zone humide au bord d’un bras de Seine, des troncs effondrés de frênes, de saules, d’érables et d’ailantes pourrissent sur place. C’est le paradis des champignons lignivores. Voici justement une belle rangée de carpophores. Pour déterminer l’espèce, il faut d’abord regarder dessous. Ici, point de lames ni de pores, ni même d’alvéoles. C’est tout lisse, comme du cuir ou du carton.

    Stereum subtomentosum – Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Sur le dessus, on remarque une marge blanche très visible, un aspect feutré et des stries concentriques. Ce champignon coriace et très léger est Stereum subtomentosum. Il pousse souvent dans les forêts alluviales sur le bois mort des aulnes, des saules, des peupliers.

    Retrouvez une autre stérée :

    Chondrostereum purpureum, la stérée pourpre


lundi 26 février 2024

  • Macrolophus costalis
    Macrolophus costalis – Cannes (06) © gilles Carcassès

    Je secoue un ciste de Montpellier au bord du chemin et j’obtiens… beaucoup de poussière ! Cela fait longtemps qu’il n’a pas plu sur la Côte d’Azur. Trois petites punaises vertes arpentent mon bac de battage. On dirait le genre Macrolophus mais les taches sombres alignées sur son dos ne me sont pas familières. La pointe noire au bout du scutellum permet de reconnaître Macrolophus costalis. En France, cette Miridae est plutôt une espèce du Midi, souvent observée sur ce ciste où elle chasse des pucerons. Mais elle est présente aussi en Angleterre et en Europe du Nord. On la trouve sur les cistes, les menthes, les épiaires, les échinops, les pulicaires et les tabacs.

    Retrouvez un autre Macrolophus :

    Macrolophus pigmaeus

    Source :

    Macrolophus costalis, dans GBIF


dimanche 25 février 2024

  • Homoptères

    Certains lecteurs me réclament des éclaicissements sur la systématique des homoptères. Par cet article, je tente d’apporter une réponse simple sur un sujet compliqué car plusieurs classifications se sont succédées et elles diffèrent selon les sources utilisées. Je m’en tiens à celle qui est en vigueur dans l’INPN.

    L’ordre des hémiptères est, pour ce qui est des espèces visibles en France, subdivisé en quatre sous-ordres : Cicadomorpha, Fulgoromorpha, Heteroptera et Stenorrhyncha.

    Heteroptera, en français, ce sont les hétéroptères, c’est-à-dire les punaises. Les trois autres sous-ordres constituent ce que l’on nomme communément les homoptères.

    Je vous propose un petit aperçu du monde des homoptères, en vous montrant quelques espèces classées par sous-ordre et par famille.

    Vous pouvez en cliquant sur les images agrandir les photos et les faire défiler.

    Sous-ordre des Cicadomorpha (cigales et cicadelles)

    Sous-ordre des Fulgoromorpha (fulgores et delphacides)

    Sous-ordre des Stenorrhyncha (pucerons, cochenilles et psylles)

    Si vous voulez retrouver les articles qui présentent ces espèces, il vous suffit de cliquer sur les liens suivants :

    Lepyronia coleoptrata, Cercopis intermedia, Agallia consobrina

    Linnavuoriana sexmaculata, Centrotus cornutus, Ulopa reticulata

    Acanalonia conica, Tachycixius pilosus, Asiraca clavicornis

    Metcalfa pruinosa, Issus coleoptratus, Tettigometra virescens

    Panaphis juglandis, Lepidosaphes sp., Homotoma ficus

    Spanioneura fonscolombii, Cacopsylla fulguralis, Trioza remota

    Visualisez la place de ces espèces, genres, familles dans l’Arbre de vie, fantastique outil dynamique développé par l’Université de Lyon :

    Lifemap


samedi 24 février 2024

  • Mareca strepera, le Canard chipeau
    Canard chipeau mâle – étang du Corra à Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Les canards chipeaux sont des hôtes hivernaux réguliers des plans d’eau de notre région. Il s’agit essentiellement de migrateurs venus d’Europe du Nord.

    Canards chipeaux – étang du Corra à Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    S’il peut basculer et tendre le cou pour attraper les plantes aquatiques dans les eaux peu profondes, le chipeau ne sait pas plonger.

    Couple de canards chipeaux et foulque – Cergy (95) © Gilles Carcassès

    C’est pourquoi ce canard friand de plantes aquatiques recherche la compagnie des foulques pour leur chaparder dès leur remontée de plongée les succulents potamots qui tapissent le fond.

    En Ile-de-France les canards chipeaux sédentaires et nicheurs sont rares et très localisés.

    Retrouvez un autre oiseau d’eau :

    L’aigrette garzette

    Source :

    Canard chipeau – Cahiers d’habitat « Oiseaux » – MEEDDAT – MNHN


vendredi 23 février 2024

jeudi 22 février 2024

  • Calliergonella cuspidata
    Enrochement calcaire – Golf de Béthemont à Poissy © Alain Lecoq

    Cet enrochement artificiel soutient un grand talus dans le golf de Béthemont. Une mousse s’y trouve bien à son aise.

    Calliergonella cuspidata – Golf de Béthemont à Poissy © Alain Lecoq

    Comme toujours pour les bryophytes, l’examen au microscope est requis pour la détermination. Ici nous sommes en présence de Calliergonella cuspidata. Cette espèce pousse sur les sols calcaires, de préférence au soleil, mais pas forcément au sec.

    Calliergonella cuspidata – Golf de Béthemont à Poissy © Alain Lecoq

    Les pointes de ses rameaux sont aiguës, elles donnent à cette bryophyte vue de près l’aspect d’un sac d’aiguilles dorées.

    Retrouvez une autre mousse des rochers :

    Hypnum cupressiforme var. lacunosum


mercredi 21 février 2024

mardi 20 février 2024

  • Nyea lurideola, la chenille
    Nyea lurideola – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Un coup de vent de l’été dernier a arraché une branche de châtaignier, elle est restée pendue et ses feuilles desséchées se sont recroquevillées. Que vais-je trouver dans cet abri de qualité ? Des psoques, des chrysopes en grand nombre, des forficules et puis cette curieuse chenille bicolore.

    Les huit tubercules orange sur le flanc qui tranchent sur le fond noir sont un bon critère pour reconnaître la chenille de Nyea lurideola. Normalement on voit cette chenille de mars à mai. Celle-ci, en raison de la douceur de ce mois de février, est en avance. Elle se nourrit de lichens sur les troncs et les branches des arbres. L’adulte, aux longues ailes grises, vole en été. C’est une espèce très commune.

    Retrouvez une autre chenille d’Erebidae :

    La chenille de l’écaille martre


lundi 19 février 2024

  • Lacon punctatus
    Lacon punctatus – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Cette masse sombre trouvée sous une écorce d’eucalyptus à La Croix-de-Gardes n’est pas une vieille crotte moisie. Je distingue trois paires de pattes, c’est un insecte. Il dort ou fait le mort, toutes pattes et antennes repliées sous son corps.

    Lacon punctatus – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    La face dorsale permet de reconnaître un coléoptère Elateridae, autrement dit un taupin. L’insecte est ici en compagnie d’un Xanthochilus saturnius (à l’arrière-plan).

    Cette espèce méditerranéenne de grande taille (18mm) est en France présente surtout dans le quart sud-est. Ses larves sont prédatrices des petits arthropodes qui peuplent le bois pourri des pins et de nombreuses espèces d’arbres feuillus.

    Son décor de nuit étoilée le rend facile à reconnaître, il s’agit de Lacon punctatus.

    Retrouvez un autre Elateridae :

    Le taupin cyclone

    Sources :

    Lacon punctatus, vue d’ensemble dans GBIF

    Lacon punctatus, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon – 2020)


dimanche 18 février 2024

  • Dicyrtoma fusca
    Dicyrtoma fusca – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Au pied d’un tronc pourri de peuplier, je retourne quelques-unes des plaques d’écorce enchevêtrées qui jonchent le sol. Un « gros » collembole de 2mm se réveille sous l’effet de l’éclairage de mon appareil photo. Il se sauve et je peine à le mettre au point.

    Le trait sombre dans l’axe du dos et les yeux noirs sont paraît-il de bons critères pour reconnaître Dicyrtoma fusca. Les soies raides qui ornent son postérieur paraissent épaisses, elles sont peut-être garnies d’un film d’eau de condensation.

    Ce collembole est commun dans la litière de feuilles mortes, il se nourrit de mycélium et de matières organiques en décomposition. On peut l’observer toute l’année.

    Retrouvez un autre Dicyrtomidae :

    Dicyrtomina ornata

    Source :

    Dicyrtoma fusca, par Les carnets nature de Jessica


samedi 17 février 2024

  • Quelques tigres

    La famille des Tingidae (ou tigres) rassemble des hétéroptères de forme aplatie et souvent ornés d’expansions. Leurs ailes ont un aspect cellulaire, on les croirait faites de dentelles.

    Les tigres sont souvent inféodés à une famille ou à un genre de plante, parfois à une seule espèce. Voici une petite galerie de portraits. J’ai indiqué en légende le nom de l’espèce et ses plantes hôtes préférées.

    Vous pouvez en cliquant sur les images agrandir les photos et les faire défiler.

    Si vous voulez retrouver les articles qui présentent ces espèces, il vous suffit de cliquer sur les liens suivants :

    Tingis pilosa, Tngis crispata, Tingis auriculata

    Tingis cardui, Dictyla humili, Dictyla echi

    Monosteira unicostata, Corythucha arcuata, Corythucha ciliata

    Stephanitis pyri, Physatocheila dumetorum, Kalama tricornis

    Copium clavicorne, Galeatus maculatus


vendredi 16 février 2024

  • Willowsia platani

    Les majestueux platanes du parc de Foucaud au bord du Tarn me retiennent quelques instants. Je regarderais bien sous une écorce décollée !

    Willowsia platani – Gaillac (81) © Gilles Carcassès

    Oh, un petit bagnard !

    Cette succession de bandes noires et l’aspect irisé caractérisent le collembole Willowsia platani qui justement vit sous les écorces de platanes.

    C’est un rapide, il court se cacher à l’ombre. Je me demande à quoi peuvent servir de telles écailles brillantes à un animal qui vit dans l’obscurité !

    Willowsia platani est très peu observé, sans doute en raison de son habitat particulier. Il est présent un peu partout en Europe et en Amérique du Nord.

    Retrouvez un autre Entomobryidae :

    Entomobrya multifasciata

    Source :

    Le site Collembola.org


jeudi 15 février 2024

  • Ischnodemus genei
    Ischnodemus genei – Mougins (06) © Gilles Carcassès

    J’attrape une drôle de punaise en fauchant de grandes herbes dans le parc naturel de la Valmasque, une sympathique zone humide très fréquentée par les promeneurs de chiens. Ce Blissidae est d’assez grande taille pour être un Ischnodemus sabuleti. C’est en regardant mes photos que le doute survient. Ce bourrelet luisant juste avant les ailes, ça ne colle pas pour cette espèce. Il me faut approfondir la question.

    Je tiens là en fait une espèce typiquement méditerranéenne et plutôt rare, Ischnodemus genei ! L’INPN répertorie 9 données seulement pour la France, localisées sur le littoral méditerranéen et la Corse.

    Ischnodemus genei vit sur les massettes et les laiches. Effectivement, il y avait des Carex à l’endroit où je l’ai observé.

    Retrouvez un autre punaise des zones humides :

    Holcocranum saturejae


mercredi 14 février 2024

  • Tephritis praecox
    Tephritis praecox – Cannes © Gilles Carcassès

    Les beaux yeux verts !

    J’ai passé un coup de filet à papillons dans des soucis en fleur. Une mouchette s’en échappe aussitôt et vient se poser sur ma main. La gauche, elle est sympa, je peux la photographier !

    Je reconnais aux dessins de ses ailes Tephritis praecox que j’ai déjà rencontré une fois. C’était devant l’hôtel de ville de Montigny-lès-Cormeilles en 2017. L’INPN ne cite d’ailleurs que ma donnée pour l’Ile-de-France. L’espèce ne semble pas commune. Il faut dire que les soucis se raréfient dans les champs et le changement climatique n’y est pour rien.

    Tephritis praecox- Montigny-lès-Cormeilles (95) © Gilles Carcassès

    Les larves de Tephritis praecox vivent dans les jeunes graines de certaines Asteraceae, en particulier les soucis.

    Retrouvez un autre Tephritis :

    La mouche de l’onopordon

    Source :

    Tephritis praecox, dans GBIF


mardi 13 février 2024

lundi 12 février 2024

  • Pyrrhocoris apterus, le Gendarme
    Pyrrhocoris apterus – Vauréal (95) © Gilles Carcassès

    Le gendarme ne peut voler.

    Qui ne connaît le Gendarme, alias Pyrrhocoris apterus ? Cette punaise rouge et noir très commune est facile à repérer notamment lorsqu’elle s’attroupe sur les troncs d’arbres. Mais toutes les punaises rouge et noir ne sont pas des gendarmes ! Seul le gendarme présente ces dessins, en particulier ces deux grosses taches bien rondes sur les hémélytres ! Celles-ci étant dépourvues de membrane, le gendarme ne peut voler, on s’en serait douté (vu le nom d’espèce).

    Pyrrhocoris apterus – Cergy (95) © Gilles Carcassès

    Les rassemblements de gendarmes au soleil peuvent se faire aussi sur des rochers ou d’autres supports. Ici, sur cette palissade, des adultes côtoient de nombreux juvéniles, plus rouges et plus petits.

    Pyrrhocoris apterus – Cergy (95) © Gilles Carcassès

    Les juvéniles muent plusieurs fois à mesure qu’ils grandissent. Ici ce jeune adulte sort ses antennes de la dépouille, accrochée à un brin d’herbe, qu’il est en train de quitter.

    Pyrrhocoris apterus – Cergy (95) © Gilles Carcassès

    Il lui faudra quelques heures de séchage pour prendre ses couleurs définitives.

    Phyrrhocoris apterus se nourrit de la sève des Malvaceae, y compris les tilleuls dont il pique les graines.

    Attention aux faux gendarmes :

    Corizus hyoscyami

    Arocatus roeselii

    Tropidothorax leucopterus

    Source :

    Pyrrhocoris apterus, fiche descriptive dans l’INPN (P. Dupont – 2016)


dimanche 11 février 2024

samedi 10 février 2024

  • Thaumastocoris peregrinus

    Ce insecte extra-plat de 3mm s’est accroché sur mon bras. Je secoue, il ne veut pas tomber ! Alerte, serait-ce un hématophage inconnu ? J’arrive à lui faire lâcher prise en le poussant fermement avec une brindille. C’est qu’il a de fortes griffes pour sa petite taille !

    Je le place sur une feuille de géranium sauvage pour le photographier.

    Thaumastocoris peregrinus – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Il a les ailes et les antennes d’une punaise. En le cherchant dans les galeries d’insectes sur internet, je découvre sa famille, celle des Thaumastocoridae dont je n’ai jamais entendu parler. Je m’en doutais, c’est une espèce exotique !

    Thaumastocoris peregrinus, qui ne vit que sur les Eucalyptus, est d’origine australienne. Cette punaise a commencé à voyager au début des années 2000, puisqu’elle a été repérée en 2003 en Afrique du Sud, en 2005 en Argentine. Sa première apparition en Europe fut pour l’Italie en 2011. Elle serait en France, cantonnée sur le Côte d’Azur, depuis 2016.

    En cherchant bien, je découvre un eucalyptus infesté de ces petits ravageurs, les feuilles ont triste mine.

    Juvénile de Thaumastocoris peregrinus – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Voici un juvénile : il a les mêmes yeux que sa maman ! On le voit ici sur sa plante hôte. Cette feuille commence à se tacher de brun sous l’effet des piqures de ces insectes. Les infestations de cette punaise sur les eucalyptus hors de leur pays d’origine peuvent déprécier et affaiblir gravement ces arbres. Des essais de lutte biologique sont en cours. Thaumastocoris peregrinus ne supporte pas les hivers froids, c’est pourquoi il ne peut s’étendre au-delà de la zone strictement méditerranéenne.

    Source :

    Thaumastocoris peregrinus, dans CABI


vendredi 9 février 2024

  • Pieris brassicae, la chenille
    Chenilles de Pieris brassicae – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Ces chenilles font un festin sur un pied de capucine. Les jardiniers reconnaissent cette chenille, c’est celle qui dévore leurs choux ! Pieris brassicae, la Piéride du chou, ne dédaigne pas en effet les capucines, faute de choux. Ces plantes, pourtant de familles différentes, ont une certaine proximité chimique. C’est une affaire de glucosinolates, ces molécules odorantes à saveur piquante sont recherchées par les chenilles des piérides.

    Détail de la tête d’une chenille de Pieris brassicae – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Pieris brassicae est la plus grande de nos piérides et sa chenille à la livrée caractéristique est facile à reconnaître.

    Ce papillon connaît trois générations par an et passe l’hiver à l’état de chrysalide. A deux pas de la mer et dans un jardin très abrité, l’espèce s’est doute autorisée une quatrième génération hivernale !

    Retrouvez un autre chenille de piéride :

    Pieris napi, la chenille

    Sources :

    Pieris brassicae, fiche descriptive dans l’INPN (P. Dupont – 2016)

    La piéride du chou, par André Lequet


jeudi 8 février 2024

  • Oxycarenus lavaterae
    Oxycarenus lavaterae – parc floral de Paris © Gilles Carcassès

    Certains hivers, on peut remarquer sur les troncs des tilleuls de grandes concentrations de ces petites punaises aux ailes argentées. Oxycarenus lavaterae, membre de la famille des Oxycarenidae au comportement grégaire, passe ainsi la mauvaise saison. Ces rassemblements impressionnants ne créent aucune nuisance aux arbres ni aux promeneurs et ils ne nécessitent bien sûr aucun traitement.

    Couple d’Oxycarenus lavaterae – Montpellier © Gilles Carcassès

    Comme les gendarmes (Pyrrhocoris apterus) auxquels ils ressemblent par leur comportement et leurs préférences alimentaires, ces petites punaises vivent sur les Malvaceae, notamment les lavatères et les mauves mais aussi les tilleuls qui sont maintenant rattachés à cette famille.

    Oxycarenus lavaterae – Cergy (95) © Gilles Carcassès

    La femelle est plus grosse que le mâle.

    Oxycarenus lavaterae nous vient du bassin méditerranéen. A la faveur du réchauffement climatique, cette espèce a depuis les années 1980 fortement progressé vers le Nord de l’Europe. Elle a gardé de ses origines une prédilection pour les endroits chauds et elle craint les fortes gelées. En ville, ces punaises sont souvent trouvées sur les tilleuls dont elles piquent les graines pour se nourrir.

    Retrouvez d’autres Oxycarenus :

    Celui des chardons

    Celui des aulnes

    Source :

    La punaise du tilleul, une expansion de masse vers le nord, par Zoom Nature


mercredi 7 février 2024

  • Caloptilia fidella
    Caloptilia fidella – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Je secoue quelques rameaux d’un lierre grimpant sur le tronc d’un micocoulier de Provence. Ce petit papillon de nuit s’est posé au fond de mon bac. Il me faut une photo de profil pour l’identifier mais l’animal est nerveux, il volète en tous sens. Je lui fais de l’ombre avec ma main pour le calmer.

    Caloptilia fidella – Cannes © Gilles Carcassès

    Ma vue de profil, prise juste avant son envol définitif, n’est pas des plus réussies mais elle montre le dessin des ailes et les longues écailles marron qui garnissent les tibias médians. Pas de doute, c’est Caloptilia fidella, un Gracillariidae dont les chenilles sont connues pour miner les feuilles des houblons. Cette espèce mine à l’occasion les feuilles des micocouliers qui appartiennent aussi à la famille des Cannabaceae.

    Ce papillon que l’on voit d’habitude en été me paraît bigrement en avance, même pour la Côte d’Azur. Il n’y a plus de saisons !

    Caloptilia fidella a déjà été vu une fois en Ile-de-France en fond de vallée dans une zone naturelle, donc en lien avec du houblon. Je connais des sites au bord de la Seine où le houblon est particulièrement abondant. J’irai en septembre à la recherche des mines de ce Caloptilia pour tenter un élevage et faire de meilleures photos.

    Retrouvez un autre Gracillariidae :

    Dialectica scalariella


mardi 6 février 2024

  • Thaumetopoea pityocampa, la Processionnaire du pin
    Toile collective de Thaumetopoea pityocampa – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    La brume du matin a déposé de fines gouttelettes de rosée sur les toiles collectives des chenilles processionnaires du pin. Les premiers rayons de soleil les mettent en beauté. Ces cocons de soie les protègent du froid pendant l’hiver.

    Chenilles de de Thaumetopoea pityocampa – Cergy (95) © Gilles Carcassès

    Dès le début du mois de février, les chenilles quittent leur toile, descendent en procession le long du tronc, et cherchent une cachette dans le sol pour se nymphoser.

    Thaumetopoea pityocampa mâle – Bierre-en-Morvan © Gilles Carcassès

    Les papillons émergent dès le début de l’été. Ils volent de mi-juin à mi-août dans notre région.

    Thaumetopoea pityocampa est une espèce méridionale qui gagne chaque année du terrain vers le nord. Elle a désormais dépassé les limites de l’Ile-de-France.

    Quand la chenille se sent agressée, elle libère dans l’air de grandes quantités de poils barbelés très fins qui se fichent dans la peau et les muqueuses et libèrent en se cassant une toxine, la thaumetopoéine. Celle-ci provoque des réactions allergiques cutanées, oculaires et respiratoires. Il est donc préférable de ne pas les toucher ni même de s’en approcher de trop près. Les nids d’hiver restent urticants après le départ des chenilles.

    Pour réguler les populations de cet encombrant hôte des pins, des cèdres et des sapins de Douglas, la pose de nichoirs à mésanges est efficace.

    Retrouvez les mésanges à l’œuvre dans cet article :

    La mésange et la processionnaire

    En savoir plus sur la processionnaire du pin (cycle biologique, dégâts et risques, moyens de lutte) :

    La Processionnaire du pin, par e-phytia


lundi 5 février 2024

  • Deux Blissidae
    Dimorphopterus spinolae – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès
    Ischnodemus sabuleti – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Les Blissidae sont une toute petite famille de punaises qui comprend 5 espèces en France métropolitaine. En voici deux, trouvées dans les Yvelines. Les individus ci-dessus sont de forme brachyptère, c’est-à-dire que leurs ailes sont réduites. Ces deux espèces, Dimorphopterus spinolae et Ischnodemus sabuleti, se ressemblent beaucoup mais les dessins de leurs ailes sont différents.

    On les trouve sur leurs plantes hôtes, des Poaceae, Cyperaceae et Typhaceae de grande taille des genres Ammophila, Calamagrostis, Leymus, Arrhenatherum, Carex, Deschampsia, Elytrigia, Glyceria, Phalaris, Phragmites, Sparganium, Typha (en français oyat, roseau des bois, fromental, glycérie, baldingère, roseau, rubanier, massette). Ce sont essentiellement des plantes de zones humides.

    Je n’ai jamais trouvé Dimorphopterus spinolae que sur Calamagrostis epigejos, le roseau des bois, en situation sèche.

    Et je ne connais qu’une station de l’espèce Ischnodemus sabuleti sur quelques touffes de Brachypodium sylvaticum, qui n’est a priori pas une plante hôte. Les Glyceria, Phalaris, Phragmites, Sparganium et Typha qui poussent en abondance sur la rive de la Seine ne sont cependant pas loin.

    Source :

    Zicrona (2020) – Liste des hétéroptères de France métropolitaine (Hemiptera : Heteroptera)


dimanche 4 février 2024

  • Asellus aquaticus, l’Aselle d’eau douce
    Asellus aquaticus – lac de Créteil (94) © Gilles Carcassès

    L’aselle d’eau douce est un crustacé isopode de mœurs aquatiques. On le dit d’origine asiatique et on ne sait pas précisément dater son arrivée en France. J’ai trouvé quelques enregistrements dès 1977 mais les premières données significatives dans l’INPN commencent à la fin des années 1990. On reconnaît Asellus aquaticus aux deux taches blanches sur la tête (à gauche sur la photo).

    Cette espèce qui supporte les eaux polluées est maintenant présente dans la plupart des cours d’eau et étangs d’Europe. Les poissons et oiseaux aquatiques en sont friands et régulent naturellement ses populations.

    L’aselle d’eau douce est active la nuit et consomme des débris végétaux.

    Retrouvez un autre arthropode aquatique naturalisé :

    La crevette tueuse du Danube

    Sources :

    CRUSTACES ISOPODES, par Jean-Paul HENRY et Guy MAGNIEZ

    Asellus aquaticus, dans DORIS


samedi 3 février 2024

vendredi 2 février 2024

  • Cecilioides acicula, l’Aiguillette commune
    Cecilioides acicula – Gagny (93) © Lucien Claivaz

    On trouve parfois des coquilles de cet intrigant escargot (4mm) dans des taupinières. Cecilioides acicula est une espèce fouisseuse rarement observée en surface. Lucien a eu le flair de trouver dans son jardin un individu vivant, en retournant une grosse pierre de meulière. Ne cherchez pas à croiser son regard, l’aiguillette commune est aveugle. La vue ne lui serait pas utile dans les profondeurs du sol.

    Mais que cherche-t-il dans le sol ?

    Ce mollusque nécrophage se nourrit de moisissures à la surface de vieux ossements. La concentration de coquilles dans des fouilles archéologiques peut indiquer l’emplacement de sépultures dont les ossements ont été totalement dégradés. Cecilioides acicula serait apparu en France à l’époque gallo-romaine. En revanche, en raison de son caractère fouisseur, sa présence dans le sol ne donne aucune indication stratigraphique.

    Retrouvez une autre espèce nécrophage :

    Le Zombie à pattes bleues

    Source :

    Mourir autour de la naissance à Avtricvm au IIe et IIIe siècles – Archéo 18, ville de Chartres


jeudi 1er février 2024

mercredi 31 janvier 2024

  • Rabdophaga rosaria
    Au bord de la Seine -Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

    Je ne connaissais pas le chemin de halage à Triel-sur-Seine. J’ai testé, c’est pittoresque. On longe une immense carrière. Le site est protégé par un portail solidement cadenassé. Mais il manque deux barreaux… Et surtout il n’y a pas de clôture !

    Galle de Rabdophaga rosaria – Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

    Sur la berge du bras des Morteaux, je trouve au sommet d’une branche d’osier ce joli bouquet de feuilles sèches en forme de rose épanouie. C’est la galle de Rabdophaga rosaria, un diptère Cecidomyiidae qui transforme à son bénéfice un bourgeon terminal de saule. Sa larve consomme l’intérieur de la galle et y passe l’hiver bien à l’abri.

    Retrouvez une autre galle de Cecidomyiidae :

    La galle des fruits de la carotte

    Source :

    Rhabdophaga rosaria, par Plant Parasites of Europe


mardi 30 janvier 2024

  • Silpha tristis, le Silphe triste
    Sylpha tristis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Oh, un demi lapin !

    Le reste d’un lapin gît au bord du chemin, un renard en est sans doute la cause. Voilà une bonne aubaine pour observer d’éventuels nécrophages. Je n’ai même pas à chercher un bâton pour retourner cette dépouille. Une grosse larve pose pour le photographe !

    Celle-ci est bien typique et je n’ai pas de difficulté à identifier l’espèce Silpha tristis, un coléoptère Silphidae.

    Les larves de Silpha se nourrissent de charognes de grands animaux (au moins 300g) laissant aux Nicrophorus les cadavres d’animaux plus petits.

    Retrouvez un autre Silpha :

    Le Silphe clochette

    Un autre nécrophage :

    Thanatophilus sinuatus

    Source :

    Silpha tristis, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon -2022)


lundi 29 janvier 2024

  • Neanura muscorum
    Neanura muscorum – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Près de l’étang du Corra, je soulève l’écorce d’un tronc de pin pourri couché dans l’herbe. Ce curieux animal de 3mm est en train de contourner un escargot minuscule. Il est étonnamment boudiné et possède deux antennes courtes et épaisses. La position des tubercules saillants sur son derrière me permet de le déterminer, il s’agit de Neanura muscorum, un collembole qui se nourrit de champignons du bois mort. C’est une espèce commune présente en Europe, Asie, Amérique du Nord, Inde, Australie. Pour éloigner ses prédateurs, il est capable de sécréter des gouttelettes d’un liquide répulsif à leur approche.

    Retrouvez un autre collembole :

    Tomocerus minor

    Sources :

    Le site collembola.org de Frans Janssens

    Sécrétion de Neanura muscorum, une vidéo de Philippe Lebeaux


dimanche 28 janvier 2024

  • Visite du lac de Créteil et de ses environs

    J’étais convié en ce dernier samedi de janvier à participer à la visite nature organisée par le Collectif du lac de Créteil. J’ai montré des petites bêtes à toutes celles et tous ceux, novices ou pas, qui semblaient s’y intéresser.

    C’est une drôle d’idée de programmer ce rendez-vous annuel en janvier, mais en fait il a fait très beau et les insectes encore engourdis par le froid de la nuit se sont très bien prêtés à mes démonstrations.

    Les visiteurs – mairie de Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Sur le parvis de l’hôtel de ville

    Voici ce que j’ai observé dans les jardinières de la place Salvador Allende.

    Cyphostethus tristriatus – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Cyphostethus tristriatus, magnifique punaise de la famille des Acanthosomatidae, pique pour se nourrir les baies des genévriers. Depuis 2000, on la trouve aussi dans les thuyas et les cyprès des jardins.

    Takecallis arundicolens – Créteil © Gilles Carcassès

    Les bambous nains hébergent parfois des pucerons d’origine asiatique. C’est le cas de celui-ci. Takecallis arundicolens est reconnaissable à ses nervures soulignées de noir et à la cauda noire au bout de son abdomen. C’est la deuxième observation de cette espèce dans la base de données naturalistes d’Ile-de-France, GéoNat’IdF.

    Stachys byzantina – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    La rosée a déposé des gouttelettes sur les feuilles des Stachys. Avec d’autres photographes, je me suis amusé à observer leur effet de loupe sur les poils hydrophobes de ces feuilles.

    Au bord du lac, dans un if

    Le groupe s’est ébranlé en direction du lac. Un if m’a permis de montrer les insectes qui hivernent parmi ses aiguilles.

    Rhaphigaster nebulosa – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Rhaphigaster nebulosa doit son nom de punaise nébuleuse aux petits nuages noirs qui ornent la partie membraneuse de ses ailes. Cette espèce très commune est polyphage, elle se nourrit de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes. L’hiver, on peut la rencontrer cachée sous les écorces décollées, dans le lierre ou dans les conifères.

    Viridicerus ustulatus – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Viridicerus ustulatus est une cicadelle inféodée aux peupliers, elle passe l’hiver dans les ifs. Elle est peu souvent observée.

    Zyginella pulchra – Créteil (94) © Gilles Carcassès

    Zyginella pulchra, hôte régulier des conifères en hiver, vit aux beaux jours dans les érables. Cette petite cicadelle fait partie de la sous-famille des Typhlocybinae. Je l’identifie au point noir situé à l’apex de l’aile.

    Retrouvez les portraits de ces insectes :

    Cyphostethus tristriatus

    Takecallis arundicolens

    Rhaphigaster nebulosa

    Viridicerus ustulatus

    Zyginella pulchra


samedi 27 janvier 2024

  • Xanthochilus saturnius
    Xanthochilus saturnius – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    Je découvre cette magnifique punaise en soulevant une écorce d’eucalyptus. Comme elle ressemble à Rhyparochromus vulgaris, elle pourrait faire partie de la famille des Rhyparochromidae. Je cerne le genre en explorant les photos des membres de cette famille dans les galeries sur internet : c’est un Xanthochilus, autrefois considéré comme un sous-genre de Rhyparochromus.

    Xanthochilus saturnius – Cannes (06) © Gilles Carcassès

    La vue de profil montre un rostre très long, atteignant les hanches des pattes postérieures, c’est donc Xanthochilus saturnius, une espèce typiquement méditerranéenne, également présente sur la côte ouest des Etats-Unis depuis 2006.

    Les plantes hôtes de cette espèce sont des Lamiaceae, notamment les Stachys, et des Scrophulariaceae, comme les Verbascum.

    Retrouvez un autre Rhyparochromidae :

    Beosus maritimus


vendredi 26 janvier 2024

  • Mycomya
    Mycomya sp. Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    J’inspecte les branchages d’un vieux pyracantha au bord de l’étang du Corra. La chasse est maigre, juste un moucheron. Celui-ci est d’assez belle taille et la nervation alaire me semble particulière. Allez, je me lance, pour une fois je vais essayer d’identifier un moucheron.

    J’arrive jusqu’au genre Mycomya, dans la famille des Mycetophilidae. Il existe 44 espèces dans ce genre en France et la clé de détermination que j’ai trouvée est trop ardue pour moi, elle me permet seulement d’éliminer quelques espèces. J’en resterai donc au genre. Son gros abdomen me fait penser que c’est une femelle.

    Les larves des Mycomya consomment des champignons, notamment ceux qui poussent sur le bois.

    Les spécialistes, pour les déterminer, comparent l’anatomie des pièces génitales et font des analyses de leur ADN. Il est assez facile de se procurer des adultes en collectant des champignons ou du bois pourri et en les plaçant dans des boîtes d’élevage.

    Retrouvez un autre moucheron :

    Sphaeromias pictus


jeudi 25 janvier 2024

mercredi 24 janvier 2024

  • Phytomyza glechomae
    Mine de Phytomyza glechomae – parc du peuple de l’herbe à Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

    Je scrute un tapis de lierre terrestre (Glechoma hederacea) et je trouve une feuille présentant une mine. Eclairée en contre-jour, la feuille laisse deviner le trajet de l’insecte mineur. Le couloir est d’abord étroit sous l’épiderme supérieur, il s’élargit en tache puis devient moins visible. La larve s’est enfoncée plus profondément dans l’épaisseur de la feuille.

    Mine de Phytomyza glechomae – parc du peuple de l’herbe à Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

    L’insecte finit son voyage nourricier sous l’épiderme de la face inférieure. Je reconnais à ces détails la trace d’un diptère Agromyzidae, Phytomyza glechomae, qui est justement inféodé à cette plante. Normalement la larve se nymphose à l’extérieur de la feuille, ici la pupe est restée en partie dans la mine. Je place la feuille dans un bocal aéré dans ma véranda. Peut-être aurai-je la surprise de voir l’adulte au printemps ?

    Retrouvez une autre mine de Phytomyza :

    La mineuse du scolopendre

    Source :

    Phytomyza glechomae, par Plant Parasites of Europe


mardi 23 janvier 2024

  • Stigmella aurella
    Stigmella aurella- Poissy © Gilles Carcassès

    L’histoire commence par un œuf pondu par un tout petit papillon de nuit de la famille des Nepticulidae sur le dessus d’une feuille de ronce. On distingue ce qui reste de sa coquille, à droite sur la photo ci-dessus. Une minuscule chenille en sort, ronge l’épiderme et creuse une galerie. Celle-ci dessine un serpentin blanc sur la feuille. A mesure que la chenille grandit, la mine s’élargit. Les taches noires que l’on voit dans la mine par transparence sous l’épiderme sont ses excréments (les spécialistes disent le frass).

    Stigmella aurella- Poissy © Gilles Carcassès

    A la fin de son parcours la chenille se nymphose puis le papillon émerge. Ci-dessous sur cette foliole de ronce deux mines se sont croisées. J’imagine que la chenille qui venait de la gauche a cédé le passage. La traversée de la nervure médiane par l’une d’elle, à l’évidence, n’a pas été un problème. Comme la ligne de frass occupe au moins la moitié de la largeur de la mine, il s’agit de l’espèce Stigmella aurella

    Stigmella aurella mine les feuilles de certaines Rosaceae, comme les ronces, les fraisiers, les benoîtes et les aigremoines.

    Retrouvez un autre Stigmella :

    Stigmella aceris

    Source :

    Stigmella aurella, dans Plant parasites of Europe


lundi 22 janvier 2024

  • Machilinus rupestris
    Machilinus rupestris – Saint-Paul-Trois-Chateaux (26) © Gilles Carcassès

    Alerte, les rochers sont vivants !

    Lorsque je m’approche, ça grouille ! Des dizaines de petites bêtes furtives courent et sautent se réfugier dans des fissures puis reviennent se chauffer au soleil et se fondre dans le décor lorsque l’intrus est parti. Celle-ci est passée en trombe sous mon objectif dans une mémorable partie de cache-cache, me laissant la gloire d’une photo un peu floue mais suffisante pour déterminer l’espèce. Il s’agit de Machilinus rupestris, l’unique représentant en France de la famille des Meinertellidae dans l’ordre des Archeognatha. Si leurs cousins de l’autre famille, celle des Machilidae, semblent fuir la lumière, cette espèce est active le jour sur la rocaille en plein soleil.

    Je n’ai pas trouvé d’informations sur le mode de vie de Machilinus rupestris. Cet insecte est généralement observé sur des rochers, il se nourrit probablement de mousses et de lichens, et peut-être d’autres matières organiques.

    La Drôme semble constituer la limite septentrionale de cette espèce méditerranéenne. Les dates d’observations sur GBIF montrent que Machilinus rupestris peut être observé toute l’année.

    Retrouvez un autre Archeognatha :

    Lespismachilis y-signata

    Source :

    Machilinus rupestris, dans GBIF


dimanche 21 janvier 2024

  • Ferdinandea cuprea

    Voici pour attendre les beaux jours, le portrait d’une bien jolie mouche estivale.

    Ferdinandea cuprea- Hanvec (29) © Gilles Carcassès

    Ferdinadea cuprea est assurément l’un de nos plus beaux syrphes. Celui-ci, vu dans la forêt du Cranou au mois d’août, butinait des centaurées dans une allée ensoleillée bordée de fougères.

    Ferdinandea cuprea- Hanvec (29) © Gilles Carcassès

    Pour reconnaître cette espèce, il faut observer la face entièrement jaune ainsi que l’arista noire sur l’antenne.

    Les larves de Ferdinandea cuprea se nourrissent de matières végétales en décomposition, notamment dans les cavités des vieux arbres.

    Retrouvez un autre syrphe forestier de même écologie :

    Callicera aurata

    Sources :

    Ferdinandea cuprea, fiche descriptive dans l’INPN (Thomas Lebard -2021)

    Syrphes de Belgique et des Pays-Bas, par André Schulten


samedi 20 janvier 2024

vendredi 19 janvier 2024

  • Coptotriche marginea
    Coptotriche marginea – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Ces feuilles de ronce ont une allure inhabituelle. Chaque tache blanche est en fait l’œuvre d’une chenille qui a creusé sa galerie dans l’épaisseur de la feuille. La clé des mines sur les feuilles de Rubus (voir dans les sources) me permet d’arriver à Coptotriche marginea, un microlépidoptère de la famille des Tischeriidae. Les chenilles hivernent dans leurs mines et les premiers papillons apparaissent en avril.

    Coptotriche marginea – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Le toit des mines est déchiré, des mésanges sans doute sont passées par là.

    Je soumets ma détermination sur British leafminers, un groupe facebook anglais spécialisé que je viens de rejoindre. Ma proposition est validée, ils doivent avoir les mêmes chez eux. Vérification faite sur GBIF, cette espèce européenne est également présente en Grande-Bretagne.

    Retrouvez une autre mineuse de feuilles :

    Macrosaccus robiniella

    Sources :

    Rubus, clé dichotomique pour les mineuses, dans Plant Parasites of Europe

    Coptotriche marginea, dans microlepidoptera.nl


jeudi 18 janvier 2024

  • Pherbellia cinerella
    Pherbellia cinerella – Crespières © Gilles Carcassès

    Je passe le filet un peu au hasard dans les herbes sèches d’un coteau calcaire. Je récupère ainsi Mocydia crocea, une bien jolie cicadelle et cette mouche à la tête ornée.

    Le bord externe des ailes ombré me met sur sur la piste de Pherbellia cinerella, de la famille des Sciomyzidae. C’est une espèce typique de ce genre de milieu ouvert bien exposé, elle y chasse les escargots que ses larves parasitent. On peut la voir toute l’année.

    Retrouvez une autre Sciomyzidae parasite d’escargots terrestres :

    Salticella fasciata


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