Le lac de Créteil, situé en pleine zone urbaine était à l’origine une carrière d’extraction sable et de graviers. Cette carrière exploitée de 1940 à 1976, creusée dans les anciennes alluvions de la Seine et de la Marne a atteint la nappe phréatique. L’aménagement de la carrière en lac après de nombreux et importants travaux lui a donné sa forme actuelle avec :
- 42 ha de surface
- jusqu’à 6 m de profondeur.
- 4,2 km de pourtour
Le lac est alimenté par les eaux pluviales, mais essentiellement par les nappes phréatiques, de la Seine, de La Marne et du plateau briard
Dans sa longueur un côté du lac est bordé par l’Île de loisirs, anciennement dénommée base de loisirs. En 1963 une commission présidée par Paul-Emile-Victor concluait à la nécessité d’instituer des bases de loisirs à vocation sociale offrant un ensemble de possibilités pour le repos et le sport. A Créteil on peut signaler l’école de voile et la piscine à vagues ouverte en été. En revanche pour des raisons de sécurité la baignade est interdite dans le lac. Douze bases de plein air et de loisirs (BPAL) ont ainsi été instituées à partir des années 1970 où ont été créées les villes nouvelles de la région parisienne .Connues sous des appellations diverses on a décidé de les unifier sous le terme de l’île de loisirs ; cette dénomination a été aussi retenue pour rappeler le nom de la région, à savoir l’Île de France.
On peut effectuer différents parcours dans cet espace, y compris sur les promontoires formés par les buttes artificielles édifiées en protection des voies ferroviaires et routières presque contigües. On y découvre à l’une des extrémités de cet espace le lycée Léon Blum, du nom d’un des présidents du conseil sous la 4éme république notamment de 1936 à 1937, période connue pour la signature des « accords Matignon ». L’hôtel Matignon est la résidence des chefs de gouvernement. Ces accords signés par le patronat, les syndicats ouvriers et l’État ont marqué des progrès dans les relations sociales.
L’Ile de loisirs est aussi le point de départ de la Tégéval ; c’est une coulée verte qui doit s’étendre sur 20 kilomètres de Créteil à Sainteny, destinée aux circulations douces des piétons et des cyclistes. Le projet est dénommé Tégéval parce qu’il épouse en partie le tracé du TGV. C’est un projet de longue durée, effectué par tranches. Une partie est déjà réalisée par exemple du côté de la plage bleue de Valenton et la passerelle qui enjambe les voies routières à partir de l’Ile de loisirs en est un des éléments.
La rive opposée se trouve flanquée d’un front urbain constitué par les immeubles de la ville. Lors de la première phase de construction du « Nouveau Créteil », à l’image des bâtiments publics comme le bâtiment de verre de la préfecture et le « cylindre » de l’hôtel de ville, ont été édifiés d’imposants immeubles sous l’influence de l’École d’Athènes [1] patronnée par le célèbre architecte Le Corbusier. Tout le monde connaît la cité radieuse à Marseille, bâtiment que ce dernier avait imaginé comme une ville où l’on pouvait vivre sans en sortir. Dans le cadre de l’extension du « Nouveau Créteil » l’architecture des quartiers riverains a été conçue dans un dimensionnement moins ostentatoire. Des promenades ont été aménagées entre le pied de ces immeubles et les bords du lac comme le quai de la Croisette et le quai Offenbach.
Sur la largeur du lac, on peut apercevoir la mosquée et un peu plus loin les célèbres bâtiments en forme de choux qui ont connu une notoriété mondiale lors de leur construction
La pointe du lac est demeurée longtemps en friche à un endroit qui abritait des espèces d’insectes rares comme la caradine rouillée et l’hespéride de l’Alcée. L’espace du lac constitue en effet un ilot de biodiversité reconnu comme exceptionnel en plein cœur urbain. Parmi la faune qui y règne, on peut y découvrir des fuligules, des grèbes, des colverts, des hérons, des bernaches, des cygnes… L’espace du lac abrite aussi deux espèces d’oiseaux rares hautement protégés, le blongios nain et le butor étoilé. Dans les eaux du lac, on trouve plusieurs espèces de poissons qui donnent lieu à une pêche de loisirs.
C’est pourquoi des associations militent et veillent pour la préservation de cet espace qui constitue un lieu de rencontre et d’échanges entre les divers usagers venus satisfaire leurs différentes passions.
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